Bataille de Cable Street
Date | 4 octobre 1936 |
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Localisation | East End (Stepney |
Organisateurs | Union britannique des fascistes (British Union of Fascists ou BUF) |
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Coordonnées | 51° 30′ 39″ nord, 0° 03′ 08″ ouest |
Blessés | ~175 |
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Arrestations | ~150 |
British Union of Fascists (Blackshirts) | antifascistes |
Philip Game |
6,000–7,000 | minimum 100000 |
La bataille de Cable Street s'est déroulée le autour de Cable Street (en), une rue de l'East End, dans la banlieue est de Londres. Il s'agit d'un affrontement entre les militants de la British Union of Fascists, appelés « chemises noires », qui avaient décidé d'organiser une manifestation dans un quartier à forte population juive d'autre part des antifascistes, regroupant des militants communistes et anarchistes, des organisations juives et des nationalistes irlandais de gauche[1]. La troisième composante est la police, chargée de maintenir peace and order, paix et ordre[2].
Contexte
[modifier | modifier le code]Dénombrement
[modifier | modifier le code]Les nombres de gens présents cités pour les différentes factions sont éminemment variables selon les sources. Une seule chose sûre : il a fait beau ce jour-là, ce qui a augmenté les nombres des participants de part et d'autre[3].
Les nombres pour les fascistes, dits « chemises noires » (Mosley portait cet uniforme pour la première fois à cette occasion[4]), vont de 2 000, 3 000[5] et jusqu'à 5 000[6],[7].
Quelque 6 000 policiers étaient présents, dont une partie venant de zones hors Londres[8] et toute la cavalerie de la police métropolitaine de Londres (en)[6]. D'autres chiffres sont cités : « 6 000 à 7 000[6] » et jusqu'à « 10 000 »[1].
Pour les manifestants anti-fascistes, sont cités les nombres de « plus de 100 000 »[9], « 250 000[1] », « plus de 250 000 »[10], « 310 000[11] » ou plus[12],[13].
Déroulement
[modifier | modifier le code]De véritables scènes de guerre civile ont eu lieu. Les fascistes furent repoussés et le défilé eut finalement lieu sur l'Embankment, jusqu'à la station Temple[3].
Participants notables
[modifier | modifier le code]Union britannique des fascistes
[modifier | modifier le code]Police métropolitaine
[modifier | modifier le code]Contre-manifestants
[modifier | modifier le code]Parmi eux, de nombreux communistes :
- Phil Piratin, membre du parti communiste de Grande-Bretagne (CPGB)[16]
- Bill Alexander (en), communiste (membre du CPGB) et chef du bataillon anglais des Brigades internationales[17]
- Fenner Brockway, secrétaire du parti travailliste indépendant[3]
- Jack Comer (en), gangster d'origine juive[18]
- Père John Groser (en), prêtre Anglican et figure du Christianisme social[19]
- Gladys Keable, communiste (membre du CPGB) et future éditrice enfants du Morning Star[17]
- Bill Keable, communiste (membre du CPGB) et époux de Gladys Keable, futur directeur du Morning Star[17]
- Max Levitas (en), activiste communiste juif (membre du CPGB) donné par le Morning Star (2018) comme le dernier survivant de la bataille de Cable Street[20]
- Betty Papworth, organisatrice communiste (membre du CPGB)[21] and wife of Bert Papworth[22].
- Alan Winnington (en), communiste (membre du CPGB), journaliste et correspondant de guerre[17]
- Charlie Hutchinson, communiste (membre du CPGB) et l'unique membre britannique noir des Brigades internationales[23]
Conséquences
[modifier | modifier le code]Oswald Mosley, le chef des fascistes britanniques, avait prévu d'organiser de nombreuses marches de ce genre dans tout le Royaume-Uni. Après cette cuisante déroute, il ne put plus jamais organiser de nouveaux rassemblements.[Information douteuse] L'événement entraîna également l'adoption du Public Order Act (en), qui interdisait notamment le port d'uniformes politiques en public.
