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Colette Reynaud

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Colette Reynaud
Biographie
Naissance
Décès
(à 92 ans)
Commercy
Nationalité
Activité
Autres informations
Conflit
Mouvement
Personne liée
Œuvres principales

Colette Reynaud, née le à Saint-Jean-en-Royans et décédée le à Commercy[1], est une journaliste féministe, socialiste et pacifiste française, cofondatrice en 1917 et directrice du journal hebdomadaire La Voix des femmes.

Colette Reynaud est connue pour avoir cofondé, avec Louise Bodin, le journal La Voix des femmes le [2] pour promouvoir le droit de vote des femmes[3]. Elle assure la direction du journal tandis que Louise Bodin en est la rédactrice en chef[4], et celui-ci attire la participation de personnalités comme Séverine, Madeleine Pelletier, Hélène Brion, Henri Barbusse ou Marcel Cachin. Le journal est lancé en pleine Première Guerre mondiale, alors que le contexte est à la répression, comme le symbolise en novembre 1917 l'arrestation de l'institutrice Hélène Brion, accusée de propagande défaitiste.

À compter du , Colette Reynaud tente de faire publier son journal sur une base quotidienne, avec désormais Noëlie Drous à la rédaction en chef, mais renonce rapidement à ce nouveau rythme de parution. Le journal continuera de paraître jusqu'en 1937[5].

En 1930, Marguerite Durand cite Colette Reynaud parmi les « professionnelles remarquables » du journalisme féminin à son époque, en relevant qu'elle s'en tient davantage à un rôle de direction que de rédaction[6].

L'historien du socialisme Julien Chuzeville estime que Colette Reynaud est probablement membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) lorsqu'elle adhère au comité de la Troisième internationale, puis qu'elle a sans doute adhéré au Parti communiste lors de la scission en 1920[5]. La journaliste adhère également en au Comité d'action pour la libération des militants emprisonnés, en faveur notamment de Fernand Loriot, Boris Souvarine et Pierre Monatte.

Colette Reynaud s'engage également après la guerre comme membre du comité de la Ligue des femmes contre la guerre, puis comme secrétaire de l’Union populaire pour la paix universelle. Elle cofonde en 1926 la Ligue d’action féminine pour l’obtention immédiate du suffrage des femmes, menée par Marthe Bray[5].

Franc-maçonne, elle est membre de la loge « Le Droit humain »[5] et de l'association fraternelle des journalistes[7] où elle côtoie Camille Chautemps, Marcel Huart, Aristide Quillet et Alexandre Varenne[8].

Mariée à un médecin, elle fut la mère de deux enfants[9].

Notes et références

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  1. Biographie sur Le Maitron
  2. « 1917 : Condamnation d'institutrices pacifistes », chronologie des 8 mars, Journée internationale des femmes dirigée par Romy Têtue.
  3. (en) Eva Martin Sartori et Dorothy Wynne Zimmerman, French Women Writers, U of Nebraska Press, (ISBN 978-0-8032-9224-6, lire en ligne).
  4. « Louise Bodin : l'itinéraire d'une pacifiste », chapitre de Colette Cosnier dans Combats de femmes 1914-1918, sous la direction de Évelyne Morin-Rotureau, 2004.
  5. a b c et d Notice biographique de Colette Reynaud dans le dictionnaire Maitron par Julien Chuzeville, 2019.
  6. « Les femmes dans le journalisme », manuscrit de Marguerite Durand en 1930 mis en ligne en 2013 par Michèle C. Magnin sur le site de l'université de San Diego].
  7. Revue des lectures, (lire en ligne), p. 538.
  8. André Combes, Les cahiers de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, vol. 20, CNRS, (lire en ligne), p. 67.
  9. Anne Cova, Féminismes et néo-malthusianismes sous la Troisième République, Harmattan, (lire en ligne), p. 115.

Liens externes

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