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Conservatoire de musique, danse et art dramatique en France

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Conservatoire de musique, danse et art dramatique en France
Histoire
Dates-clés
 : Scission avec le Conservatoire national supérieur d'art dramatique
Statut
Disciplines
Localisation
Pays

Les conservatoires de musique, danse et art dramatique en France dispensant un enseignement initial et supérieur dans les disciplines de la musique, de la danse et du théâtre sont sous le contrôle du ministère de la Culture.

Le classement des types de conservatoires, aussi appelés établissements publics d'enseignement artistique, est inscrit au sein de l'article R461-1 du Code de l'éducation. Ce classement prend en compte la nature et le niveau des enseignements dispensés, les qualifications du personnel enseignant et la participation de l'établissement à l'action éducative et culturelle locale. Il distingue trois types d'établissements : les conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal (CRC), les conservatoires à rayonnement départemental (CRD) et les conservatoires à rayonnement régional (CRR)[1].

Le développement de l'enseignement musical spécialisé à partir des années 1960

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À partir de la fin des années 1960, l'enseignement public spécialisé de la musique a été profondément réorganisé au niveau national par le ministère de la Culture et en son sein, la direction chargée de la musique [2],[3]. Il appartient au ministère chargé de la Culture d'orienter, à l'échelle nationale et dans un contexte européen, un enseignement artistique spécialisé pour chaque conservatoire.

Élaboration du "plan Landowski"

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Marcel Landowski, nommé en 1966 par André Malraux à la tête du service de la Musique qui devient ensuite direction de la musique au ministère des Affaires culturelles, met en place un plan d'ensemble de développement des structures professionnelles musicales en France. Il marque, dans un contexte déjà décentralisé de l'enseignement musical spécialisé[4] le point de départ d'un fort développement des conservatoires en région qui obtiennent une subvention de l'État et contrôlés pédagogiquement par le ministère de la Culture deviennent "nationaux de région". C'est toute la pyramide depuis le haut constitué du CNSMD de Paris (auquel se rajoutera en 1980 celui de Lyon) jusqu'aux écoles de musique municipales agréées, qui est construite à travers ce plan d'aménagement du territoire[5]. Une passerelle est également établie entre l'enseignement spécialisé des conservatoires et l'éducation nationale en créant des classes à horaires aménagés. Ainsi ont été imaginés pour chaque région et chaque département des conservatoires « pilotes » proposant de 15 à 30 disciplines musicales et dispensant un enseignement à tous les échelons.

Avec l'arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, Maurice Fleuret est nommé à la direction de la Musique par le ministre Jack Lang. L'action du ministère de la Culture est poursuivie dans le champ musical : politique de décentralisation (en aidant davantage les petites villes) et politique d'ouverture en aidant les conservatoires à se doter de classes de musiques actuelles, mais également de musique ancienne et de musiques traditionnelles. Le premier schéma d'orientation pédagogique est mis en place en 1984 (il sera modifié en 1992 et 1996).

Années 2000

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Schémas d'orientation pédagogique puis la Charte de l'enseignement artistique spécialisé de 2001 qui ont clarifié les différentes missions des établissements concernés.

Décentralisation massive des institutions musicales à partir du XXIe siècle

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Le maillage du territoire s'est dessiné au niveau régional avec les conservatoires nationaux de région (CNR) et au niveau départemental avec les écoles nationales de musique (ENM). Le cahier des charges des CNR et ENM différait par le nombre de disciplines enseignées, une trentaine pour les uns, une quinzaine pour les autres.

À l'échelle locale, des conservatoires municipaux pouvaient être agréés par le ministère de la Culture : le nombre de disciplines enseignées apparaissait alors secondaire, la formation musicale et le chant choral demeurant les seules disciplines exigées pour prétendre à cette distinction. Ces critères sont désormais définis clairement par le décret 2006–1248 du 12 octobre 2006. Ce décret change les dénominations de CNR, ENM et écoles agréées qui deviennent respectivement conservatoires à rayonnement régional (CRR), départemental (CRD) et communal ou intercommunal (CRC).

Chaque région doit être constituée d'un CRR, d'autant de CRD qu'elle compte de départements et d'un nombre d'établissements agréés. La réalité est tout autre puisque la répartition des conservatoires s'est dessinée avant tout en fonction de critères démographiques : ainsi, l'Île-de-France a vite été pourvue de 7 CRR et 23 CRD, alors que la Corse a attendu le XXIe siècle pour être dotée d'un CRD. L'héritage culturel a sans aucun doute été un facteur important pour certains pôles régionaux comme le Nord-Pas-de-Calais, qui dispose de 2 CRR et 7 CRD.

