Jean-Claude Bédard
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Jean-Claude Lucien Bédard |
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Jean-Claude Bédard est un artiste peintre et graveur figuratif jusqu'en 1958, abstrait ensuite, né le à Pau, installé au 17, Rue Campagne-Première[Note 1] dans le 14e arrondissement de Paris, mort le à Paris.
Son nom est associé au monoïde, à l'art schématique, à la gravure linéaire dans l'art contemporain.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean-Claude Bédard est un peintre autodidacte[1] si ce n'est qu'il bénéficie dans sa jeunesse des cours informels du peintre Armand Petitjean, habitué de séjours dans la région de Pau où il a fondé une Académie libre[2]. Jean-Claude participe alors rapidement à plusieurs salons parisiens. Dans la capitale, le jeune artiste se noue d'amitié avec un grand aîné, Jacques Villon (« ils ont en commun une préoccupation de la construction »)[3], puis en 1953 avec le restaurateur et collectionneur d'art Camille Renault dont il exécute plusieurs portraits, l'un d'eux rendu fameux dans le milieu des peintres par sa mise en couverture de la carte du restaurant de Puteaux[4].
Il est sélectionné pour le Prix Drouant-David de la Jeune Peinture en 1952 et 1954, pour le Prix de la Critique en 1956[1].
Le tableau envoyé par Jean-Claude Bédard au Salon des peintres témoins de leur temps de 1957 (Les Olympiades au Discobole grec, huile sur toile[5]) est encore résolument figuratif. C'est de 1958 que date sa découverte des gravures du Cairn de Gavrinis (Morbihan) « qui le fascinent et affirment son style fait d'abstractions gestuelles entremêlant courbes et lignes »[6]. La présentation de L'Ellipse, œuvre monumentale[7], à la Galerie des 4 saisons en juin 1960 consacrera son appartenance à l'abstraction lyrique.
À la suite de la découverte de ces gravures rupestres, Jean-Claude Bédard en vient à créer le néologisme de monoïde pour désigner son nouveau « système matriciel artistique »[8], ce que lui-même appelle, expression qui fera le titre de son livre (voir rubrique Écrits ci-dessous), « l'art schématique ». Entreprenant simultanément des travaux d'archéologique de la gravure linéaire[9] (l'étude des roches gravées de Fontainebleau[10] en 1973) et une peinture désormais abstraite et aux titres métaphysiques (Présence, Hommage à Dante...), l'artiste leur découvre de grandes analogies: « Les thématiques de l'écriture idéographique populaire et celle de l'art abstrait sont identiques et ont la même origine, constate-t-il. Elles sont familières à notre mémoire collective et sont annonciatrices de l'art schématique »[11].
Jean-Claude Bédard n'a que 53 ans lorsqu'il est emporté par une cruelle maladie. Dans sa trop courte vie, il a croisé, réunis en une unique passion, l'art, l'archéologie et l'ethnologie pour nous laisser une œuvre justement perçue comme d'une « abstraction rigoureuse et savante »[11].
Écrits
[modifier | modifier le code]- Jean-Claude Bédard, Hommage à l'architecte Édouard Albert, dans Les Lettres françaises, .
- Jean-Claude Bédard et Jacques-Émile Bertrand, Pour un art schématique: étude d'un monoïde graphique, Éditions de Beaune et Goutal-Darly, 1978.
Expositions
[modifier | modifier le code]Expositions personnelles
[modifier | modifier le code]- Rétrospective Jean-Claude Bédard, Cercle Volney, Paris, 1955 (catalogue avec texte de Jacques Villon).
- Galerie Monique de Groote, Paris, 1956[1].
- Méthode Bédard d'investigation plastique, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1964.
- École spéciale d'architecture, Paris, 1978.
- Jean-Claude Bédard - Les langages du Monoïde, hommage posthume, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris, .
- Galerie Franka Berndt Bastille, Paris, avril-.
Expositions collectives
[modifier | modifier le code]- Salon de la Jeune Peinture, Paris, 1951, 1952, 1955, 1956[1].
- Salon d'automne, Paris, 1953[1].
- Salon des peintres témoins de leur temps, Musée Galliera, Paris, 1953, 1957.
- Salon des indépendants, Paris, 1956, 1958.
- Salon de la Société nationale des beaux-arts, Paris, 1959[1].
- Première Biennale de Paris, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1959[1].
- Dix ans de jeune peinture méditerranéenne, Palais de la Méditerranée, Nice, mars-avril 1960.
- Marc Boussac[12] Jean-Claude Bédard (L'Ellipse) et Charles Estienne, Galerie des 4 saisons, Paris, jeudi 16 et vendredi .
- De Bonnard à Baselitz, dix ans d'enrichissements du Cabinet des estampes, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1992[13].
