François Daulte
Naissance |
Vevey |
---|---|
Décès |
(à 73 ans) Lausanne |
Nationalité | Suisse |
Pays de résidence | Suisse |
Profession |
Éditeur et critique d'art |
Formation | |
Distinctions |
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres |
François Daulte, né le à Vevey et mort le à Lausanne, est un critique d'art et éditeur vaudois.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et famille
[modifier | modifier le code]François Daulte naît le à Vevey, dans le canton de Vaud. Il est originaire de La Neuveville, dans le Jura bernois[1].
Son père, Philippe Daulte, est pasteur et professeur de théologie à la faculté de l'Église évangélique libre du canton de Vaud ; sa mère, française[2], est née Alice Mourgue-Molines[1].
Il épouse[Quand ?] Renée Chatelanat[1]. Leur fille, Marianne Delafond, est conservateur adjoint du Musée Marmottan Monet à Paris, et leur fils, Olivier Daulte, directeur des Editions de la Bibliothèque des arts[3].
Enfance et études
[modifier | modifier le code]Selon ses déclarations, son éveil à l'art date de 1934, année lors de laquelle il rencontre au-dessus de Vevey le peintre Steven-Paul Robert, qui lui montre ses tableaux[2].
Après sa scolarité à l'École nouvelle de Chailly à Lausanne[2], il fait des études de lettres à l'Université de Lausanne, conclues par une licence en 1947[1],[4].
Bénéficiaire d'une bourse d'études du gouvernement français, il fait des stages dans différents musées français de 1948 à 1950, année où il obtient un diplôme de muséologie de l'École du Louvre à Paris[1],[4].
Il obtient en 1953 un doctorat en histoire de l'art de l'Université de Lausanne[1],[4]. Il est le premier docteur en histoire de l'art de l'institution[5]. Sa thèse, intitulée « Frédéric Bazille et son temps »[6], porte sur le peintre français et les origines de la peinture impressionniste[3].
Parcours professionnel
[modifier | modifier le code]Il est le fondateur, avec sa femme[3], de la Bibliothèque des arts, Lausanne et Paris[1], maison d'édition[7] qu'il dirige de 1954 à 1963[1].
Auteur de nombreux articles sur l'art, il publie également le catalogue raisonné de Frédéric Bazille, Sisley et Renoir[1].
Président et conservateur de la Fondation de l'Hermitage de Lausanne de 1981 à 1995, il est commissaire de nombreuses expositions en Suisse et dans le monde[1], dont 46 au Japon[8]. Il est l'organisateur de l'exposition « De Manet à Picasso » pour l'Exposition nationale suisse de 1964[9].
Il est également directeur de la revue L'Œil[1] de 1974[10] à 1992[5].
En France, il est élu associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Pier Luigi Nervi le 25 mars 1981[4]. La cérémonie d'installation a lieu en octobre de la même année, son éloge étant prononcé par Yves Brayer[10].
Autres activités
[modifier | modifier le code]Il est président du conseil d'administration de la Gazette de Lausanne de 1977 à 1988[3] et du Service de presse suisse[Quand ?][1].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1983 : Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres[3]
- 1986 : Commandeur de l'Ordre du Soleil levant[11]
- 1988 : Prix Élie-Faure[3]
- 1992 : Officier de l'Ordre national du mérite[3]
Mort et obsèques
[modifier | modifier le code]Il meurt d'une longue maladie[5] le à Lausanne, à l'âge de 73 ans[1], six mois après la mort de sa femme[5].
Ses obsèques sont célébrées le à l'église d'Aubonne[5].
Fonds d'archives et bourse
[modifier | modifier le code]Pour valoriser les recherches de François Daulte, une bourse annuelle « François Daulte » est octroyée à des chercheurs post-doctorants par le musée Fabre, qui conserve depuis 2017 un fonds d’archives de Daulte[12],[13].
