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Iso Rae

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Iso Rae
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
BrightonVoir et modifier les données sur Wikidata
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George Frederick Folingsby, Oswald Rose Campbell (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Iso Rae, née à Melbourne en 1860 et morte à Brighton en 1940, est une peintre et dessinatrice impressionniste australienne.

Formée à la National Gallery of Victoria Art School de Melbourne par Frederick McCubbin et Jane Sutherland, Rae se rend en France en 1887 avec sa famille et y passe la majeure partie de sa vie. Membre de longue date de la colonie artistique d'Étaples, Rae vit dans ou près du village d'Étaples des années 1890 jusqu'aux années 1930. Pendant cette période, Rae expose ses peintures à la Royal Society of British Artists, à la Royal Institute of Oil Painters et au Salon de Paris. Pendant la Première Guerre mondiale, elle est membre du détachement d'aide volontaire et travaille pendant toute la guerre au camp de base de l'armée d'Étaples. Elle et Jessie Traill sont les seules femmes australiennes à vivre et à peindre en France pendant la guerre, mais elles ne sont pas incluses dans le premier groupe d'artistes de guerre officiels australiens (en). Après l'arrivée au pouvoir d'Hitler, Rae s'exile dans le sud-est de l'Angleterre, où elle est meurt en 1940.

Jeunesse et formation en Australie puis en France

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Iso Rae naît à Melbourne en Australie le . Elle est la plus jeune fille d'émigrants écossais : Thomas Rae, fabricant, et son épouse Janet Love[1].

Rae étudie à la National Gallery of Victoria Art School de 1877 à 1887, où elle a comme professeurs George Folingsby et Oswald Rose Campbell. Rae a un certain succès académique lors des expositions étudiantes, recevant des prix et la reconnaissance du jury à plusieurs reprises, aux côtés de ses camarades comme Rupert Bunny, John Longstaff (en), Frederick McCubbin, Jane Sutherland et May Vale[1],[2]. Rae rejoint et expose avec la Victorian Artists Society (en) entre 1881 et 1883[3].

Début de carrière à la colonie d'artistes d'Étaples

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Procession à Étaples
(1913, collection publique).

En 1887, Rae se rend en France et s'installe à Paris avec sa mère Janet et sa sœur Alison. Elles y vivent pendant trois ans, avant que la famille ne déménage dans la colonie d'artistes du village de pêcheurs d'Étaples, dans le nord de la côte française[4].

Au cours de cette première partie de sa carrière, Rae expose des œuvres en Australie et en Nouvelle-Zélande, tout en restant en Europe. Parmi ces expositions, la « New Zealand and South Seas Exhibition » (« exposition de la Nouvelle-Zélande et des mers du Sud ») à Dunedin en 1889 et la Victorian Artists' Society de 1896, où elle présente plusieurs de ses paysages[1].

Iso Rae devient une résidente permanente de la colonie d'Étaples. Là, elle travaille aux côtés d'un certain nombre d'autres artistes australiens, dont Hilda Rix Nicholas, Rupert Bunny, James Peter Quinn, Edward Officer, ainsi qu'avec d'autres qui se sont intéressés au travail des Australiens, comme le Français Jules Adler[5],[6].

À la fin des années 1890, Rae expose régulièrement à la Royal Society of British Artists et à la Society of Oil Painters[1]. Ses tableaux représentent souvent des scènes de tous les jours : elle remporte le troisième prix de son année de fin d'études avec une peinture « d'un colporteur chinois montrant ses marchandises à deux filles se tenant devant la porte de la cuisine[a] », tandis que deux décennies plus tard, elle expose en Australie un tableau d'une fille de la classe ouvrière charriant de l'eau au crépuscule[1].

Tout en vivant à Étaples, Rae expose régulièrement au Salon de Paris, et son succès est rapporté dans la presse australienne. Elle y expose des œuvres à de nombreuses reprises, notamment en 1908[7], 1909[8], 1910[b], 1911[11], 1912[12], 1913[13] et 1914[14]. Par la suite, des tableaux de sa sœur sont également exposés[12],[13],[14].

Première Guerre mondiale

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Camp for the German Wounded (1917, coll. priv.).

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, certains Australiens, dont Hilda Rix Nicholas, fuient en Angleterre. Mais Iso Rae et Jessie Traill rejoignent le détachement d'aide volontaire[4]. Elle travaille dans les hôpitaux, y compris dans un centre de convalescence à Roehampton (banlieue de Londres) en [15], puis plus tard dans un hôpital militaire à Rouen, en France[4],[16]. Traill et Rae deviennent les seules femmes artistes australiennes à dépeindre la guerre en étant en France[c],[4]. Lorsqu'en 1918, l'Australie nomme pour la première fois des artistes de guerre officiels (en), seize hommes sont choisis ; pourtant en France toute la durée du conflit, elles n'en font pas partie[4].

