Dynamix
Dynamix, Inc. | |
Création | 1984 |
---|---|
Disparition | 2001 |
Fondateurs | Jeff Tunnell (en) |
Personnages clés | Jeff Tunnell, Damon Slye (fondateurs) |
Forme juridique | Société anonyme avec appel public à l'épargne |
Siège social | Eugene (Oregon) |
Actionnaires | Sierra Entertainment |
Activité | Industrie du jeu vidéo |
Produits | cf. Liste des jeux développés |
Société mère | Sierra |
Site web | www.dynamix.com |
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Dynamix, Inc. est une société américaine de développement de jeux vidéo fondé en 1984 et fermée en 2001, très connue pour ses simulateurs de vol, ses jeux de sport et son célèbre jeu en ligne multijoueurs : Tribes. Dynamix appartenait à la société Sierra.
Historique
[modifier | modifier le code]Création
[modifier | modifier le code]Dynamix est fondé par Jeff Tunnel et Damon Slye en 1984. Jeff Tunnel commence sa carrière dans l’informatique alors qu’il étudie la biologie à l’université, lorsqu’il achète son premier ordinateur, un Apple II. Il commence rapidement à programmer des jeux sur celui-ci et, fasciné par les possibilités qu’offre la machine, il fonde quelques mois plus tard ComputerTutor, une boutique spécialisé dans les jeux vidéo. Ces derniers sont à l’époque vendus principalement dans des magasins d’informatiques et ComputerTutor est la première boutique des États-Unis à se consacrer uniquement aux jeux vidéo. Tout en gérant sa boutique, il continue de programmer et fonde sa propre société d’édition de jeux vidéo, Software Entertainment Company (SEC)[1]. Grâce à sa boutique, Jeff Tunnel fait notamment la connaissance Damon Slye, à qui il finit par proposer un poste de vendeur à temps partiel. Après avoir travaillé quelque temps dans la boutique, celui-ci lui présente le jeu qu’il développe à l’époque sur son Apple II, un jeu de simulation dans un univers de science-fiction baptisé Stellar 7. Impressionné par le programme, Jeff Tunnel lui fait part de ses intentions de se lancer dans la publication de jeu vidéo et tente de le recruter. Damon Slye est au départ réticent, car il souhaite travailler avec Brøderbund Software , Electronic Arts ou Sierra On-Line, mais Jeff Tunnel parvient à le convaincre en lui offrant 30 % de royalties, plutôt que les 20 % habituellement proposés par les éditeurs de l’époque[2].
Peu avant sa rencontre avec Damon Slye, Jeff Tunnel fait également la connaissance de Chris Cole, alors âgé de quatorze ans, qui commence à développer son propre jeu, The Sword of Kadash. Après deux ans de travail, il en termine le développement alors que Damon Slye termine celui de Stellar 7. Les deux jeux vont ainsi constituer les deux premiers produits du catalogue de la société de Jeff Tunnel, la Software Entertainment Company. Jeff Tunnel ne tarde cependant pas à se rendre compte qu’il est difficile de s’imposer dans le monde de l’édition de jeu vidéo qui, en 1984, est déjà dominé par les poids lourds du secteur. À la place, il propose donc à Damon Slye de s’associer pour fonder un studio de développement. Ce dernier accepte, Jeff Tunnel revend alors sa boutique, et ensemble, ils créé un des premiers studios de développement, qu’ils baptisent Dynamix[2].
Débuts
[modifier | modifier le code]Les deux associés commencent immédiatement à rassembler de nouveaux talents pour concrétiser leur projet. Impressionné par une démo envoyée par un jeune programmeur, Kevin Ryan, ils lui proposent de les rejoindre et de devenir copropriétaire de Dynamix. Ils commencent ensuite à démarcher les éditeurs, dont Electronics Arts à qui ils envoient une version de Stellar 7. Ils sont ainsi contactés par Joe Ybarra qui n’est pas intéressé par le jeu, qu’il juge trop similaire à Battlezone, mais qui se montre intéressé par leur travail. Après plusieurs mois à attendre une proposition concrète d’Electronics Arts, ils sont invités au siège de l’éditeur où il présente une idée de jeu dans le style de Prince of Persia et Indiana Jones. L’idée est cependant refusée par Joe Ybarra, qui leur propose alors de créer une simulation de tank en trois dimensions sur Amiga. Dynamix commence alors à développer Arcticfox sur des prototypes d’Amiga, qui n’est alors pas encore sorti. Le jeu rencontre un certain succès commercial, permettant à Dynamix d’être reconnu comme un bon studio par Electronics Arts. Dans les années suivantes, ils continuent ainsi de développer des jeux pour le compte de l'éditeur, comme Abrams Battle Tank (1988) ou Project Firestart (1989), et le studio s’agrandit jusqu’à compter 20 employés fin 1988[3]. Afin de ne pas dépendre uniquement de leur accord avec Electronic Arts, la direction du studio décide ensuite d’étendre leur portefeuille de client et se rend pour cela aux principaux salons de jeu vidéo où ils entrent en contact avec de nombreux éditeurs. Dynamix se forge ainsi une certaine réputation et commence à intéresser de nombreux éditeurs. Ils finissent par accepter une proposition d’Activision avec qui ils signent un accord après avoir mis fin à leur collaboration avec Electronic Arts. Le studio développe alors des jeux basé sur plusieurs licences détenues par Activision, dont notamment BattleTech, Die Hard et Ghostbusters. L’année 1989 se révèle productive et profitable pour le studio, qui développe au total sept jeux, dont cinq publiés par Activision[3].
