Banboku Ōno
Banboku Ōno 大野 伴睦 | |
Fonctions | |
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Président de la Chambre des représentants du Japon | |
– (6 mois et 16 jours) |
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Prédécesseur | Jōji Hayashi (ja) |
Successeur | Yasujirō Tsutsumi |
Représentant du Japon | |
– (18 ans, 1 mois et 19 jours) |
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Élection | 10 avril 1946 |
Réélection | 25 avril 1947 23 janvier 1949 1er octobre 1952 19 avril 1953 27 février 1955 22 mai 1958 20 novembre 1960 20 novembre 1963 |
Circonscription | 1re de Gifu |
– (12 ans, 2 mois et 9 jours) |
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Élection | 20 février 1930 |
Réélection | 20 février 1932 20 février 1936 31 mars 1937 |
Circonscription | 1re de Gifu |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Préfecture de Gifu (Japon) |
Date de décès | (à 73 ans) |
Lieu de décès | Tokyo (Japon) |
Nationalité | Japonaise |
Parti politique | Seiyūkai (1913-1942) PLJ (1945-1948) PDL (1948-1950) PLY (1950-1955) PLD (1955-1964) |
Famille | Akira Ōno (ja) (fils) Tsuyako Ōno (belle-fille) Yasutada Ōno (ja) (petit-fils) |
Diplômé de | Université Meiji |
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Banboku Ōno (大野 伴睦, Ōno Banboku ), né le dans la préfecture de Gifu et mort le à Tokyo, est un homme politique japonais. Représentant du Japon pour la préfecture de Gifu de 1930 à 1942 et de 1946 à 1964, il devient un puissant chef de faction du Parti libéral dans l'après-guerre, préside la Chambre des représentants de 1952 à 1953 et joue un rôle majeur dans la fondation, en 1955, du Parti libéral-démocrate (PLD), dont il assume la vice-présidence de 1957 à sa mort.
Jeunesse et débuts
[modifier | modifier le code]Banboku Ōno est né à Miyama, dans le district de Yamagata, dans la préfecture de Gifu, le [1]. Il entame des études de droit à l'université Meiji mais en est expulsé après avoir été arrêté pour sa participation aux émeutes de la crise politique Taishō en février 1913[2],[3]. Il rejoint peu après le groupe de pression extraparlementaire (院外団, ingaidan ) de l'Association des amis du gouvernement constitutionnel, ou Rikken Seiyūkai, à l'invitation de son secrétaire général Tsuneemon Murano (ja)[3]. L'ingaidan est alors l'organisation chargée des activités informelles du parti telles que la collecte d'informations, la distribution de pots-de-vin ou les actions violentes[4]. Le travail et le mode de vie des membres de l'ingaidan plaisent à Ōno qui, à partir de là, monte peu à peu en grade au sein de la Seiyūkai[5]. Son implication dans l'ingaidan, dont les frontières avec le monde criminel sont poreuses, l'amène à tisser des liens durables avec des chefs yakuza, qu'il continue de fréquenter jusqu'à la fin de sa carrière[6].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Ōno est élu membre de l'Assemblée municipale de Tokyo en 1922[7]. Il reste neuf ans en fonction et prend notamment part à la délégation envoyée aux États-Unis pour remercier les Américains de leur soutien à la reconstruction de la capitale japonaise après le séisme du Kantō de 1923[2].
En 1930, Ōno est élu représentant du Japon dans la première circonscription de Gifu et, à la Diète, rejoint la faction d'Ichirō Hatoyama[7]. Lors des élections législatives de 1942, comme il refuse de soutenir la politique du Premier ministre Hideki Tōjō, il est étiqueté « candidat non recommandé » par le gouvernement et perd son siège[7],[2].
Après la guerre, Ōno participe à la fondation du Parti libéral et, à l'issue des élections législatives de 1946, retrouve son siège à la Diète[7],[8]. Après avoir été brièvement ministre délégué à l'Intérieur[1], il devient secrétaire général du Parti libéral en 1947[7].
Cependant, en 1948, il est impliqué dans le scandale de corruption de la Shōwa Denkō et démissionne de son poste de secrétaire général[7]. Après son acquittement au début des années 1950[note 1], il revient sur le devant de la scène et accède à la présidence de la Chambre des représentants en 1952[7]. Il intègre ensuite le cinquième gouvernement de Shigeru Yoshida en 1953 en tant que Ministre d'État chargé du développement de Hokkaidō[1].
Parti libéral-démocrate
[modifier | modifier le code]En 1955, en tant que président du conseil exécutif du Parti libéral, Ōno joue un rôle majeur dans la création du Parti libéral-démocrate (PLD) par la fusion de son parti et du Parti démocrate (en), alors les deux principales formations conservatrices du Japon[7]. En 1957, il forme sa propre faction, la Hakuseikai (白政会 ), avec une trentaine de parlementaires[9], et obtient le poste de vice-président du PLD[1].
