Henri de Sévery
Évêque de Rodez Diocèse de Rodez | |
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Bertrand de Raffin (d) Guillaume d’Ortolan (d) | |
Évêque de Maurienne Diocèse de Maurienne | |
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Recteur du Comtat Venaissin | |
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Prieur de Romainmôtier Prieuré de Romainmôtier (d) | |
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Arthaud Allamand (d) | |
Prieur Payerne | |
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Prieur Prieuré de Vaucluse | |
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Naissance | |
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Décès | |
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Henri de Sévery ou Severy, mort à Rodez en 1396, est un ecclésiastique du XIVe siècle qui fut notamment prieur, recteur du Comtat Venaissin, évêque de Maurienne puis de Rodez.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]La date de naissance d'Henri de Sévery (de Siviriaco, on trouve également de Séneri, voire Severy sans accent[1]) n'est pas précisément connue, mais il semble être né dans la paroisse vaudoise de Sévery, sous administration savoyarde. Il est issu d'une « famille très distinguée du pays de Vaud »[2], fils de Jacques et de Marguerite de Dizy[3].
Carrière ecclésiastique
[modifier | modifier le code]Il devient moine de l'abbaye de Romainmôtier (Vaud), en 1347[3]. Il devient chantre (1352), puis aumônier (1354) de cette dernière[3]. Il devient prieur de Vaucluse (Franche-Comté) entre 1360 et 1369, puis de Payerne et de Baulmes (Vaud), entre 1369 et 1371, et enfin prieur de Romainmôtier, de 1371 à 1380[3],[4]
Le prieur de la Collégiale Saint-Barnard de Romans, après en avoir été le Régent puis le Vice-recteur, fut nommé Recteur du Comtat Venaissin, en 1379, par Clément VII, issu des comtes de Genève, son protecteur[3],[5], qui le plaça ensuite sur le siège épiscopal de Saint-Jean-de-Maurienne en 1381[5],[6].
Épiscopat
[modifier | modifier le code]Il succède à l'évêque Jean de Malabaïla à la tête du diocèse de Maurienne, vers la fin de l'an 1380 (le DHS donne l'an 1381[3]), toutefois le chanoine Angley précise que l'on ne trouve « aucune trace de l'élection faite par le Chapitre »[2],[4]. Le Chapitre semble donc n'avoir joué aucun rôle dans sa nomination et que la décision, ne reposant sur aucune élection, vienne directement de Clément VII[2],[4]. Selon le curé Joseph-Antoine Besson[4], il ne serait entré dans son évêché que le [7].
Recteur du Comtat Venaissin
[modifier | modifier le code]Le , il présida à l'annexion de Grillon au Comtat en application de la transaction entre la papauté d'Avignon et le Dauphin Charles qui recevait en échange la moitié de Montélimar qui dépendait du Siège Apostolique. La même année, il vidimait là l'accord passé en 1339 entre les Conseils de Ville de Carpentras, Sarrians, Monteux et Loriol au sujet de l'entretien des chaussées et voies carrosables. Au cours du mois de juin 1384 ou de l'an 1385 (DHS)[3], il est nommé responsable du diocèse de Rodez, mais resta en poste à Avignon[6].
Le , François de Conzié, Vicaire Général du diocèse d’Avignon et Camérier, donnait à Henri de Sévery et à ses officiers des lettres déclarant que les habitants de Saint-Rémy-de-Provence étant « rentrés sous obéissance et communion du Saint-Siège », ils devaient être protégés et traités favorablement. Cette décision relevait les Saint-Rémidois de leur hommage à Raymond de Turenne, seigneur du lieu, qui guerroyait contre Clément VII qui l'avait spolié de ses biens et fiefs[8].
Au cours du mois d'avril 1387, le Recteur envoya des lettres d'exécution pour la levée de 6 000 florins d'or sur les trois États du Comtat, impôt voulu par le pape pour continuer sa guerre contre le vicomte de Turenne[6]. Le , à Avignon et dans le Comtat, la crainte est vive d’une réaction de Raymond de Turenne et d’un recrutement de troupes en haut Languedoc. Guilhonet de Vallat, damoiseau du diocèse d’Auch, est envoyé à Rodez par Henri de Sévery afin de rencontrer Guyot de Cressent et Pierre de Montfaucon, capitaines de compagnies et connaître leurs intentions. Ce ne fut qu’après la mi-décembre que Guilhonet revint accompagné de Galhardon d’Apcher, nonce de Guyot de Cressent. Il était porteur de lettres pour Clément VII[9].
Au début de l'année 1389, Henri de Sévery, rédigea de nouveaux statuts pour le Comtat Venaissin en remplacement de ceux de Philippe de Cabassolle. Clément VII les confirma par une bulle publiée à Avignon le [6].
