Immon
Immon | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Décès | 28 avril 859 ou 860 Noyon (La Tombelle) ou Tournai |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Dernier titre ou fonction | Évêque de Noyon-Tournai | |||||||
Évêque de Noyon-Tournai | ||||||||
– 859 ou 860 | ||||||||
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Immon (ou Emmon), mort en 859 ou 860 à Noyon ou Tournai, est un prélat français du IXe siècle, évêque de Noyon-Tournai de 840 à 859 ou 860.
Biographie
[modifier | modifier le code]Immon, dont les origines familiales, la date de naissance et les années de formation ne sont pas documentées, est élu évêque de Noyon-Tournai en 840, après le décès de son prédécesseur Fichard. Sa première mention dans les textes date de cette année, quand il contresigne avec sept autres évêques un acte publié par Ebon, archevêque de Reims, peu après le rétablissement de ce dernier dans ses fonctions par le roi Lothaire II (24 juin 840)[1],[2].
Durant son magistère, Immon assiste à plusieurs conciles : en avril 845 à Beauvais (au cours duquel le moine Hincmar est élu archevêque de Reims)[1], en 846 à Paris[3], en 849 à Tours, et le 26 avril 853 au synode organisé dans le monastère de Saint-Médard à Soissons : lors de ce dernier, il présente un mémoire pour protester contre les prélats ayant reçu l’ordination d'Ebon[1],[4]. En 859, il participe au concile de Savonnières, destiné à assurer une paix durable entre les trois descendants de Charlemagne, Charles II le Chauve, Lothaire II et Charles de Provence[1].
Immon est mentionné comme missus de Charles II le Chauve, qui lui accorde sa confiance dès le début de son magistère[1],[5]. Le 7 mars 845, en présence de ce souverain et de Wenilon, archevêque de Sens, il assiste à l’élévation et au transfert des reliques de Saint Cassien dans l’église de Saint-Quentin (il s’agit de l’abbatiale carolingienne, et non de la basilique actuelle, dont la construction a débuté vers 1170). En 855, il obtient de Charles II la confirmation des privilèges et des donations faites en 575 à l'évêque Chrasmarus par le roi Chilpéric Ier, ainsi que du décret fixant à trente le nombre des chanoines de la cathédrale de Tournai. Il reçoit également de lui l'approbation de la donation de la terre de Lamain et d'autres biens situés en Flandre[4],[6].
L'évêque Immon est massacré par les Vikings, sur le seuil de la cathédrale, lors du sac de Tournai en 859 ou 860[4]. Pour d’autres auteurs, il est tué le 28 avril 859 ou 860 pendant le pillage de Noyon, là encore à l’entrée de la cathédrale[7], ou bien à quelque distance de la ville après avoir été fait prisonnier[3],[6],[8],[9],[10] ; une source précise ainsi : « [Les Normands] avancèrent jusqu'à Noyon, surprirent la ville pendant la nuit, la pillèrent et firent prisonniers l'évêque Emmon avec les principaux [membres] du clergé et de la noblesse. Après le pillage, ils les emmenèrent, et, en chemin, ils les massacrèrent inhumainement pour s'épargner la peine de les garder... »[11]. Selon une tradition locale, ce massacre aurait été perpétré au lieu-dit La Tombelle, une éminence située sur la route de Ham, entre les communes de Noyon et Guiscard[1],[12],[13].
Références
[modifier | modifier le code]- « Comité archéologique et historique de Noyon / Comptes-rendus et mémoires lus aux séances (Tome XIX) » [PDF], Chauny, (consulté le ), p. 90-99
- Mgr Jager, « Histoire de l’Église catholique en France (Tome V) » [PDF], Paris, Adrien Le Clere, (consulté le ), p. 3
- Dom Grenier, Histoire de la ville et du comté de Corbie, des origines à 1400, Amiens & Paris, Yvert & Tellier / Picard Fils, (lire en ligne), p. 149, 172
- Biographie Nationale, Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, t. VI, Bruxelles, Bruylant-Christophe & Cie, (lire en ligne), p. 575
- A. Félix-André, Claire Billen, Pierre Cockshaw et Jean-Louis Delaet, « Bulletin d'histoire de Belgique (1986-1987) », Revue du Nord, vol. 70, no 278, , p. 588-589 (lire en ligne, consulté le )
- Idesbald Pierre Ernest Le Maistre d'Anstaing, Recherches sur l'histoire et l'architecture de l'église cathédrale de Notre-Dame de Tournai, t. II, Tournai, Massart et Janssens, (lire en ligne), p. 24, 25, 151
- Émile Coët, Éphémérides du Noyonnais, Noyon, J. Tugaut, (lire en ligne), p. 62
- Abbé Guettée, Histoire de l'Église de France : composée sur les documents originaux et authentiques., t. III, Blois & Paris, Félix Jahyer, A. Tixier & Mellier frères, (lire en ligne), p. 507-508
- Klaus Krönert et Charles Mériaux, « Saints et barbares en Gaule du Nord pendant le haut Moyen Âge », dans Les saints face aux barbares au haut Moyen Âge : Réalités et légendes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 29–51 p. (ISBN 978-2-7535-8503-4, lire en ligne)
- Ferdinand Lot, « La grande invasion normande de 856-862 », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 69, no 1, , p. 33-36 (DOI 10.3406/bec.1908.448304, lire en ligne, consulté le )
- François Sézille, Nouvelles annales ou mémoires chronologiques pour servir à l'histoire de la ville et de l'église de Noyon (manuscrit), (lire en ligne), p. 75
- « Comité archéologique et historique de Noyon / Comptes-rendus et mémoires lus aux séances (tome XII) » [PDF], Noyon, Henri Copillet, , p. 25
- Abel Lefranc, « Histoire de la ville de Noyon et de ses institutions jusqu’à la fin du XIIIe siècle - Bibliothèque de l’École des Hautes Études » [PDF], F. Vieweg, (consulté le ), p. 15