G. Lenotre
Fauteuil 30 de l'Académie française | |
---|---|
- | |
Président Société historique et archéologique de Rambouillet et de l'Yveline (d) | |
- |
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 79 ans) 6e arrondissement de Paris |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Louis Léon Théodore Gosselin |
Pseudonyme |
G. Lenotre |
Nationalité | |
Activités | |
Rédacteur à | |
Famille | |
Père |
Charles Gosselin (d) |
Fratrie | |
Enfant |
Membre de | |
---|---|
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée |
Archives conservées par |
Archives nationales (641AP)[1] Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon (FRAD069 19J)[2] |
G. Lenotre[3], parfois orthographié à tort Lenôtre, par certains éditeurs, nom de plume de Louis Léon Théodore Gosselin, né le au château de Pépinville à Richemont près de Thionville et mort le à Paris, est un historien et auteur dramatique français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Louis Léon Théodore Gosselin est supposé être l'arrière-petit-neveu du jardinier du roi André Le Nôtre[4]. Il est né au château de Pépinville situé sur la commune de Richemont, château que son grand-père maternel Nicolas Bertrand a acheté en 1850. Il est le fils de Charles Gosselin (1824-1904), directeur des douanes de Moselle, et de Françoise Pauline Léonie Bertrand[5].
Il effectue sa scolarité chez les pères jésuites à Metz, où il a pour condisciple le futur maréchal Foch. Le Traité de Francfort qui met fin à la guerre de 1870, donnant Metz et une grande partie de la Lorraine au nouvel Empire allemand, il suit sa famille qui s'installe à Paris. Il entre à 19 ans comme employé au bureau des statistiques des douanes du ministère des finances mais s'échappe souvent de son poste[6] pour aller se documenter et écrire, avec un humour souvent noir, des chroniques d’histoire d'abord dans Le Figaro en 1880 puis collabore comme journaliste dans la Revue des deux Mondes, Le Monde illustré à partir de 1882, et Le Temps à partir de 1898[7]. Il découvre les ruines des Tuileries brûlées par la Commune.
Spécialiste de l’histoire de la Révolution française en utilisant des sources primaires, il publie un nombre important d’ouvrages sur le sujet, dans un style narratif et anecdotique propre à la petite histoire, qui a influencé des historiens tels qu'André Castelot et Alain Decaux : il est à ce titre considéré dès son vivant comme le « pape de la petite histoire »[8]. Il écrit comme Dumas, mais travaille avec la minutie de Renan[9]. Sa chasse aux documents et sa boulimie d'archives le fait accumuler une documentation impressionnante dans son appartement du 40 de la rue Vaneau, à l'angle de la rue de Babylone qu'il occupe près de cinquante-sept ans[10]. Il ne parle jamais d'un lieu, sans s'y être promené, fouille maisons, meubles, familles. Il a dessiné des centaines de maisons du vieux Paris, la chambre de Danton, de Camille Desmoulins... Sa curiosité le pousse à l'exactitude. Il s'est attaché aux personnages secondaires ou inconnus, qui disent mieux l'air du temps. C'était le meilleur connaisseur des Archives nationales. Parfois il n'était alerté que par une signature, comme celle de cet abbé qui passait pour mort et qui signait ses lettres « Feu de Goy ». Lenotre suit sa trace et le distingue au milieu des cent quatorze prêtres entassés dans la crypte de l'église des Carmes, à l'été 1792. Cet abbé, laissé pour mort est emmené au cimetière de Vaugirard, « mais le charretier s'aperçoit qu'il bouge encore et le confie à l'inspecteur du cimetière. L'abbé est sauvé. » Lenotre disait aussi se méfier des documents officiels et préférer le document « accessoire »… qui présente l'avantage de montrer les faits sous un aspect encore inaperçu[11].
Il écrit également des pièces de théâtre comme Les Trois Glorieuses, Varennes, Les Grognards.
L'Institut de France sur proposition de l'Académie française lui décerne le prix Jean-Jacques-Berger en 1902 pour ses études sur le Paris du XVIIIe siècle et de la Révolution.
Après avoir tenté une première fois d’entrer à l’Académie française en 1909, au fauteuil de Victorien Sardou, il est élu en 1932 au fauteuil de René Bazin par 20 voix, mais meurt le d'une crise cardiaque, sans y avoir prononcé son discours de réception en hommage à René Bazin[12].
Après avoir tant écrit sur les guillotinés de la Terreur, c'est auprès d'une partie de ces suppliciés qu'il repose désormais. Il est enterré au cimetière historique de Picpus, dont il a rédigé l'histoire : Le Jardin de Picpus[10]. On peut y lire l'épitaphe suivante, extraite de l'Évangile de saint Jean : Qui credit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet (Celui qui croit en moi, même s'il est mort, vivra).
Émile Gabory lui rend hommage en ces termes : « Il avait le culte du parfait détail et la foi dans une impalpable survivance du passé. »
Publications
[modifier | modifier le code]- 1881 : Histoire anecdotique des salons de peinture depuis 1673, Dentu, Paris, 1881. Seul ouvrage publié sous le nom de Théodore Gosselin.