Dans la culture
[modifier | modifier le code]Dans son roman L'Hiver du monde, deuxième volet de la trilogie Le Siècle, Ken Follett évoque cet événement, qui est vécu par plusieurs de ses personnages ; il y fait également rapidement référence dans La Nuit de tous les dangers. Cet épisode est également représenté dans un chapitre du roman de Ned Beauman Boxer, Beetle.
Le groupe folk rock anglais The Men They Couldn't Hang raconte cet épisode dans la chanson "The Ghosts Of Cable Street" sortie en 1986 sur leur album "How Green Is The Valley".
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Kurt Barling, « Cable Street: 'Solidarity stopped Mosley's fascists' », sur bbc.com, (consulté en ).
- Tom Wilson.
- (en) « Fascist march stopped after disorderly scenes », sur theguardian.com, (consulté en ).
- Steel 2017, p. 4.
- [Reynolds 2021] Kimberley Reynolds, « ¡No pasarán! The Battle of Cable Street as a Political Context for Youth Activism in Fiction for Children and Young People », Children's Literature, vol. 49, sur muse.jhu.edu, Johns Hopkins University Press, (DOI 10.1353/chl.2021.0002, consulté en ), p. 8-22.
- Ackroyd 2000, p. 401.
- [Jones 2004] (en) Nigel Jones, Mosley, éd. Haus, , 184 p. (ISBN 9781904341093, présentation en ligne), p. 114.
- Steel 2017, p. 6.
- John Stevenson et Chris Cook, Britain in the Depression, Society and Politics 1929-39, Pearson Education, (1re éd. 1988), p. 226-227.
- (en) « Biased Policing: The Battle of Cable Street », Police and Public Order, sur open.ac.uk, International Centre for the History of Crime, Policing and Justice, (consulté en ).
- Steel 2017, p. 11.
- Steel 2017, p. 12.
- (en) « Cable Street », sur southwarkplayhouse.co.uk (consulté en ).
- (en) « ‘No pasarán’: the Battle of Cable Street », sur blog.nationalarchives.gov.uk (consulté en ).
- Lewis 2012.
- (en) « Obituary: Phil Piratin », sur independent.co.uk, The Independent, (consulté en ).
- (en) Simon Meddick, Simon Payne et Phil Katz, Red Lives: Communists and the Struggle for Socialism, Manifesto Press Cooperative Limited, , 119 p. (ISBN 978-1-907464-45-4).
- (en) « Jack Spot : the 'Einstein of crime' », sur thejc.com, The Jewish Chronicle, (consulté en ).
- (en) « St John Beverley Groser (1890-1966) and Michael Groser (1918-2009) », sur stgitehistory.org.uk, St George in the East Church (consulté en ).
- (en) Mary Davis, « Remembering Max Levitas – Jewish Communist and last survivor of the Battle of Cable Street », sur morningstaronline.co.uk, (consulté en ).
- (en) Dan Carrier, « Betty Papworth », obituary, sur theguardian.com, (consulté en ).
- (en) Dan Carrier, « Betty Papworth », sur amp.theguardian.com, (consulté en )
- (en) Simon Meddick, Phil Katz et Liz Payne, Red Lives: Communists and the Struggle for Socialism, Manifesto Press Cooperative Limited, , 97 p. (ISBN 978-1-907464-45-4).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Ackroyd 2000] (en) Peter Ackroyd, London: The Biography, éd. Chatto & Windus, , 822 p. (présentation en ligne), p. 401.
- [Lewis 2012] (en) John E. Lewis, London, The Autobiography : 2000 Years of the Capital's History By Those Who Saw It Happen, éd. Hachette UK, , 576 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 396-401.
- [Steel 2017] (en) Peta Steel, « The battle of Cable Street. They shall not pass », An account of working class struggles against fascism [PDF], sur tuc.org.uk, SERTUC, (consulté en ). .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Political Voices: Tom Wilson », récit d'un policier (lien vers une vidéo de l'interview sur youtube), sur andrewwhitehead.net (consulté en ). .