Rachat par Sierra
[modifier | modifier le code]Malgré ce succès, Jeff Tunnell et Damon Slye ont le sentiment que le studio stagne et ils décident qu’il est temps pour Dynamix de publier ses propres jeux. Ils recrutent alors Tony Reyneke en tant que directeur administratif et financier afin de les aider à réunir des capitaux pour leur nouvelle activité. Pendant ce processus, ils sont contactés par Ken Williams de Sierra On-Line qui souhaitent acquérir la licence de leur moteur 3D pour 300 000 $. Cet argent leur permet de se financer et de publier A-10 Tank Killer (1989) et David Wolf: Secret Agent (1989) à leur compte. Satisfait de leur technologie et des jeux qu’ils développent, Ken Williams les recontacte alors pour leur proposer de racheter le studio. Or, si A-10 Tank Killer et David Wolf: Secret Agent se vendent plutôt bien, ils ne permettent pas de maintenir le studio à flot, et ils décident donc d’accepter l’offre de Sierra[4]. Dynamix est ainsi racheté par Sierra On-Line en 1990[5]. Peu de temps avant le rachat, Dynamix commence a développer leur premier jeu d’aventure, Rise of the Dragon, avec pour objectif d’en faire un jeu totalement différents des standard du genre que sont Maniac Mansion et King's Quest. Pour celui-ci, ils développent une série d’outils, baptisé Game Development System, destiné à accélérer le processus de production des jeux en permettant notamment aux employés du studio de travailler en réseau sur les différents aspects du jeu. Celui-ci se révèle un excellent outil et, peu après le rachat par Sierra, Dynamix publie Rise of the Dragon qui rencontre beaucoup de succès[4]. Le studio produit ensuite plusieurs des jeux les plus populaires de Sierra, dont le simulateur de vol de combat Red Baron (1990), le jeu de réflexion The Incredible Machine (1992), les simulateurs de mecha de la série Earthsiege et les jeux de tir à la première personne de la série Tribes[5].
Après Rise of the Dragon, Dynamix publie d’abord Red Baron (1990), une simulation de vol de combat sur le thème de la Première Guerre mondiale, lui aussi basé sur le Game Development System. Le studio publie ensuite Heart of China (1991) et, peu de temps après, Jeff Tunnel Commence à travailler sur un jeu qui deviendra l’un des titres du studio les plus populaires de l’époque, The Adventures of Willy Beamish (1991), grâce notamment à une technique d’animation innovante et un scénario plus travaillé. Pour le développer, le studio engage en effet des animateurs de The Walt Disney Company ainsi que deux scénaristes d’Hollywood, Tony et Meryl Perutz. Comme les deux précédents jeux d’aventure du studio, celui-ci connait un important succès commercial. Après sa sortie, Jeff Tunnell quitte son poster de manager au sein de Dynamix pour créer son propre studio, Jeff Tunnell Productions, afin de disposer de plus de liberté en termes de création. Bien qu’il s’agisse d’un studio séparé, il continue néanmoins de collaborer étroitement avec Dynamix et Sierra, pour publier notamment The Incredible Machine (1992). En 1994, Damon Slye ressort fatigué de l’éprouvant développement de Aces of the Pacific et décide de quitter le studio et l’industrie vidéoludique[6]. Malgré ce départ, Dynamix continue d’engranger les succès avec notamment les séries Front Page Sports, Aces et Earthsiege et, en 1995, Jeff Tunnell réintègre Dynamix. Son retour est néanmoins de courte durée car en 1996, Ken Williams vend Sierra et la situation se dégrade rapidement pour le studio. Ainsi, s’il continue de développer de bon jeu, comme le jeu de tir à la première personne Starsiege: Tribes en 1998, les problèmes de la société mère ne tardent pas à se répercuter sur Dynamix. Après plusieurs années difficiles, Sierra échappe en effet de peu à l’explosion à la suite d'une affaire de fraude au sein de son propriétaire, Cendant Corporation, et en 1999, après une série de licenciement brutale, Jeff Tunnell quitte Sierra et Dynamix pour fonder GarageGames avec trois autres employés du studio. La même année, Chris Cole est licencié en même temps que 60 autres employés du studio, sur les 170 qu’il compte à l’époque. Deux ans plus tard, en août 2001, Dynamix est définitivement fermé[7].
Torque Game Engine
[modifier | modifier le code]Certains membres initiaux de Dynamix ont créé GarageGames, un studio indépendant se consacrant au développement de moteurs de jeu ainsi qu'à la publication de jeux vidéo. Ils négocièrent le code source du moteur de jeu de Tribes 2 avec Sierra. Après avoir retravaillé le code, GarageGames sortit le moteur sous le nom de V12 mais on leur expliqua qu'un autre moteur de jeu portait déjà ce nom. Ils l'appelèrent donc Torque Game Engine (parfois abrégé TGE). Le code source est aujourd'hui accessible à n'importe qui pour un minimum de 100 $.
Ludographie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Retro Gamer 2010, p. 54.
- Retro Gamer 2010, p. 55.
- Retro Gamer 2010, p. 56.
- Retro Gamer 2010, p. 57.
- (en) Mark J. P. Wolf, Encyclopedia of Video Games: The Culture, Technology, and Art of Gaming - Volume 2, ABC-CLIO, , 763 pages (ISBN 9780313379369), « Sierra Entertainment », p. 573.
- Retro Gamer 2010, p. 58.
- Retro Gamer 2010, p. 59.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Biographie
[modifier | modifier le code]- (en) « Dynamix », Retro Gamer, Imagine Publishing, no 80, , p. 54-59 (ISSN 1742-3155).