Conservation
[modifier | modifier le code]Collections publiques
[modifier | modifier le code]- Musée des beaux-arts de Menton (Alpes-Maritimes), Femme en jaune, huile sur toile 81x65cm, 1954-1955 (dépôt du Centre national des arts plastiques)[1],[14].
- Musée des beaux-arts de Nice, Paysage de Provence, huile sur toile 97x130cm, 1952 (dépôt du Centre national des arts plastiques)[1],[15].
- Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, Concept spatial d'orientation couleur, lithographie[13].
Œuvres publiques
[modifier | modifier le code]- Terrasse de la Faculté des sciences de Paris, 1966.
- Plafond du hall de la bibliothèque de la Faculté de Nanterre, 1969.
- Décor des façades du port d'attache de l'Argyronète à Marseille pour le Commandant Cousteau.
Collections privées
[modifier | modifier le code]- Camille Renault, Puteaux, Camille Renault, portrait d'été, huile sur toile 100x81cm[16].
Réception critique
[modifier | modifier le code]- « Il faut souligner la finesse de la palette de ce peintre qui travaille pourtant dans un atelier sans lumière du jour. » - Jean-Paul Crespelle[3]
- « A la Galerie Franka Berndt qui s'est fait une spécialité de mettre en valeur les recherches les plus ardues et les plus épurées, les tableaux de Jean-Claude Bédard témoignent d'une haute spiritualité, d'une démarche expérimentale méthodique et d'un processus quasi-scientifique. Quelques toiles suffisent à illustrer l'exploration des médianes et des diagonales du carré jusqu'à l'apparition du signe. Dit de cette façon, on pourrait redouter le développement à une échelle monumentale de sèches épures, mais il n'en est rien. Chez Jean-Claude Bédard on trouve la force, la couleur, le choc. Son style, à ce stade, est pur, dur, brutal parce que sans concessions. Et ses prolongements sont infinis. » - Georges Boudaille[17]
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Villon, Jean-Claude Bédart, Éditions du Cercle Volney, 1955.
- Jean-Paul Crespelle, « Jean-Claude Bédard », Les Peintres témoins de leur temps - Le sport, co-édition Achille Weber / Hachette, 1957.
- Georges Boudaille, « Jean-Claude Bédard » Beaux Arts magazine, n°45, , page 129.
- Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Moeglin-Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, 1992.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- Eric Mercier, Années 50 - la Jeune Peinture, 2 volumes. Vol. 1 : L'alternative figurative. Vol. 2 : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos éditeur, 2010.
- Millon S.V.V., 19 rue Grange-Batelière, Paris, plaquette Ateliers d'artistes, vente du lundi , Hôtel Drouot, Paris.
Notes
[modifier | modifier le code]- C'est à ce même n°17, Rue Campagne-Première qu'était installé l'Atelier 17 où l'enseignement de la gravure par Stanley William Hayter attira des artistes du monde entier.
Références
[modifier | modifier le code]- Éric Mercier, Années 50 - La Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010, Vol. 2 : Panorama de la Jeune Peinture, « Jean-Claude Bédard » oages 46-49.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999. Petitjean Armand, tome 10, page 806.
- Jean-Pierre Crespelle, Jean-Claude Bédard dans Les Peintres témoins de leur temps, Achille Weber et Hachette éditeurs, Paris, 1957.
- Nadine Jeanne, photo de la carte du restaurant Camille Renault à Puteaux, œuvre de Jean-Claude Bédard Source: Claude Bigey.
- Toile reproduite en page 43 de Les Peintres témoins de leur temps - Le sport, Achille Weber et Hachette éditeurs, 1957.
- Millon S.V.V., Ateliers d'artistes, 13 octobre 2014.
- Biographie de Jean-Claude Bédard, UPMC Sorbonne Universités, accès en liens externes ci-dessous.
- Florence Bouvry, 1970 - Recherche scientifique-appliquée
- Approche archéologique didactique à partir du cas des gravures linéaires de Gueillet Source: Var-villages.
- François Beaux, Les triples enceintes rupestres de massif de Fontainebleau
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999. Tome 1, page 956.
- Site Marc Boussac, Biographie de Marc Boussac illustrée du carton d'invitation de l'exposition de la Galerie des 4 saisons Cette biographie situe par erreur l'exposition en 1959, aussi confirmons-nous bien la date de 1960.
- Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner et Anne Mœglin Delcroix, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
- Centre national des arts plastiques, "Femme en jaune" dans les collections
- Centre national des arts plastiques, "Paysage de Provence" dans les collections
- Maison de Camille, "Camille Renault, portrait d'été" dals la collection
- Georges Boudaille, « Jean-Claude Bédard », Beaux-Arts magazine, n°45, avril 1987.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :