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Bataille de Charleroi

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(Redirigé depuis Bataille de la Sambre (1914))
Bataille de Charleroi
Description de cette image, également commentée ci-après
Mouvement de troupes pendant la bataille
Informations générales
Date du 21 au
Lieu Charleroi (Belgique)
Issue Victoire allemande
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Général Lanrezac Generaloberst von Bülow
Generaloberst Max von Hausen
Forces en présence
5e Armée française IIe et IIIe Armées allemandes
Pertes
27 000 morts, blessés et disparus

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Coordonnées 50° 24′ 39″ nord, 4° 26′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Bataille de Charleroi
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
(Voir situation sur carte : Hainaut)
Bataille de Charleroi

La bataille de Charleroi, appelée bataille de la Sambre (Schlacht an der Sambre) par les Allemands, est une bataille des Frontières de la Première Guerre mondiale qui oppose les troupes françaises du général Lanrezac à la IIe armée allemande du général von Bülow, du 21 au .

Intention stratégique

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Carte représentant la stratégie et les déplacements des deux armées lors de la bataille de Charleroi.

La bataille résulte avant tout, de la prise de contact entre la 5e armée française commandée par le général Lanrezac et la IIe armée allemande, commandée par le Generaloberst von Bülow. La 5e armée française progresse vers le nord en vue d'attaquer l'aile marchante allemande par l'ouest. La IIe armée allemande traverse la Belgique dans un vaste mouvement tournant centré sur les Ardennes et progresse vers le sud-sud-ouest avec pour objectif de déborder Maubeuge par le nord.

À l'ouest de la 5e armée se trouve le Corps expéditionnaire britannique (BEF) qui prend contact avec la Ire armée du Generaloberst von Kluck à peu près simultanément (bataille de Mons). Au sud-ouest se trouve la 4e armée du général de Langle de Cary.

Déroulement de la bataille

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Le , la 5e armée française progresse en direction du nord avec un rideau de cavalerie fourni par le corps de cavalerie Sordet, deux corps d'armée en premier échelon, le 3e et le 10e, et un corps sur le flanc droit, le 1er. Le 3e et le 10e corps arrivent le long de la Sambre entre Charleroi et Namur et se mettent en garde sur les ponts. Le premier s'établit le long de la Meuse. La 5e armée française forme donc un angle droit en pointe nord-est.

La IIe armée allemande progresse de son côté avec un rideau de cavalerie et deux corps d'armée en tête, le Xe corps d'armée et le corps de la Garde.

Le , les corps d'armée de tête se rencontrent sur les ponts dans la région de Tamines, Arsimont et Auvelais. Les Français sont descendus des hauteurs de la Sambre pour se battre sur les ponts. Le terrain est difficile car la zone, assez industrielle, est densément construite et empêche l'utilisation de l'artillerie de campagne. Les Allemands, initialement repoussés, parviennent rapidement à établir des têtes de pont sur la rive sud du cours d'eau, malgré des tentatives pour les déloger[1].

Le , les deux corps français renforcés des 37e et 38e divisions (zouaves et tirailleurs algériens de l'armée d'Afrique) tentent de contre-attaquer et de reprendre les ponts, en vain. Ces contre-offensives, réalisées selon la doctrine en vigueur, sont très meurtrières sans résultat concret. Les Français découvrent à cette occasion l'efficacité des mitrailleuses et de l'artillerie lourde allemandes. Les corps allemands de deuxième échelon tentent alors de déborder par Charleroi.

Le , les 3e et 10e corps fortement éprouvés par l'échec de leur contre-offensive se mettent en défensive sur les hauteurs sud de la Sambre. Le 1er corps français prend contact avec les flanc-gardes de la IIIe armée allemande le long de la Meuse et tente d'empêcher le franchissement du fleuve notamment dans la région de Dinant. Simultanément, les Britanniques rencontrent la Ire armée allemande lors de la bataille de Mons et sont obligés de se retirer. Le corps de cavalerie Sordet est appelé à assurer le contact entre les Français et les troupes du maréchal French. Les deux flancs de la 5e armée française sont menacés.

Le , le général Charles Lanrezac se voit contraint d'ordonner la retraite sur une ligne Avesnes-Regniowez puis La Capelle-Hirson-Charleville avec pour appui à gauche la place forte de Maubeuge, à droite les Ardennes afin de tenter de se rétablir.

