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Jean-François Champollion

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Jean-François Champollion
Portrait par Léon Cogniet (1831).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Champollion (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Champollion le Jeune ou l'Égyptien
Nationalité
Formation
Activité
Père
Jacques Champollion (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Thérèse Champollion (d)
Jacques-Joseph Champollion
Marie Champollion (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Rosine Blanc (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maître
Directeur de thèse
Distinctions
signature de Jean-François Champollion
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune, né le à Figeac (Lot) et mort le à Paris, est un linguiste, historien et égyptologue français, principalement reconnu pour avoir déchiffré les hiéroglyphes égyptiens, ouvrant ainsi la voie à l'égyptologie moderne.

Naissance et enfance

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Origine familiale

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Du côté paternel, Jean-François, dit le Jeune[a], appartient à une famille du Valbonnais[1] originaire de Valjouffrey (Isère)[2],[3], village habité par des paysans qui parcouraient les régions comme colporteurs durant l'hiver[3]. Ses grands-parents, Barthélemy Champollion, né en 1694 à Valjouffrey[2], qui ne savait pas signer[3], et Marie Géréoud ou Géroux, née en 1709 à Valbonnais[2], se marient à Valbonnais en 1727[2],[4]. Ils ont cinq enfants[3] dont Jacques, né le à La-Roche-des-Engelas (aujourd'hui hameau de Valbonnais)[2],[5],[3], qui est expulsé de son hameau natal pour des causes peut-être politiques[b],[3] et doit sillonner la France comme colporteur avant de s'installer à Figeac[6] sans doute invité par un cousin, chanoine de la basilique Saint-Sauveur[7]. Il y épouse le Jeanne-Françoise Gualieu[c], d'une famille de bourgeois de cette ville ; il achète en 1772 une maison[8] et en 1779 une boutique de libraire sur la place Basse ainsi qu'une nouvelle maison qui deviendra le musée Champollion[9]. Il a sept enfants[10] de sa femme : Guillaume, mort à la naissance (), Thérèse née un an après, Pétronille en 1776, Jacques-Joseph le , Jean-Baptiste mort à trois ans, Marie-Jeanne en 1782 et enfin Jean-François en 1790[10].

Naissance et petite enfance

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Une étrange histoire[d] qui court sur la naissance de Champollion nous raconte que sa mère, affectée de rhumatisme au point de l’empêcher de se mouvoir, fut guérie par un paysan qui lui promit, alors qu’elle avait quarante-huit ans, la naissance d’un fils. En effet, Champollion naît un an après ces faits, le [e] à Figeac et est baptisé le soir même[f],[11]. La Révolution fait alors rage à Figeac et le père de Champollion est plutôt dans la mouvance jacobine même s’il est douteux qu’il soit secrétaire de police[12].

Il est élevé principalement par son frère, mais celui-ci part à Grenoble en [g],[13]. Il entre à l’école en novembre de la même année[13]. Il a de très grandes difficultés en mathématiques et en orthographe[14] (elle ne se corrigera que bien plus tard[15]…) ; son très mauvais caractère lui donne beaucoup de difficultés[h]. Il a un précepteur, l’abbé Jean-Joseph Calmels[i],[13], qui l’ouvre à la culture et lui enseigne des rudiments de latin, de grec ancien et d’histoire naturelle[16] et son grand frère s’occupe encore de lui malgré les distances par une abondante correspondance[17].

Une éducation dirigée par son frère

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Le , il quitte Figeac pour Grenoble pour rejoindre son frère Jacques-Joseph[j] qui dirige son éducation[18]. En effet, son frère aîné lui donne lui-même des cours[19].

La tâche étant beaucoup trop lourde[k], il décide de confier son élève à l'abbé Dussert, pédagogue réputé de Grenoble[l],[20]. Champollion est son élève de novembre 1802 aux vacances d’été de 1804. Il prend ses cours sur les lettres auprès de l’abbé et pour le reste à l’école centrale de Grenoble[20] où son professeur de dessin est Louis-Joseph Jay. L’abbé lui enseigne le latin et le grec, et il aborde l’étude de l'hébreu et acquiert des rudiments d'arabe, de syriaque et de « chaldéen » (araméen biblique), encouragé en cela par l’abbé et son frère, grand admirateur de l'Orient qui lui transmet son goût pour l'archéologie[m]. Il manifeste un réel engouement pour ces études.

En , après avoir brillamment passé le concours d’entrée devant les commissaires Villars et Lefèvre-Gineau[21], il entre au Lycée impérial de Grenoble qu’il fréquente jusqu'en , année du décès de sa mère[22]. Il a pour maître l’abbé Claude-Marie Gattel, qui l’aide dans son apprentissage linguistique, et le botaniste Dominique Villars[15]. Se pliant mal à la discipline rigoureuse du lycée, il y est malheureux, même s’il exerce souvent la fonction de « caporal », qui consiste à surveiller les autres élèves, et il est gêné par le peu de moyens dont dispose son frère[n],[15], à qui il devait tout demander[23].

