Borsalino (film)
Réalisation | Jacques Deray |
---|---|
Scénario |
Jean-Claude Carrière Jean Cau Jacques Deray Claude Sautet |
Musique | Claude Bolling |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Adel Productions |
Pays de production |
France Italie |
Genre | policier |
Durée | 126 minutes |
Sortie | 1970 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Borsalino est un film policier franco-italien réalisé par Jacques Deray et sorti en 1970. Il s'agit d'une adaptation du roman Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano.
Le film raconte les aventures de deux jeunes voyous qui tentent de devenir les caïds de la pègre marseillaise. Il réunit, pour la première fois en tête d'affiche, les deux acteurs vedettes du cinéma français, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.
Le long métrage rencontre un important succès avec plus de 4,7 millions d'entrées. Il a donné lieu à une suite, Borsalino and Co. (avec Alain Delon, sans Jean-Paul Belmondo[1]), sortie sur les écrans en 1974, qui connaît un accueil moindre au box-office.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Marseille, 1930. Roch Siffredi (interprété par Alain Delon) est un jeune voyou récemment libéré de prison. Il rend visite au patron d'un cabaret, dit « le Danseur », pour retrouver sa compagne, Lola (Catherine Rouvel). Il est persuadé que le Danseur l'a donné et l'a fait envoyer en prison : il met le feu au cabaret. Il retrouve Lola sur les indications du Danseur ; celle-ci s'est entichée d'un certain François Capella (Jean-Paul Belmondo), truand lui aussi, pendant qu'il purgeait sa peine.
Après une rencontre orageuse, les deux hommes deviennent amis et s'associent. Après avoir éliminé la concurrence sur le marché du poisson pour le compte de notables peu scrupuleux, ils se rendent compte qu'ils peuvent en faire plus et décident de conquérir la ville ensemble. Dénués de scrupules et imaginatifs, ils s'attaquent à l'un des deux parrains de Marseille nommé Poli, propriétaire d'un restaurant et gérant de l'approvisionnement de Marseille en viande, le second étant Marello (Arnoldo Foà), le propriétaire d'un casino clandestin. À cause d'une fuite, l'opération de sabotage des entrepôts de viande appartenant à Poli est un échec et ils sont obligés de se retirer. Ils partent alors à la campagne pour se faire oublier, pour recruter de nouveaux membres dans leur bande, pour acheter de nouvelles armes et pour préparer leur vengeance. À leur retour, ils tuent Poli devant son restaurant à l'aide de pistolets-mitrailleurs Thompson, c'est ainsi qu'ils gagnent leur rang parmi les notables de Marseille.
Lorsque Me Rinaldi (Michel Bouquet) annonce sa candidature au poste de député, Roch Siffredi veut intervenir, car Me Rinaldi est l'avocat de Marello, désormais leur concurrent ; fait député, Rinaldi donnerait à leur rival une influence accrue. Capella conseille à Siffredi de ne rien faire pour l'instant car ils seraient les premiers soupçonnés. Or, Me Rinaldi est blessé par deux balles alors qu'il joue au tennis. Capella croit alors que Siffredi a commis cet agression sans le prévenir et lui demande des explications.
Peu de temps après, Rinaldi est assassiné à l'hôpital. Le meurtrier n'est autre que le Danseur, qui déteste Siffredi depuis l'incendie de sa boîte de nuit et qui de plus espère provoquer des règlements de compte entre les deux empires criminels, pour tirer les marrons du feu ensuite. Malheureusement pour lui, la veuve de Rinaldi l'identifie et un membre de la bande de Capella l'assassine.
