GendBuntu
GendBuntu | |
Capture d'écran du bureau de GendBuntu 22.04 | |
Famille | Type Unix |
---|---|
Langues | Français |
Type de noyau | Monolithique modulaire (Linux) |
État du projet | Actif |
Entreprise / Développeur |
Canonical Ltd. Ubuntu Foundation Gendarmerie |
Licence | Multiples (GNU GPL et propriétaires) |
États des sources | Basées sur les distributions Ubuntu LTS, avec des logiciels propriétaires internes et externes |
Première version | |
Méthode de mise à jour | APT |
Environnement de bureau | GNOME 3 |
Site web | www.gendarmerie.interieur.gouv.fr |
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GendBuntu est une version d’Ubuntu adaptée par et pour la gendarmerie nationale française. Ce système d'exploitation est déployé sur 73'000 postes répartis sur 4'300 sites[1]. La Gendarmerie est une entité étatique française pionnière dans l’usage des logiciels libres et open source sur les serveurs et les ordinateurs personnels.
Projet
[modifier | modifier le code]Le projet GendBuntu est lié à l'annonce par Microsoft de la fin du support de Windows XP en 2008. La question du remplacement de ce système d'exploitation par une version ultérieure de Windows ou un système d'exploitation libre se pose dans un contexte plus général de réflexion d'un système d'information dont la modularité et l'adaptabilité soutiennent les activités spécifiques de la Gendarmerie.
Motivations
[modifier | modifier le code]Pour la gendarmerie nationale, l’objectif du projet GendBuntu est double[1]:
- rester indépendant vis-à-vis des distributeurs et des éditeurs de logiciels propriétaires et assurer sa souveraineté numérique.
- réaliser des économies dans les coûts de licence.
Implémentation
[modifier | modifier le code]L'usage de GendBuntu comme système d'exploitation des postes de travail de la Gendarmie constitue la troisième étape de migration vers des outils numériques libres de la force armée[1].
1) Infrastructures serveurs
[modifier | modifier le code]Avant que les postes de travail ne passent à Gendubuntu, ce sont d'abord les infrastructures serveurs qui sont migrées sur une distribution Debian, ainsi que des applications web. Le socle n'est pas à 100% libre mais comporte encore quelques briques propriétaires pour tenir compte des contraintes résiduelles[1].
2) Logiciels de poste de travail
[modifier | modifier le code]À partir de 2005 ce sont des applications de bureau qui sont déployés sur les postes de travail, à commencer par la suite bureautique LibreOffice, puis le navigateur Firefox, la messagerie ThunderBird et le lecteur multimédia VLC[2].
3) Système d'exploitation
[modifier | modifier le code]Depuis 2008, environ 90 % des 10 000 ordinateurs achetés par la gendarmerie chaque année le sont sans système d’exploitation, et GendBuntu y est installée par le service technique de la gendarmerie[réf. nécessaire]. Ceci est devenu l’un des principaux programmes d’encouragement du personnel ; le passage à GendBuntu depuis un système propriétaire signifie que les membres du personnel reçoivent un nouvel ordinateur avec un moniteur à écran large.
Le but premier était de migrer 80 000 ordinateurs d’ici la fin 2014, une date qui coïncide avec la fin du support pour Microsoft Windows XP. 35 000 ordinateurs de bureau et portables GendBuntu ont été déployés jusqu’en .
Un problème technique majeur rencontré pendant le développement du projet fut de conserver en ligne le système informatique existant pendant le déroulement de la mise à jour, non seulement en France métropolitaine mais également dans les DOM-COM. Ceci fut partiellement résolu en redistribuant des serveurs dédiés ou des stations de travail sur des réseaux locaux (en fonction du nombre d’employés travaillant sur chaque réseau local) et en faisant usage d’un processus conforme aux critères ITIL.
GendBuntu est un système d'exploitation propre cité en exemple à travers le monde des freewares[3].
Développement
[modifier | modifier le code]Un partenariat avec Canonical et le développement de code libre réalisé en majeure partie par les équipes internes[1] ont permis l'adaptation de GendUbuntu aux besoins spécifiques de la Gendarmerie.
Une vaste équipe de support informatique a aidé à mettre en œuvre les changements. Cela incluait « l’équipe centrale » au siège de la gendarmerie d’Issy-les-Moulineaux, « l’équipe opérationnelle » de quatre personnes du centre de traitement de données de la gendarmerie à Rosny-sous-Bois, et environ 1 200 personnels de support local.
Finance
[modifier | modifier le code]Le passage à un système d'exploitation libre a évité des coûts de licence annuels estimés à 2 millions d'euro[1]. À ces coût directs s'ajoutent les économies de coût indirects tels que l'appropriation des outils par les agents et l'exploitation moindre de ressources humaines[1]. La Gendarmerie estimait en 2009 les économies réalisées par cette migration à 9 millions d'euro par an[2].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- CLIP OS, un projet de recherche de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, orienté sur la sécurité de systèmes d'informations, abandonné[4].
- LiMux (en) - un projet similaire du conseil municipal de Munich, en voie d'être abandonné en 2020[5].
- Durant les années 2010, l’administration chinoise s’oriente vers le remplacement de ses Windows XP par un fork d’Ubuntu : Ubuntu Kylin[6].
- Canaima (système d’exploitation), système d’exploitation vénézuélien, adapté pour l’administration et le système scolaire du Venezuela.
- Souveraineté numérique
Références
[modifier | modifier le code]- Claudine Chassagne, Migrer son système d'information vers les logiciels libres: un défi politique et technique pour les collectivités, Territorial éditions, coll. « Les essentiels », (ISBN 978-2-8186-2181-3)
- (en) Gregor Bierhals, « Towards the freedom of the operating system: The French Gendarmerie goes for Ubuntu » [PDF], sur Open Source Observatory and Repository
- Camille Magnard, « Logiciels libres et administrations: l'impossible mariage? : En France, les gendarmes montrent la voie », sur radiofrance.fr, (consulté le ).
- (en) CLIP OS development team, « Projet CLIP OS », sur CLIP OS (consulté le )
- Christophe Auffray, « Munich craque pour Windows 10 et brade son capital Linux », sur zdnet.fr,
- « Épuration Windows : la Chine va désinstaller en masse », sur generation-nt.com via Wikiwix (consulté le ).