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François Daulte

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François Daulte
Description de cette image, également commentée ci-après
François Daulte, 1985. Photo par Erling Mandelmann.
Naissance
Vevey
Décès (à 73 ans)
Lausanne
Nationalité Suisse
Pays de résidence Suisse
Profession
Éditeur et critique d'art
Formation
Distinctions
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres

François Daulte, né le à Vevey et mort le à Lausanne, est un critique d'art et éditeur vaudois.

Origines et famille

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François Daulte naît le à Vevey, dans le canton de Vaud. Il est originaire de La Neuveville, dans le Jura bernois[1].

Son père, Philippe Daulte, est pasteur et professeur de théologie à la faculté de l'Église évangélique libre du canton de Vaud ; sa mère, française[2], est née Alice Mourgue-Molines[1].

Il épouse[Quand ?] Renée Chatelanat[1]. Leur fille, Marianne Delafond, est conservateur adjoint du Musée Marmottan Monet à Paris, et leur fils, Olivier Daulte, directeur des Editions de la Bibliothèque des arts[3].

Enfance et études

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Selon ses déclarations, son éveil à l'art date de 1934, année lors de laquelle il rencontre au-dessus de Vevey le peintre Steven-Paul Robert, qui lui montre ses tableaux[2].

Après sa scolarité à l'École nouvelle de Chailly à Lausanne[2], il fait des études de lettres à l'Université de Lausanne, conclues par une licence en 1947[1],[4].

Bénéficiaire d'une bourse d'études du gouvernement français, il fait des stages dans différents musées français de 1948 à 1950, année où il obtient un diplôme de muséologie de l'École du Louvre à Paris[1],[4].

Il obtient en 1953 un doctorat en histoire de l'art de l'Université de Lausanne[1],[4]. Il est le premier docteur en histoire de l'art de l'institution[5]. Sa thèse, intitulée « Frédéric Bazille et son temps »[6], porte sur le peintre français et les origines de la peinture impressionniste[3].

Parcours professionnel

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Il est le fondateur, avec sa femme[3], de la Bibliothèque des arts, Lausanne et Paris[1], maison d'édition[7] qu'il dirige de 1954 à 1963[1].

Auteur de nombreux articles sur l'art, il publie également le catalogue raisonné de Frédéric Bazille, Sisley et Renoir[1].

Président et conservateur de la Fondation de l'Hermitage de Lausanne de 1981 à 1995, il est commissaire de nombreuses expositions en Suisse et dans le monde[1], dont 46 au Japon[8]. Il est l'organisateur de l'exposition « De Manet à Picasso » pour l'Exposition nationale suisse de 1964[9].

Il est également directeur de la revue L'Œil[1] de 1974[10] à 1992[5].

En France, il est élu associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Pier Luigi Nervi le 25 mars 1981[4]. La cérémonie d'installation a lieu en octobre de la même année, son éloge étant prononcé par Yves Brayer[10].

Autres activités

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Il est président du conseil d'administration de la Gazette de Lausanne de 1977 à 1988[3] et du Service de presse suisse[Quand ?][1].

Distinctions

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Mort et obsèques

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Il meurt d'une longue maladie[5] le à Lausanne, à l'âge de 73 ans[1], six mois après la mort de sa femme[5].

Ses obsèques sont célébrées le à l'église d'Aubonne[5].

Fonds d'archives et bourse

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Pour valoriser les recherches de François Daulte, une bourse annuelle « François Daulte » est octroyée à des chercheurs post-doctorants par le musée Fabre, qui conserve depuis 2017 un fonds d’archives de Daulte[12],[13].