Malgré cela, Marello fait tuer des proches de Capella et de Siffredi. Réconciliés, les deux amis échafaudent alors un plan audacieux. Après s'être rendus au casino de Marello, Capella doit jouer une partie pendant que Siffredi tue discrètement Marello ; au même moment, leur propre bande braquera le casino afin de semer la confusion et de leur fournir un alibi, puisqu'ils seront encore présents à l'intérieur du casino et feront partie des « otages » du gang attaquant le casino. Ce plan réussit à merveille et leur permet de prendre le contrôle total de Marseille, face à la police impuissante qui sait parfaitement qu'ils ne sont pas innocents, sans disposer d'aucune preuve pour les confondre.
Siffredi organise alors une réception pour fêter leur succès ; Capella lui annonce qu'il a décidé de quitter Marseille, car il pense qu'ils finiront inéluctablement par devenir rivaux puis par s'entretuer.
Capella quitte la réception. Siffredi, resté seul, se plonge dans ses pensées. Il en est brutalement tiré lorsqu'une rafale de pistolet-mitrailleur retentit à l'extérieur ; c'est Capella qui a été pris pour cible. La dernière scène du film montre Capella s'effondrant sous les balles, expirant dans les bras de Siffredi.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Titre original : Borsalino
- Réalisation : Jacques Deray
- Scénario : Jean-Claude Carrière, Jean Cau, Jacques Deray et Claude Sautet, d'après le livre Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano[2],[3],[4]
- Musique : Claude Bolling
- Photographie : Jean-Jacques Tarbès
- Montage : Paul Cayatte, Liane Morice
- Costumes : Jacques Fonteray
- Maquillage : Michel Deruelle
- Direction artistique : François de Lamothe
- Cascades : André Cagnard, Yvan Chiffre, Jean-Pierre Janic et Lionel Vitrant
- Production : Alain Delon
- Production associée : Pierre Caro
- Société de distribution : Paramount Pictures
- Budget : 14 millions de francs[5]
- Pays de production : France, Italie
- Langue originale : français
- Genre : policier, film de gangsters
- Durée : 126 minutes
- Dates de sortie :
- France :
- États-Unis :
Distribution
[modifier | modifier le code]- Jean-Paul Belmondo : François Capella
- Alain Delon : Roch Siffredi
- Catherine Rouvel : Lola
- Michel Bouquet : Me Rinaldi
- Françoise Christophe : Simone Escarguel
- Corinne Marchand : Mme Rinaldi
- Nicole Calfan : Ginette
- Julien Guiomar : Simon Boccace
- Mario David : Mario
- Daniel Ivernel : le commissaire Fanti
- Arnoldo Foà : Marello
- Christian de Tillière : « Le Danseur »
- Lionel Vitrant : Fernand
- Dennis Berry : Nono
- Jean Aron : Martial Roger
- André Bollet : Poli
- Pierre Koulak : Spada
- Laura Adani : Mme Siffredi, mère de Roch
- Yvan Chiffre
- Hélène Rémy : Lydia
- Odette Piquet : une chanteuse
- Marius Laurey : l'inspecteur Teyssère
- Roland Legrain : « Le Gitan »
- Stan Dylik : « Le Sétois »
- Raoul Guylad : le second de Marello
- Jean Panisse : René
- Sylvie Lenoir : Mireille
- Maurice Auzel : Maurice, le videur
- Henri Attal : le caissier du cercle
- Philippe Castelli : le garçon d'hôtel
- Tony Roedel : un homme de Marello
- Georges Guéret : un homme de Marello
- Iska Khan : le serveur chinois
- Fransined : le garçon chez Adrien
- Jean-François Delon : l'employé du bordel
- Georges Ass : le prêtre à l'enterrement
- Roland Malet : un joueur
- Mireille Darc : une prostituée
- Claude Cerval : le 1er frère Pradel (coupé au montage)
- Albert Augier : le 2d frère Pradel (coupé au montage)
- Art Simmons : le pianiste
- Pierre Santino : un tireur au pistolet-mitrailleur
Production
[modifier | modifier le code]Genèse et choix des interprètes
[modifier | modifier le code]La genèse de Borsalino est venue d'une discussion entre Alain Delon et Jacques Deray durant le tournage à Ramatuelle de La Piscine en [6],[7]. Delon vient de lire le livre Bandits à Marseille d'Eugène Saccomano et plus particulièrement un chapitre sur Paul Carbone et François Spirito et veut en produire une adaptation cinématographique par sa société Adel Productions[8], dans lequel il partagerait l'affiche pour la première fois avec Jean-Paul Belmondo en vedette[9], eux qui s'étaient côtoyés brièvement dans une scène de Paris brûle-t-il ?, avaient tenu des rôles secondaires à leurs débuts dans Sois belle et tais-toi et étaient devenus des vedettes à la même époque, grâce à Plein Soleil pour Delon et À bout de souffle pour Belmondo[6],[10]. Belmondo est contacté mais ne se prononce pas. En fait, l'acteur est intéressé par le projet mais refuse de donner son accord tant qu'il n'a pas de scénario solide entre les mains[10]. Deray écrit avec Jean Cau et Claude Sautet trente pages du script qui seront confiées à Jean-Claude Carrière pour le scénario définitif[6].