Soupçon de spoliation de la succession d'Anne-Marie Rouart par Guy Wildenstein
[modifier | modifier le code]Après son décès, à l'ouverture d'un coffre lui ayant appartenu à Lausanne, on constate la présence de 24 œuvres spoliées, provenant de la succession d'Anne-Marie Rouart disparue en 1993, et réclamées par un de ses héritiers Yves Rouart (avec l'Académie des beaux-arts) aux exécuteurs testamentaires le marchand et personnalité politique Guy Wildenstein [14],[15]. Ces soupçons n'ont fait l'objet d'aucun procès ni d'aucune condamnation, un accord à l'amiable ayant été signé entre Yves Rouart et l'Académie des beaux-arts[14].
Il est un temps reproché à l'Académie des beaux-arts son soutien aux exécuteurs testamentaires[16]. Par ailleurs, d'autres œuvres de cette succession ont été retrouvées à l'institut Wildenstein en 2011 et ont causé l'inculpation pour recel d'abus de confiance de Guy Wildenstein[17],[18]. La spoliation de la succession d'Anne-Marie Rouart peut éventuellement être attribuée à Guy Wildenstein[19] mais là encore aucun procès ni aucune condamnation n'ont eu lieu[19].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Françoise Fornerod, « François Daulte » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Bertil Galland, « François Daulte, comment avez-vous inoculé à des millions de Japonais votre passion de l'art français ? », Le Nouveau Quotidien, , p. 17 et 18 (lire en ligne)
- Philippe Mathonnet, « François Daulte, mort d'un humaniste », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « DAULTE François Jean », sur Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté le )
- Françoise Jaunin, « Hommage à François Daulte, « fervent généraliste ès beaux arts » », 24 heures, , p. 41 (lire en ligne)
- « Soutenance de thèse » (brève), Gazette de Lausanne, , p. 5 (lire en ligne)
- « La Bibliothèque des Arts », sur www.bibliotheque-des-arts.com (consulté le )
- Silvia Ricci Lempen, « Musées sans frontières », Journal de Genève, , p. 27 (lire en ligne)
- « François Daulte », sur la base de données des personnalités vaudoises sur la plateforme « Patrinum » de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
- Philippe Barraud, « L'installation de François Daulte à l'Institut », Journal de Genève, , p. 22 (lire en ligne)
- Agence télégraphique suisse, « 500 ouvrages pour se souvenir », Le Matin, , p. 16 (lire en ligne)
- https://www.museefabre.fr/appel-candidature-bourse-francois-daulte
- https://www.museefabre.fr/sites/default/files/2024-06/appel_a_candidatures_bourse_francois_daulte_-_2024-2025_0.pdf
- Vincent Noce, « Le mystère de la Dame Rouart », dans Libération, 29 juin 2000 (en ligne).
- Marine Leclinche, « In Matters of Probate: Trust but Verify », dans Center for Art Law [website], Brooklyn, NY, May 23, 2017 (en ligne).
- David Bensoussan, « L'autre affaire Wildenstein : à la poursuite des Manet disparus », dans Challenges, 20 octobre 2016 (en ligne).
- « L'héritier de Daniel Wildenstein mis en examen », le Figaro, 7 juillet 2011.
- Harry Bellet, « La police a saisi des œuvres "disparues ou volées" à l'Institut Wildenstein », dans Le Monde, Paris, 2 février 2011 (en ligne).
- « La galaxie des Rouart revient illuminer Paris », sur Le Figaro, (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- "L'aquarelle française au XIXe siècle", Bibliothèque des Arts, Paris, 1969
- François Daulte au service de l'art : entretiens avec Frank Bridel, Lausanne
- Paris : La Bibliothèque des arts, 1996, Paroles vives
- François Daulte au service de l'art : le à Lausanne, Fondation de l'Hermitage / interlocuteur : Bertil Galland, coordination : Jean Mayerat, Yverdon-les-Bains : Association Plans-fixes, 1995, Plans-fixes 1126
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Plans-Fixes
- Mouvement pour l’Art
- Fondation de l'Hermitage - Lausanne, Capitale Olympique
- Les trésors cachés de Saint-Pétersbourg | L'Hebdo