Elle documente néanmoins de manière prolifique l'expérience de la guerre dans sa ville de résidence, créant plus de deux cents dessins. La plupart d'entre eux représentent le camp de base de l'armée d'Étaples, « le plus grand du genre jamais établi à l'étranger par les Britanniques[d] », qui, à son zénith, abritait environ 100 000 personnes, y compris des services hospitaliers pouvant accueillir jusqu'à 22 000 patients[4]. La plupart des dessins sont des scènes nocturnes, peut-être parce que pendant la guerre, Rae et sa sœur travaillent toutes les deux au détachement d'aide volontaire et ont peu de temps libre pendant la journée[4]. Peu de ces œuvres ont été acquises par des galeries publiques : l'historienne de l'art Sasha Grishin affirme qu'elles étaient « généralement considérées comme trop intimes, trop personnelles et trop féminines pour être incluses[e]. »

Exil en Angleterre et mort

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La sépulture de Janet Rae.

La mère de Rae, domiciliée à Étaples, y meurt en 1916 et est inhumée au cimetière du Touquet-Paris-Plage[18],[19].

Les sœurs y restent jusqu'aux années 1930, lorsque la montée en puissance d'Hitler les incite à déménager en Angleterre. Elles s'installent à St Leonards-on-Sea, une ville balnéaire dans le sud du pays[4].

Iso Rae meurt à l'hôpital psychiatrique de Brighton le à l'âge de 79 ans[3].

La conservatrice de musée Betty Snowden a passé en revue la collection de dessins d'Iso Rae de la Première Guerre mondiale. Elle a observé l'influence du mouvement postimpressionniste auquel Rae a été exposée lors de son arrivée en France, et son attention sur la régimentation et les tensions de la vie dans les camps. Snowden a écrit :

« Dans ses dessins, elle utilise des contours noirs remplis de zones plates de couleur, une technique postimpressionniste qui rappelle certains des affichistes français de la fin du XIXe siècle (...) Le motif régulier des hommes, des tentes et des bâtiments dans de nombreuses œuvres suggère le contrôle qui a été imposé par la vaste machine des hommes et la guerre moderne. Dans de nombreux dessins, il y a un fort sentiment d'attente : attendre pour entrer dans la bataille, attendre la fin de la guerre, d'être renvoyé chez soi[f]. »

Cinema Queue au camp militaire britannique d'Étaples (1916, Mémorial australien de la guerre).

Le Mémorial australien de la guerre contient onze œuvres d'Iso Rae[4], dont Cinema Queue (« File d'attente au cinéma »), que Snowden a décrit comme une « scène nocturne dramatique élevée, avec son utilisation d'une forte lumière rougeoyante contre le noir profond de la nuit, et de la gouache sur le pastel utilisée pour mettre en évidence la lueur de lumières dans l'obscurité. La longue file d'attente d'hommes reflète une humeur générale d'attente qui prévaut dans le camp — et suggère qu'ici même le divertissement est sombre et régimenté[g]. »

L'évaluation de l'œuvre d'Iso Rae par les historiens de l'art varie. Elle a été critiquée pour avoir laissé son style impressionniste devenir extrême au point de distraire visuellement le spectateur de ses sujets, mais cette même approche a été considérée par un autre critique comme charmante et présentant « des couleurs harmonieuses et des effets vigoureux[1] ».

Rae n'est pas incluse dans le Dictionary of Women Artists in Australia (« Dictionnaire des femmes artistes en Australie ») de Max Germaine[20], ni dans The Ladies' Picture Show (« Exposition des tableaux des dames ») de Caroline Ambrus[21], pas plus que dans le Modernist and Feminism: Australian Women Artists 1900–1940 d'Helen Topliss[22].

Néanmoins, le marché secondaire des œuvres de Rae a été relativement fort, avec une œuvre vendue en 2012 pour 10 000 euros, contre une estimation pré-enchères des deux tiers de cette somme[23]. Les œuvres de Rae sont conservées dans les collections de la National Gallery of Australia[24], National Gallery of Victoria[25], et au Mémorial australien de la guerre déjà mentionné[4]. En dehors de l'Australie, son travail est conservé au musée du Touquet-Paris-Plage[1],[26].

Œuvres dans les collections publiques

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La ville d'Étaples lui a rendu hommage en donnant son nom à une voie de la commune, la rue Isobel Rae.

Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Iso Rae » (voir la liste des auteurs).