Delon est satisfait du script et le soumet à Belmondo, qui accepte l’offre et signe son contrat en [6],[10]. Devant un projet d’une telle ampleur, Delon s'associe avec le studio américain Paramount Pictures pour monter le film, qui doit s'intituler Carbone et Spirito, qui est annoncé pour [6] avec un budget de quatorze millions de francs[10]. Mais le milieu marseillais tente de faire pression, le scénario évoquant également la période trouble de l'Occupation durant laquelle Carbone et Spirito ont collaboré[6]. Personne à Marseille ne veut s'impliquer sur le projet et Deray reçoit des menaces téléphoniques[6]. Pour apaiser les tensions, la production va quelque peu modifier le scénario qui n'évoquera pas l'Occupation ; de même, le nom des personnages et le titre du film, devenu Marseille 1930[6] seront modifiés. C'est Delon qui choisira le titre définitif du film, Borsalino, d'après la célèbre marque de chapeaux[6]. Afin de reconstituer le Marseille des années 1930, Deray se plonge dans les journaux et archives d'époque et obtient l'aide du photographe Jacques Henri Lartigue, qui met à disposition ses photos de cette période[6].
Tournage
[modifier | modifier le code]Le tournage de Borsalino débute le [11]. Trois semaines auparavant, le budget qui est calculé en dollars est brutalement amputé de 17 %, à la suite d'une dévaluation de la monnaie[6], obligeant la production et les scénaristes à enlever de longs morceaux du scénario[6]. Le patron de la Paramount, Charles Bluhdorn, récupère tous les droits du film quand Delon demande une rallonge pour terminer le long métrage[10]. Pour reconstituer le Marseille des années 1930, la production a récupéré des automobiles d'époque et plusieurs rues de la ville ont été transformées[6].
L'une des premières scènes tournées est celle de la rencontre suivie de la bagarre entre Capella et Siffredi[6]. Le cascadeur Yvan Chiffre, imposé par Delon, est chargé de coordonner la séquence[6]. Toutefois, Deray ne s'entend pas avec Chiffre, le réalisateur n'accepte pas le passe-droit du cascadeur et insiste pour dire qu'il est le seul maître à bord[6]. Lors d'une séance préparatoire pour la scène, Deray indique à Chiffre qu'il veut une scène similaire à celle de L'Homme tranquille entre John Wayne et Victor McLaglen, mais le cascadeur est dubitatif en raison de la morphologie de Belmondo et Delon, provoquant la colère de Deray[6]. La scène est tournée selon le souhait du réalisateur, mais deux jours plus tard, à la suite de la projection des rushes, Chiffre dit que la scène sonne faux[6]. Delon et Belmondo insistent pour retourner la scène selon ses indications, provoquant l'irritation du metteur en scène, mais celui-ci doit se plier aux volontés des deux stars[6]. Après une projection de la nouvelle version, Deray reconnaît que Chiffre avait raison[6].