En , le Premier ministre Nobusuke Kishi, confronté à une grève nationale, à des manifestations et à la vive opposition du Parti socialiste japonais (PSJ), est contraint d'abandonner une réforme de la police et voit sa position compromise[10]. Pour s'assurer l'appui d'Ōno et de deux autres chefs de faction du PLD, Ichirō Kōno (en) et Eisaku Satō, Kishi conclut en secret un accord avec eux le : les trois hommes s'engagent à soutenir les plans de Kishi et ce dernier promet de laisser la place à Ōno à la fin de son prochain mandat ; Kōno doit ensuite succéder à Ōno, puis Satō à Kōno[11]. Cependant, après qu'il a été contraint d'annoncer sa démission en [12], Kishi revient sur sa parole et soutient la candidature de Hayato Ikeda au poste de président du PLD, et donc de Premier ministre, plutôt que celle d'Ōno[13]. Kishi reproche notamment à ce dernier d'avoir tacitement soutenu Kōno lorsque celui-ci s'est ouvertement opposé à lui à l'occasion d'un remaniement ministériel en et considère que les termes de l'accord initial ne sont plus valides[13].
Le , Kishi est victime d'une attaque au couteau alors qu'il se trouve à une réception pour célébrer l'élection d'Ikeda à la présidence du PLD[14]. Taisuke Aramaki, l'agresseur, est un homme de 65 ans sans emploi et ancien membre de la Taikakai (大化会 ), un groupe nationaliste[14]. Bien que Kishi ait reçu six coups de couteau et qu'il saigne abondamment, il survit à ses blessures[14]. Le bruit court alors à la Diète qu'Ōno aurait ordonné l'attaque afin de se venger de Kishi[15]. C'est ce que laisse notamment entendre un associé de ce dernier, Hanji Ogawa (ja), mais l'événement est peu commenté et, dans ses mémoires, Kishi dit ignorer la raison de l'attaque[14].
Mort et postérité
[modifier | modifier le code]Ōno meurt d'une crise cardiaque le à l'hôpital de l'université Keiō à Tokyo[2]. Après son décès, sa faction à la Diète se divise en deux groupes, l'Isshinkai (一新会 ) de Naka Funada (ja) et l'Ichiyōkai (一陽会 ) d'Isamu Murakami (ja)[16].
Banboku Ōno est le père d'Akira Ōno (ja), qui a lui aussi été député et ministre et qui a épousé Tsuyako Ōno, ancienne conseillère du Japon[1],[17]. Son petit-fils, Yasutada Ōno (ja), est également membre de la Chambre des conseillers depuis 2013[18].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Il est acquitté en 1951 selon l'Encyclopedia Nipponica et en 1952, la même année que son accession à la présidence de la Chambre des représentants, selon l'Encyclopædia Britannica[7].
Références
[modifier | modifier le code]- (ja) « 大野 伴睦(読み)オオノ バンボク », sur Kotobank (consulté le ).
- (en) Associated Press, « Bamboku Ono, 74, Japanese Leader: Liberal-Democratic Party's Vice President Dead », The New York Times, , p. 29 (lire en ligne ).
- Siniawer 2008, p. 84.
- Siniawer 2008, p. 80-82.
- Siniawer 2008, p. 85-86, 105.
- Siniawer 2008, p. 86, 157.
- (ja) « 大野伴睦(読み)おおのばんぼく », sur Kotobank (consulté le ).
- (ja) « 岐阜 - 第22回衆議院議員選挙(衆議院議員総選挙)1946年04月10日投票 », sur go2senkyo.com (consulté le ).
- (en) Haruhiro Fukui, Party in Power: The Japanese Liberal-Democrats and Policy-making, University of California Press, (lire en ligne ), p. 118.
- Masumi 1995, p. 26-29.
- Masumi 1995, p. 30-32.
- Masumi 1995, p. 51.
- Masumi 1995, p. 57-58.
- (en) Robert D. Eldridge, « The assassination attempt of Nobusuke Kishi », The Japan Times, (consulté le ).
- (ja) Fumito Ishibashi, Hiroyuki Kanō, Masataka Mine, Kōji Sugimoto et Sō Hanafusa, « 岸信介の退陣 佐藤栄作との兄弟酒「ここで二人で死のう」 吉田茂と密かに決めた人事とは… », Sankei shinbun, (consulté le ).
- (en) Lee W. Farnsworth, « Challenges to Factionalism on Japan's Liberal Democratic Party », Asian Survey, vol. 6, no 9, , p. 504 (JSTOR 2642351).
- (ja) « 「伴睦氏の孫で知名度抜群、大量に売れたのだろう」…強制捜査に大野泰正議員からは説明なし », Yomiuri shinbun, (consulté le ).
- (en) Chambre des conseillers du Japon, « Mr. OHNO Yasutada », sur sangiin.go.jp, (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Junnosuke Masumi (trad. Lonny E. Carlile), Contemporary Politics in Japan, University of California Press, (ISBN 0-520-05853-4).
- (ja) Fumio Niwa, 評伝大野伴睦 自民党を作った大衆政治家 [« Biographie de Banboku Ōno, l'homme politique populaire qui a fondé le Parti libéral-démocrate »], Namiki Shobō, (ISBN 978-4890634071).
- (en) Eiko Maruko Siniawer, Ruffians, Yakuza, Nationalists: The Violent Politics of Modern Japan, 1860–1960, Cornell University Press, (ISBN 978-0801447204).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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