Issue de la bataille

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Dessin avec au centre un officier à cheval touché par une balle, entouré de fantassins allemands se défendant contre une attaque française.
Lithographie française de 1915, titrée « épisode de la bataille de Charleroi ; mort du prince Aldebert, oncle de l'empereur Guillaume II » et montrant un combat entre les tirailleurs sénégalais et la Garde allemande. La date est incorrecte, ce furent les tirailleurs algériens et les zouaves qui attaquèrent, et ce n'est pas le prince Adalbert, mais le prince Frédéric-Jean de Saxe-Meiningen qui trouva la mort le 23 août 1914.

Cette bataille brutalement frontale s'est mal déroulée pour les Français, bousculés par les Allemands. Les carences de la doctrine française se sont fait jour, notamment l'esprit d'« offensive à tout prix ».

Elle met en évidence l'équilibre et la complémentarité nécessaires entre le mouvement et le feu. Elle montre l'incapacité de l'armée française à organiser une phase défensive. Les Allemands démontrent leur supériorité tactique, notamment sur leur méthode de progression systématique et l'emploi des mitrailleuses, ainsi que leur supériorité matérielle due à l'artillerie lourde omniprésente opposée au canon de 75 français, une arme pourtant efficace, rapide et souple d'emploi.

Le général Lanrezac, quant à lui, ordonne la retraite de la 5e armée française au bon moment. Débordé sur ses flancs, sa position défensive devient rapidement intenable. Ses troupes pourtant malmenées gardent une bonne discipline, un esprit combatif et reculent en bon ordre, malgré le ravitaillement très aléatoire. Cette retraite est un élément capital de succès pour la bataille de Guise et surtout pour la bataille de la Marne : elle évite un autre Sedan.

La bataille donne lieu à des exactions allemandes sur la population civile à Charleroi, Tamines, etc.

Références

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  1. AFGG 1922, p. 476-478

Bibliographie

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  • Damien Baldin et Emmanuel Saint-Fuscien, Charleroi : 21-23 août 1914, Paris, Tallandier, , 221 p. (ISBN 978-2-84734-739-5, lire en ligne).
  • Georges Gay (préf. maréchal Franchet d'Espérey), La bataille de Charleroi : août 1914, Paris, Payot, coll. « Collection de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale », , 393 p. (BNF 32152688).
  • Jean-Joseph Rouquerol (Général), Charleroi, août 1914..., Paris, Payot, coll. « Collection de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale », , 211 p. (BNF 31255803).
  • Maurice Larcher (lieutenant-colonel), Le 1er Corps à Dinant, Charleroi, Guise (août 1914) : Avec 21 croquis hors texte, Nancy-Paris-Strasbourg, Berger-Levrault, , 219 p. (BNF 32349314).
  • Charles Lanrezac, Le Plan de Campagne Français : et le Premier Mois de la Guerre (2 août - 3 septembre), Paris, Payot & Cie, , 285 p. (lire en ligne).
  • Joseph Joffre, Mémoires du Maréchal Joffre : (1910-1917) tome premier, Paris, Plon, , 493 p. (lire en ligne).
  • Erwan Le Gall et Axel Tixhon, « La Bataille de Sambre-et-Meuse, août 1914. Regards allemands, belges et français sur les armées, les lieux de mémoire et les représentations », En Envor, revue d'histoire contemporaine en Bretagne, no 2,‎ (lire en ligne).
  • Lucas (colonel), Le 10e Corps à la Bataille de Charleroi (21.22.23 août 1914), Limoges-Paris-Nancy, Charles-Lavauzelle & Cie, , 115 p. (BNF 32397686).
  • Jean Petithuguenin, Le Premier Choc, Paris, F. Rouff, coll. « Patrie » (no 50), , 32 p. (BNF 31093743, lire en ligne).
  • Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande Guerre, Paris, Imprimerie nationale, 1922-1939, onze tomes subdivisés en 30 volumes, plus des volumes d'annexes (BNF 41052951) :
    • AFGG, t. 1, vol. 1 : Les préliminaires, La bataille des frontières, (1re éd. 1922), 602 p., lire en ligne sur Gallica