Aller au contenu

Echo (récompense musicale)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Echo award)

Echo
Organisateur Deutsche Phono-Akademie
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Date de création
Date de suppression
Site officiel echopop.de

Le prix Echo est une récompense musicale allemande, décernée annuellement entre 1992 et 2018 par la Deutsche Phono-Akademie, une association d'industriels du disque, selon le volume de ventes généré l'année précédente. Le design et le nom du prix ont été conçus par Gerd Gebhardt et Oliver Renelt.

U2 lors de la cérémonie 2009 des Echo.

En 1991, alors qu'il était encore étudiant à la Hochschule für bildende Künste de Hambourg, Oliver Renelt a participé à un appel d'offres de la Deutsche Phono-Akademie. L'appel d'offres portait sur la création d'un prix musical. Renelt crée le nom « Echo », après avoir rejeté « Sirene » et « Resonanz ». Depuis, il fabrique ces trophées dans son atelier pour chaque remise de prix[1]. Le trophée Echo, qui pèse environ deux kilos et demi et mesure 45 centimètres de haut, symbolise cet « écho » de source et d'ondes sonores. Le pied est en bronze, les bandes sont en laiton et la partie intermédiaire ainsi que la sphère sont en acier. L'ensemble du trophée est nickelé[2].

Le prix Echo est le successeur du Deutscher Schallplattenpreis (litt. « Prix allemand du disque phonographique »). La remise des récompenses Echo se déroule à Berlin et est accompagnées de performances des artistes sur scène, comme Mariah Carey, Anastacia, Kylie Minogue, Tokio Hotel, Jennifer Lopez, Robbie Williams, Ricky Martin, Rammstein, ou encore Nightwish. Elles ont lieu fin février ou début mars pour la sélection pop, en octobre pour la sélection classique.

Le , à la suite de la polémique qui suit la remise du prix aux rappeurs Kollegah et Farid Bang, dont certains textes sont jugés antisémites, et la vague de protestation qui en découle, la Fédération allemande de l'industrie musicale décide de mettre fin à cette récompense[3].

Polémiques

[modifier | modifier le code]

Pour la cérémonie des Echo 2006, une représentation d'Oomph! et du titre Gott ist ein Popstar est initialement prévue. Le groupe est annulé à la dernière minute. RTL annule le concert en ces termes : « Dans le contexte des discussions religieuses internationales actuelles [voir caricatures de Mahomet] et à la lumière d'une responsabilité générale, nous considérons une représentation de la chanson Gott ist ein Popstar avec beaucoup de scepticisme, voire comme impossible à justifier »[4].

En 2013, le groupe allemand de rock Frei.Wild, déjà nommé, est annulé de l'Echo Pop. Des groupes comme Mia, Kraftklub, Jupiter Jones et Jennifer Rostock avaient critiqué la nomination et menacé d'annuler leur propre participation, car Frei.Wild était accusé de promouvoir des tendances de droite[5]. Frei.Wild avait déjà été nommé en 2010 et son chanteur Philipp Burger y avait été photographié avec la chanteuse de Jennifer Rostock, Jennifer Weist, dans les bras[6]. Lorsque Frei.Wild est nommé pour un Echo en 2014, le groupe refuse de participer[7]. En raison d'une nouvelle nomination en 2016, une discussion a lieu avec le groupe, qui remporte ensuite l'Echo Pop dans la catégorie « Rock alternatif national ». Dans son discours de remerciement, le groupe déclare que les organisateurs avaient « corrigé leurs erreurs »[8].

Kollegah et Farid Bang

[modifier | modifier le code]

Avant la remise de l'Echo Pop 2018 à Kollegah et Farid Bang dans la catégorie « Hip-hop/urban national », le Comité international Auschwitz condamne la participation prévue du duo de rap : elle est « une gifle au visage pour tous les survivants de l'Holocauste et un acte honteux pour l'Allemagne » ; en particulier en raison des paroles de la chanson 0815 : Mein Körper definierter als von Auschwitzinsassen (« Mon corps plus défini que par les détenus d'Auschwitz ») et Mache wieder mal ’nen Holocaust, komm’ an mit dem Molotow (« Je fais un autre holocauste, viens, avec le Molotov. »). Le Conseil d'éthique s'était préalablement prononcé contre l'exclusion des chanteurs au nom de la liberté d'expression ; les provocations étant un moyen stylistique commun aux rappeurs. Les linguistes Sven Bloching et Jöran Landschoff se sont penchés sur la question de savoir dans quelle mesure l'antisémitisme joue un rôle dans les textes de JBG 3. Le résultat de leur étude, intitulée Diffamierungen, Humor und Männlichkeitskonstruktionen (français : Diffamations, humour et constructions de la masculinité), est publié dans le Sprachreport 4/2018[9]. Concernant la ligne controversée, ils constatent : « Dans le contexte de cette analyse, la supposition d'un antisémitisme systématique est toutefois loin d'être évidente, étant donné que ces deux lignes se lisent comme des ruptures drastiques de tabous et que la comparaison avec Auschwitz peut être classée dans la catégorie de la diffamation des victimes d'événements historiques en général, et la ligne sur l'Holocauste comme une tentative de représentation d'un recours maximal à la violence cruelle »[10].

