Eunice Newton Foote
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Eunice Newton Foote, née Eunice Newton le 17 juillet 1819 à Goshen (Connecticut) et morte le 30 septembre 1888 à Lenox (Massachusetts, États-Unis), est une scientifique et inventrice américaine, également militante pour les droits des femmes. Elle a observé que la lumière solaire chauffe davantage le dioxyde de carbone et la vapeur d'eau que l'air. Reprenant une hypothèse (confirmée depuis) selon laquelle l'atmosphère terrestre a, par le passé, été plus riche en dioxyde de carbone qu'à son époque, elle en déduit que cette atmosphère était également plus chaude. Elle est l'une des signataires de la convention de Seneca Falls, une des premières conventions américaine de droit des femmes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Vie personnelle
[modifier | modifier le code]Son père, Isaac Newton Junior, est originaire de Goshen (Connecticut) agriculteur à East Bloomfield (New York), et sa mère se prénomme Thirza[1]. Eunice Newton Foote a six sœurs et cinq frères[2].
Eunice est décrite comme « un génie inventif et une personne à l'insolite beauté[3] ». Son éducation et sa formation sont mal connues, même si ses expériences témoignent d'une formation scientifique avancée[4].
Elle se marie le 12 août 1841 à Elisha Foote, juge, statisticien et inventeur, à East Bloomfield[5]. Ils vivent à Seneca Falls, sur Nord Park Street[6]. Ils ont deux enfants : Mary Foote Henderson, artiste et écrivain, née le 21 juillet 1842[7], et Augusta Newton Arnold, née en octobre 1844, écrivain, auteur de The Sea at Ebb Tide, et membre du conseil d'administration du Barnard College. Augusta épouse Francis B. Arnold le 6 mars 1869[8]. Eunice et Elisha ont six petits-enfants, trois de chaque fille. Ils déménagent ensuite à Saratoga, New York. Elisha Foote meurt en 1883 et Eunice Newton Foote cinq ans plus tard, le 30 septembre 1888.
Recherche
[modifier | modifier le code]En 1856, Foote étudie l'effet du rayonnement solaire sur le réchauffement de l'air, et l'influence de la concentration de certains gaz, dont le dioxyde de carbone (CO2), sur ce phénomène. Ses expériences sur ce sujet ont ouvert la voie à la découverte de l'effet de serre. Elle réalise des expériences à l'aide d'un dispositif expérimental qui comprend deux cylindres en verre, dans chacun desquels elle place deux thermomètres, avant de faire un vide partiel dans l'un des cylindres à l'aide d'une pompe à air, et en transférant l'air vers le second cylindre où l'air est condensé. Elle place alors les deux cylindres, dont la température initiale est identique, au soleil et suit l'évolution de leur température et de leur taux humidité. Elle constate que la température augmente davantage dans le cylindre où l'air est condensé. Elle répète ensuite ces expériences en modifiant la nature du gaz, testant l'air sec et l'air humide, puis le dioxyde de carbone. Elle montre que le phénomène est plus important dans l'air humide et dans le dioxyde de carbone, et décrit ses résultats dans un article intitulé Circumstances affecting the heat of the sun’s rays[9],[10],[11].
Parce qu'elle est une femme, elle n'est pas autorisée à présenter son article auprès de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, ceux-ci sont donc présentés par le professeur Joseph Henry lors de la réunion annuelle de l'association le 23 août 1856[4]. La lecture de l'article précédée d'une préface rédigée par celui-ci, dans laquelle il indique « Science was of no country and of no sex. The sphere of woman embraces not only the beautiful and the useful, but the true. » (littéralement : « La science n'a ni pays ni sexe. La sphère de la femme englobe non seulement le beau et l'utile, mais aussi le vrai. »)[4]. L'article de Foote est cependant écarté de la revue Proceedings de l'association, qui rassemble normalement toutes les publications présentées lors de sa réunion annuelle sans exception. L'unique copie de l'article de Foote est publiée dans The American Journal of Science and Arts[4].
Le travail de Foote est antérieur de trois ans à celui de John Tyndall[12], généralement crédité pour la découverte de l'effet de serre[13]. Tyndall établit que les gaz en question ne réagissaient pas tant aux effets du soleil qu’à des rayonnements infrarouges[10] et ses travaux font l'objet d'une série de publications en 1859[4]. Des expériences similaires sont utilisées dans les écoles contemporaines pour enseigner ce phénomène[14]. John Perlin, biographe d’Eunice Newton Foote, explique que Tyndall, misogyne et ambitieux[15], s’est très certainement inspiré des travaux de Foote sans la mentionner[10].