Les contacts étroits et fréquents avec son frère Jacques-Joseph, nouveau secrétaire de l'Académie delphinale, mettent l'Égypte au centre des préoccupations des deux frères, puisqu'en juin 1804, Jacques-Joseph fait à cette académie une communication sur les inscriptions de la pierre de Rosette (un fragment de stèle trouvé en Égypte en 1799 et portant un décret rédigé en grec, en démotique et en hiéroglyphes) et publie deux ans plus tard sa Lettre sur une inscription grecque du temple de Denderah[24]. L'aversion de Champollion pour le lycée culmine en 1807 lors de « l’affaire Wangelis », du nom de son seul ami de lycée, de qui on le sépare de force[25],[15]. Il y étudie, à côté des mathématiques et du latin, les deux grandes disciplines du Lycée, les langues anciennes, pour lesquelles il se passionne, grâce à de nombreuses lectures fournies par son frère, comme le relate sa correspondance[o],[15]. Il crée aussi une « Académie des Muses » avec d’autres élèves, pour débattre de littérature[15], et est conduit à commenter un passage de la Genèse en hébreu devant le préfet Joseph Fourier[p],[26]. Il rencontre alors en juin 1805, dom Raphaël de Monachis, moine melchite proche de Bonaparte ayant participé à l’expédition d’Égypte, par l’intermédiaire de Fourier, et il est probable que celui-ci lui démontre que le copte vient de l’égyptien ancien[27]. Il veut alors s’engager dans l’étude de cette langue, mais il ne peut le faire, Grenoble offrant trop peu de ressources[27]. C’est à cette époque que naît sa passion pour les hiéroglyphes égyptiens entre autres grâce au livre de Bernard de Montfaucon intitulé L’Antiquité expliquée et représentée en figures[28] publié en 1719 qui l'aidera grandement dans son futur travail de traduction.

Il écrit en dans une lettre à ses parents[q] :

« Je veux faire de cette antique nation une étude approfondie et continuelle. L’enthousiasme où la description de leurs monuments énormes m’a porté, l’admiration dont m’ont rempli leur puissance et leurs connaissances, vont s’accroître par les nouvelles notions que j’acquerrai. De tous les peuples que j’aime le mieux, je vous avouerai qu’aucun ne balance les Égyptiens dans mon cœur. »

Le , le général de La Salette lit devant le lycée des sciences et des arts de Grenoble un texte de Champollion, les Remarques sur la fable des Géants d'après les étymologies hébraïques. Champollion travaille beaucoup, rédige quelques opuscules comme un « Dictionnaire géographique de l’Orient », un « Commentaire sur Isaïe »[29]… Pour continuer ses études, il veut partir pour Paris, les possibilités de recevoir un enseignement très spécialisé étant limitées à Grenoble. Son frère part d’août à septembre 1806 à Paris pour chercher à obtenir l’admission de Jean-François dans un établissement spécialisé[30]. Alors qu'il vient de quitter le lycée et qu'il possède les meilleures armes pour entreprendre une carrière d'orientaliste, Jean-François Champollion présente le à l’Académie des sciences et des Arts de Grenoble un Essai de description géographique de l’Égypte avant la conquête de Cambyse. La prestation surprend et intéresse tant que six mois plus tard, il est élu membre correspondant de cette académie. Le maire de Grenoble, Charles Renauldon, lui annonce la nouvelle en ces termes :

« En vous nommant un de ses membres malgré votre jeunesse, l'Académie a compté sur ce que vous avez fait, elle compte encore plus sur ce que vous pouvez faire. Elle aime à croire que vous justifierez ses espérances et si un jour vos travaux vous font un nom, vous vous souviendrez que vous avez reçu d'elle les premiers encouragements[31]. »

Le , Jean-François se rend à Vif après le mariage de son frère Jacques-Joseph avec Zoé Berriat, qui lui a apporté en dot la maison familiale des Berriat[32]. Le jeune fera par la suite de nombreux séjours au domaine dit « Les Ombrages » pour voir sa famille, travailler dans le calme des champs et se reposer[32].

Statue de Champollion par Bartholdi, cour du Collège de France, Paris.

Le , après soixante-dix heures de voyage en diligence, il arrive enfin dans la capitale pour étudier, entre autres, le copte et l’amharique. Il obtient une bourse, mais vit chichement. En effet, la bourse n’est pas suffisante pour subvenir à ses besoins, et son frère doit lui payer sa chambre et sa nourriture[r],[33]. Il suit les cours de langues orientales au Collège de France, et plus particulièrement ceux d’arabe par Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, de persan par Louis Langlès et d’hébreu par Prosper Audran[34]. Il assiste aussi à ceux de l’École des langues orientales dans les mêmes matières[34] et fréquente la Bibliothèque impériale[34]. Il se lie avec Aubin Louis Millin, conservateur du cabinet des antiques qui lui enseigne la numismatique[34], avec Prosper Audran qui ira même jusqu’à lui confier son cours au Collège de France lors de ses absences[35], et avec dom Raphaël de Monachis qui lui fait connaître un prêtre égyptien, Geha Cheftitchi, qui lui apprend le copte[35]. Il est si doué qu’en décembre, un homme nommé Id Saouda le prend pour un Arabe[35]. Voici son emploi du temps tel qu’il l’explique à son frère le [36],[37] :