Lors de la cérémonie du , le chanteur Campino déclare que la provocation était un moyen stylistique important ; mais que si celle-ci était misogyne, homophobe, d'extrême droite ou antisémite, une limite était franchie[11]. Par la suite, l'attribution du prix à Kollegah et Farid Bang et leur apparition lors de la remise du prix sont vivement critiquées par de nombreux médias, artistes et politiciens. L'auteur juif Oliver Polak écrit : « C'est la faute de rappeurs comme Kollegah si les jeunes juifs ont peur dans les cours d'école. Et quelqu'un comme ça reçoit un prix - le jour de la commémoration de l'Holocauste. Pourquoi j'ai eu la nausée lors de la remise de l'Echo »[12]. Le délégué à l'antisémitisme du gouvernement fédéral, Felix Klein, déclare que de tels passages étaient inacceptables. Ils « ne blessent pas seulement les survivants de l'Holocauste, mais aussi leurs familles. Cela abuse de la liberté artistique. Il est très problématique que des centaines de milliers de jeunes soient ainsi atteints »[13]. Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas porte un jugement similaire[14].

Récompenses

[modifier | modifier le code]

Meilleur artiste masculin national (allemand)

[modifier | modifier le code]

Meilleure artiste féminine nationale (allemande)

[modifier | modifier le code]

Meilleur artiste masculin international

[modifier | modifier le code]

Meilleur artiste féminin international

[modifier | modifier le code]

Meilleur groupe national (allemand)

[modifier | modifier le code]

Meilleur groupe international

[modifier | modifier le code]

Single de l'année

[modifier | modifier le code]

Single de l'année (national)

[modifier | modifier le code]

Single de l'année (international)

[modifier | modifier le code]

Album de l'année

[modifier | modifier le code]

Meilleur nouvel artiste (national)

[modifier | modifier le code]

Meilleur nouvel artiste (international)

[modifier | modifier le code]

Récompense d'honneur

[modifier | modifier le code]

Ecko Hall of Fame

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Am Anfang war die Sirene », Der Tagesspiegel, Verlag Der Tagesspiegel GmbH, (consulté le ).
  2. « Zahlen und Wissenswertes zum Deutschen Musikpreis Echo » [PDF], echopop.de (consulté le ).
  3. « Les prix Echo supprimés après le scandale antisémite », sur France Musique, .
  4. « RTL lädt Oomph! aus », n-tv.de (consulté le ).
  5. « Frei.Wild fliegt von der Echo-List », stern.de, (consulté le ).
  6. David Schafbuch, « Frei.Wild-Fans vs. Jennifer Rostock: Grauzone nah an der Braunzone », BR.de, (consulté le ).
  7. « Echo-Verleihung 2014 - Frei.Wild sagt Echo-Teilnahme ab », sueddeutsche.de, (consulté le ).
  8. kry/dpa, « Echo 2016: Umstrittene Band Frei.Wild bekommt Echo », Spiegel Online, (consulté le ).
  9. (de) « Sprachreport 4/2018 » [PDF].
  10. (de) Sven Bloching und Jöran Landschoff, « Diffamierungen, Humor und Männlichkeitskonstruktion. Eine linguistische Perspektive auf Farid Bangs und Kollegahs Album JBG 3. », Sprachreport, Mannheim, Institut für Deutsche Sprache, no 34. Jahrgang,‎ .
  11. « „Campino ist immer noch Punk“ », Spiegel Online, (consulté le ).
  12. Oliver Polak, « Echocaust – die Endlösung der Moralfrage, und ihr schaut zu », Die Welt, (consulté le ).
  13. Felix Klein, « Flüchtlinge haben ihr Hassbild von Juden nicht an der Grenze abgelegt », Bild.de, (consulté le ).
  14. Heiko Maas, « Außenminister Maas kritisiert Echo-Verleihung an Rapper als „beschämend“ », Berliner Morgenpost, (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]