Bartolomeo Manfredi
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Bartolomeo Manfredi (baptisé le à Ostiano en Lombardie – mort le à Rome) est un peintre italien du XVIIe siècle, l'un des grands disciples (ou prétendu tel) de Caravage.
Biographie
[modifier | modifier le code]Bartolomeo Manfredi est né à Ostiano, dans la province de Crémone, en Lombardie. Il eut probablement l'occasion de rencontrer à Mantoue en 1595, Cristoforo Roncalli, appelé Pomarancio, qui aurait été son premier maître. La date de son arrivée à Rome, peut-être motivée par sa relation avec Roncalli, ne peut être précisée. Il y fut toutefois un des premiers émules du style innovant du Caravage, avec son clair-obscur soutenu, et son insistance sur le naturalisme, avec un don pour raconter une histoire à travers l'expression et le langage corporel de ses personnages. La Punition de Cupidon (Art Insititut de Chicago), montre clairement cet ascendant. Il apporta une touche très personnelle aux thèmes caravagesques de tables de joueurs, diseurs de bonne aventure, concerts et banquets, si bien que l'expression Manfrediana methodus fut inventée pour lui[1].
Le Caravage, malgré la brièveté de sa carrière — il atteint la gloire vers 1600, dut s'exiler en 1606 et mourut quatre ans plus tard — exerça une grande influence sur les artistes de la génération suivante, en particulier à Rome et Naples. Parmi ces « caravagesques », c'est Manfredi qui semble avoir été le plus efficace pour transmettre l'héritage du maître auprès des peintres étrangers, venus notamment de France et d'Utrecht, pour étudier en Italie. Gerard Seghers (ou Segers; 1589-1651) fut l'un de ses élèves[2].
Artiste à succès, ayant avant ses trente ans un serviteur attaché à sa personne, Manfredi fut, selon son biographe Giulio Mancini, « un homme d'apparence distinguée et au comportement raffiné ». Bien qu'il ne se soit que rarement montré en société, il a construit sa carrière autour de la peinture sur chevalet pour des clients privés. Il ne rechercha pas les commandes publiques sur lesquelles sont bâties les plus grandes notoriétés mais ses œuvres entrèrent dans de grandes collections dès le XVIIe siècle, époque où il fut considéré comme égal, si ce n'est supérieur au Caravage. Son Mars châtiant Cupidon offre un indice intéressant sur une œuvre perdue de Caravage : le maître avait promis une peinture sur ce thème à Mancini, mais celle-ci fut prise par un autre client de Caravage, le cardinal Francesco Maria del Monte. Mancini commanda alors cette peinture à Manfredi.
Vers 1620, il eut comme compagnon Francesco Furini qu'il a initié au naturalisme du Caravage[3].
Manfredi mourut à Rome à l'âge de 40 ans, en 1622.
Œuvres
[modifier | modifier le code]- La Salle des gardes, huile sur toile, Gemäldegalerie, Dresde
- Mars châtiant Cupidon, Art Institute of Chicago
- Jésus chassant les Marchands du Temple, musée des beaux-arts, Libourne (France)
- La Diseuse de bonne aventure, v.1610, huile sur toile, Détroit, Institute of Arts (reprend le sujet du tableau du Caravage portant le même titre)
- Le Triomphe de David, v. 1615, toile, 128 × 97 cm, musée du Louvre[4]
- Judith et Holopherne, v. 1625, huile sur toile, Museo Nazionale, La Valette (Malte)
- Les Joueurs de cartes et Le Concert, 1626, huiles sur toile, 130 × 191 cm, anciennement au musée des Offices, corridor de Vasari, détruits lors de l'attentat de . Offerts en 1626 par Ferdinand II à sa mère pour le Nouvel an[5].
- Jésus parmi les docteurs, huile sur toile, 130 × 191 cm, musée des Offices, corridor de Vasari[5].
- Caïn et Abel, huile sur toile, 171 × 122 cm, musée des Offices, corridor de Vasari. Attribué à Manfredi par Roberto Longhi, mais d'autres l'attribue à Orazio Riminaldi[5].
- L'Apparition du Christ à la Vierge, collection privée, Florence. Faisait partie de la collection du marquis Vincenzo Giustiniani[1].
- Le couronnement d'épines, 1615, musée de Tessé, Le Mans[6].
- Réunion des buveurs, v. 1620, huile sur toile 130 x 190
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bartolomeo Manfredi » (voir la liste des auteurs).
- Gianni Papi, « Biographies », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 655
- James R. Hobbes, Picture collector's manual adapted to the professional man, and the amateur, T&W Boone, 1849, page 43, en ligne ; Benedict Nicolson, « Gerard Seghers and the 'Denial of St Peter' », The Burlington Magazine(1971), 302 et 304-309.
- Giuseppe Cantelli & Francesco Furini, Disegni di Francesco Furini: e del suo ambiente, Firenze, Olschki, 1972
- Vincent Pomarède, 1001 peintures au Louvre : De l’Antiquité au XIXe siècle, Paris/Milan, Musée du Louvre Editions, , 589 p. (ISBN 2-35031-032-9), p. 336XIXe siècle&rft.aulast=Pomarède&rft.aufirst=Vincent&rft.date=2005&rft.pages=336&rft.tpages=589&rft.isbn=2-35031-032-9&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Bartolomeo Manfredi">
- Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN 2-84459-006-3), p. 332-335
- « Un authentique Bartolomeo Manfredi au Musée de Tessé du Mans » (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Nicole Hartje, Bartolomeo Manfredi (1582-1622) : ein Nachfolger Caravaggios und seine europäische Wirkung : Monographie und Werkverzeichnis, Weimar : VDG, Verlag und Datenbank für Geisteswissenschaften, 2004 (OCLC 56878741).
- (it) Arnauld Brejon de Lavergnée, Dopo Caravaggio : Bartolomeo Manfredi e la manfrediana methodus, Milan : A. Mondadori, 1987 (OCLC 18569800).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Bartolomeo Manfredi sur la Web Gallery of Art.