« Le lundi, à huit heures et quart, je pars pour le Collège de France, où j’arrive à neuf heures : tu sais qu’il y a beaucoup de chemin : c’est place Cambrai près le Panthéon. À neuf heures, je suis le cours de persan de M. de Sacy, jusqu’à dix. En sortant du cours de persan, comme celui d’hébreu, de syriaque et de chaldéen se fait à midi, je vais de suite chez M. Audran, qui m’a proposé de me garder chez lui les lundis, mercredis et vendredis, depuis dix heures jusqu’à midi. Il reste dans l’intérieur du Collège de France. Nous passons ces deux heures à causer langues orientales, à traduire de l’hébreu, du syriaque, du chaldéen ou de l’arabe. Nous consacrons toujours une demi-heure à travailler à sa « Grammaire chaldéenne et syriaque ». À midi, nous descendons et il fait son cours d’hébreu. Il m’appelle le « patriarche de la classe », parce que je suis le plus fort. En sortant de ce cours, à une heure, je traverse tout Paris, et je vais à l’École spéciale suivre à deux heures le cours de M. Langlès, qui me donne des soins particuliers. Le mardi je vais au cours de M. de Sacy à une heure à l’École spéciale. Le mercredi je vais au Collège de France à neuf heures. À dix heures je monte chez M. Audran. À midi, je vais à son cours. À une heure, je vais à l’École spéciale pour (deux heures) le cours de M. Langlès ; et le soir, à cinq heures je suis celui de Dom Raphaël, qui nous fait traduire les fables de La Fontaine en arabe. Le jeudi à une heure, le cours de M. de Sacy. Le vendredi je vais comme le lundi au Collège de France, et chez M. Audran. Le samedi, chez M. Langlès à deux heures. Je voulais aussi suivre le cours de turc chez M. Jaubert qui est excellent ; mais comme cela me fatiguait trop de courir tant, j’ai remis cette fatigue à l’année prochaine. »

Un jour de 1808, sur le chemin du collège de France, un de ses camarades lui annonce que l'archéologue Alexandre Lenoir vient de publier un déchiffrement complet des hiéroglyphes égyptiens. Bien que cette publication soit fantasque, cela décide Champollion à porter une partie de ses études sur le déchiffrement des hiéroglyphes[38].

Il arrive, grâce à l’abbé de Tersan, un collectionneur, à obtenir une copie de la pierre de Rosette[39], mais préfère étudier d’abord des papyrus en écritures cursives. Il découvre en 1808 le principe de ligatures (regroupement) des signes. Il postule alors, sur des analogies avec l'un des dialectes coptes, l'absence de voyelles dans l'écriture égyptienne et obtient le , comme il l’explique dans une lettre à son frère, ses premières conclusions[39] :

« J’ai fait un assez grand pas dans cette étude : 1° j’ai prouvé par des rapprochements que tous les papyrus appartiennent à un même système d’écriture – 2° que j’ai la valeur de toutes les lettres par l’inscription de Rosette qu’elles sont absolument les mêmes – 3° que j’ai déchiffré le commencement du papyrus gravé dans Denon, planche 138 […] qui en copte veut dire mot pour mot : « Dis : repose en paix, ô Égyptien, remplis ta dernière destination, échappe aux Ténèbres du tombeau et de la mort. » »

Mais il s’attarde sur l’histoire étrusque. Il écrit en effet : « Les Étrusques m’occupent en ce moment, langue, médailles, pierres gravées, monuments, sarcophages, tout se grave dans ma tête ; et pourquoi ? Parce que les Étrusques viennent de l'Égypte. »[40]. Mais son frère le rappelle à l’ordre : « Étudie donc une chose au lieu de divaguer sur tous les coins du monde et d’effleurer la matière »[41]. Il se remet à ses études craignant qu’Étienne Quatremère déchiffre les hiéroglyphes avant lui dans ses Recherches critiques et historiques sur la langue égyptienne, publiées en [42]. Au printemps 1809, il se met à rédiger une grammaire copte et étudie le texte démotique de la pierre de Rosette[42]. Il fait « table rase » des précédentes tentatives de déchiffrement des hiéroglyphes[42] : il dit en effet des membres de la Commission d’Égypte que « leurs explications ne sont justement que de l’eau de boudin… »[42], et se lance dans de grandes diatribes contre les autres chercheurs : « Tout ce qu’ont dit sur les obélisques les Kircher, Jablonsky, Warburton, etc., ne sert qu’à y prouver qu’on n’y entend rien et qu’on n’y entendra jamais rien »[42]. Lors de l’été 1809, il commence une grammaire du « langage thébain-sahidique », celui de la communauté copte de la région de Saïd[43]. Il écrit en effet à son frère en mars ou avril 1809[43],[36] :

« Je me livre entièrement au kopte[s]. […] Je veux savoir l'égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens. […] Je ne fais que du kopte, égyptien. […] J’ai fait 1) une grammaire thébaine saïdique (la seule qui existe). 2) une memphitique. 3) la concordance des deux dialectes. 4) J’ai transcrit la grammaire saïdique en arabe, d’un manuscrit copte. 5) J’ai copié les textes. 6) J’ai fait la lettre « A » d’un dictionnaire saïdique. 7) J’ai parachevé sept lettres d’un dictionnaire memphitique par racines. »

Après avoir longuement étudié la Bible, il critique « les juifs ignorants et superstitieux qui veulent soutenir que le bon père Abraham et les prêtres hébreux ont appris les quatre règles de l’arithmétique et tous les arts aux Égyptiens[44] ». Il continue de travailler à essayer de déchiffrer le texte démotique de la pierre de Rosette. Mais la tâche n’est pas de tout repos et il bute sur de nombreux obstacles[45]. Sa lettre à son frère du en est un bon exemple[45] :

« La tentative sur le texte égyptien n’a produit aucun résultat… Les noms propres que j’ai lus comme Äkerblad (quoique différent sur la manière de dégrouper les lettres simples) ne sont point en exacte concordance avec le texte grec… Ainsi la marche que tu m'as indiquée n’est point praticable, puisqu’elle est basée sur l’entière conformité des textes grec et égyptien… »

Il aime deux personnes durant cette période. D’abord Pauline Berriat, la sœur de la femme de son frère, d’octobre 1807 à l’automne 1808[46], puis Louise Deschamps, femme d’un fonctionnaire beaucoup plus âgé qu’elle, de l’automne 1808 jusqu’à son départ pour Grenoble en 1809[46].

Entrée de la bibliothèque de Grenoble avant 1872.

En , il est nommé, à dix-huit ans, professeur adjoint d'histoire à l'université de Grenoble, grâce à l’influence de Louis de Fontanes, grand maître de l’Université impériale, et son frère professeur de grec et bibliothécaire adjoint de la ville[47]. Il rentre à Grenoble le pour prendre possession de son poste[48]. L’année suivante, ils sont tous deux nommés docteurs ès lettres par décret impérial, ce diplôme correspondant à la charge de professeur[49]. Le , il prononce la leçon inaugurale de son cours où il dénonce la complaisance des historiens face à l’autorité[50] :

« la tendance naturelle qui vient à l’esprit de l’homme est de juger les événements d’après leurs résultats [menant] à faire l’éloge d’une coupable entreprise […] couronnée par le succès. […] Cette manière d’apprécier les faits est une suite naturelle de cette lâche et criminelle complaisance née de l’oubli des principes, qui trouvent la justice là où elle voit le triomphe. Cette servilité est de tous les temps et de tous les lieux… »

Les frères Champollion se consacrent aussi à la bibliothèque dont Jacques-Joseph est bibliothécaire[t],[51] et aux Annales du département de l’Isère, où Jean-François publie des articles sur l’Antiquité[52]. Ils sont familiers de Joseph Fourier et ils animent les soirées de l’hôtel de Lesdiguières au côté des grands grenoblois[u],[53].

Il continue ses travaux égyptologiques, aidé par l’abbé Claude-Marie Gattel qui fut le premier à soutenir, en 1801, que les hiéroglyphes possèdent un « alphabet »[54]. Le , dans une communication à l’Académie delphinale intitulée l’« Écriture des Égyptiens », il décrète que le démotique est une simplification des hiéroglyphes, et à partir de cela prouve que le démotique est une écriture alphabétique de vingt-cinq lettres et les hiéroglyphes une écriture pouvant soit exprimer des sons ou syllabes (phonogrammes) soit des « symboles » ou idées (idéogrammes)[55]. Il précise ensuite que « tous les monosyllabes avaient une valeur déterminée », c’est-à-dire qu’à un signe correspondait un son déterminé[56]. Partant de ce postulat, et de l’antériorité du démotique sur les autres écritures, il propose cette hypothèse, qui se révélera erronée[56] :

« Il en résulte de ce que nous avons dit que des quatre écritures des Égyptiens, l’une servait aux usages vulgaires et était employée dans le commerce, la seconde, hiérogrammatique, servait à écrire les liturgies […] et était entendue par la classe instruite du peuple ainsi que la hiéroglyphique qui n’était à proprement parler que l’écriture des monuments. La véritable écriture sacerdotale qui n’était comprise que par les prêtres, était la symbolique dont ils ne communiquaient la pratique qu’aux initiés et aux premières classes de l’État. »

Il est en concurrence avec Étienne Quatremère qui allait publier un Mémoire historique et géographique sur l’Égypte s’opposant à l’Égypte sous les pharaons que préparait Champollion[57]. Pour contrer Quatremère, il publie la préface de son ouvrage le , mais malgré tout après son concurrent, il remporte néanmoins un grand succès auprès notamment d'Edme François Jomard, directeur de la Description de l'Égypte[57]. Il continue le déchiffrement et écrit à son ami Antoine-Jean Saint-Martin, le [58] :

« Ma grammaire égyptienne n’est point encore rédigée mais le plan est complet. […] J’ai tellement analysé la langue copte ou égyptienne que je me fais fort d’enseigner la grammaire à quelqu’un dans un seul jour. […] Je commencerai par prouver que les mots de deux syllabes sont des mots composés de deux autres. Cette analyse complète de la langue égyptienne me donne incontestablement le fond du système hiéroglyphique et je le prouverai. »

Cinq mois plus tard, après avoir compté le nombre de signes sur la pierre de Rosette (486 mots grecs pour 1 519 hiéroglyphes), il émet l'idée que les signes peuvent être des idéogrammes (exprimant une idée) et des phonogrammes (exprimant un son, comme pour la transcription de noms étrangers). Il explicite sa théorie[58] :

« … dans les hiéroglyphes il y a deux sortes de signes : 1) Six signes alphabétiques 2) Un nombre […] déterminé d’imitations d’objets naturels »

En 1812, il établit une chronologie des écritures, les cursives (hiératique et démotique) étant une version simplifiée et postérieure aux hiéroglyphes. Il découvre aussi que les vases canopes servent à conserver les viscères en découvrant un morceau momifié dans un des vases canopes de la bibliothèque de Grenoble[58]. Il en déduit aussi que si les vases ont des têtes d’animaux, ils sont donc liés au jugement des âmes[58].

