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Guermeur ou Kermeur

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Plusieurs familles bretonnes éteintes ont porté le nom de Guermeur, du Guermeur ou de Kermeur, dans le Finistère et dans les Côtes-d'Armor. Elles tirent leur nom de plusieurs toponymes bretons homonymes.

Étymologie

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Il existe un hameau du Kermeur entre Le Cloître-Saint-Thégonnec et Lannéanou, sur le territoire de la commune de Plougonven.

Un des villages de l’île Longue s'appelait Kermeur. L’île Longue est une presqu'île située en rade de Brest, dans le Finistère, sur le territoire de la commune de Crozon. Elle est rattachée à la presqu'île de Crozon, et sépare la baie de Roscanvel de l'anse du Fret. La presqu'île se composait d'un plateau rocheux, ceinturé de falaises abruptes dans lesquelles de nombreuses carrières ont été exploitées. Des sources se trouvaient sur le territoire, qui de ce fait a été habité : la presqu'île comprenait trois hameaux : Kernalleguen, situé à moins d'un kilomètre de l'isthme, Kermeur, à un kilomètre et demi, et Bothuelc'h, légèrement plus au nord. Des vestiges d'anciennes tombes y ont été retrouvés. Les hameaux ont été détruits pour permettre la construction de la base sous-marine.

Kermeur (parfois mentionné Kerioumeur) avait une maison noble affranchie de fouage avant 1440 par le duc Jean V en faveur de Jehan Kermezou et Yvon, son fils. En 1543, ce manoir était aussi à l'abbé du Relecq : le manoir a depuis disparu.

À Plougonven, commune du canton de Plouigneau, 'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne - Trégor), il existe une chapelle de Kermeur. Édifice rectangulaire avec un clocher mur sans cloche.

Il existe encore un manoir du Guermeur, sur la commune de Penvénan, dans les côtes d’Armor, canton de Tréguier : Il s’agit d’un manoir datant du XVIIIe siècle pour ces dernières évolutions. Il a appartenu selon Henri Frotier de La Messelière, aux familles du Guermeur (XVe-XVIe siècles), du Dresnay (XVIe-XVIIe siècles), Hemery (XVIIe siècle), du Chef-du-Bois (XVIIe siècle), Loz (XVIIe siècle) et du Hallay (XVIIe-XVIIIe siècles), il relevait du domaine Royal de Lannion sous l'Ancien Régime.

Le manoir comprend un logis de plan rectangulaire construit en moellons de granite. Couvert d'un toit à longs pans et pignons découverts à rampants à crossettes, il est divisé par un mur de refend axial montant de fond en comble, pourvu d'une communication et portant une souche de cheminée. Ce logis est composé d'un rez-de-chaussée à deux pièces, la pièce de droite recevant la porte d'entrée à imposte, d'un étage carré et d'un comble. Chaque souche de cheminée est agrémentée d'un bandeau et d'une corniche. La façade antérieure est rythmée par six travées de baies régulières, chaque travée latérale comprenant une petite baie au rez-de-chaussée. La troisième travée de droite, à proximité du mur de refend, reçoit l'entrée probablement placée au droit de l'escalier de distribution intérieur. Les linteaux des baies antérieures sont délardés en segment. Matériaux de gros-œuvre et mise en œuvre : granite ; moellon sans chaîne en pierre de taille. Matériaux de couverture : ardoise. Vaisseaux et étages : rez-de-chaussée, 1 étage carré, partie d'élévation extérieure : élévation à travées. Type de la couverture : toit à longs pans ; pignon découvert. Forme et structure de l'escalier : escalier tournant. Typologie : Logis à deux pièces au rez-de-chaussée. État de conservation en 2008 : bon état.

Famille Guermeur du Trégor

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De sable fretté d'or[1]

Parfois mentionnée « du Guermeur », « du Kermeur », ou « de Kermeur », en Trégor, seigneurs de Lescoat et Kergoff, jadis seigneurs du Ponthou, au marquis de Locmaria, mais aussi Guermeur en Penguenan. Au Ponthou, il y a un prieuré fondé par les anciens comtes de Penthièvre et de Guingamp, en 1214.

Blason de Kermeur ou de Guermeur, branche du Ponthou (blason le Ponthou): de sable fretté d'or de six pièces.

Blason de Guermeur ou du Guermeur, branche de Lescoat et de Kergoff : de sable fretté d'or, de six pièces.