  1. Citation originale en anglais : « of a Chinese hawker displaying his wares to two girls standing at a kitchen door ».
  2. Cette année-là, elle est curieusement mentionnée comme étant un sculpteur tasmanien[9],[10].
  3. Hilda Rix Nicholas est une femme peintre qui a également dépeint la guerre, mais depuis l'Angleterre.
  4. Citation originale en anglais : « the largest of its kind ever established overseas by the British ».
  5. Citation étrangère en anglais : « generally regarded as too intimate, too personal and too feminine to be included[17]. »
  6. Citation originale en anglais : « In her drawings she uses black outlines filled with flat areas of colour, a post-impressionist technique reminiscent of some of the French poster artists of the late nineteenth century (...) The regular patterning of men, tents and buildings in many of the works suggests the control that was imposed by the vast machine of men and modern war. In many drawings there is a strong sense of waiting: waiting to move into battle, waiting for the war to end, waiting to be sent home[4]. »
  7. Citation originale en anglais : « dramatic elevated night scene, with her use of strong glowing light against the deep black of the night, and gouache over pastel used to highlight the glow of lights in the dark. The long line of men waiting reflects a general mood of waiting prevalent in the camp — and suggests that here even entertainment is dark and regimented[4]. »

Références

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  1. a b c d e f et g Gray, 1995, p. 434.
  2. (en) « Students' exhibition », The Argus, Melbourne,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) « Iso Rae », sur Design & Art Australia Online, .
  4. a b c d e f g h i j k et l (en) Betty Snowden, « Iso Rae in Étaples: another perspective of war », Wartime, Australian War Memorial, vol. 8,‎ , p. 36–41 (lire en ligne)[PDF].
  5. Eagle et Jones 1994, p. 120.
  6. Pigot 2000, p. 19.
  7. (en) « Australian art », The Advertiser, Adelaïde,‎ , p. 5 (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « The Paris Salon », The Advertiser, Adelaïde,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) « Australian artists », The Argus, Melbourne,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « Australian artists », The Advertiser, Adelaide,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) « Australasian artists », The Examiner, Launceston, Tas.,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b (en) « The Salons », The Examiner, Launceston, Tas.,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
  13. a et b (en) « Australian artists », The Argus, Melbourne,‎ , p. 23 (lire en ligne, consulté le ).
  14. a et b (en) « The Paris Salon », The Advertiser, Adelaïde,‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Our folks at home », The Prahran Telegraph,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Australians abroad », The Australasian, Melbourne,‎ , p. 48 (lire en ligne, consulté le ).
  17. Grishin 2013, p. 198.
  18. « Acte de décès n° 100 de Janet Love », sur Les archives départementales du Pas-de-Calais (consulté le ), p. 115.
  19. « Rae Janet », sur cimetiere.gescime.com (consulté le ).
  20. (en) Max Germaine, A Dictionary of Women Artists of Australia, Roseville East, NSW, Craftsman House, (ISBN 976-8097-13-2).
  21. (en) Caroline Ambrus, The Ladies' Picture Show: Sources on a century of Australian women artists, Sydney, Hale & Iremonger, (ISBN 0-86806-160-3).
  22. (en) Helen Topliss, Modernism and Feminism: Australian Women Artists 1900–1940, Roseville East, NSW, Craftsman House, (ISBN 976-641-025-9).
  23. (en) Terry Ingram, « German buyer catches a Rae », Australian Financial Review,‎ (lire en ligne).
  24. « Collection search – Iso Rae », National Gallery of Australia (consulté le )
  25. « Collection – Iso Rae », National Gallery of Victoria (consulté le )
  26. « Œuvres de Iso Rae », sur musée du Touquet-Paris-Plage (consulté le ).
  27. Le Tambour de la ville et le garçon brasseur, Musenor.
  28. Jeune enfant, Musenor.
  29. Étaples, vapeurs sur le pont-rose, Musenor.
  30. Low Tide Etaples, Musenor.
  31. Musée du Touquet-Paris-Plage et Marie-Françoise Bouttemy, Lumière d’Opale : Les peintres étrangers de la colonie d’Étaples (1880-1920), Le Touquet-Paris-Plage, Aprim & Henry 62170 Montreuil, , 75 p. (ISBN 978-2-9580069-0-7)

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Bibliographie

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  • (en) Mary Eagle et John Jones, A Story of Australian Painting, Chippendale, NSW, Macmillan Australia, (ISBN 0-7329-0778-0).
  • (en) Anne Gray, Joan Kerr (dir.) et Anita Callaway (dir.), « Isobel Rae », dans Heritage: The National Women's Art Book, Roseville East, NSW, G B Arts International / Craftsman House, (ISBN 976-641-045-3), p. 434.
  • (en) Sasha Grishin, Australian Art: A History, Carlton, VIC, The Miegunyah Press, (ISBN 978-0-522-85652-1).
  • (en) John Pigot, Hilda Rix Nicholas: Her Life and Art, Carlton South, Victoria, The Miegunyah Press at Melbourne University Press, (ISBN 0-522-84890-7).

Liens externes

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