À partir de 1812 et jusqu'en 1815, puis de 1818 à 1821, il est professeur d'histoire à l'université de Grenoble[59].

Troubles politiques

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Buste conservé au Musée du Louvre.

Les Champollion vivent bien la Première Restauration et Jacques-Joseph reçoit l’ordre du Lys[60]. Jean-François publie son Égypte sous les pharaons en qu’il dédicace à Louis XVIII[61]. Il tombe aussi amoureux de Rose dite Rosine Blanc, fille d’une riche famille de gantiers[61]. Lors des Cent-Jours, Napoléon, de passage à Grenoble prend Jacques-Joseph comme secrétaire, ce qui permet à Jean-François d’obtenir la possibilité de faire imprimer son futur Dictionnaire de la langue copte aux frais du gouvernement[62]. Jacques-Joseph suit Napoléon à Paris où il reçoit la Légion d'honneur[63] tandis que Jean-François, à la direction des Annales de l’Isère, soutient le régime dans ses orientations libérales[64], qui culminent dans son article du , où il proclame : « Napoléon est notre seul prince légitime ». À la chute de Napoléon, son dictionnaire est refusé par l’Académie le [65]. Il est destitué de sa charge de directeur des Annales de l’Isère[66], placé « sous surveillance immédiate » le [67], la Faculté de lettres est supprimée le [67]. Enfin, en raison de ses opinions politiques, il doit partir avec son frère en exil à Figeac, le [68]. Champollion, qui fut tantôt bonapartiste, tantôt royaliste et même fervent catholique[69] comme il le déclara avec l'« affaire du Zodiaque de Paris » n'avait d'autre choix que l'exil[70] durant cette période de nombreux changements personnels[71].

Arrivés le à Figeac, les deux frères Champollion s’établissent dans la maison de leur père[72]. Mais celui-ci était devenu alcoolique pendant leur absence, et ses affaires périclitaient[73]. N’ayant rien pu emporter de Grenoble, les deux frères s’y ennuient[73] et Jacques-Joseph tente vainement d’obtenir leur amnistie[74]. Il s’amuse dans les salons de Figeac, écrit des poèmes et des satires politiques[v],[75]. Il soutient son frère, accusé de malversation dans sa charge de bibliothécaire, ce qui lui vaudra d’être destitué[76]. À partir de , ils recherchent le site de l’oppidum d’Uxellodunum, qu’ils identifient comme étant l’actuelle Capdenac[77]. Ils implantent, à Figeac, l'École mutuelle de Joseph Lancaster, un système d'enseignement primaire basé sur le monitorat des plus grands qui enseignent aux plus petits[77] et, après leur départ, continuent à soutenir cette initiative. Le , Jacques-Joseph est autorisé à retourner à Grenoble grâce à ses amis parisiens, mais Jean-François doit attendre le [78]. L’aîné part à Paris en avril[79] et le cadet reste à Figeac pour régler les dettes de son père[80]. Il travaille à son dictionnaire copte[81], fait venir en juillet son matériel de déchiffrement[82] et continue sa tâche.

Retour à Grenoble

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Il rentre enfin à Grenoble le . Il est accueilli chaleureusement par ses amis libéraux, le climat de répression ayant cessé avec le temps[83]. Il devient « homme de confiance » du préfet François Chopin d’Arnouville[84], élève le fils aîné de Jacques-Joseph, Ali, âgé de neuf ans, et implante une école d’enseignement mutuel à Grenoble ainsi qu'à Vif, malgré l’opposition du clergé local[85]. Pendant ce temps, son frère se lie d’amitié avec Bon-Joseph Dacier, secrétaire perpétuel de l’Institut de France[86], mais ne réussit pas à se faire élire membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres[w], dont il était déjà membre correspondant[87]. Jean-François continue aussi son travail de déchiffreur et fait un bilan de son travail dans cette lettre à son frère du [88] :

« Il n’y a dans mon affaire ni charlatanisme ni mysticité ; tout est le résultat d’une comparaison et non d’un système fait par avance. J’ai déjà retrouvé des articles, la formation des pluriels et quelques conjonctions, mais cela ne suffit point pour déterminer de sitôt le système de cette écriture. »

Le , il réintègre sa fonction de bibliothécaire et communique le 24 juillet son mémoire sur Quelques hiéroglyphes de la Pierre de Rosette présentant les résultats de ses travaux sur la stèle à l’Académie delphinale, sans grand succès[89]. Il arrive enfin à épouser le à Grenoble Rose Blanc qu’il aimait depuis longtemps malgré l’opposition de son frère[90]. Le renvoi du Gouvernement Decazes voit un retour des ultras à Grenoble[91]. En septembre, il écrit une brochure intitulée Attention ! contre ces derniers[92]. En 1819, il est persuadé, après l'observation des rouleaux de papyrus du livre des morts, que l'écriture hiératique est une simplification des hiéroglyphes. Le , il prend part à une insurrection à Grenoble où il aurait peut-être même remplacé le drapeau blanc du fort Rabot par un drapeau tricolore[93],[94]. Après s'être caché quelque temps au domaine familial des Ombrages de Vif[32], il évite grâce à ses amis la cour martiale et est jugé par le tribunal local qui l’acquitte en juin[95]. Mais, chassé de la bibliothèque par le préfet[96], il préfère quitter Grenoble le .

Déchiffrement des hiéroglyphes

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Champollion en tenue égyptienne, peinture au pastel de G. Angelelli, 1828.

Avant Champollion, Ibn Wahshiyya (IXe siècle et Xe siècle) avait tenté le déchiffrement des hiéroglyphes[97],[98]. La critique de ses recherches est sévère[99],[100].

Ramsès
N5
Z1
F31ss
'
Thoutmôsis
G26mss
'

À partir de 1821, Champollion déchiffre les premiers cartouches royaux, dont celui de Ptolémée V sur la pierre de Rosette, puis celui de Cléopâtre sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue[101]. Un ami, l’architecte Jean-Nicolas Huyot, lui ayant envoyé des reproductions de détails issus des temples d'Abou Simbel qui venaient d'être découverts[102], Champollion y repère dans un cartouche le signe solaire de Râ (Rê), un autre signe qu'il savait être M et deux S : RâMSS, donc Ramsès, ce qui en même temps signifie « Rê l’a mis au monde ». De la même manière, il déchiffre ThôtMS, Thoutmôsis.

Le [103], il annonce à son frère : « Je tiens mon affaire ! » puis, selon la légende familiale (hagiographie du fils de Jacques-Joseph Champollion, Aimé-Louis[104]), tombe dans « une sorte d'assoupissement ».
Ce déchiffrement signe l'acte de naissance d'une nouvelle science, l'égyptologie.

Le , il écrit la lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques dans laquelle il fait part de sa découverte d'un système de déchiffrement des hiéroglyphes :

« C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot[105]. »

Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

En 1822, il écrit et publie sa Lettre à M. le rédacteur de la Revue encyclopédique, relative au zodiaque de Dendérah[x]. Le zodiaque avait été amené en France en 1821. Il remet en question la méthode et donc la pertinence de la datation du zodiaque nouvellement avancée par Jean-Baptiste Biot (soit l'an 716 avant notre ère). Pour Champollion (qui ne cherche en aucune manière à dater le zodiaque), il ne faut tout d'abord pas confondre un objet de culte (symbolique) avec un objet astronomique; ensuite il ne faut pas interpréter les signes trop vite car certains ne sont qu'un « système d'écriture » (et il sait de quoi il parle). Il infirme enfin l'interprétation de Biot concernant quatre étoiles supposées identifiées.

En 1824, Champollion publie enfin son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvre ainsi les portes de l'égyptologie scientifique. Ses découvertes suscitent cependant controverses et critiques de la part de ses contemporains, notamment de son ancien maître Silvestre de Sacy, pour qui les Hieroglyphica d'Horapollon étaient la bible en la matière et qui le décourage en communiquant des informations à son collègue concurrent Thomas Young. Il obtient aussi de nombreux soutiens, comme Wilhelm von Humboldt ou des proches du roi (duc de Blacas, vicomte de La Rochefoucauld).

Champollion est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1825 par Charles X[106].

En 1824, recommandé, sur l'intervention de son frère Jacques-Joseph, par le duc d'Orléans, il passe plusieurs mois à Turin, où le roi vient d'acquérir la collection égyptienne de l'aventurier Bernardino Drovetti, ex-consul de France à Alexandrie ; il est chargé d'en établir le catalogue[107].

Le , sa fille Zoraïde[108] naît à Grenoble de son union avec Rosine Blanc[109]. Il ne la rencontrera pour la première fois qu'en mai 1824, lors d'un séjour au domaine des Ombrages de Vif[32].

En 1826, il est nommé conservateur chargé des collections égyptiennes au Musée du Louvre. Il convainc le roi Charles X d'acheter la collection d'Henry Salt, consul britannique en Égypte.

De 1828 à 1829, il réalise enfin son rêve : il part pour une mission scientifique[y] en Égypte, avec son collaborateur et ami Ippolito Rosellini, et y recueille de nombreuses données et objets pour vérifier que son système hiéroglyphique fonctionne bien. Il étudie l'obélisque de Louxor et recommande avec succès d'échanger ce dernier avec celui d'Alexandrie, offert à la France en 1828. C'est lors de cette mission qu'il écrit à son frère :

« Jeté depuis six mois au milieu des monuments de l'Égypte, je suis effrayé de ce que j'y lis plus couramment encore que je n'osais l'imaginer. J'ai des résultats (ceci entre nous) extrêmement embarrassants sous une foule de rapports et qu'il faudra tenir sous le boisseau[110]. »

De retour en France en décembre 1829, il doit subir une quarantaine à Toulon dans un lazaret humide et glacé, ce qui aggrave sa goutte, sa tuberculose et probablement une bilharziose contractée en Égypte[111]. Il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres après la chute de Charles X, et obtient la chaire d'Antiquité égyptienne au Collège de France. Il y donne sa leçon inaugurale en 1831. Cependant, il meurt à Paris le , à l'âge de quarante et un ans. La cause exacte de sa mort n'est pas connue (il s'agit probablement du choléra, qui s'abat sur Paris en mars). Il est enterré, selon sa volonté, non loin de son ami Joseph Fourier au cimetière du Père-Lachaise[112] (division18)[113], à Paris.