Cette famille est très anciennement alliée à la famille de Kermoysan et la famille de Rostrenen :

"L’évêque a mis en sa main la terre de Kergus (ou Kergof) en Cuzon, appartenant à Katherine et Haouys, filles de Messire Jéhan de Kermoysan (seigneur du Goasmap et du Rumeur) et Amicie du Guermeur (fille de Guillaume du Guermeur) sa femme, filles mineures sous l'âge de 21 ans. Ledit du Guermeur garde de Jéhanne du Guermeur, sa douaraine, fille de défunt Hervé du Guermeur, son fils aîné, avait autrefois baillé à Monsieur Jéhan de Kermoysan, succession de la mère de ladite femme. Scellé du sceau de la cour (une fasce et trois cloches) et celui de Roland Lesongar (ou de Lescongar). Maître Allain le Schavennec, notaire. Témoins : Bertran Rosmadec, archidiacre de Poher, Messire Jéhan de Lespervez, chevalier, Maître Mahé de Keranguen". Julienne de Kermoysan, dame héritière du Rumeur en 1412, est une fille de Jean de Kermoysan et Amicie de Guermeur. Elle épouse Robert Le Borgne, seigneur de Kéralio, et leur fils, Jean Le Borgne devient le seigneur du Rumeur. La seigneurie du Rumeur ne reviendra dans la famille de Kermoysan que vers 1700.

Extrait du compte de Jéhan Dronyou, trésorier et receveur générale de Bretagne depuis le 13 avril 1413 jusqu’au premier jour de novembre 1426 : « Geoffroy de Bruc, Receveur de Redon ... Yvon du Kermeur écuyer de Monseigneur (le Comte de Monfort), 1422 ».

Hervé du Guermeur, seigneur du Ponthou, épouse Marguerite du Chastel, d'où Jeanne du Guermeur, leur fille aînée, qui devient dame du Ponthou. La branche aînée est fondue dans la famille Rostrenen, par le mariage de Jeanne du Guermeur avec Pierre VIII de Rostrenen.

Jehan du Ponthou, dit Jéhan «  le Grand » (1422-1478) épouse Marguerite de Rostrenen. Ils ont au moins 8 enfants, dont Pierre, Charles, Jéhan, Vincent, Alain, Jéhanne, Marie et Catherine. Jean rend les hommages à Nantes en 1434 au Duc Jean V. Il prête serment de servir fidèlement le duc son suzerain. Il épouse en 1440 au cours de noces somptueuses la fille aînée de Pierre VIII de Rostrenen et de Jeanne de Guermeur, elle-même prénommée Jéhanne. Chambellan du duc Jean V, Pierre VIII de Rostrenen avait été choisi pour remettre une dague précieuse à Jeanne d’Arc à l’occasion de la célèbre bataille de Patay en 1429 (cf la liste des seigneurs de Rostrenen).

Jehan « le grand », homme de foi sera un bâtisseur d’églises, il posera la première pierre de la chapelle de Saint-Servais en Combrit. Il sera aussi un grand homme d’organisation entre ses deux résidences de Rostrenen et de Pont l’abbé et les différents appels au service de la cour ducale. Il deviendra Chambellan du Duc. En 1469 il devient l’un des deux curateurs du Vicomte De Rohan.

Serment de fidélité de la noblesse de Bretagne en 1437, évêché de Dol : «…Guillaume de la Bouexière, seigneur de Kermeur… ».

Extrait du compte de Jéhan de l’Espinai, trésorier général, institué le 14 avril 1488, finissant jusqu’environ le mois de décembre 1491, que fût conclu et consommé le mariage de la duchesse avec le roy : ... « Les chevaliers, hommes d’armes et gentilshommes de la maison de la reine ..., Gilles de Kermeur… ».

Lors de la réformation du 24 mars 1536, est mentionnée à Lannebert (Côtes d’Armor, Trégor) la maison noble du Guermeur (à Jehan Clech).

Jean du Guermeur est marié avec Jeanne de Guernisac, vivant en 1570.

René-François Legal, sieur de Kermeur et de Bellenoë, dit le marquis de Legal, qui fut colonel d'un régiment de cavalerie de son nom en 1688, brigadier de cavalerie en 1693, puis maréchal de camp et lieutenant général en 1703. Il fit les sièges d'Ostabrie (1696), Barcelone (1697), Banelone (1706), Lérissa, etc.Il fit l'attaque de retranchements près de Hornberg dans la Forêt-Noire et prit Moncon à discrétion en 1707. Son plus brillant fait d'armes fut la victoire de Munderkingen, remportée par lui, le 31 juillet, sur les Impériaux commandés par le comte de la Tour. Ce grand succès valut, nous dit Saint-Simon, les éloges personnels de Louis XIV à la marquise de Legal qui faisait partie de la cour de Versailles. René-François mourut en 1724 et fut inhumé le 9 janvier. Il avait épousé Marie de Vidard Saint-Clair et en eut deux fils : Jean-Baptiste-Alexandre de Legal, sieur de Kermeur, brigadier de cavalerie en 1743, mort à 54 ans le 12 juin 1753, et Jules-François de Legal, né à Versailles en avril 1705, capitaine de cavalerie, mort le 16 février 1792.

La généalogie de la famille est disponible sur le site "La Pérenne", consacré à la transcription d'archives et de documents anciens, concernant l'histoire de Bretagne, réalisé par Hervé Torchet[2].

Familles Guermeur du Léon

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Deux familles Guermeur (ou Kermeur) sont notées dans le Léon ; il n'est pas sûr qu'elles soient apparentées à celle du Trégor :

  • Guermeur en Ploudiry : Ecartelé au 1 et 4, d'argent à un croissant de gueules, contre écartelé d'azur au fretté d'argent de six pièces,
  • Guermeur ou Kermeur en Brélès (ancienne trève de Plourin) : Fascé d’or et de gueules, la première fasce de gueules chargée d’une molette d’or.

La famille possessionnée à Brélès est une branche cadette de la famille du Chastel[3].

Lors de la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 44 nobles de Plourin, dont Guillaume du Kermeur (72 livres de revenu), porteur d'une brigandine, qui comparaît armé d'une vouge.

À la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven le 25 septembre 1503, plusieurs nobles de Plourin (Plourin et ses feillettes) sont mentionnés, dont Guillaume de Kermeur, qui paraît en habit d’archer.

Ces familles Guermeur du Léon sont aussi citées dans l'article du site "La Pérenne" mentionné en fin du paragraphe concernant le Trégor.

Notes et références

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  1. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, t. I
  2. « Famille Du Guermeur » sur laperenne-zine.com », consulté le 20 juillet 2016
  3. Le patrimoine héraldique de Brélès

Bibliographie

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  • Archives départementales du Finistère : AD 29 (archives départementales du Finistère), 100, J , 1614. Fonds du Chastelier. . Cartulaire de Quimper, par Henry de Kermheur, 20 V 1388 (cf Le Coign), page 326. Châtellenie de Pont l'Abbé, AD 29 - A 84 : 14 VIII, 1415.
  • Armorial breton de Guy Le Borgne, publié pour la première fois en 1667, chez Julien Ferré, marchand libraire à Rennes, et réédité en 2001 par "Mémoires et document" (« Armorial breton contenant par ordre alphabétique et méthodique les noms, qualités, armes et blasons des nobles, annoblis et tenants terres et fiefs nobles dans l'évêché de Tréguier et de Léon, avec plusieurs autres familles externes tant à raison de leurs parentés et alliances, que pour les terres et seigneuries qu'elles y possèdent, ensemble de plusieurs grandes et illustres maison de cette province même du royaume, et autres pays étrangers au frontispice de chaque lettre, et de plus un abrégé de la science du blason, le tout nouvellement dressé et mis en lumière par Guy Le Borgne, écuyer sieur du Treuzcoët, conseiller du Roy, alloué et baillif en la juridiction royalle de Lanmeur. Dédié à Monseigneur le premier président du parlement de Bretagne ».).
  • Généalogies entre Léon et Tréguier, de Hubert de Langle, Tome 1, réédité en 2002 par « Mémoires et document ».
  • Histoire de la Bretagne, « mémoires pour servir de preuves à l'histoire de la Bretagne », composée sur les titres et les auteurs originaux, par Dom Alexis Lobineau, prêtre, religieux bénédictin de la congrégation de Saint Maur, enrichie de plusieurs portraits et tombeaux en taille douce, avec les preuves et pièces justificatives, accompagnées d'un grand nombre de sceaux, tome II, pages 962,1045, 1527), Paris, éditions du Palais Royal, MCMLXXIII et chez la veuve François Muguet, premier imprimeur du Roy, du clergé de France, et de son éminence Monseigneur le cardinal de Noailles, rue de la Harpe aux trois rois, MDCCVII .
  • Les "Antiquités du Finistère" du Chevalier de Fréminville, la "Monstre Générale" des Nobles, annoblis et tenant fiefs nobles en l'Evesché de Léon, fut passée à Lesneven le 25 septembre 1503 par les sieurs du Chastel, Kermavan et de Kérouzéré, commissaires. Archidiaconé d’Acre-Léon, pour "Plourin et ses feillettes".
  • Hervé & Yann TORCHET, Réformation des fouages de Cornouaille de 1426, 2002, 280 p., XL pl.
  • Pol POTIER de COURCY, Nobiliaire et armorial de Bretagne, 2000, 517 p. 8ère éd.
  • Pierre Le BAUD, Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré, et de Laval par Pierre Le Baud, chantre et chanoine de l'église collegiale de Nostre-Dame de Laval, tresorier de la Magdelene de Vitré, conseiller & aumosnier d'Anne de Bretagne reine de France. Ensemble quelques autres traictez servans à la mesme histoire. Et un recueil armorial contenant par ordre alphabetique les armes & blazons de plusieurs anciennes masions de Bretagne. Comme aussi le nombre des duchez, principautez, marquisats, & comtez de cette province. Le tout nouvellement mis en lumiere, tiré de la bibliothèque de monseigneur le marquis de Molac, & à luy dédié: par le sieur d'Hozier, gentil-homme ordinaire de la Maison du roy, & chevalier de l'ordre de sainct Michel, 1638, [36], 537, [3].
  • Jérôme FLOURY & Eric LORANT, Catalogue généalogique de la Noblesse bretonne, d'après la réformation de la noblesse 1668-1672 et les arrêts de l'Intendance du Conseil et du Parlement, 2000, III t.

Articles connexes

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