En 1390 pour tenter de mettre un terme au conflit entre Clément VII et Raymond de Turenne, le Recteur du Comtat se rendit dans son diocèse de Rodez pour participer à la rédaction de la convention préparatoire entre le comte d’Armagnac et Robert du Bosc, évêque de Couserans et légat pontifical. Le comte d’Armagnac s’était déplacé accompagné de 500 bassinets (hommes de troupes). Selon les termes d'une lettre, datée du et envoyée par Jean d’Aragon au gouverneur du Roussillon, tous pensaient que Louis III d’Armagnac arrivait pour aider Raymond de Turenne contre le pape[9].
Les deux parties s’engageaient à respecter une trêve d’un an. Il était prévu que le vicomte ferait de même avec Marie de Blois, Louis II de Poitiers-Valentinois et Jean de Poitiers, le nouvel évêque du comté de Valentinois. Clément VI pour appuyer sa politique dans ce comté avait placé Henri Bayler (ou Bayers), évêque de Valentinois, sur le siège d’Alet où il remplaçait Robert du Bosc qui devenait légat pontifical et évêque de Couserans. Le pape avait alors désigné Jean de Poitiers pour prendre la tête du double diocèse de Valence et de Die[9].
Il fut notifié que, si l’un des contractants rompait la trêve, Jean III d’Armagnac lui ferait guerre avec celui qui l’avait respectée. Un avenant de la convention, rédigé en occitan, disait explicitement : « Et aissi meteis si era en colpa de Nostre Senhor lo Pape, vol lo dit Mossen Ramon que lo dit Conte sia tengut d’aiudar a lui contre lo dit Nostre Senhor lo Pape[10] »[9].
Mort et sépulture
[modifier | modifier le code]L'évêque Henri de Sévery, remplacé à Carpentras par Odon de Villars, un militaire, reste désormais à Rodez où il décéde en 1396[6].
Il est inhumé dans l'église du prieuré clunisien de Romainmôtier, où il avait fait ériger en 1385-1387 un tombeau monumental par le sculpteur Guillaume de Calesio et reconstruire une partie du cloître peu avant sa mort, travaux qui furent achevés par son successeur, Jean de Seyssel.
Armoiries épiscopales
[modifier | modifier le code]Les armes du Recteur du Comtat Venaissin peuvent se blasonner ainsi : Les armes figurant sur son tombeau sont "de gueules au sautoir d’argent chargé de cinq coquilles de sable" ; l'écu est timbré d'une crosse d'or. |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- François Mugnier, Chronologies pour les études historiques en Savoie, Chambéry, Imprimerie de Ménard, (lire en ligne), p. 77p. 77&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Henri de Sévery">.
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 197 (lire en ligne).
- Romain Jurot, « Sévery, Henri de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 198 (lire en ligne).
- Jean-François Durand (sous la dir.) - Volume par Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne (Volume 11), Editions Beauchesne, (ISSN 0336-0539), p. 55.
- Charles Cottet, Notes historiques concernant les recteurs du ci-devant Comté Venaissin, Proyet, 1806, 440 pages, p. 94-97 (lire en ligne).
- Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne), p. 297.
- L. Paulet, Saint-Rémy-de-Provence, Éd. Marcel Petit, Culture provençale et méridionale, Raphèle-lès-Arles, 1978, p. 44.
- Régis Veydarier, op. cit., p. 266-267.
- « Et ainsi serait si c'était la faute de Notre Seigneur le Pape, avec Messire Raymond que ledit Comte serait tenu d'aider contre ledit Notre Seigneur le Pape »
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- J. F. André, Histoire du gouvernement des Recteurs dans le Comtat, Carpentras, 1847.
- Chanoine Ambroise Angley (18xx-18xx, historien et prêtre), Histoire du diocèse de Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, impr. de J.-B. Héritier, , 500 p. (lire en ligne), « LXI. Jean II de Mallabayla », p. 197-201.
- Alexis Billiet, Chartes du diocèse de Maurienne, vol. 1, Chambéry, imp. de Puthod fils, , 446 p. (lire en ligne).
- Claude Faure, Études sur l’administration et l’histoire du Comtat Venaissin du XIIIe au XIVe siècle (1229 – 1417), Paris-Avignon, 1909.
- Germain Hausmann, « Henri de Sévery », dans Die Cluniazenser in der Schweiz, Bâle et Francfort, 1991 (Helvetia Sacra, Abteilung III, Die Orden mit Benediktinerregel, 2), pp. 555-556
- Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, « Le tombeau de l’évêque de Rodez Henri de Sévery à Romainmôtier. Itinéraires d’une commande artistique entre France méridionale et Pays de Vaud», dans Art Architecture en Suisse, 54, 2003/1, pp. 20-28 [lire en ligne]
- Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, « Les fondations funéraires des prieurs de la fin du XIVe et de la première moitié du XVe siècle », dans Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti (dir.), Romainmôtier restaurée (1991-2001). L'église et son décor (XIe – XXe siècle), Lausanne, Cahiers d'archéologie romande, 145 et Société d'histoire de la Suisse romande, Lausanne, 2014, p. 91-117.
- Régis Veydarier, Raymond de Turenne, la deuxième maison d’Anjou et de Provence : étude d'une rébellion nobiliaire à la fin du Moyen Âge, thèse de l’Université de Montréal (Québec), 1994.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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