Embus
Kenya | 324 092 (2009)[1] |
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Langues | kiembu |
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Religions | christianisme, religions traditionnelles |
Ethnies liées | Mbeere |
Les Embus sont une population bantoue d'Afrique de l'Est, vivant principalement au Kenya, dans le district d'Embu de la Province orientale. Au sud se situent les Mbeeres et à l'ouest les Kikuyus et les Amerus.
Ethnonymie
[modifier | modifier le code]Selon les sources et le contexte, on rencontre plusieurs formes : Embo, Embou, Embous, Embu-Mbeere, Embus, Waembu[2].
Langue
[modifier | modifier le code]Ils parlent l'embu (ou kiembu), une langue bantoue, dont le nombre de locuteurs était estimé à 429 000 en 1994[3].
Mythologie
[modifier | modifier le code]La mythologie embu affirme que le peuple est originaire de Mbue Njeru, près de la ville de Runyenjes, et que leur dieu, Ngai, créa Mwenendega et lui offrit une ravissante femme, par les chutes du Mbui Njeru, du nom de Ciurunji. Le couple fut béni par la santé et leurs descendants peuplèrent le reste d'Embu.
Histoire
[modifier | modifier le code]Si on en croit les informations historiques, les Embus auraient migré depuis le bassin du Congo, de même que les Kikuyus et les Amerus. Ils ont probablement été entraînés par des conflits, comme l'esclavage des Blancs. Ils auraient fui jusqu'à la côte kényane, les anciens de l'éthnie ameru évoquant Mpwa (Pwani ou « la côte ») comme leur origine. De nouveaux, les conflits les auraient rattrapés avec l'esclavage pratiqué par les Arabes et ils auraient été contraints de se retirer au nord-est, à l'intérieur du Kenya, s'installant sur les versants du mont Kenya. Le volcan serait la demeure d'un dieu, le seigneur de la neige (Nyaga ou Njeru signifiant « blanc »), d'où les noms Mwenenyaga ou Mwenenjeru.
Les Embus sont devenus des fermiers qui élèvent également des vaches, des chèvres et des moutons. Les richesses d'un homme sont estimées au nombre de femmes et d'enfants qu'il a. Le chef Muruatetu, par exemple, probablement l'un des plus célèbres Embu avait seize femmes et de nombreux enfants, et est devenu un officier de l'administration respecté sous le gouvernement colonial puis sous le Kenya indépendant. Un village entier porte son nom, ainsi qu'une école.
Les Embus étaient des guerriers qui, bien que pillant rarement les autres tribus, restaient toujours fermes dans la défense de leur territoire et de leurs habitants, notamment contre les Kambas et même les Masaïs. Ils se sont également élevés contre les britanniques dans la révolte Mau Mau pour l'indépendance. Mais leur nombre demeure restreint ce qui explique leur faible impact sur l'histoire nationale.
Économie
[modifier | modifier le code]Les Embus vivent sur les pentes du mont Kenya et occupent des terres très fertiles, profitant des deux saisons annuelles pour développer l'agriculture. Les principales productions sont le maïs, les haricots, l'igname, le manioc, le millet, le sorgho, les bananes et les herbes aux flèches, entre autres. De plus, ils élèvent des vaches, des chèvres, des moutons et des poulets, ce qui leur assure de quoi se nourrir et les met quasiment à l'abri de la famine.
Avec le colonialisme, de nombreuses cultures ont été introduites, ce qui a offert au fil des décennies une ressource économique alternative aux habitants. Les plus importantes de toutes sont le café, le thé et les noix du Queensland. La majeure partie est revendue.
En raison de la démographie, et du partage des terres entre chaque descendant masculin, les parcelles ont été fragmentées de manière critique en faisant perdre de leur rentabilité. Ainsi, les Embus se sont tournés vers l'industrie et ont adopté des modes de vie modernes, en s'intégrant dans les milieux scolaires et universitaires et dans les entreprises.
Le tourisme, avec principalement le mont Kenya en destination privilégiée des occidentaux, est une source de revenus grandissante pour les Embus.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Charles H. Ambler, « The renovation of custom in colonial Kenya : the 1832 generation succession ceremonies in Embu », in The Journal of African History (Londres), 30 (1), 1988, p. 139-156
- (en) Ciarunji Chesaina, Oral literature of the Embu and Mbeere, East African Educational Publishers, Nairobi, 1997, 211 p. (ISBN 9966464077)
- (en) John Middleton, The central tribes of the north-eastern Bantu ; the Kikuyu, including Embu, Meru, Mbere, Chuka, Mwimbi, Tharaka, and the Kamba of Kenya, International African Institute, Londres, 1953, 107 p.
- (en) Henry Stanley Kabeca Mwaniki, The living history of Embu and Mbeere to 1906, East African Literature Bureau, Nairobi, 1973, 177 p.
- (en) Henry Stanley Kabeca Mwaniki, « The animal and other traditional names of the Embu people », in Mila (Nairobi), 4 (2) 1974, p. 5-11
- (en) Henry Stanley Kabeca Mwaniki, Categories and substance of Embu traditional songs and dances, Kenya Literature Bureau, Nairobi, 1986, 135 p.
- (en) Satish Saberwal, The traditional political system of the Embu of central Kenya, Makerere Institute of Social Research, East African Pub. House, Nairobi, 1970, 107 p.
- (en) Satish Saberwal, Embu of Kenya, Human Relations Area Files, New Haven, Conn., 1972, 459 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) P. G. Kareru, G. M. Kenji, A. N. Gachanja, J. M. Keriko et G. Mungai, « Traditional medicines among the Embu en Mbeere peoples of Kenya », in The African Journal of Traditional, Complementary and Alternative medicines, 2007, 4 (1), p. 75-86
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Embu people » (voir la liste des auteurs).
- (en) Kenya Census 2009 : Ethnic affiliation [1]
- Source BnF [2]
- (en) Fiche langue
[ebu]
dans la base de données linguistique Ethnologue.