Une autre scène pose également problème, celle où l'ancien catcheur André Bollet, qui incarne le caïd Poli doit gifler Nicole Calfan, qui interprète une jeune femme s'étant entichée de Capella[6]. Bollet devait s'arrêter à un centimètre de la joue de Calfan, mais avait peur de lui faire mal. Delon dit à Bollet de lui mettre une vraie gifle pour la scène, qui sera tournée en une seule prise, tout en prévenant la jeune actrice et en ajoutant que Belmondo et lui apporteront de la glace pour atténuer la douleur[6]. Le tournage se poursuit dans la bonne humeur : par exemple, entre deux prises sur le port, Delon et Belmondo parient la somme de mille francs avec un gendarme, le mettant au défi de sauter dans l'eau tout habillé, ce que le militaire accepte de faire[6]. Les deux acteurs vedettes semblent s'être bien entendus durant le tournage : d'après le maquilleur et grand ami de Belmondo, Charly Koubesserian, ils étaient en « compétition amicale »[6]. Les prises de vues s'achèvent .
Musique
[modifier | modifier le code]La musique est confiée au compositeur Claude Bolling. Delon et Deray veulent que Bolling arrange et réenregistre des vrais airs de l'époque, mais le compositeur leur demande de lui faire confiance et de le laisser leur proposer des créations originales, comme le morceau qu'il leur fait écouter et qu'il vient d'enregistrer pour un 45 tours non encore édité[6]. La mélodie est choisie et contribuera au succès du film[6] (le single se vendra à plus de 60 000 exemplaires l'année de sa sortie[12]).
Sortie et accueil
[modifier | modifier le code]Accueil critique
[modifier | modifier le code]Le film obtient un accueil critique contrasté. Le Film français note que le face à face entre les deux stars justifie le déplacement[13], Image et Son affirme qu'il s'agit d'un « bon petit film policier un divertissement honnête exécuté par un bon artisan, aidé en la circonstance par une équipe d'interprètes bien rodés », mais ajoute « que les spectateurs pourraient se fourvoyer bien davantage qu'à ce film commercial qui ne semble pas viser à être autre chose qu'un bon divertissement de deux heures et qui y parvient d'ailleurs sans trop de mal »[13].
Box-office
[modifier | modifier le code]Borsalino sort le dans les salles françaises. Pour sa première semaine, il prend la seconde place du box-office français avec 182 331 entrées dans dix-sept salles derrière Le Passager de la pluie[14]. Mais c'est la semaine suivante que le film prend son envol en prenant la tête du box-office avec 498 698 entrées dans soixante salles le diffusant, pour un cumul de 681 029 entrées[15]. Il reste en tête du box-office durant les trois semaines qui suivent, voyant son parc de salles augmenter jusqu'à 87 salles, où il enregistre un cumul de 1 974 032 entrées depuis sa sortie[16]. À la mi- et alors qu'il totalise 3 438 037 entrées, Borsalino est distribué dans cent neuf salles sur l'ensemble du territoire[17]. Le film passe une dernière semaine dans le top 30 hebdomadaire entre fin septembre et début avec 3 719 949 entrées enregistrées en vingt-huit semaines d'exploitation en salles[18], mais y revient brièvement à la trentième semaine avec 3,8 millions d'entrées cumulées[19] et en trente-troisième semaine avec près de 3,9 millions d'entrées[20]. Entre le et le , Borsalino enregistre un score de 3 940 857 entrées[21].