- L’Astre rouge : Souvenir d’une excursion en Danemark, Paris, Firmin Didot, (Wikisource)
- 1893 : La Guillotine sous la Terreur.
- 1894 : Le Vrai Chevalier de Maison-Rouge, A.D.J. Gonzze de Rougeville (1761-1814).
- 1895 : Le Marquis de La Rouërie, conspirateur.
- 1895 : La Chouannerie normande au temps de l'Empire, Tournebut : 1804-1809 (préface de Victorien Sardou de l'Académie française) ».
- 1895 : Paris révolutionnaire.
- - Prix Bordin, 1895
- 1896 : Les Quartiers de Paris pendant la Révolution.
- 1896 : Le Baron de Batz : 1792-1795 : d'après des documents inédits : un conspirateur royaliste pendant la Terreur. Perrin, Paris, 1896. XIII 391 p. ; réédition en 1973, sous le titre « Le Baron de Batz : l'homme qui a failli sauver Louis XVI. Perrin, Paris, collection « Présence de l'histoire », 1973. 340 16 p.
- 1897 : La Captivité et la mort de Marie-Antoinette : les Feuillants, le Temple, la Conciergerie, d'après des relations de témoins oculaires et des documents inédits. Perrin, Paris, 1897. XXI 430 p.
- 1898 : Colinette : pièce en 4 actes (en collaboration avec Gabriel Martin). P.-V. Stock, Paris, 1898. 133 p. Pièce jouée pour la première fois au théâtre de l'Odéon le 1er octobre 1898.
- 1899 : Un Agent des princes pendant la Révolution : le marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne (1790-1793). Perrin, Paris, 1899. XVIII 418 p. (réédition sous le titre Le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne (1790-1793), Perrin, Paris,1901 et 1927), Armor-éditeur, Rennes, 1976.
- - Prix Thérouanne, 1899
- - Prix Broquette-Gonin, 1924
- 1901 : La Chouannerie normande au temps de l'Empire : Tournebut, 1804-1809 : d'après des documents inédits (avec une préface de Victorien Sardou). Perrin, Paris, 1901. XXXVI 378 p.
- 1902 : Les Trois Glorieuses.
- 1902 : En musique.
- 1904 : Varennes (en collaboration avec Henri Lavedan).
- 1905 : Le Drame de Varennes.
- 1907 : Les Massacres de Septembre.
- 1907 : Les Fils de Philippe-Égalité pendant la Terreur.
- 1908 : Le Tribunal révolutionnaire.
- 1908 : La Fille de Louis XVI : Marie-Thérèse-Charlotte de France, Duchesse d'Angoulême
- 1908 : Voyages et passagers de jadis.
- 1910 : Légendes de Noël, contes historiques.
- 1912 : Les Noyades de Nantes.
- 1912 : Bleus, Blancs et Rouges.
- 1912 : Mémoires et souvenirs sur la Révolution et l'Empire.
- 1916 : Prussiens d'hier et de toujours, Perrin, Paris.
- 1918 : Gens de la vieille France, Perrin, Paris.
- 1920 : Le Roi Louis XVII et l’énigme du Temple.
- 1921 : Les Grognards (en collaboration avec Henri Cain).
- 1923 : L'Affaire Perlet, drames policiers, Paris, Perrin.
- 1924 : Monsieur de Charette, Librairie Hachette, collection "Figures du passé", 296 pages, avec un portrait de Charette en frontispice.
- 1924 : Thomas Martin le visionnaire (de Gallardon).
- La Mirlitantouille : Épisodes de la chouannerie bretonne, Paris, Éditions Perrin, (Wikisource)
- Robespierre et la « Mère de Dieu », Paris, Éditions Perrin, (Wikisource).
- Babet l’empoisonneuse… ou l’empoisonnée, Paris, Éditions Perrin, (Wikisource)
- 1927 : La Proscription des Girondins.
- 1928 : Les Pèlerinages de Paris révolutionnaire.
- 1928 : Le Jardin de Picpus.
- Georges Cadoudal, Paris, Éditions Bernard Grasset, (Wikisource) ─ Couverture et page de titre illustrées par Gérard Cochet.
- 1930 : La Compagnie de Jéhu : Épisodes de la réaction lyonnaise, 1794-1800, Paris, Librairie académique Perrin, 1931. 297 p. Réédition en 1961 : Perrin, Paris, 1961. 299 p.
- 1930 : Le Château de Rambouillet : six siècles d'histoire, Calmann-Lévy, collection « Châteaux : décors de l'histoire », Paris, 1930, 256 p. Réédition : Denoël, Paris, 1984, 215 p. (ISBN 2-207-23023-6).
- 1932 : Les Derniers terroristes , coll. « Histoires de France », Paris : chez Firmin-Didot, 219 p. & 8 planches hors-texte, précédemment paru en feuilleton dans Revue des deux Mondes, en 1930
- 1932 : Napoléon, coll. « La Petite Histoire » n° 1, Paris, Grasset.
- 1932 : De la prison à l'échafaud.
