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Henry Rider Haggard

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(Redirigé depuis H. Rider Haggard)
Henry Rider Haggard
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Church of St Mary, Ditchingham (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
H. Rider HaggardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Ipswich School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
William Meybohm Rider Haggard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Ella Doveton (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Mariana Louisa Margitson (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Arthur John Rider Haggard (d)
Agnes Angela Rider Haggard (d)
Sybil Dorothy Rider Haggard (d)
Lilias Rider Haggard (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Aventures
Influencé par
Distinction
Chevalier en 1912
Chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique (KBE) en 1919
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de Henry Rider Haggard
Signature

Henry Rider Haggard, né le dans le comté du Norfolk et mort le à Londres, est un écrivain anglais, auteur de romans d’aventures. Ses livres se déroulent fréquemment dans des pays exotiques et sont à l'occasion influencés par l'ésotérisme.

Henry Rider Haggard est né à Bradenham, dans le Norfolk, de William Meybohm Rider Haggard, un avocat et d'Ella Doveton, autrice et poétesse[2], nièce du général John Doveton. Depuis des siècles les membres de la famille de sa mère, établis à Saint-Hélène, servaient aux Indes comme officiers supérieurs[3].

Haggard avait une certaine expérience personnelle de ces pays « exotiques » grâce à ses nombreux voyages. Il était notamment allé en 1875 dans le Natal (aujourd'hui une province de l’Afrique du Sud) comme secrétaire du gouverneur colonial, Henry Bulwer-Lytton, frère d'Edward Bulwer-Lytton, occultiste et romancier illustre. En cette qualité, Haggard était présent à Pretoria en 1877 lors de l’annonce officielle de l’annexion de la république des Boers, qui devait déclencher la première guerre des Boers.

En 1878, Haggard fut nommé greffier de la Haute Cour du Transvaal, région qui devait également être incorporée à l’Afrique du Sud[4]. Il revint ensuite en Angleterre pour se marier et emmener son épouse, Mariana Louisa Margitson, avec lui en Afrique[5].

Le couple revint ensuite en Angleterre en 1882 et s’installa d’abord à Ditchingham, Norfolk, puis à Kessingland. Haggard entreprit l’étude du droit et s’inscrivit au barreau en 1884. Mais sa pratique du métier fut quelque peu décousue en raison du temps passé à l’écriture de ses livres et à se battre pour faire reconnaître les droits d'auteurs de ses œuvres publiées sans autorisation aux États-Unis. Il entretint également une importante correspondance avec Rudyard Kipling, auteur du Livre de la jungle[6].

Les romans de Henry Rider Haggard contiennent certes de nombreux préjugés caractéristiques de la culture coloniale britannique de l'époque, mais ils témoignent néanmoins d'une grande sympathie envers les populations locales. Les Africains jouent fréquemment des rôles héroïques dans ses livres, même si les protagonistes sont habituellement des Européens. Une exception notable est Ignosi, le roi légitime du Kukuanaland dans Les Mines du Roi Salomon. S'étant lié d’amitié avec les trois Anglais qui l’aident à reconquérir son trône, Ignosi s’inspire de leurs conseils pour supprimer la chasse aux sorcières et la peine capitale arbitraire. Fait peu courant à l'époque victorienne, tous les personnages d'un de ses ouvrages, Nada the Lily (en), sont noirs africains.

Dans un autre de ses livres les plus connus, She (Elle–qui–doit–être–obéie), un professeur de Cambridge, Horace Holly, et son fils adoptif, Leo Vincey, voyagent en Afrique. Ils y rencontrent la reine Ayesha, qui s’est rendue immortelle en se baignant dans une colonne de feu qui est la source de vie. Cette créature, d’une beauté exceptionnelle, prototype de nombreuses figures de femmes toutes–puissantes, est à la fois désirable et effrayante. Les voyageurs vont découvrir qu’Ayesha attend depuis deux mille ans la réincarnation de son amant Kallikrates, qu’elle a tué au cours d’une crise de jalousie. Elle croit voir en Leo Vincey la réincarnation de Kallikrates…

Dans ce livre, Haggard explore les thèmes du pouvoir, de la vie et de la mort, de la réincarnation, de la sexualité, du destin. Dans d’autres ouvrages, il traite de problèmes sociaux et de thèmes tels que la réforme agraire.

Maître du roman populaire, H. Rider Haggard a créé une mythologie promise à un grand avenir, notamment à travers son héritier Edgar Rice Burroughs, la bande dessinée et Steven Spielberg : une Afrique mythique, nourrie de millénaires de fantasmes, de nostalgie, de désir et de peur. Le roman populaire est le plus en prise avec l'inconscient éternel des peuples, entre héros chevalier juste et fée séduisante et fatale dans l'imagerie occidentale. Haggard s'est également essayé (comme son confrère et compatriote Arthur Conan Doyle) au roman historique avec La Fille de Montézuma, souvenirs d'un vieil aristocrate couchés sur papier pour Élisabeth Ire d’Angleterre.

