Curtiss No. 2
Curtiss Reims Racer
Curtiss No. 2 | |
Glenn Curtiss en France, en 1909, installé aux commandes de son Curtiss No. 2. | |
Rôle | Avion de course |
---|---|
Constructeur | Herring-Curtiss Company |
Équipage | 1 pilote |
Statut | Retiré du service |
Premier vol | |
Retrait | |
Production | 1 exemplaire |
Dimensions | |
Longueur | 9,25 m |
Envergure | 10,37 m |
Masse et capacité d'emport | |
Passagers | 1 passager |
Motorisation | |
Moteurs | 1 moteur V8 Curtiss OX |
Puissance unitaire | 47 kW (63 ch) |
Performances | |
Vitesse de croisière maximale | 86,9 km/h |
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Le Curtiss No. 2, plutôt connu sous le nom de Curtiss Reims Racer, était un avion de course conçu et produit aux États-Unis par Glenn Curtiss, en 1909, afin de participer à la course aérienne du trophée d'Aviation Gordon Bennett, à Reims, en France, qui se tenait les 22 et de la même année[1],[2],[3],[4].
Conception et caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le Curtiss No. 2 était en fait un Golden Flyer (le surnom du Curtiss No. 1) modifié et fortement allégé[2]. Il possédait une architecture biplan à structure apparente, avec deux ailes sans décalage d'envergure identique, et était doté d'une dérive monoplan qui contrôlait l'orientation en lacet de l'avion. Le contrôle en tangage était toutefois assuré par deux gouvernes de profondeur installées à l'avant de l'avion, dans une configuration dite « en canard ».
Le train d'atterrissage était doté de roues et de type tricycle, chaque élément portant une seule roue. De grands ailerons installés dans l'espace entre les deux ailes assuraient le contrôle en roulis. Curtiss transforma le Golden Flyer en Reims Racer en ajoutant un stabilisateur couvert sur le plan-canard avant, en augmentant la taille des ailes, en modifiant les ailerons situés entre les ailes et en remplaçant le moteur Curtiss OX d'origine à 4 cylindres en ligne par un Curtiss OX à 8 cylindres en V[4], qui avait été désossé et spécifiquement allégé pour la course[2]. De même, le réservoir de carburant d'origine, considéré comme trop lourd, fut remplacé par un modèle plus léger.
Pour le contrôle en roulis de l'avion, les ailerons étaient actionnés par un ensemble de câbles reliés à un berceau mobile encadrant directement les épaules du pilote. Ce dernier devait alors s'incliner dans l'intérieur du virage pour faire pencher l'avion du même côté. Ce système portait le nom de « berceau d'épaules » (en anglais : shoulder cradle) et fut plus tard repris sur le Curtiss Model D[5]. Le mode d'emploi général de cet avion particulier est décrit en détail dans l'ouvrage How to Fly or The conquest of Air, de Richard Ferris, publié en 1910 par Thomas Nelson & Sons[6].
Histoire opérationnelle
[modifier | modifier le code]La participation de Curtiss à la course était sponsorisée par l'Aero Club of America (en)[4], qui proposa à Curtiss de le soutenir après qu'une offre similaire eût été annulée par les frères Wright. Bien qu'il ne fut pas aussi rapide que ses concurrents européens, le Reims Racer était plus manœuvrable, et Curtiss, qui pilotait lui-même l'appareil, était en mesure de tirer pleinement l'avantage de cette caractéristique en négociant ses virages avec beaucoup d'attention. Premier concurrent à prendre l'air, Curtiss enregistra un temps de 15 min 50,4 s pour le circuit de dix kilomètres de l'épreuve. Quand Louis Blériot effectua le dernier vol de la compétition, il sembla aller plus vite que Curtiss mais enregistra toutefois un temps plus long de 5,8 s[3],[2], laissant alors Curtiss obtenir le prix de 25 000 francs de la compétition. Le vol de Curtiss, à une vitesse moyenne de 75,48 km/h fut également un record de vitesse sur cette distance[7].