- Les Tuileries : Fastes et maléfices d’un palais disparu, Paris, Firmin-Didot, (Wikisource)[13].
- 1933 : Histoires étranges qui sont arrivées, éditions Mame.
- 1933 : Paris et ses fantômes, Grasset, 318 p., rééd. 2014 (ISBN 9782246798385).
- 1934 : La Révolution par ceux qui l'ont vue.
- 1934 : Versailles au temps des rois, Paris, Grasset ; trois nouvelles éditions depuis 2006.
- 1934 : Un voyage à Paris sous Louis XVI, co-auteur: Thérèse Lenôtre, illustrations de Carlègle (Charles-Émile), Paris, Calmann-Lévy, Collection Pour nos enfants, 32 p.
- 1935 : Dossiers de police, Grasset.
- 1936 : La Vie à Paris pendant la Révolution, posthume.
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur (8 janvier 1921)[14]
Sources
[modifier | modifier le code]- G. Lenotre, Thérèse Lenotre, Notes et souvenirs, Paris, éd. Calmann-Lévy, 1941.
- Des papiers personnels de G. Lenotre sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 641AP : Inventaire du fonds.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-3qcpwkcml-vt7nz4jgj6w9 »
- « http://archives.rhone.fr/?id=recherche_classement_detail&doc=accounts/mnesys_cg69/datas/ir/Archives_intranet/FRAD069_19_J.xml » (consulté le )
- Contrairement à une erreur courante (jusque dans les catalogues de la Bibliothèque nationale de France), le nom de plume de Théodore Gosselin ne comporte aucun accent, par la volonté même de son porteur. Théodore Gosselin fait en effet le choix de son pseudonyme, en , à l’occasion de la publication de son premier article dans les colonnes du Figaro. Il s’inspire pour cela du nom d’un lointain arrière-grand-oncle, le jardinier André Le Nôtre, mais préfère l’orthographier en un seul mot et sans accent. Et, en guise de prénom, il choisit la seule initiale de son nom de famille, disant lui-même : « Le G. que j’ai mis devant ne signifie ni Georges, ni Guy, ni Gaston, ni même Gédéon, comme certains le croient et le disent, mais tout simplement Gosselin, qui est mon nom de contribuable. »
- Aimant les arbres généalogiques, il parvient à prouver pour sa grand-mère une lointaine descendance d'André Le Nôtre. Source : Franck Ferrand, émission Au Cœur de l'Histoire sur Europe 1, 12 mars 2013. Patricia Bouchenot-Déchin a démontré cependant dans sa biographie André Le Nôtre, Fayard, 2013, p. 493, n. 30 l'invraisemblance de cette filiation.
- Notes et souvenirs recueillis et présentés par sa fille Thérèse Lenotre, Paris, Calmann-Lévy, 1940, 237 p.
- Ses « sorties » ne seront jamais sanctionnées, grâce à la protection de son père et sa popularité croissante.
- Suzanne d'Huart, Chantal de Tourtier-Bonazzi et Claire Sibille, État sommaire des fonds d'archives privées, Centre historique des Archives nationales, , p. 1245.
- Franck Ferrand, Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 25 avril 2011.
- L'Express du 2 au 9 décembre 1978, p. 64.
- G. Lenotre. Le grand historien de la petite histoire, JC Lattès, , 280 p. (lire en ligne).
- L'Express du 2 décembre 1978.
- Georges Duhamel, Travail : ô mon seul repos !, Éditions Wesmael-Charlier, , p. 194.
- Page 184, il faut signaler une erreur, l'auteur écrit que le roi de Prusse habita l'hôtel de Villeroi [sic] rue de Lille. Il y a une confusion : l'hôtel de Villeroy est rue de Varenne et c'est à l'hôtel de Beauharnais, en effet rue de Lille, que séjourna le souverain prussien.
- « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Régis Constans, « G. Lenotre, reporter du passé », La Nouvelle Revue d'histoire, no 22, janvier-février 2006, p. 18-21.
- Collectif, G. Lenotre : le grand historien de la petite histoire, Éditions Lattès, 2013
- Vieilles maisons, vieux papiers, Taillandier, 2013, 3 volumes parus
- La Librairie académique Perrin réédite en 1978 un recueil Trois siècles d'histoire de France par G.Lenotre.
- Réédition de Sous la Révolution, par G. Lenotre, « Le Cavalier », Éditions Degorce, Bourges, mai 2021.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Bibliographie G. Lenotre par Georges Fenoglio Le Goff
- Historien français du XXe siècle
- Historien de la Révolution française
- Historien de Paris
- Membre de l'Académie française
- Nom de plume
- Officier de la Légion d'honneur promu en 1921
- Personnalité liée à la Lorraine
- Lauréat du prix Broquette-Gonin (littérature)
- Lauréat du prix Thérouanne
- Lauréat du prix Bordin
- Famille Roland-Gosselin
- Naissance en Moselle
- Naissance en octobre 1855
- Décès en février 1935
- Décès dans le 6e arrondissement de Paris
- Décès à 79 ans
- Personnalité inhumée au cimetière parisien de Picpus