Le par délibération du conseil municipal de la ville de Figeac est élevé un monument à la mémoire de Jean-François Champollion[114],[115].

Le , des crédits sont votés pour acquérir au nom de l'État les manuscrits, les dessins et les livres de Jean-François Champollion[116].

Plaque 28 rue Mazarine (Paris), où il vécut.

Son nom a été donné, entre autres, à des lycées, collèges et écoles de Dijon, Figeac, Grenoble, Lattes et Vif, ainsi qu'à l'Institut national universitaire d'Albi et à celui de Rodez.

En 1905, la veuve du sculpteur Bartholdi fait don à la ville de Grenoble de la statue en plâtre, d'une hauteur de deux mètres, de Champollion qui a servi de modèle à la sculpture en marbre du Collège de France à Paris[117]. Conservée à l'abri dans une cave, puis à partir des années 1930 au lycée Champollion à l'occasion de sa nouvelle dénomination, cette statue en plâtre préside depuis 1994 la salle 17 du Musée de Grenoble.

En 1970, l'Union astronomique internationale a donné le nom de Champollion à un cratère lunaire en son honneur[118].

En 2022, à l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition intitulée « L'aventure Champollion Dans le secret des hiéroglyphes »[119],[120]. La ville de Figeac organise un événement « Eurêka ! Champollion 2022 » avec des conférences, visites, rencontres, expositions[121],[122]. Le département de l'Isère, quant à lui, organise trois expositions temporaires entre septembre et novembre : « Un chantier déchiffré au musée Champollion », « La correspondance dévoilée entre les frères Champollion » aux Archives départementales de l'Isère et « Égyptomanie ! » au Musée dauphinois[123].

Place des Écritures, à Figeac : reproduction monumentale de la pierre de Rosette.

Un musée consacré à Jean-François Champollion a été créé dans la maison natale du père de l'égyptologie à Figeac dans le Lot. Il est inauguré le en présence du président de la République française François Mitterrand et de Jean Leclant, secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Après deux ans de travaux et d'extension, le musée a rouvert en 2007. Outre la vie et l'œuvre du découvreur, le musée retrace l'histoire de l'écriture. L'artiste Pierre di Sciullo crée un moucharabieh typographique polyglotte, une installation typographique sur l'une des façades qui est entièrement percée de pictogrammes, d'idéogrammes originaires du monde entier.

La maison de maître du domaine des Ombrages, actuel musée Champollion de Vif.

La Maison Champollion à Vif dans l'Isère est l'ancienne propriété du frère de l'égyptologue. Cette demeure familiale permet de faire découvrir, entre autres, le cadre de vie des frères Champollion à Vif, leurs études à Grenoble, l'expédition d'Égypte, le déchiffrement des hiéroglyphes, la création du Musée Charles X, ainsi que l'expédition franco-toscane en Égypte[32]. Le « domaine des Ombrages » est, depuis 2001, propriété du Conseil départemental de l’Isère[124].

Ouverte temporairement au public en 2004, l'ancienne maison familiale a été fermée pour travaux de 2018 à 2021 et fut, après restructuration complète des espaces, rouverte au public le [125].

La bibliothèque municipale de Grenoble ainsi que les Archives départementales de l'Isère détiennent d'importants fonds de Champollion. L'ensemble des publications originales de Jean-François Champollion figurent dans cette bibliothèque, ainsi que plusieurs manuscrits[126] :

Notes et références

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  1. Il ajouta ce qualificatif à sa signature pour se distinguer de son frère.
  2. Il aurait vendu des livres prohibés par le gouvernement.
  3. L'acte de mariage fut signé par onze témoins, mais pas par la mariée qui ne signa pas non plus son testament en 1807. Voir Philippe Calmon, Bulletin de la Société des études du Lot, 1982.
  4. Parue dans le Journal de la Société phrénologique de Paris sous le titre de « Notice phrénologique sur Champollion le jeune » et cité dans Hartleben.
  5. D’après Lacouture 1988, p. 45. La Biographie universelle de Michaud et le Dictionnaire encyclopédique de France donnent la date de 1791.
  6. Paroisse Notre-Dame-du-Puy.
  7. Il avait trouvé un petit emploi.
  8. Ses biographes parlent de lui comme d'un enfant dyscole, « dont le comportement est difficile à vivre; qui est de tempérament morose ». Voir Jean Lacouture, Champollion, page 54.
  9. Curé de la paroisse du Puy élu en 1791 selon la Nomenclature des prêtres jureurs et non jureurs du Lot, Hermine Hartleben fait de dom Calmet un moine bénédictin réfractaire.
  10. Il devient commis dans la maison d’import-export Chatel, Champollion et Rif et habite un deux pièces sur la rue Neuve (Lacouture 1988, p. 72).
  11. Il se plaint à Dom Calmels à plusieurs reprises dans sa correspondance.
  12. Son enseignement devait représenter un investissement financier non négligeable pour le modeste commis qu’était Jacques-Joseph Champollion, car il indique dans une lettre que le prix de la pension est de douze (sans doute francs).
  13. « Lettre de l’abbé Dussert à Jacques-Joseph Champollion du 6 août 1803 » (Lacouture 1988, p. 74).
  14. Il n’était en effet que commis.
  15. Celle-ci est maintenant conservée aux archives de l’Isère et a été partiellement publiée dans (Champollion 1984, p. 74).
  16. Correspondance d’août 1806. Jacques-Joseph servait de secrétaire au préfet pour sa contribution à la Description de l'Égypte.
  17. On ne connaît pas l’original de cette lettre, même si elle est citée par de nombreux auteurs (La Brière 1897, Hartleben 1990, Lacouture 1988, p. 91…).
  18. Jacques-Joseph reprochera souvent à son frère ses dépenses dans leur correspondance (voir entre autres La Brière 1897, ch. 2).
  19. C’est l’orthographe utilisée par Champollion.
  20. Ils l’enrichissent de près de 3 000 ouvrages dont les manuscrits et les incunables de la Grande Chartreuse.
  21. Il écrit pour ce salon Bajazet, un pastiche d’une pièce de Jean Racine et publié dans La Brière 1897.
  22. Dont La constitution, dialogue entre le roi Très-Chrétien et le Grand-Turc et Oreste aux enfers.
  23. Il essayera trois fois sans succès, en 1818, 1820 et 1824.
  24. Jean-François Champollion, « Lettre à M. le rédacteur de la Revue encyclopédique, relative au zodiaque de Dendérah », Revue encyclopédique, Paris, Baudouin frères, vol. XV,‎ , p. 232-239 (lire en ligne)XV&rft.pages=232-239&rft_id=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k105916z/f231&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Jean-François Champollion">.
  25. Cette Expédition franco-toscane est notamment décrite par un des membres de la mission, Nestor L'Hôte.

