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Bataille de Mortagne (1795)

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Bataille de Mortagne
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Mortagne-sur-Sèvre, lithographie de Thomas Drake, album vendéen, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu Mortagne-sur-Sèvre
Issue Victoire vendéenne
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
• Joseph Suzan Charles Sapinaud de La Rairie
Forces en présence
142 à 800 hommes[1],[2] 8 000 hommes[2]
Pertes
25 morts[2]
Quelques prisonniers[2]
Inconnues

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 59′ 33″ nord, 0° 57′ 09″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Mortagne
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Mortagne
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Bataille de Mortagne

La bataille de Mortagne se déroule pendant la guerre de Vendée du 3 au . Mortagne-sur-Sèvre est prise par les Vendéens le premier jour, puis reprise par les républicains le lendemain.

Après la rupture par Charette du traité de La Jaunaye, signé en février 1795, Charles Sapinaud de La Rairie, le général de l'Armée du Centre, hésite assez longtemps avant de reprendre les armes[3]. Finalement le 3 octobre, il attaque sans avertissement la localité de Mortagne-sur-Sèvre[3],[2],[4].

Forces en présences

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Les républicains tiennent alors un poste à Mortagne, sur la route de Cholet et en dehors du bourg, commandé par le chef de bataillon Joseph Suzan[1],[2]. La garnison est forte de seulement 142 hommes selon Savary[1] et de 800 d'après Charles-Louis Chassin[2]. Le nombre des assaillants est estimé à 8 000 par le général Caffin[2].

Selon les Souvenirs vendéens d'Amédée de Béjarry, les Vendéens engagent les divisions de Saint-Paul, de La Flocellière et de Beaurepaire, de l'Armée du Centre[5].

Déroulement

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D'après le récit d'Amédée de Béjarry, le chevalier Louis de Chantreau arrive le premier devant Mortagne avec une troupe de 500 hommes et attaque sans attendre le reste de l'armée[5]. Trop peu nombreux, les Vendéens sont repoussés et les républicains se lancent à leur poursuite[5]. Cependant, Sapinaud et Béjarry arrivent peu après avec le gros de l'armée[5].

Cette fois, à la vue du nombre des insurgés, les républicains prennent la fuite presque sans combattre[1]. Quelques défenseurs sont tués ou faits prisonniers[2]. Le chef de brigade Cavailhava, du 2e bataillon des chasseurs francs du Nord, est capturé[3],[2]. Les fuyards se réfugient à Cholet, poursuivis par les Vendéens qui emportent au passage le château de La Tremblaye[5]. Certains insurgés pénètrent même dans la ville et s'emparent de vivres et de munitions entreposés dans les magasins[5].

Les Vendéens font ensuite une tentative sur Châtillon, où ils sont cette fois repoussés[6]. Dès le lendemain de la prise de Mortagne, une contre-attaque est menée par le général Jean-Baptiste Boussard[7]. Celui-ci reprend le bourg sans rencontrer de résistance[2],[7], mais il est mortellement blessé[7] entre Mortagne et Les Herbiers par un coup de feu tiré depuis un fossé[8]. Il succombe à Nantes le 9 octobre[2],[8].

Selon l'adjudant-général Savary, 25 hommes sont tués lors de l'attaque du camp[2]. Le chef de brigade Cavailhava est fusillé au château de Landebaudière, à la suite de la dénonciation d'un déserteur, pour avoir pris part aux colonnes infernales[3],[2],[5]. Le commandant Suzan survit à l'attaque mais le général Hoche donne l'ordre au général Caffin de le faire « dégrader publiquement »[2],[6]. La citoyenne Marquis, épouse du capitaine commandant le 10e bataillon de volontaires de la Meurthe, est capturée, puis relâchée, et laisse un témoignage sur sa détention[Note 1].

Conséquences

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Hoche ordonne au général Amédée Willot, posté à Fontenay-le-Comte, de parcourir le territoire de Sapinaud avec une armée de 1 800 à 2 000 hommes[9]. Sur son ordre, les républicains font placarder dans tous les villages : « La République enlève vos grains et vos bestiaux pour vous punir de votre perfidie dans l'affaire de Mortagne : rendez vos armes et vous aurez vos bœufs[9]. ».

Sapinaud est bientôt abandonné par ses troupes et se réfugie dans les territoires contrôlés par Stofflet[3],[10].

Notes et références

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  1. « Déclare la citoyenne Marquis avoir été prise par les Brigands, lors de l'affaire de Mortagne, et conduite aux Herbiers, où elle fut remise chez le curé, qui lui a donné le couvert. Le nommé Béjarry, soi-disant général, lui demanda quel était le nombre des troupes qui étaient à Mortagne, qui commandait le camp et quel nom portait le général.

    A quoi elle répondit que le commandant du camp était le chef du bataillon de Saint-Amand nº 2, qu'elle ne connaissait pas la force qui pouvait y être, qu'il n'y avait pas de général, mais un chef de brigade nommé Cailhava. A ce nom, Béjarry lui dit qu'il avait été fait prisonnier par les Brigands commandés par Sapinaud, qu'il espérait bien qu'il prendrait parti avec eux, qu'il avait déjà crié Vive le Roi ! et tiré sur les patauds, pour faire voir qu'il était bien royaliste.

    Béjarry ajouta que son intention et celle de Charette était de s'emparer de Cholet, qu'ils le pouvaient facilement à l'aide des déserteurs, qu'ils avaient en grand nombre et auxquels un grand nombre d'habitants devaient se joindre. Au surplus, dit-il, nous ne comptons que des victoires. Noirmoutier vient d'être pris. Nos succès foisonnent, et bientôt nous espérons porter nous-mêmes sur le trône le roi que nous voulons. Il ajouta, de plus, qu'ils comptaient prendre Mortagne dans la nuit et que, sans l'orage qui survint, ils l'eussent tenté.

    Des Herbiers, elle fut conduite au château de Boisgard, distant d'une lieue. Arrivée là, on la fit monter dans un appartement où il y avait une trentaine d'individus des deux sexes. Elle apprit que le frère de Béjarry y étail, avec deux de ses sœurs et une jeune personne, qu'il se propose d'épouser au premier jour. Quant aux autres, elle ne put savoir leurs noms. Elle a aperçu beaucoup de déserteurs, qui paraissaient chargés de garder le château; il n'y avait pas de paysans, mais elle sut) qu'au premier coup de corne ils se rassemblaient.

    Béjarry lui proposa de la faire conduire aux Sables, comme le lieu le plus tranquille; mais, sur son désir de revenir à Cholet, il y consentit, lui donna un guide jusqu'à Saint-Laurent et la gratifia d'un écu de six livres pour faire la route. Elle observe que la femme d'un lieutenant du même corps a été prise avec elle. De plus, elle atteste avoir vu l'hôpital des Brigands, dans lequel plusieurs de nos prisonniers sont traités avec beaucoup d'humanité[2]. »

    — Pour copie conforme au rapport reçu par le capitaine Thomas, le général de division Caffin.

Références

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  1. a b c et d Savary, t. VI, 1827, p. 6.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p Chassin, t. II, 1899, p. 84-86.
  3. a b c d et e Gabory 2009, p. 498.
  4. Savary, t. VI, 1827, p. 4-5.
  5. a b c d e f et g Béjarry 1884, p. 179.
  6. a et b Savary, t. VI, 1827, p. 16-17.
  7. a b et c Hussenet 2007, p. 58.
  8. a et b Savary, t. VI, 1827, p. 21-22.
  9. a et b Savary, t. VI, 1827, p. 29.
  10. Gras 1994, p. 163.

Bibliographie

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