Aller au contenu

François Hertel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
François Hertel
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Montréal
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

François Hertel de son vrai nom Rodolphe Dubé, né le à Rivière-Ouelle et mort le à Montréal, est un prêtre catholique, poète, philosophe, essayiste, professeur et mémorialiste québécois.

Hertel a d'abord étudié au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière puis au séminaire de Rimouski. Entré chez les jésuites, il est ordonné prêtre en 1938 et devient père Dubé. Après avoir enseigné dans plusieurs collèges du Québec, dont le collège Jean-de-Brébeuf[1] et le collège André-Grasset, il séjourne longtemps en France, pendant près de quarante ans[2].

Selon le témoignage de François-Joseph Lessard, c'est à la recommandation d'Hertel qu'il aurait initié Pierre Trudeau à une société secrète indépendantiste appelée les Frères chasseurs qui serait la même que celle de l'époque des Patriotes[3]. Par ses prises de position et ses publications, François Hertel était un anticonformiste. À l'époque de l'Index, il faisait lire des livres sous le manteau à certains de ses élèves (comme Maurice Séguin et Charles A. Lussier) en leur traçant un programme de lecture hors circuit. De même, il pouvait déclarer : « Je ne monterais pas sur l'échafaud pour aucune des thèses thomistes[4]», alors que l'enseignement philosophique de l'époque se limitait pour l'essentiel aux écrits du « docteur angélique ». Il paya le prix de cet anticonformisme en se faisant expulser de la Compagnie de Jésus en 1947[5].

Il deviendra membre de l'Académie canadienne-française (aujourd'hui l'Académie des lettres du Québec)[6].

Publicitaire et conférencier, il écrit des articles dans plusieurs journaux et revues, dont Le Nouvelliste, Le Soleil et L'Amérique française.

Comme plusieurs de ses contemporains, sa philosophie passe du thomisme au personnalisme, jusqu'à rejoindre finalement l'agnosticisme.

Le philosophe Laurent-Michel Vacher s'est inspiré de ses œuvres dans sa démarche pédagogique. Selon Louise Marcil-Lacoste, bien que diplômé en philosophie, François Hertel, à l'instar aujourd'hui d'André Moreau, se serait mépris « sur la nature de la philosophie »[7].

Le fonds d'archives de François Hertel est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[8],[9].

Publications

[modifier | modifier le code]
  • 1934 - Les Voix de mon père
  • 1936 - Leur inquiétude
  • 1936 - Le Beau Risque
  • 1940 - Mondes chimériques
  • 1941 - Axes et paralaxes
  • 1942 - Pour un ordre personnaliste
  • 1943 - Strophes et catastrophes
  • 1944 - Nous ferons l'avenir
  • 1953 - Un Canadien errant : récits, mémoires imaginaires
  • 1944 - Anatole Laplante, curieux homme
  • 1949 - Six femmes, un homme
  • 1959 - Jérémie et Barrabas
  • 1959 - Ô Canada, mon pays, mes amours
  • 1963 - Du séparatisme québécois, [Paris], Les éditions de la Diaspora française, 1963, 28 p. [Tiré à part de Rythmes et couleurs no 38 et 40.]
  • 1964 - Schwarz-Abrys
  • 1966 - Vers une sagesse
  • 1967 - Poèmes d’hier et d’aujourd’hui - Prix Émile-Hinzelin de l’Académie française 1968
  • 1967 - Cent ans d'injustice
  • 1967 - Louis Préfontaine, apostat
  • 1975 - Mystère cosmique et Condition humaine
  • 1976 - Souvenirs et impressions du premier âge, du deuxième âge, du troisième âge: mémoires humoristiques et littéraires

Publications sur François Hertel

[modifier | modifier le code]

TÉTREAU, Jean. Hertel, l'homme et l'oeuvre, Montréal, P. Tisseyre, 1986, 339 p.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. À propos du rôle d'enseignant et de l'influcence de François Hertel sur les élèves du collège Jean-de-Brébeuf, consulter Garneau, Philippe. 2017. “Crétin, Snob Et Chic Type : Figures De l’étudiant Dans Le Journal Brébeuf”. Historical Studies in Education / Revue d’histoire De l’éducation 29 (2). https://doi.org/10.32316/hse/rhe.v29i2.4513
  2. Sur le long séjour français de François Hertel, consulter L'Incunable, Bulletin de la Bibliothèque nationale du Québec, Montréal, 20e année, no 1, mars 1986.
  3. François-Joseph Lessard, Message au « frère » Trudeau, Pointe-Fortune, Les éditions de ma grand-mère, , 193 p. (lire en ligne), p. 9
  4. Fonds Michel-Brunet, Archives de l’Université de Montréal, P136\C,121.
  5. Voir à ce sujet : Charles A. Lussier, « Le collégien imperturbable », Robert Comeau, éd., Maurice Séguin, historien du pays québécois vu par ses contemporains, Montréal et Québec, VLB éditeur, 1987.
  6. Kenneth Landry, « Hertel, François », sur L'Encyclopédie canadienne, (consulté le )
  7. Louise Marcil-Lacoste, L'essai en philosophie : problématique pour l'établissement d'un corpus, Philosophiques, XIII-1 (Printemps 1986), p. 82.
  8. Fonds François Hertel (MSS385) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  9. images.banq.qc.ca