Emploi fictif
Un emploi fictif est un terme employé lorsqu'une personne perçoit une rémunération pour une activité qu'elle n'exerce pas, par exemple en poursuivant des activités partisanes ou militantes au lieu d'effectuer le travail pour lequel elle est censée être rémunérée, ce qui est un délit[1].
Cas de la France
[modifier | modifier le code]En politique
[modifier | modifier le code]L'emploi fictif a été une source très importante de financement occulte des grands partis politiques en France, leur permettant de financer leurs activités et leurs permanents, entre autres. Parfois, il a également été la source d'enrichissement personnel.
La France est particulièrement concernée par ce phénomène car non seulement son secteur étatique est très important (près de 6 millions de postes), mais aussi parce que la politique n'y est pas une expérience temporaire, mais un sacerdoce[style à revoir], contrairement à certains autres pays où il existe après la vie politique une carrière séparée.
Les hommes politiques français font donc souvent de la politique pour la vie, et cet engagement durable explique non seulement leur grande longévité, mais également le fait que de véritables réseaux d'entraides se mobilisent à chaque défaite ou alternance pour éviter que les équipes n'éclatent, en attendant des jours meilleurs[style à revoir]. L'emploi fictif, bien que parfaitement illégal, est l'un des moyens de « solidarité partisane et militante » mis en place.
Ainsi, les élus ont tendance à profiter d'emplois fictifs lorsqu'ils perdent leurs mandats, lors d'une alternance par exemple, afin d'éviter l'inconfort du marché de l'emploi et poursuivre leur métier de professionnel de la politique et du militantisme.
Les points de chute privilégiés sont bien souvent certains services publics, d'importantes associations subventionnées ou de grandes entreprises (publiques ou privatisées), au sein desquels le « travailleur fictif » se transforme alors souvent en chargé de mission ou consultant, en attendant la reconquête du pouvoir. Les postes ainsi trouvés sont davantage des bases de repli que l'occasion d'un nouveau départ professionnel. De là naît la dimension fictive de l'emploi occupé, dès lors qu'il s'agit non pas d'exercer un nouveau métier mais de poursuivre une activité militante ou partisane en connivence avec la structure qui a bien voulu vous accueillir pour service rendu ou service à rendre[2].
Sanctions pénales
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Emplois fictifs : quelles définitions pour quels contrôles et sanctions ? », sur Les Echos (consulté le )
- « Emploi fictif : Définition et sanctions », sur Justifit (consulté le )
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris
- Affaire de la MNEF
- Affaire des faux chargés de mission
- Affaire Fillon
- Affaire Michel Mouillot
- Affaire des assistants parlementaires du Front national au Parlement européen
- Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen
- Favoritisme