Depuis le plan Landowski, le paysage musical s'est modifié avec une hausse importante du nombre de CRC : alors qu'ils étaient une centaine durant les années 1980, ils sont désormais plus de 300. On compte par ailleurs une quarantaine de CRR et plus d'une centaine de CRD. Un certain nombre de textes de loi spécifiques à l'enseignement spécialisé ont été publiés depuis 2005. Ces décrets et arrêtés parachèvent un chantier ouvert depuis 1970[6].

Types de conservatoires

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Conservatoires nationaux supérieurs

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Il y a trois conservatoires nationaux supérieurs en France : le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMD de Paris) créé en 1795, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMD de Lyon) créé en 1980 et le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) créé en 1946 par scission avec le CNSMD de Paris.

Ils sont agréés par le ministère de la Culture[7] pour assurer « une préparation à l'entrée dans les établissements d'enseignement supérieur de la création artistique dans plusieurs domaines du spectacle vivant »[8],[9], dont la musique. Le ministère de la Culture peut, après avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels, accréditer d'autres établissements, notamment financés par les collectivités territoriales, à délivrer des diplômes d'école et les diplômes nationaux[10], grâce au label Enseignement supérieur Culture.

« Les établissements d'enseignement supérieur de la création artistique dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques concourent à la réalisation des objectifs et des missions du service public de l'enseignement supérieur, pour ce qui concerne la création dans les domaines du spectacle vivant et des arts plastiques, et aux stratégies nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche »

— Article L759-1 du Code de l'éducation

Les diplômes de deuxième cycle supérieur du CNSMD d'interprète de la musique, d'écriture et composition, de musicologie, de musicien-ingénieur du son, de pédagogie et formation à l'enseignement de la musique donnent le grade de Master[11].

Conservatoires à rayonnement régional

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Le conservatoire à rayonnement régional de Besançon.

Les conservatoires à rayonnement régional (CRR) désignent les anciens conservatoires nationaux de région (CNR). En 2022, il y a quarante-quatre conservatoires à rayonnement régional en France[12]. Dans le cadre des objectifs et missions communs aux conservatoires, les conservatoires à rayonnement régional ont vocation à mettre en place des résidences d'artistes[13].

Les CRR doivent dispenser ou garantir dans les trois spécialités qui leur sont reconnues, la musique, la danse et le théâtre, un cursus complet comprenant le 3e cycle de formation initial des amateurs et le cycle préparant à l'entrée dans les établissements d'enseignement supérieur. Ils assurent donc des enseignements obligatoires répartis selon la discipline étudiée. Par exemple, pour la musique, tous les conservatoires à rayonnement régional proposent obligatoirement :

  • deux départements au choix dans la liste suivante : jazz et musiques actuelles amplifiées, musiques traditionnelles, musique ancienne ;
  • département de composition visant à développer les démarches de création dans l'ensemble des esthétiques ;
  • accompagnement au clavier ;
  • direction d'ensembles vocaux ou direction d'ensembles instrumentaux[12].

Conservatoires à rayonnement départemental

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Les conservatoires à rayonnement départemental (CRD) regroupent les anciennes écoles nationales de musique (ENM), les écoles nationales de musique et de danse (ENMD), les écoles nationales de musique et d'art dramatique (ENMAD) et les écoles nationales de musique, de danse et d'art dramatique (ENMDAD). Il y a cent neuf conservatoires à rayonnement départemental (CRD) en France. Les CRD doivent dispenser ou garantir l'enseignement d'au moins deux spécialités entre la musique, la danse et le théâtre dans les deux premiers cycles du cursus et le 3e cycle de formation des amateurs, et assurer ou garantir le cycle préparant à l'entrée dans les établissements d'enseignement supérieur. Ils assurent donc des enseignements obligatoires répartis selon la discipline étudiée. Par exemple, pour la musique, tous les conservatoires à rayonnement départemental proposent obligatoirement :

  • enseignement des instruments de l'orchestre symphonique et pratiques collectives instrumentales ;
  • département des instruments polyphoniques, en cohérence avec le développement des pratiques collectives prévues dans le projet d'établissement ;
  • département de l'enseignement des pratiques vocales comprenant un cursus de voix pour les enfants ;
  • département au choix dans la liste suivante : jazz et musiques actuelles amplifiées, musiques traditionnelles, musique ancienne, composition incluant l'électroacoustique et l'informatique musicale ;
  • cycle d'enseignement professionnel initial dont les disciplines sont déterminées dans le projet d'établissement, en cohérence avec le plan régional de développement des formations professionnelles.

Les CRD peuvent aussi mettre en place de classes à horaires aménagés[12].

Conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal

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Les conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal (CRC ou CRI) regroupent les anciennes écoles municipales de musique agréées (EMMA), les écoles municipales de musique et de danse agréées (EMMDA), les écoles municipales de musique, de danse et d'art dramatique agréées (EMMDADA) et les écoles municipales de danse agréées (EMDA). Il y a trois cent trente-huit conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal en France. Il n'y a pas de différence entre les CRC et les CRI, à l'exception du niveau de collectivité s'occupant de la gestion de l'établissement : la commune pour les CRC et l'intercommunalité pour les CRI.

