Bouriate (cheval)
Cheval alezan en Bouriatie | |
Région d’origine | |
---|---|
Région | Russie |
Caractéristiques | |
Morphologie | Poney |
Taille | 1,32 m à 1,40 m |
modifier |
Le Bouriate (russe : Bouriatskaïa) est une race de poneys provenant de la Bouriatie, en Sibérie, dans la Russie. Ce poney primitif est très résistant car il est traditionnellement élevé sous le climat sévère de la Sibérie, où les températures passent près de 40 degrés en dessous de zéro pendant la nuit. Le Bouriate a des os solides et il est très robuste. Il possède des caractères primitifs tels que des zébrures sur les jambes. Ce poney est utilisé principalement pour la selle, mais aussi le transport et quelques travaux agricoles.
Dénomination
[modifier | modifier le code]Il est aussi appelé Bouriate-Mongol[1].
La base de données DAD-IS[1], Bonnie Lou Hendricks (Université de l'Oklahoma)[2] et CAB International[3] assimilent le Bouriate au Zabaikal'skaya, mais le Guide Delachaux distingue le Bouriate du Zabaikal, ou Transbaïkal[4].
Cette race doit son nom à la République de Bouriatie, située en Russie dans la région sud-centrale de la Sibérie, près de la frontière avec la Mongolie et du lac Baïkal[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]Les Bouriates sont élevés dans la région autour du lac Baïkal, en Bouriatie, depuis des centaines d'années. Ce poney est probablement un descendant de chevaux ou de poneys chinois et mongols[4], car la Bouriatie fut un temps officiellement rattachée à la Mongolie.
Pendant les années 1600, les russes colonisent la Bouriatie, qui est rattachée à la Russie par un accord des années 1689 et 1728, lorsque la zone est séparée de la Mongolie[2]. La demande de chevaux a augmenté en conséquence[2]. Les Russes ont croisé des chevaux grands et lourds avec le poney Bouriate local[2]. La race a néanmoins conservé un grand nombre de propriétés de l'ancien poney Bouriate[2]. La diminution de demandes de chevaux pour les fermes et la motorisation dès 1950 ont rendu le Bouriate très rare, presque en voie de disparition[2]. Mason le classe en effet en 1988 parmi les races rares[1].
Il n'existe pas de registre généalogique, pas même en Russie[2].
Description
[modifier | modifier le code]Il fait partie du groupe des poneys sibériens[1]. Le Bouriate toise 1,35 m à 1,40 m en moyenne selon Hendricks[2], et 1,32 m à 1,38 m selon CAB International[3] et le guide Delachaux[4], mais il peut être plus grand ou plus petit que cette taille standard.
Morphologie
[modifier | modifier le code]Le modèle est massif, avec une ossature épaisse[4],[2]. Il présente le type mongol[5], le Bouriate ressemblant beaucoup au cheval mongol, en plus grand[2].
La tête est relativement lourde et forte, de profil rectiligne ou bien légèrement convexe, et dotée d'un front large[4],[2]. Les ganaches sont lourdes[2].
L'encolure peut être de taille moyenne ou courte, mais elle est forte et musclée[2],[4]. Le garrot est relativement plat[2]. Le poitrail est plutôt étroit[2]. Le dos est droit et solide[2]. La croupe est inclinée[2]
Les membres sont courts[4],[2]. Le bas des jambes a toujours au moins quelques fanons[2].
Robe
[modifier | modifier le code]Ces poneys sont principalement bais, bai-brun ou alezans, souvent avec des caractères primitifs comme une raie de mulet le long de la colonne vertébrale ou des zébrures sur les membres[4]. Ils peuvent aussi être gris ou bai duns[3],[2].
Tempérament et entretien
[modifier | modifier le code]Il présente une bonne résistance au froid et au mauvais climat (jusqu'à - 50°), grâce à son pelage épais et imperméable[4]. Cheval particulièrement endurant, il est résistant à l'effort[4]. Ces poneys sont souvent gardés en plein air toute l'année et font face à la maigre pâture d'hiver[2]. Au cours de l'été, ils mangent et prennent beaucoup de poids pour se faire des réserves pour l'hiver[2]. Cette race a une très bonne fertilité[2].
Ce cheval peut aller l'amble[4]. L'amble rapide est localement nommé tropota[2].
Utilisations
[modifier | modifier le code]Ces poneys sont utilisés pour le transport, que ce soit comme comme chevaux de selle ou pour de petits travaux d'agriculture[4],[2]. Il est monté localement dans des courses traditionnelles par de jeunes garçons ou filles, sur des distances allant de 8 à 28 km[6].
Il est aussi abattu pour sa viande, et les juments sont traites pour leur lait[4].
La race a été croisée au XVIIe siècle pour donner le Chilkov, un cheval plus grand et plus puissant[2].
Diffusion de l'élevage
[modifier | modifier le code]Propre à la Bouriatie[1], la race est rare et très peu connue[4]. En 1990, 29 459 chevaux de cette race sont dénombrés[1]. Avec le bétail, le cheval est un symbole de richesse pour les Bouriates[7].
Il n'existe que quelques troupeaux, propriétés d'agriculteurs particuliers et de paysans[2]. Ces chevaux sont élevés en tabounes[3],[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (sv) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en suédois intitulé « Buryatponny » (voir la liste des auteurs).
- DAD-IS.
- Hendricks 2017, p. 92.
- Porter et al. 2016, p. 448.
- Rousseau 2016, p. 278.
- Porter et al. 2016, p. 503.
- (en) Stefan Krist, « Shamanic Sports: Buryat Wrestling, Archery, and Horse Racing », Religions, vol. 10, no 5, , p. 306 (ISSN 2077-1444, DOI 10.3390/rel10050306, lire en ligne [html], consulté le ).
- (en) A. A. Badmaev, « Cattle in Buryat Mythology and Ritual », Archaeology, Ethnology & Anthropology of Eurasia, vol. 49, no 1, , p. 116–125 (ISSN 1563-0110, DOI 10.17746/1563-0110.2021.49.1.108-115, lire en ligne, consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Buryatskaya / Russian Federation (Cheval) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS) (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Buryat », p. 92. .
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453, lire en ligne), « Buryat », p. 448. ..
- [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Bouriate », p. 278.
- [Voronkova et al. 2022] (en) V. N. Voronkova, E. A. Nikolaeva, A. K. Piskunov et O. V. Babayan, « Assessment of Genetic Diversity and Structure of Russian and Mongolian Autochthonous Horse Breeds Using Nuclear and Mitochondrial DNA Markers », Russian Journal of Genetics, vol. 58, no 8, , p. 927–943 (ISSN 1608-3369, DOI 10.1134/S1022795422080105, lire en ligne, consulté le )