Après son passage à Reims, Curtiss emmena l'avion en Italie, où il remporta aussi des épreuves à une compétition liée à une exposition aérienne située à Brescia, en septembre[4]. Il y remporta le grand prix général, en effectuant les cinq circuits de dix kilomètres en 49 min 24 s. Il remporta aussi le prix du démarrage rapide, démarrant son moteur en seulement 8,2 secondes, et prit la seconde place derrière le Français Henri Rougier pour le prix de l'altitude, en grimpant à 51 m. Alors qu'il était à Brescia, Curtiss offrit à l'écrivain italien Gabriele D'Annunzio un court baptême de l'air, mais refusa une demande similaire de la Princesse Laetitia[8], affirmant que le siège de l'avion lui serait inadapté.
De retour aux États-Unis, Curtiss engagea le Reims Racer dans le premier meeting aérien du pays, à Dominguez Hills en Californie, en octobre, établissant un nouveau record de vitesse de 88 km/h.
Curtiss vendit le Reims Racer au célèbre pionnier de l'aviation Charles Hamilton (en), qui, selon l'U.S. Centennial of Flight Commission, reste connu pour avoir survécu à un impressionnant nombre de crashes[9]. Dans la continuité de ses exploits, il s'écrasa avec le Racer à Seattle, le de l'année suivante.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Casey 1981, p. 46–50.
- (en) « The Reims Air races and the Gordon Bennett Trophy », Air Racing History (consulté le ).
- (en) « Reims Air Meet », U.S. Centennial of Flight Commission (consulté le ).
- (en) P. Jakab, « Curtiss D-III », Smithsonian National Air and Space Museum, (consulté le ).
- (en) « Cole Palen's Old Rhinebeck Aerodrome - Collections - Pioneer Aircraft - Curtiss Pusher Model D », sur oldrhinebeck.org, Rhinebeck Aerodrome Museum (consulté le ).
- (en) Ferris 1910, p. 157–162.
- (en) « Tabulated Performances, &c., of Rheims Meeting », Flight International magazine, Flight Global/Archive, vol. I, no 36, , p. 536 (lire en ligne [PDF]).
- (en) « Curtiss Again Wins Triumph in Airship », The New York Times, (lire en ligne [PDF]).
- (en) « The Collection: People: Charles K. Hamilton », U.S. Centennial of Flight Commission (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Louis S. Casey, Curtiss, The Hammondsport Era, 1907-1915, New York, États-Unis, Crown Publishers, , 235 p. (ISBN 0-517543-26-5 et 978-0-517543-26-9, présentation en ligne), p. 12–15.
- (en) Richard Ferris, How to Fly or The conquest of the Air, Londres, Edinburgh, Dublin et New York, Thomas Nelson and sons, 1re éd., 475 p. (ASIN B00087WH9W, présentation en ligne).
- (en) Bill Yenne, Pictorial History of American Aircraft, Brompton, , 1re éd., 208 p. (ISBN 0861244419 et 978-0861244416).
- (en) The Illustrated Encyclopedia of Aircraft (Part Work 1982–1985), Orbis Publishing, .
- (en) Philip Jarrett, Pioneer Aircraft - Early Aviation to 1914, Londres, Royaume-Uni, Putnam Aeronautical Books, (ISBN 0-85177-869-0).
- (en) Paul Eden et Soph Moeng, The complete Encyclopedia of World Aircraft, Londres, Royaume-Uni, Amber Books Ltd., , 1152 p. (ISBN 0-7607-3432-1).
- (en) Michael John Haddrick Taylor, Bill Gunston et al. (préf. John W.R. Taylor), Jane's encyclopedia of aviation, Londres, Royaume-Uni, Studio Editions, , 948 p. (ISBN 978-1-851-70324-1, OCLC 28177024).
- (en) Peter M. Bowers, Curtiss aircraft, 1907-1947, Londres, Royaume-Uni, Putnam & Company Ltd., , 1re éd., 640 p. (ISBN 0-370-10029-8 et 978-0370100296, présentation en ligne).
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) « Curtiss Again Wins Triumph in Airship », The New York Times, (lire en ligne [PDF]).