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Coqueteau de La Clairière

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Coqueteau de La Clairière
Nom de naissance Michel Blondel
Alias
Coqueteau de La Clairière
Naissance Avant 1659
Rouen
Décès Après 1674
Inconnu
Nationalité Français
Pays de résidence France
Profession
Auteur
Langue d’écriture Français
Mouvement Classicisme
Genres

Michel Blondel de Coquetot[1], sieur de La Clérière[n 1], est un fonctionnaire français actif à Rouen entre 1659 et 1674. Sous le nom de Coqueteau de La Clairière, il est aussi un poète et dramaturge du Grand Siècle français.

Éléments biographiques

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Coqueteau de La Clairière a pour amis et protecteurs les frères Pierre et Thomas Corneille. La première représentation de sa tragédie Oreste et Pylade a lieu le  ; elle rapporte 540 livres, ce qui est une recette normale pour cette occasion. Elle est mise en scène par la troupe de Molière, peu de temps après son arrivée à Paris. Le registre de l'acteur La Grange est l'un des rares témoins de l'existence de cette pièce, qui n'est jouée que trois fois[5]. La troupe avait déjà lié connaissance avec Coqueteau durant un passage à Rouen, d'où son choix d'acteurs pour la première[6]. Dans une lettre amère à l'abbé de Pure datée du , Thomas Corneille accuse cependant la troupe de Molière d'être la cause de cet échec : selon lui, elle n'a jamais sut bien jouer des tragédies et son public a toujours préféré les comédies[n 2].

En 1660, le sieur de Somaize publie anonymement le pamphlet La pompe funèbre de Mr. Scaron, où il l'égratigne sous le nom du « Rotomageois, Cocto »[7]. Quarante auteurs attaqués répondent à l'anonyme en écrivant chacun une épigramme, celle de La Clairière commence ainsi :

Quoy que Rotomageois, il faut que je t'avouë
Que ton ouvrage est assez bon
Chacun, comme je crois, le louë ;
Mais il sent un peu le baston[8].

La Clairière assiste à la première du Misanthrope le , au Palais-Royal[9]. En tant que conseiller, il siège en 1668 parmi les officiers de l'Amirauté de France à Rouen, ainsi que parmi les maîtres particuliers aux Eaux et Forêts[2].

Dans son Théâtre françois publié en 1674, Samuel Chappuzeau le place parmi les auteurs actuels qui avaient déjà cessé leur activité littéraire. Chappuzeau n'a pas retenu Oreste et Pylade, mais indique que le dramaturge a aussi écrit Iphigénie et Amurat, sans les dater[3].

  • Oreste et Pylade, 1659.
  • Iphigénie, date inconnue.
  • Amurat, date inconnue.

Notes et références

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  1. Plusieurs sources contemporaines écrivent de La Clérière[2],[3]. L'intéressé signe toutefois une lettre à l'abbé de Pure par De La Clairière[4].
  2. Un extrait est cité dans les « Notes » de l'édition de 1867 du Théâtre françois : « J'ai eu bien de la joie de ce que vous avez écrit d’Oreste et Pylade, et suis fâché en même temps que la haute opinion que M. de La Clérière avait du jeu des messieurs de [l'hôtel du Petit-]Bourbon n'ait pas été remplie avantageusement pour lui. Tout le monde dit qu'ils ont joué détestablement sa pièce ; et le grand monde qu'ils ont eu à leur farce des Précieuses, après l'avoir quittée, fait bien connaître qu'ils ne sont propres qu'à soutenir de pareilles bagatelles, et que la plus forte pièce tomberait entre leurs mains[3]. »

Références

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  1. Noémi Noire-Oursel, Nouvelle biographie normande, Paris, Alphonse Picard, (lire en ligne), p. 207.
  2. a et b François Farin, Histoire de la ville de Rouen, t. 1, Rouen, Louis du Souillet, (lire en ligne), p. 118.
  3. a b et c Samuel Chappuzeau, Le Théâtre françois, Bruxelles, (1re éd. 1674) (lire en ligne), p. 66 et 146-148.
  4. Gustave Reynier, Thomas Corneille, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 335.
  5. François Bouquet, La troupe de Molière et les deux Corneille à Rouen en 1658, Paris, A. Claudin, (lire en ligne), p. 80-81.
  6. Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle, vol. 2, Albin Michel, , 845 p. (ISBN 978-2-226-19886-0, lire en ligne), p. 655
  7. Antoine Baudeau de Somaize, La pompe funèbre de Mr. Scaron, Paris, Jean Ribou, (lire en ligne), p. 50.
  8. Le Songe du Resveur, Genève, (1re éd. 1660) (lire en ligne), p. 15-27.
  9. « La Comédie-Française : Deux-centième anniversaire de sa fondation. », Le Temps,‎ , p. 2 (lire en ligne).