Aller au contenu

Chartreuse Sainte-Anne-au-Désert de Bruges

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ancienne chartreuse Sainte-Anne-au-Désert
Image illustrative de l’article Chartreuse Sainte-Anne-au-Désert de Bruges
Existence et aspect du monastère
Existence Chartreuse désaffectée (disparue ?)
Nom local (nl) Sint-Anna-ter-Woestijne
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Type Couvent de femmes incorporé à l'ordre des Chartreux en 1362
Présentation monastique
Fondateur Guillaume Scote et son épouse
Origine de la communauté Les six premières religieuses viennent de la chartreuse des Dames de Gosnay
Ordre Ordre des Chartreux
Province cartusienne Teutonie
Patronage Sainte-Anne
Historique
Date(s) de la fondation 1348 pour le couvent
1362 pour la chartreuse
Fermeture 1792
Architecture
Éléments reconstruits Des travaux s'étalent sur tout le XVIIe siècle, une nouvelle église étant consacrée en 1613
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Régions Drapeau de la Région flamande Région flamande
Province Drapeau de la province de Flandre-Occidentale Province de Flandre-Occidentale
Commune Bruges
Section Sint-Andries à la fondation puis installation dans la commune de Bruges à partir de 1580
Coordonnées 51° 10′ 48″ nord, 3° 09′ 52″ est

La chartreuse Sainte-Anne-au-Désert (en néerlandais : Sint-Anna-ter-Woestijne), est un établissement religieux qui abritait autrefois des moniales chartreuses, situé d'abord à Sint-Andries puis à Bruges, en Belgique. Elle est désaffectée depuis 1792.

L'établissement est fondée en 1348 par Guillaume Scote, chirurgien, et son épouse. D’après une charte de 1349, Louis de Male, comte de Flandres, est le protecteur du nouveau couvent et lui fait des donations importantes. La communauté de Bruges est construite à proximité immédiate d’une communauté de moines chartreux, le Val-de-Grâce fondé en 1318[1]. Les moniales sont ainsi placées directement sous la responsabilité et le contrôle des chartreux. La maison est incorporée dans l'ordre des chartreux en 1362. Les six premières religieuses, originaires de la ville de Bruges, viennent de Gosnay. la chartreuse doit son existence aux généreuses donations de la bourgeoisie de la ville.

Pendant le grand schisme d'Occident, les chartreux sont divisés, la communauté de Bruges reste fidèle au pape de Rome, Urbain VI. Elle est prospère au XIVe siècle. Les moniales doivent s’établir hors de la ville de 1380 à 1382 à cause des troubles politiques et la rébellion de la bourgeoisie marchande de Gand contre le comte de Flandres, Louis II de Flandre.

Le XVe siècle est très prospère, aussi bien du point de vue spirituel que matériel. La maison est pillée en 1498 par les troupes de Philippe de Clèves. Les frais de la reconstruction et les impôts de Charles V sont tellement élevés que la maison tombe dans la pauvreté.

Les religieuses doivent quitter la maison en 1566 à cause des guerres de religion. Leur retour en 1567 n'est pas définitif. Comme les religieuses ne se sentaient pas en sécurité à Sint-Andries, elles s’établissent à Bruges en 1580. Peu après, le monastère de Sint-Andries est incendié par les Gueux. En 1613, la nouvelle église est consacrée. Les travaux s’étalent sur tout le XVIIe siècle.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les moniales peuvent vivre en paix, bien que dans la pauvreté. Le 4 avril 1707, la chartreuse subit un incendie, vite maîtrisé et les dommages ne sont que superficiels. Joseph II élu empereur, dissout toutes les congrégations religieuses. Après son décès en 1790, son successeur, Léopold II, autorise les religieuses à retourner dans leur chartreuse. Seules six moniales, une converse et six sœurs données répondent à l'appel. Le souffle anticlérical de la Révolution française ne connait pas les frontières, et en 1792, la chartreuse est fermée définitivement.

D'aprèsThomas[1] :

  • ...
  • ~1380: Marie Van Hulem
  • 1403-1418 : Marie, fille de Baudoin de Vos
  • 1419-1434 : Jeanne, fille de Baudoin de Vos
  • ...
  • 1603-1615 : Catherine Hansmans
  • 1615-1632 : Catherine de Clerck
  • 1632-1638 : Catherine Hurembaut
  • 1638-1657 : Catherine Marquier
  • 1657-1674 : Marie Tollemare

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jan De Grauwe, « Chartreuse de Sainte-Anne-au-Désert à Bruges », Monasticon Belge, tome III, Province de Flandre Occidentale, Liège, 1978.
  • Jan De Grauwe, « Prosopographie des moniales de Saint-Anne au Désert à Bruges », Analecta Cartusiana nouvelle série, tome V, n° 9, Analecta Cartusiana, Salzbourg, 1993.
  • Jan De Grauwe, « Liste des religieuses de Sainte Anne-au-Désert, entrées à S. Andries avant 1578 », Chartreux : hier et aujourd’hui, Analecta Cartusiana, Salzbourg, 1996.
  • Jérôme, Thomas, Entre apogée et déclin : vivre sa foi au Grand Siècle, dans les chartreuses féminines, 1570-1715 (Thèses, École doctorale Sciences de l'homme et de la société), Villeneuve d'Ascq, (présentation en ligne), [tome 1 & 2 [PDF]] [tome 3, Source, Bibliofraphie, Annexes].
  • Duriez, Mathilde, Clôture monastique et organisation spatiale des maisons de moniales cartusiennes (XIIe – XVIIIe siècle) : études archéologiques de plusieurs chartreuses féminines. (Thèses en préparation, École doctorale Sciences sociales), Lyon (présentation en ligne, lire en ligne).

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Thomas 2014.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]