Elle travaille également sur l'excitation électrique des gaz, à l'origine d'une publication en août 1857 dans les actes de l'Association américaine pour l'avancement de la science[16],[17]. Elle dépose également un brevet en 1860 concernant le « remplissage des semelles de chaussures et de bottes[18] ».
Les travaux d’Eunice Newton Foote sont principalement ignorés par la communauté scientifique, jusqu'à leur redécouverte en 2011 par un géologue américain retraité[10]. L’historien américain Roland Jackson estime que « Eunice Foote a été désavantagée non seulement par le manque de communauté universitaire en Amérique et une mauvaise communication avec l'Europe, mais par deux autres facteurs : son sexe et son statut d'amateur »[19].
Militantisme
[modifier | modifier le code]Elle est l’une des signataires, avec son mari Elisha Foote, de l'une des premières conventions des droits des femmes, la Convention de Seneca Falls, qui demande l’égalité entre hommes et femmes en termes de statut social et de droits légaux[10].
Hommages
[modifier | modifier le code]Le , un Google Doodle lui est consacré à l'occasion du 204e anniversaire de sa naissance[20],[21].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Eunice Newton Foote » (voir la liste des auteurs).
- « Eunice Newton », Rootsweb, sur Rootsweb (consulté le ).
- « Isaac Newton », Rootsweb, sur Rootsweb (consulté le ).
- Ermina Newton Leonard, Newton genealogy, genealogical, biographical, historical, being a record of the descendants of Richard Newton of Sudbury and Marlborough, Massachusetts 1638, with genealogies of families descended from the immigrants Rev. Roger Newton of Milford, Connecticut, Thomas Newton of Fairfield, Connecticut, De Pere, Wis. : B.A. Leonard (lire en ligne), p. 110
- (en) Leila McNeill, « This Lady Scientist Defined the Greenhouse Effect But Didn’t Get the Credit, Because Sexism », (consulté le ).
- Goodwin, Nathaniel, "The Foote family: or, The descendants of Nathaniel Foote, one of the first .
- « Foote House, site of ...A NYS Women's History Site »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), New York State Women's History, sur New York State Women's History, New York Cultural Heritage Tourism Network (consulté le ).
- Goodwin, p. 159
- Who's who in New York City and State, Issue 3, L.R. Hamersly Company, , p. 41
- Eunice Foote, Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays, , XXXI (lire en ligne)
- Pierre Ropert, « Eunice Newton Foote, découvreuse oubliée de l'effet de serre », sur France Culture, (consulté le ).
- (en) Megan Darby, « Meet the woman who first identified the greenhouse effect », sur climatechangenews.com, (consulté le ).
- (en) Maura Shapiro, « Eunice Newton Foote’s nearly forgotten discovery », Physics Today, (DOI 10.1063/PT.6.4.20210823a, lire en ligne , consulté le ).
- (en) Megan Darby, « Meet the woman who first identified the greenhouse effect », sur climatechangenews.com, (consulté le ).
- Megan Darby, « Meet the woman who first identified the greenhouse effect », Climate Home, sur Climate Home, (consulté le ).
- « Something's a-Foote with Climate Science History », sur spie.org (consulté le ).
- Elizabeth Wagner Reed, « Eunice Newton Foote », American women in science before the civil war, sur American women in science before the civil war, (consulté le ).
- Eunice Foote, Proceedings of the American Association for the Advancement of Science, (lire en ligne), « On a new source of electrical excitation », p. 123
- Judith Wellman, The Road to Seneca Falls: Elizabeth Cady Stanton and the First Woman's Rights Convention, University of Illinois Press, (lire en ligne)
- Roland Jackson, « Eunice Foote, John Tyndall and a question of priority », Notes and Records: the Royal Society Journal of the History of Science, vol. 74, no 1, , p. 105–118 (DOI 10.1098/rsnr.2018.0066, lire en ligne, consulté le )
- Baptiste Marin, « Eunice Newton Foote : qui est cette scientifique à qui Google rend hommage dans son doodle du jour ? », sur rtl.fr, .
- « Eunice Newton Foote's 204th Birthday », sur google.com (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Manuel Peinado Lorca, « Eunice Foote, la première scientifique (et suffragette) à avoir théorisé le changement climatique », sur The Conversation, .
- Pierre Ropert, « Eunice Newton Foote, découvreuse oubliée de l'effet de serre », sur France Culture, .
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Climatologue américain
- Physicien américain du XIXe siècle
- Scientifique américaine
- Inventeur américain du XIXe siècle
- Inventrice
- Féministe américaine
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- Décès à 69 ans
- Décès à Washington (district de Columbia)
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- Personnalité inhumée au cimetière de Green-Wood