Références

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  1. Alain Faure, Champollion : le savant déchiffré, Fayard, 2004.
  2. a b c d et e Marcel Vieux, Les Champollion. Généalogie d'une famille du Valjouffrey, dact., 1994, Bibliothèque municipale de Grenoble, cote : R.12590.
  3. a b c d e et f Lacouture 1988, p. 40.
  4. Voir aussi le relevé de leur acte de mariage par le Centre Généalogique du Dauphiné :
    • Code Insee : 38518
    • Commune: Angelas (Les) (commune de Valbonnais)
    • Canton: Valbonnais
    • Jour : 22 Mois : 07 Année : 1727
    • Nom-époux : Champollion, prénom-époux : Barthélemy, décès père époux : †, Prénom père époux : Claude, Nom mère époux : Pélissier, décès mère époux : †, Prénom mère époux : Benoite, lieu (origine, habitation, etc.) : Valjouffrey
    • Nom-épouse : Géréou, prénom-épouse : Marie, Prénom père épouse : Louis, Nom mère épouse : Rousset, Prénom mère épouse : Marianne, lieu (origine, habitation, etc.) : La Roche.
  5. Alain Faure, Champollion : le savant déchiffré, Fayard, 2004, p. 24.
  6. D’après une lettre de Mme de la Brière à la société des « Amis du vieux Figeac » cité dans Lacouture 1988, p. 41.
  7. Archives du Lot cité par l'abbé Bouillat.
  8. Lacouture 1988, p. 41.
  9. D'après les archives de P. Calmon.
  10. a et b Lacouture 1988, p. 44.
  11. Lacouture 1988, p. 45.
  12. Hartleben 1990.
  13. a b et c Lacouture 1988, p. 48.
  14. Lettre de Jean-François Champollion à son frère, 2 janvier 1801, et réponse de Jacques-Joseph le 29 février 1801.
  15. a b c d e et f La Brière 1897.
  16. Lettre de don Calmels à Jacques-Joseph Champollion du .
  17. Lacouture 1988, p. 51.
  18. Lacouture 1988, p. 72.
  19. « Lettre de Jacques-Joseph Champollion à dom Calmels du 25 janvier 1802 » (Lacouture 1988, p. 72).
  20. a et b Lacouture 1988, p. 74.
  21. , il obtient une bourse et entre dans la nouvelle institution créée par Napoléon, le lycée impérial de Grenoble (actuel lycée Stendhal)Hartleben 1990, p. 70.
  22. Lacouture 1988, p. 47.
  23. La vie de Champollion au lycée est décrite précisément dans La Brière 1897.
  24. Lettre sur l'inscription grecque du temple de Dendera, adressée à Monsieur Fourier, préfet du département de l'Isère,... (lire en ligne).
  25. Correspondance de Champollion.
  26. Lacouture 1988, p. 87.
  27. a et b Lacouture 1988, p. 91.
  28. Bernard de Montfaucon, L'antiquité expliquée et représentée en figures : La religion des Égyptiens, des Arabes, des Syriens, des Perses, des Scythes, des Germains, des Gaulois, des Espagnols et des Carthaginois, Delaulne, (lire en ligne).
  29. Lacouture 1988, p. 93.
  30. Lacouture 1988, p. 94.
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  110. Cité dans : J.-F. Champollion, Dictionnaire égyptien, Arles, Solin/Actes Sud, , 492 p. (ISBN 2-7427-2547-4), p. 6..
  111. « Champollion, l'homme qui fit parler l'Égypte », dans Histoires extraordinaires d'Alain Decaux, éd. Succès du Livre, 2007 (ISBN 2738219411).
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Bibliographie

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Filmographie

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Articles connexes

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Liens externes

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