Semaine | Rang | Entrées | Cumul | Salles | no 1 du box-office hebdo. | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | du au | 2 | 182 331 | 182 331 entrées | 17 | Le Passager de la pluie |
2 | du au | 1 | 498 698 | 681 029 entrées | 60 | Borsalino |
3 | du au | 1 | 392 667 | 1 073 696 entrées | 73 | Borsalino |
4 | du au | 1 | 369 019 | 1 442 715 entrées | 78 | Borsalino |
5 | du au | 1 | 287 552 | 1 730 267 entrées | 84 | Borsalino |
6 | du au | 1 | 243 765 | 1 974 032 entrées | 87 | Borsalino |
7 | du au | 2 | 233 139 | 2 207 171 entrées | 77 | Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! |
8 | du au | 4 | 189 581 | 2 396 752 entrées | 77 | Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! |
9 | du au | 3 | 184 084 | 2 580 836 entrées | 94 | L'Aveu |
10 | du au | 3 | 114 833 | 2 695 669 entrées | 86 | L'Aveu |
11 | du au | 4 | 110 880 | 2 806 549 entrées | 87 | L'Aveu |
12 | du au | 4 | 74 866 | 2 881 415 entrées | 86 | M*A*S*H |
13 | du au | 6 | 50 198 | 2 931 613 entrées | 69 | M*A*S*H |
14 | du au | 6 | 48 130 | 2 979 743 entrées | 61 | M*A*S*H |
15 | du au | 2 | 89 065 | 3 068 808 entrées | 62 | M*A*S*H |
16 | du au | 2 | 67 967 | 3 136 775 entrées | 71 | M*A*S*H |
17 | du au | 6 | 38 530 | 3 175 305 entrées | 56 | M*A*S*H |
18 | du au | 4 | 58 150 | 3 233 455 entrées | 84 | M*A*S*H |
19 | du au | 4 | 56 011 | 3 289 466 entrées | 82 | M*A*S*H |
20 | du au | 12 | 21 673 | 3 311 139 entrées | 38 | M*A*S*H |
21 | du au | 5 | 50 166 | 3 361 305 entrées | 71 | Il était une fois dans l'Ouest |
22 | du au | 3 | 76 732 | 3 438 037 entrées | 109 | Il était une fois dans l'Ouest |
23 | du au | 7 | 51 133 | 3 489 170 entrées | 82 | Il était une fois dans l'Ouest |
24 | du au | 7 | 42 119 | 3 531 289 entrées | 64 | Il était une fois dans l'Ouest |
25 | du au | 8 | 49 152 | 3 580 441 entrées | 64 | La Fabuleuse histoire de Mickey |
26 | du au | 11 | 41 755 | 3 622 196 entrées | 61 | M*A*S*H |
27 | du au | 15 | 34 033 | 3 656 229 entrées | 50 | M*A*S*H |
28 | du au | 17 | 32 535 | 3 688 764 entrées | 57 | Les Baroudeurs |
29 | du au | 23 | 30 675 | 3 719 439 entrées | 64 | Domicile conjugal |
Le film finit son exploitation avec un résultat de 4 710 381 entrées[22], ce qui est un succès considérable[10]. La ressortie de Borsalino en 2018 totalise 927 entrées[23].
Le succès est relativement limité aux États-Unis avec 1 090 000 $ de recettes[24]. En Belgique, le film engrange des recettes de 8,3 millions de francs belges, ce qui correspond à environ 130 000 spectateurs[25], tandis qu'en Italie, le film réunit un nombre de spectateurs compris entre 6,7 millions et plus de 7 millions[22],[25].
Procès
[modifier | modifier le code]Le film connaît un fort succès avec plus de quatre millions de spectateurs en France[22]. Ce succès est entaché par un conflit juridique qui oppose Jean-Paul Belmondo et Alain Delon pour une histoire de formulation contractuelle non respectée sur l'affiche du film. « Bébel » porte l'affaire au tribunal et gagne son procès en 1972[réf. nécessaire].
La presse de l'époque utilise cette mésentente pour broder sur la rivalité entre les deux stars, qui sert finalement le succès de Borsalino. Les deux acteurs se retrouveront vingt-huit ans plus tard pour Une chance sur deux de Patrice Leconte, dans lequel ils partagent la vedette avec Vanessa Paradis.