Soupçon de spoliation de la succession d'Anne-Marie Rouart par Guy Wildenstein

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Après son décès, à l'ouverture d'un coffre lui ayant appartenu à Lausanne, on constate la présence de 24 œuvres spoliées, provenant de la succession d'Anne-Marie Rouart disparue en 1993, et réclamées par un de ses héritiers Yves Rouart (avec l'Académie des beaux-arts) aux exécuteurs testamentaires le marchand et personnalité politique Guy Wildenstein [14],[15]. Ces soupçons n'ont fait l'objet d'aucun procès ni d'aucune condamnation, un accord à l'amiable ayant été signé entre Yves Rouart et l'Académie des beaux-arts[14].

Il est un temps reproché à l'Académie des beaux-arts son soutien aux exécuteurs testamentaires[16]. Par ailleurs, d'autres œuvres de cette succession ont été retrouvées à l'institut Wildenstein en 2011 et ont causé l'inculpation pour recel d'abus de confiance de Guy Wildenstein[17],[18]. La spoliation de la succession d'Anne-Marie Rouart peut éventuellement être attribuée à Guy Wildenstein[19] mais là encore aucun procès ni aucune condamnation n'ont eu lieu[19].

Notes et références

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Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « François Daulte, version du 22 mars 2004 » de Françoise Fornerod, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la licence Creative Commons paternité partage à l'identique ou une licence compatible.
  1. a b c d e f g h i j k l et m Françoise Fornerod, « François Daulte » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a b et c Bertil Galland, « François Daulte, comment avez-vous inoculé à des millions de Japonais votre passion de l'art français ? », Le Nouveau Quotidien,‎ , p. 17 et 18 (lire en ligne)
  3. a b c d e f et g Philippe Mathonnet, « François Daulte, mort d'un humaniste », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d « DAULTE François Jean », sur Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté le )
  5. a b c d et e Françoise Jaunin, « Hommage à François Daulte, « fervent généraliste ès beaux arts » », 24 heures,‎ , p. 41 (lire en ligne)
  6. « Soutenance de thèse » (brève), Gazette de Lausanne,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  7. « La Bibliothèque des Arts », sur www.bibliotheque-des-arts.com (consulté le )
  8. Silvia Ricci Lempen, « Musées sans frontières », Journal de Genève,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  9. « François Daulte », sur la base de données des personnalités vaudoises sur la plateforme « Patrinum » de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
  10. a et b Philippe Barraud, « L'installation de François Daulte à l'Institut », Journal de Genève,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  11. Agence télégraphique suisse, « 500 ouvrages pour se souvenir », Le Matin,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  12. https://www.museefabre.fr/appel-candidature-bourse-francois-daulte
  13. https://www.museefabre.fr/sites/default/files/2024-06/appel_a_candidatures_bourse_francois_daulte_-_2024-2025_0.pdf
  14. a et b Vincent Noce, « Le mystère de la Dame Rouart », dans Libération, 29 juin 2000 (en ligne).
  15. Marine Leclinche, « In Matters of Probate: Trust but Verify », dans Center for Art Law [website], Brooklyn, NY, May 23, 2017 (en ligne).
  16. David Bensoussan, « L'autre affaire Wildenstein : à la poursuite des Manet disparus », dans Challenges, 20 octobre 2016 (en ligne).
  17. « L'héritier de Daniel Wildenstein mis en examen », le Figaro, 7 juillet 2011.
  18. Harry Bellet, « La police a saisi des œuvres "disparues ou volées" à l'Institut Wildenstein », dans Le Monde, Paris, 2 février 2011 (en ligne).
  19. a et b « La galaxie des Rouart revient illuminer Paris », sur Le Figaro, (consulté le )

Bibliographie

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  • "L'aquarelle française au XIXe siècle", Bibliothèque des Arts, Paris, 1969
  • François Daulte au service de l'art : entretiens avec Frank Bridel, Lausanne
  • Paris : La Bibliothèque des arts, 1996, Paroles vives
  • François Daulte au service de l'art : le à Lausanne, Fondation de l'Hermitage / interlocuteur : Bertil Galland, coordination : Jean Mayerat, Yverdon-les-Bains : Association Plans-fixes, 1995, Plans-fixes 1126

Liens externes

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