Haggard n'est plus aussi connu qu’à son époque car, comme ceux de Edgar Rice Burroughs, ses livres sont peu diffusés. Certains de ses personnages ont cependant eu un impact durable au XXe siècle. Ayesha a été citée par Sigmund Freud dans L'Interprétation des rêves et par Carl Gustav Jung comme archétype féminin.

Haggard a aussi exercé une influence dans les domaines de la science-fiction et de la littérature de « fantasy », notamment à travers Edgar Rice Burroughs. Allan Quatermain, le héros des Mines du Roi Salomon, a été identifié comme l’un des modèles du personnage d’Indiana Jones dans les films Les Aventuriers de l'arche perdue (de Steven Spielberg et George Lucas), et il a été interprété par Sean Connery comme le meneur de La Ligue des gentlemen extraordinaires, devenu immortel sur la terre africaine... Et comment oublier Stewart Granger dans le même rôle, et, pour ceux qui l'ont vue, Ursula Andress dans celui, mythique, de Ayesha ?

Œuvres traduites en français

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Année Titre français Titre original Dernière édition connue en langue française
1885 Les Mines du roi Salomon King Solomon's Mines Éd. Terre de brume, 2004
1887 Elle She: A History of Adventure Éd. Terre de brume, 2006
1887 Jess Jess (en) Éd. Hachette, 1889
1887 Allan Quatermain Allan Quatermain (en) Éd. Néo no 93/94, 1983
1888 Le Colonel Quaritch Colonel Quaritch, V.C.: A Tale of Country Life (en) Éd. Hachette, 1895
1888 Le Testament du monstre Mr Meeson's Will (en) La Renaissance du livre, 1933
1889 L'Épouse d'Allan Allan's Wife (en) Éd. Néo no 126,1984
1890 Béatrice Beatrice (en) Éd. Hachette, 1893
1891 Éric aux yeux brillants Eric Brighteyes Éd. José Corti, 2007
1892 Nada le Lys Nada the Lily Éd. Mangani, 2021
1893 La Fille de Montezuma Montezuma's Daughter (en) Éd. Néo, 1986
1894 Le Peuple du brouillard The People of the Mist (en) Éd. Néo no 53, 1982
1896 Cœur du monde Heart of the World (en) Éd. Néo, 1986
1900 L'Enfant des Boers Swallow: A Tale of the Great Trek (en) Éd. Delachaux & Niestlé, (réédité chez Tallandier
sous le titre Sihamba la sorcière)
1905 Aycha, le retour d'Elle Ayesha, the Return of She (en) Éd. Néo no 47,1982 ; Terre de Brume, 2012
1908 Le Dieu jaune The Yellow God: An Idol of Africa (en) Éd. Garancière, 1985
1911 Ève la Rouge Red Eve (en) Éd. Néo no 145-146,1985
1912 Marie Marie Éd. Mangani, 2021
1913 Mameena l'enfant de la tempête Child of Storm (en) Éd. Terre de brume, 2015
1915 La Fleur sacrée The Holy Flower (en) Éd. Néo no 75-76,1983
1918 L'Esclave reine Moon of Israel (en) Éd. Néo no 107,1984
1919 Le Jour où la terre trembla When the World Shook (en) Éd. Néo,1889
1921 Elle et Allan Quatermain She and Allan (en) Éd. Néo no 57-58,1982 ; Terre de Brume, 2012
1922 La Vierge du soleil The Virgin of the Sun (en) Éd. Néo,1983
1923[7] La Fille de la sagesse Wisdom's Daughter (en) Éd. Néo no 31,1981
1927 Les Dieux de la glace Allan and the Ice-Gods (en) Éd. Tallandier/Club de lecture des jeunes, 1965
1930 Balthazar Belshazzar (en) Éd. Tallandier/Club de lecture des jeunes, 1962

Sur les autres projets Wikimedia :

  • 1985 : La Nuit des pharaons (recueil de nouvelles chez Éd. Néo no 152)
    • Magepa l'antilope (Magepa the Buck, 1912)
    • Histoire de trois lions (A Tale of Three lions, 1887)
    • Cœur noir (Black Heart and White Heart: A Zulu Idyll, 1896)
    • La Nuit des Pharaons (Smith and the Pharaohs, 1913)
  • 1985 : Elle-qui-doit-être-obéie (recueil de romans chez Éd. Robert Laffont, collection « Bouquins ») (ISBN 2221046595)
    • Elle ou la Source de feu (She: A History of Adventure, 1887)
    • Le Retour d'Elle (Ayesha, the Return of She, 1905)
    • La Fille de la sagesse (Wisdom's Daughter, 1923)
    • Les Mines du roi Salomon (King Solomon's Mines, 1885)
    • Elle et Alan Quatermain (She and Allan, 1921)

Œuvres en anglais (non traduites en français)

