Gaon
Gaon peut désigner :
Gaon comme nom, titre et patronyme hébreu
[modifier | modifier le code]Nom commun
[modifier | modifier le code]Gaon (hébreu : גאון gaon) est un nom propre ou un nom commun signifiant « faste[1], » « splendeur » ou « majesté[2] » en hébreu biblique.
Bien que le terme possède une connotation négative dans le Lévitique[3], celle-ci ne se retrouve pas dans la littérature biblique ultérieure[4].
C'est probablement de Psaumes 47:5 (יִבְחַר-לָנוּ אֶת-נַחֲלָתֵנוּ אֶת גְּאוֹן יַעֲקֹב אֲשֶׁר-אָהֵב סֶלָה « Il a choisi pour nous notre héritage, [ceux qui font] l’orgueil de Jacob, qu’il affectionne. Sélah ») que provient l'usage de conférer ce titre aux grands de la Torah.
Titre honorifique
[modifier | modifier le code]Le terme gaon est employé à titre honorifique pour désigner :
- les gueonim (judéo-araméen : ראשי מתיבתא גאון יעקב rashei metivta geon Yaaqov « dirigeants académiques, orgueil de Yaaqov »).
- Bien qu'on emploie généralement ce terme pour les scholarques des grandes académies talmudiques de Babylonie entre 589 et 1040 de l'ère commune, le titre pourrait être plus ancien : Sherira Gaon, chroniqueur de cette période l'emploie, bien que de manière inconstante, pour désigner tout directeur académique depuis la création des collèges académiques, au IIIe siècle, et une exégèse tannaïtique de Lévitique 26:11 l'applique aux docteurs de la Mishna[5]. Parmi les Gueonim babyloniens les plus illustres, on compte :
- Le titre est repris ensuite par les scholarques de l'académie talmudique en terre d'Israël et attribué à quelques rabbins éminents d'autres pays à la même période, dont :
- Aux XIIe et XIIIe siècles, il est étendu aux chefs des académies de Bagdad, de Damas et d'Égypte.
- le Gaon de Vilna (Rabbi Eliyahou Zalman), directeur de l'académie de Vilnius. Ses aptitudes intellectuelles et sa science sont si grandes que gaon désigne après lui un génie en hébreu médiéval tardif et moderne.
De nos jours, il est courant de l'attribuer à certains rabbins importants, afin de marquer leur grandeur et le respect qui leur est dû. Contrairement aux gueonim du Moyen Âge, le nom du rabbin précède, en hébreu, le qualificatif de gaon (HaRav HaGaon Ploni ben Almoni, et non Ploni ben Almoni Gaon)[5].Parmi les rabbins célèbres qualifiés de la sorte après lui :- le Rogatchover Gaon
- le Lisser Gaon
- le Steipler Gaon
Patronyme
[modifier | modifier le code]Gaon est également un patronyme séfarade, porté par :
- les membres de la famille Gaon, influente famille médiévale de Vitoria
- Shem Tov ben Abraham ibn Gaon, talmudiste et kabbaliste espagnol du XIIIe siècle
- Yehoram Gaon (1939-), chanteur et acteur israélien
- Nessim David Gaon (1922-2022), homme d'affaires et négociant suisse, originaire de Turquie.
Gaon en assamais
[modifier | modifier le code]Gaon est un nom commun en assamais (langue d'un Etat indien ou au Bhoutan). Un gaon désigne, en assamais, un lieu de peuplement en Assam dont la signification est équivalente à celle de « village » en français[6].
Les noms de gaons assamais se terminent habituellement par l'un des suffixes suivants :
- Gaon : par exemple Amingaon (Amin Gao)
- Pur : par exemple Madhupur (Madhu Pur) ou Dispur, l'actuelle capitale de l'Assam
- Bari : par exemple Jalukbari (Jaluk Bari)
- Hat : par exemple Jamugurihat (Jamuguri Hat)
- Hati : par exemple Guwahati (Guwa Hati)
- Tola : par exemple Beltola (Bel Tola)
- Bazar : par exemple Panbazar (Pan Bazar)
- Kata : par exemple Salakata (Sala Kata)
- Guri : par exemple Jamuguri (Jamu Guri)
Le chef d'un gaon est appelé gaonburha, le terme burha indiquant le grand âge en assamais.
Toponymie
[modifier | modifier le code]- Gaon, une localité au Burkina Faso
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Isaïe 14:11
- Exode 15:7
- Lév. 26:11
- Cf. Isaïe 4:2, Nahoum 2:3, etc.
- (he) Yehouda David Eisenstein, Gueonim in Otzar Israël, 1912
- Online Assamese Dictionary