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Gihon

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Le Geon ou Gihon, mosaïque des quatre fleuves, chapelle de l'ancien palais épiscopal de Die

Gihôn (en hébreu : גִּיחוֹן, Gi'hon, en grec Γηῶν) est un fleuve mentionné dans la Bible, dans le deuxième chapitre de la Genèse (Gn 2,11 & 12). Gi'hôn pourrait signifier en hébreu impétueux, ou venir de GI EN en sumérien qui signifie « Les Grands Ancêtres », « Les Magnifiques Anciens ».

Selon la Genèse, le Gihon, "contourne le pays de Koush", un nom lié soit à l'Éthiopie soit aux Kassites en Mésopotamie[1], était l'un des quatre fleuves qui abreuveraient le jardin d'Éden, les trois autres étant :

Hypothèses de localisation

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  • L'historien juif Flavius Josèphe, dans ses Antiquités judaïques[2] (fin du Ier siècle), a associé le fleuve de Gihon (qu'il appelle "Geon") au Nil. Cependant, dans la Bible, un mot hébreu tout à fait différent est employé pour localiser le Nil. De plus, même en ce temps, on se doutait que le Nil ne pouvait avoir la même source que le Tigre et l'Euphrate. On notera tout de même que le fleuve d'Abay constitue la portion supérieure du Nil bleu[réf. nécessaire].
  • Les Éthiopiens ont longtemps identifié le Gihôn au Nil Bleu, qui encercle l'ancien royaume de Godjam. Néanmoins, d'un point de vue géographique, cela semble impossible : le Tigre et l'Euphrate se trouvent en Mésopotamie.
  • Jean de Mandeville dans son livre[4] (rédigé entre 1355 et 1357) identifie aussi ce fleuve (qu'il nomme Gyson) au Nil. Il estime qu'il sort du paradis terrestre (selon lui situé entre les déserts de l'Inde), puis coule longtemps sous terre avant de sortir d'une haute colline, Alothe, entre l'Inde et l'Éthiopie. Ensuite, il entoure toute l'Éthiopie et la Mauritanie et finit sa course en Égypte.

Un cours d'eau du Moyen-Orient ?

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  • Une localité située en territoire "mésopotamien" pourrait correspondre à la description du « pays de Koush » : Kish, une ville sumérienne, est localisée dans une région de plaines (edin en sumérien) et est régulièrement abreuvée par le Tigre et l'Euphrate.
  • Les biblistes « fondamentalistes » ont également cherché d'autres localisations du fleuve Gihon et par là même de la "terre de Koush" ; certains avancent qu'il a été associé à la rivière Araxe qui a sa source en Turquie.
  • Une autre hypothèse proposée est que le fleuve de Gihon n'existe plus dans la mesure où la topographie du secteur a été bouleversée par l'inondation du Déluge décrit dans la parasha intitulée Noa'h.

L'Amou-Daria ?

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Un cours d'eau impossible à localiser ?

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  • Les exégètes séculiers (c'est-à-dire les biblistes critiques) estiment que le fleuve de Gihon reste non identifié, tout comme le Pishon, puisque les repères géographiques de l'auteur de la Genèse ne peuvent pas être reconstituées conformément à la géographie actuelle : dans Genèse 2, l'Euphrate, le Tigre, le Gihon et le Pishon proviennent de la même source, alors que les deux seules rivières identifiables de nos jours, le Tigre et l'Euphrate, n'ont pas la même origine.

Références externes

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  1. Osty, Bible d'Osty, Note Genèse 2,13 : L'argument pour l'Ethiopie Gn 10, 6 : "Fils de Cham : Kouch..." et Ez 29, 10 "Je ferai de l'Egypte une ruine et une désolation de Migdol à Syène et jusqu'à la frontière de Koush". Et l'argument pour les Kassites Gn 10,8 " Kouch engendra Nemrod " or le pays de Nemrod est l'Assyrie d'après Mic 5, 5 "Ils ferront paître le pays d'Assour avec le glaive et le pays de Nemrod avec l'épée"
  2. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, I, chapitre 1, 3 (lire en ligne).
  3. "καὶ νῦν τί σοι καὶ τῇ ὁδῷ Αἰγύπτου τοῦ πιεῖν ὕδωρ Γηῶν; καὶ τί σοι καὶ τῇ ὁδῷ ᾿Ασσυρίων τοῦ πιεῖν ὕδωρ ποταμῶν", traduit ainsi par Pierre Giguet : "Et maintenant qu'as-tu à faire avec la voie de l'Égypte, pour y boire l'eau du Géhon? Qu'as-tu à faire avec la voie des Assyriens, pour y boire l'eau de leurs fleuves"
  4. Jean de Mandeville, Le Livre de Jean de Mandeville, chapitre VI (lire en ligne).