Les conservatoires à rayonnement communal et conservatoires à rayonnement intercommunal sont tenus de dispenser ou garantir l'enseignement d'au moins une spécialité entre la musique, la danse et le théâtre et, dans cette spécialité, au moins les deux premiers cycles du cursus. En outre, ils assurent le 3e cycle de formation des amateurs. Ils assurent donc des enseignements obligatoires répartis selon la discipline étudiée. Par exemple, pour la musique, tous les conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal proposent obligatoirement :

  • enseignement des disciplines musicales, en cohérence avec le développement des pratiques collectives prévu dans le projet d'établissement ;
  • pratiques vocales collectives ;
  • formation et culture musicales incluant les démarches de création.

Les CRC et CRI peuvent, comme les CRD et CRR, mettre en place des classes à horaires aménagés[12].

Types des cycles d'études

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Enseignement initial

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Les conservatoires à rayonnement régional (CRR), conservatoires à rayonnement départemental (CRD), conservatoires à rayonnement communal (CRC) et conservatoires à rayonnement intercommunal (CRI) délivrent un enseignement initial et sont, dans leur quasi-totalité, des services municipaux ou de communautés de communes organisés en régie directe dont le financement relève des collectivités territoriales, sous tutelle des Directions régionales des Affaires culturelles. Ces établissements, classés par l'État, remplacent depuis 2006[14] les conservatoires nationaux de région (CNR), les écoles nationales de musique (ENM) et les écoles municipales de musique (EMM).

Ils sont parfois associés aux établissements d'enseignement général, de l'école primaire au collège, dans le cadre des classes à horaires aménagés en musique, danse, théâtre ou arts plastiques, certains lycées dispensant des cours théoriques de musique menant au baccalauréat littéraire option musique ou au baccalauréat sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse[15].

Enseignement supérieur

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Les conservatoires nationaux supérieurs sont des établissements publics à caractère administratif financés directement de l'État, sous tutelle de la Direction générale de la Création artistique. Ils dispensent un enseignement de haut niveau spécialisé dans les domaines de la musique, de la danse, des nouvelles technologies du son et de l'art dramatique sous toutes ses formes, visant l'acquisition des connaissances théoriques et la maîtrise pratique nécessaires à l'exercice de ces arts ou professions ainsi qu'à leur enseignement[16],[17].

Références

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  1. « https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Education-artistique-et-culturelle/Files/site-EAC/Liste-des-conservatoires-2007 »
  2. Devenue dans les années 2000 la Direction générale de la création artistique (DGCA)
  3. Voir Mario d'Angelo, Socio-économie de la musique en France, Paris, La documentation française, 1997
  4. Les villes s'étaient déjà dotées de conservatoires ou d'écoles de musique. Les plus grandes avaient mis en place des "succursales" du Conservatoire supérieur de musique de Paris conçues au début du XIXe siècle.
  5. Qui du reste ne se limite pas à l'enseignement musical mais inclut la diffusion par la création d'orchestres régionaux et d'opéras à vocation régionale. Voir Mario d'Angelo, La muse et la cité: l'institution musicale et le système social français, thèse de doctorat de l'Institut d.études politiques, Paris, 1983.
  6. « Les établissements et les compétences territoriales », sur metiers.philharmoniedeparis.fr (consulté le )
  7. Article R759-9 du Code de l'éducation
  8. Article L759-5 du Code de l'éducation
  9. Arrêté du 20 juillet 2020 relatif aux conditions d'agrément des établissements assurant une préparation à l'entrée dans les établissements d'enseignement supérieur de la création artistique et au contenu et modalités de dépôt des dossiers de demande
  10. Article L759-2 du Code de l'éducation
  11. « Arrêté du 18 septembre 2020 accréditant le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris en vue de la délivrance de diplômes conférant un grade universitaire et de diplômes nationaux », sur Legifrance, (consulté le )
  12. a b c et d « Le classement des conservatoires », sur metiers.philharmoniedeparis.fr (consulté le )
  13. Paris Saclay, « Conservatoire à rayonnement départemental Paris-Saclay », sur Site Internet du/de la Paris Saclay (consulté le )
  14. Décret n° 2006-1248 du 12 octobre 2006 publié au Journal officiel du 13 octobre.
  15. « Les conservatoires », sur www.onisep.fr (consulté le )
  16. Décret no 2009-201 du 18 février 2009 portant statut des conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de Paris et de Lyon.
  17. Décret no 2011-557 du 20 mai 2011 portant statut du Conservatoire national supérieur d'art dramatique.

Articles connexes

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Liens externes

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