Jacquier
Artocarpus heterophyllus, Jaquier
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Hamamelidae |
Ordre | Urticales |
Famille | Moraceae |
Genre | Artocarpus |
Ordre | Rosales |
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Famille | Moraceae |
Le jaquier ou jacquier[1],[2] (Artocarpus heterophyllus), est une espèce d'arbres de la famille des Moraceae, originaire du sous-continent indien, cultivé et introduit dans la plupart des régions tropicales, en particulier pour son fruit comestible, la pomme jaque, surnommée le « fruit du pauvre ». L'espèce fait partie du même genre botanique que l’arbre à pain, Artocarpus altilis, auquel il est similaire. Il est cultivé majoritairement en Asie du Sud-Est, au Brésil, à Maurice, dans les Comores, à La Réunion, où l'arbre est appelé pied jack et le fruit mûr est un jack mûr, et en Haïti, où il est appelé jaca ou jaqueiro. À Madagascar, il est appelé ampalibe[3].
Variétés
[modifier | modifier le code]- Jaque dur dont les fruits restent fermes à maturité,
- jacque sosso aux fruits à chair plus molle,
- jaque miel à jus très sucré.
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Détail du fruit du jaquier sur l'arbre.
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Fruit du jacquier à Tahiti.
Description
[modifier | modifier le code]Le jacquier est un arbre de forme étalée large, arrondie, mesurant jusqu'à 20 m, voire parfois 30 m de haut[4].
L'espèce est cauliflore, c'est-à-dire que les fleurs puis les fruits poussent directement sur le tronc et les grosses branches de l'arbre[4] (contrairement à l'arbre à pain)[5].
Le fruit du jaquier est la pomme jaque (ou jacque, en créole : petit jaque, ti'jaque ou ti'jac). Il s'agit d'une polydrupe pesant généralement plusieurs kilos (de 1 à 42 kg[6]), fruit caractéristique de la famille des Moraceae. C'est le plus gros fruit comestible pour l'homme issu d'un arbre fruitier : il mesure jusqu'à 90 cm de long à maturité[7].
Le jaquier commence à avoir des fruits trois ans après la plantation.
Culture
[modifier | modifier le code]Le jacquier se cultive principalement dans les régions chaudes et humides. C'est une espèce tropicale à subtropicale qui ne tolère pas le gel, dont le niveau de rusticité est de type zone USDA 10-12, ce qui correspond à des températures minimales de 1 à 4 °C. Il préfère les sols bien drainés, légèrement acides à neutres, riches en matière organique, et bénéficie d'une bonne exposition au soleil.
L'arbre est sensible aux vents forts qui peuvent endommager son feuillage et ses fruits, parfois très lourds. Il a besoin de précipitations annuelles importantes, mais il tolère des périodes sèches courtes si son système racinaire est bien établi.
La plantation est généralement réalisée à partir de graines fraîches ou de greffage pour obtenir des cultivars sélectionnés. L'Artocarpus heterophyllus produit des fruits trois à cinq ans après la plantation, sous réserve d'un entretien adapté comprenant des apports réguliers d'eau et d'engrais organiques.
Utilisations
[modifier | modifier le code]Alimentation
[modifier | modifier le code]Le fruit mûr a une saveur douce et une odeur forte et sucrée, évoquant un mélange d'ananas et de mangue. Sa chair peut être consommée crue ou préparée en confiture.
On peut aussi préparer le fruit vert, haché menu, en plat salé. À La Réunion, on le cuit ainsi avec du boucané, pour préparer la recette populaire du ti'jaque boucané.
En Europe, il peut être acheté dans des magasins de produits exotiques.
Les graines, qui sont toxiques crues, sont comestibles quand elles sont grillées ou bouillies. Elles peuvent être mangées telles quelles ou incorporées à des plats traditionnels (rougails). Leur goût rappelle celui des pommes de terre.
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Section d'un fruit.
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L’arille pulpeuse est la partie comestible du jacquier.
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Les graines de jacquier sont comestibles après épluchage.
Adhésif
[modifier | modifier le code]Comme de nombreuses espèces de la famille des moracées, le jacquier produit du latex. Celui-ci est sécrété par toutes les parties de l'arbre, sauf le fruit parfaitement mûr, et il est particulièrement abondant et collant. Il circule dans de gros canaux laticifères.
La colle jaque était traditionnellement utilisée pour ses propriétés adhésives et pour piéger les oiseaux.
Bois
[modifier | modifier le code]Le jaquier donne un bois dur de couleur jaune à grain fin. Ce bois est apprécié en ébénisterie, pour la confection de meubles, ou en marqueterie, en raison de sa coloration marquée. Il peut aussi être utilisé en construction. Il est utilisé pour la fabrication d'instruments de musique[4] qui font partie des gamelans ou le sueng en Thaïlande et des nombreux types de tambours pour les cérémonies et danses telles que le « Magul Bera » au Sri Lanka[8].
La morine extraite du bois est utilisée en teinture et pour l'impression de tissus[4]. En Thaïlande, le Jacquier est considéré comme un arbre porte-bonheur car son bois fournit la teinture jaune de la robe des bonzes[9].
Controverse
[modifier | modifier le code]Pour certains chercheurs, tel Rodolfo Abreu, spécialiste des plantes exotiques de la forêt atlantique, le jacquier, importés d’Inde au Brésil par les colons portugais au XVIe siècle, est une espèce invasive qui menace la biodiversité originelle de cette forêt atlantique[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Jaquier », sur Dictionnaire de l'Académie française (consulté le ).
- « Jaquier », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le ).
- « Les bienfaits du fruit du jaquier », sur info.re, .
- Medeville 2023.
- Andreas Bärtels (trad. Dominique Brunet et Marie Elisabeth Gerner), Guide des plantes tropicales : Plantes ornementales, plantes utiles, fruits exotiques [« Farbatlas Tropenpflanzen »], Paris, Ulmer, , 384 p. (ISBN 2841381609), p. 289.
- « Heaviest jackfruit », sur Livre Guinness des records, .
- David Burnie (dir.) (trad. de l'anglais par Michel Beauvais, Marcel Guedj et Salem Issad), Histoire naturelle [« The Natural History Book »], Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Jacquier page 181.
- (en) Assif Hussein, « Perpétuer un métier ancien », sur Sunday observer Sri Lanka (consulté le ).
- J. G. Rohwer, Guide des Plantes tropicales (à l'état sauvage ou acclimatées), Ed. Delachaux et Niestlé, 2014, 286 p. (ISBN 978-2-603-02094-4), p. 118.
- Anne-Dominique Correa, « A Rio de Janeiro, le jacquier menace les cyclistes et la biodiversité », Le Monde, (lire en ligne).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence JSTOR Plants : Artocarpus heterophyllus (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Artocarpus heterophyllus Lam. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Artocarpus heterophyllus (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Artocarpus heterophyllus Lam. (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Artocarpus heterophyllus Lam., 1789 (TAXREF) (consulté le )
- (fr en) Référence ITIS : Artocarpus heterophyllus Lam. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Artocarpus heterophyllus (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Artocarpus heterophyllus Lam. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Artocarpus heterophyllus Lam. ( liste sous-taxons) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (Antilles) : Artocarpus heterophyllus Lam.
- (fr) Référence Tela Botanica (La Réunion) : Artocarpus heterophyllus Lam.
- Pascal Medeville, « Jaque et jaquier », Brèves, sur tela-botanica.org, (consulté le ).