Exploitations ultérieures
[modifier | modifier le code]Pour des raisons de droits[26],[27], le film n'est pas sorti sur support vidéo VHS et Betamax et ne passait que très rarement à la télévision, la plus ancienne diffusion télévisée connue date du sur TF1 à 20 h 35[28]. Entre 1988 et 1995, Borsalino fut diffusé quatre fois : le sur La Cinq, le sur FR3, où il a été vu par 5,5 millions de téléspectateurs et 23 % de part de marché, lui permettant d'être à la seconde place des audiences le soir de sa diffusion derrière l'émission Stars 90 sur TF1[29], en et le [30] à 22 h 30[31] sur TF1. À la suite de désaccords concernant les droits d'auteur, la Paramount, détentrice des droits de production, a bloqué la diffusion à la télévision française pendant douze ans[30],[32].
Patrick Brion, présentateur du Cinéma de minuit sur France 3, aida dans les négociations, qui ont duré deux ans, entre la Paramount et les ayants droit pour un nouvel accord soit signé, permettant à France 3 d'obtenir les droits à deux diffusions télévisées[30],[33]. La première des deux rediffusions de Borsalino sur France 3 après ce nouvel accord date du à 20 h 50[27], qui a fait parler en raison de la diffusion en parallèle sur TF1 du film Une chance sur deux, mettant en scène Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, qui date de 1998, entraînant la colère de Delon dans les colonnes du Parisien de cette programmation parallèle des deux films le même jour[27]. Borsalino a été vu par 4,3 millions de téléspectateurs[34], un assez bon score puisqu'il s'agit de la meilleure audience de la rentrée pour la chaîne, mais une relative déception pour Brion, compte tenu de la rareté du long-métrage, alors qu'Une chance sur deux a totalisé 5,4 millions de téléspectateurs[33]. La deuxième rediffusion, le , a rencontré un succès moindre avec seulement 2,3 millions de téléspectateurs et 9,3 % de part de marché[35]. La renégociation de l'accord a permis au film de sortir pour la première fois en vidéo en DVD le [36],[37].
Peu après, le long-métrage est diffusé à plusieurs reprises, notamment deux fois sur France 3 le et le , qui a réuni 1,6 million de téléspectateurs et 7% de part de marché[38]. Il a été diffusé aussi sur les chaînes du câble et du satellite sur 13e rue et sur Paris Première[39].
La diffusion sur Arte le a été vu par 1,1 million de téléspectateurs[40]. Borsalino a été également diffusé sur W9 (278 000 téléspectateurs le [41] et 908 000 téléspectateurs le [42]), sur 6ter (307 000 téléspectateurs le [43])
Le , 598 000 téléspectateurs ont regardé le film à la télévision sur W9[44] et 581 000 téléspectateurs le sur la même chaîne[45]. Le , Borsalino a été vu par 604 000 téléspectateurs toujours sur W9[46].
En vidéo, Borsalino sort pour la première fois dans une version remasterisée en DVD édition collector le édité par Paramount et contenant deux disques[47]. Une édition simple avec un seul DVD est paru en [47]. En décembre 2018, le film ressort dans une édition restaurée en DVD et, pour la première fois en Blu-ray, que ce soit dans une édition simple ou en version deux disques[47].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Berlinale 1970 : en compétition pour l'Ours d'or[48]
- Prix Edgar-Allan-Poe 1971 : nomination comme meilleur scénario d'un long métrage
- Golden Globes 1971 : nomination comme meilleur film étranger
Analyse
[modifier | modifier le code]L'action du film peut être située vers 1931-1932, car le portrait du président de la République Paul Doumer est accroché dans la mairie de Marseille[réf. nécessaire].
Autour du film
[modifier | modifier le code]Le nom du personnage principal, Roch Siffredi a inspiré le nom de scène de l'acteur pornographique Rocco Siffredi[49].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Belmondo ne fait partie de la suite, car son personnage (Capella) meurt à la fin de ce premier film.