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L'Afrique en 1898
Romans
  • 1891 : The World's Desire en collaboration avec Andrew Lang
  • 1895 : Joan Haste
  • 1989 : Doctor Therne
  • 1904 : Stella Fregelius
  • 1929 : Mary of Marion Isle
Essais
  • 1882 : Cetywayo and his white neighbours
  • 1899 : A Farmer's Year
  • 1899 : The Last Boer War
  • 1911 : Rural Denmark
  • 1926 : The Days of my Life (autobiographie)

Adaptations cinématographiques et télévisées

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voir aussi :

Télévision

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  • 2008 : Allan Quatermain and the Temple of Skulls de Mark Atkins

Distinctions

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Notes et références

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  1. « http://discovery.nationalarchives.gov.uk/details/a/A13530954 »
  2. « Auteur, auteure ou autrice ? », Page Seauton | Audrey Alwett,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Généalogie de la famille Haggard.
  4. D. S. Higgins, Rider Haggard, the Great Storyteller, Cassel, 1981.
  5. D. S. Higgins, The Private Diaries of Sir H.Rider Haggard (1914-1925), Stein & Day, 1980.
  6. Morton Cohen, Rudyard Kipling to Rider Haggard : the record of a friendship, Hutchinson, 1965.
  7. [PDF] (en) « Wisdom's Daughter de H. Rider Haggard », sur www.hesperuspress (consulté le )
  8. « King Solomon's Mines (film d'animation) » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  9. London Gazette : no 27490, p. 6897, 08-03-1912

Pour approfondir

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Bibliographie

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  • (en) Patrick Brantlinger, Rule of Darkness : British Literature and Imperialism, 1830–1914, Ithaca (New York) / Londres, Cornell University Press, , XI-309 p. (ISBN 0-8014-2090-3, présentation en ligne)XI-309&rft.isbn=0-8014-2090-3&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Henry Rider Haggard">, [présentation en ligne], [présentation en ligne].
  • (en) Patrick Brantlinger, « Victorians and Africans : The Genealogy of the Myth of the Dark Continent », Critical Inquiry, University of Chicago Press, vol. 12, no 1 « "Race", Writing, and Difference »,‎ , p. 166-203 (JSTOR 1343467).
  • (en) Sally Bushell, « Mapping Victorian Adventure Fiction : Silences, Doublings, and the Ur-Map in Treasure Island and King Solomon's Mines », Victorian Studies, Indiana University Press, vol. 57, no 4,‎ , p. 611-637 (lire en ligne).
  • (en) Peter Berresford Ellis, H. Rider Haggard : A Voice from the Infinite, Londres / Henley, Routledge and Kegan Paul, , XIV-291 p. (ISBN 0-7100-0026-X, présentation en ligne)XIV-291&rft.isbn=0-7100-0026-X&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Henry Rider Haggard">.
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  • (en) Alan Freeland, « Versions of the Imperial Romance : King Solomon's Mines and As Minas de Salomão », Portuguese Studies, Modern Humanities Research Association, vol. 23, no 1,‎ , p. 71-87 (JSTOR 41105274).
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  • (en) Heidi Kaufman, « « King Solomon's Mines ? » : African Jewry, British Imperialism, and H. Rider Haggard's Diamonds », Victorian Literature and Culture, Cambridge University Press, vol. 33, no 2,‎ , p. 517-539 (JSTOR 25058726).
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  • (en) Richard F. Patteson, « King Solomon's Mines : Imperialism and Narrative Structure », The Journal of Narrative Technique, Journal of Narrative Theory, vol. 8, no 2,‎ , p. 112-123 (JSTOR 30225636).
  • (en) Richard F. Patteson, « Manhood and Misogyny in the Imperialist Romance », Rocky Mountain Review of Language and Literature, Rocky Mountain Modern Language Association, vol. 35, no 1,‎ , p. 3-12 (JSTOR 1347718).
  • (en) Angelia Poon, Enacting Englishness in the Victorian Period : Colonialism and the Politics of Performance, Aldershot, Ashgate Publishing, , 179 p. (ISBN 978-0-7546-5848-1, présentation en ligne), chap. 5 (« Imperial Fantasies and the Politics of Reproducing Englishness : Henry Rider Haggard's Allan Quatermain »), p. 125-151.
  • (en) Lindy Stiebel, Imagining Africa : Landscape in H. Rider Haggard's African Romances, Westport (Connecticut) / Londres, Greenwood Press, coll. « Contributions to the Study of World Literature » (no 105), , 155 p. (ISBN 0-313-31803-4, présentation en ligne).
  • (en) Rebecca Stott, « The Dark Continent : Africa as Female Body in Haggard's Adventure Fiction », Feminist Review, Palgrave Macmillan Journals, no 32,‎ , p. 69-89 (JSTOR 1395364).
  • (en) Martin Tucker, « The African Novel : The Four Traditions », Africa Today, Indiana University Press, vol. 11, no 6,‎ , p. 7-9 (JSTOR 4184532).

Liens externes

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