- « Eugène Saccomano a inspiré le film "Borsalino" avec Delon et Belmondo », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
- Florent Barraco, « Eugène Saccomano, la voix du foot, est mort. Il a commenté des milliers de matches sur Europe 1 et RTL, inventé le talk-show de sport et inspiré « Borsalino ». », sur lepoint.fr, (consulté le )
- Pierre de Boishue, « Saccomano : «Borsalino m’a rapporté 30 000 francs» », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Extrait de Gabin, Ventura, Delon...: les légendes du Polar - Philippe DURANT - Google Livres », sur Google Books (consulté le ) : « La sortie de Borsalino constitue l'un des événements cinématographiques du premier trimestre 1970. Pas seulement parce que c'est « la » grosse production française du moment (14 millions de francs) mais du fait que les deux vedettes se fâchent. ».
- Philippe Lombard, « Borsalino : Histoires de tournage » [archive du ], sur devildead.com, (consulté le ).
- Mathilde Blottière, « “Borsalino”, le film de gangsters qui a fini au tribunal », sur Télérama, 2 décembre 2018 (m-à-j le 3 décembre 2018) (consulté le ).
- Philippe Paul, « Borsalino de Jacques Deray (1970) », sur DVDClassik, .
- Première n°197, août 1993, p.53, témoignage de Jacques Deray : "Et Delon ajoute : On pourrait demander à Belmondo de faire l'un des deux, je fais l'autre, tu le réalises et je le produis"
- David Mikanowski, « Borsalino (W9) : bataille d'égos, tribunal... Retour sur les tensions entre Jean-Paul Belmondo et Alain Delon », sur Télé Loisirs, (consulté le ).
- « Borsalino - Fiche Film », sur bifi.fr (consulté le ).
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- « TF1 - Août 1995 - Interprogrammes, Début "Club Dorothée Vacances" », sur YouTube (consulté le ) (l'horaire de diffusion est indiquée au début de la vidéo, à 1:59)
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- Benoît Mandin, « Audiences TV prime (dimanche 15 août 2021) : Jusqu’ici tout va bien survole, Capital bat Place publique, Arte puissante », sur Toutelatele.com, (consulté le ).
- Benoît Mandin, « Audiences TV prime (dimanche 9 janvier 2022) : Kingsman régale TF1, Gone Girl (France 2) troublé par France 3, Ophélie Meunier déçoit M6 », sur Toutelatele.com, (consulté le ).
- Valentin Delepaul, « Audiences TV Prime (mardi 2 août 2022) : Tandem (France 3) leader, Superman et Loïs (TF1) faible, Zone interdite (M6) résiste », sur Toutelatele.com, (consulté le ).
- « Saga Borsalino : éditions DVD et Blu-ray », sur dvdfr.com (consulté le ).
- Lors de l'édition 1970, un scandale éclate autour du film O.K. de Michael Verhoeven, mettant en scène le viol et le meurtre d'une Vietnamienne par des soldats américains. La réaction indignée du public et des débats houleux poussent le jury à démissionner. Le Festival est annulé.
- (fr) « Témoignage d'Alain Delon », dans le DVD de bonus du film Borsalino sorti en 2009.
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Borsalino sur Histoires de Tournages
- Film français sorti en 1970
- Film italien sorti en 1970
- Film dramatique français
- Film dramatique italien
- Film policier français
- Film policier italien
- Buddy movie
- Film réalisé par Jacques Deray
- Film avec une musique composée par Claude Bolling
- Film scénarisé par Jean-Claude Carrière
- Film produit par Alain Delon
- Adaptation d'un roman français au cinéma
- Film de Paramount Pictures
- Film se déroulant dans les années 1930
- Film se déroulant à Marseille
- Film tourné à Marseille
- Film tourné à Paris
- Film tourné en 1969
- Film nommé aux Golden Globes
- Film en français
- Film en italien
- Film tous publics en France