Asinipodien
Lieu éponyme | Grottes du Pech-de-l'Azé |
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Auteur | François Bordes, 1975 |
Répartition géographique | France du sud-ouest |
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Période | Paléolithique moyen |
Chronologie | 74 000 à 70 000 ans AP |
Type humain associé | Homme de Néandertal |
Tendance climatique | frais (Würm I - SIO 5a) |
L'Asinipodien est une variante rare du Moustérien, définie en 1975 par François Bordes[1] à partir des grottes du Pech-de-l'Azé (Dordogne)[2], et plus précisément de Pech-de-l'Azé IV[3].
Site-type
[modifier | modifier le code]L'Asinipodien se tient dans les couches J3a à J3c de Pech-de-l'Azé IV.
Le nom est formé à partir des racines « podium » pour Pech et « asinus » pour Azé[4].
Typologie
[modifier | modifier le code]Sa typologie est celle d'un Moustérien à denticulés ou d'un Moustérien typique riche en denticulés. Il y a plus de pièces à encoches et de denticulés que de racloirs (Bordes dit que ces derniers sont très peu nombreux[5]), et pratiquement tous les racloirs sont à une seule arête. Les pièces tronquées et facettées sont aussi très nombreuses, et l'ensemble contient un pourcentage élevé d'éclats et de nucléus de type Kombewa - plus de 12% dans la couche J3a.
Il y a aussi un certain nombre de petits éclats Levallois, parmi lesquels de nombreuses pièces font moins de 2 cm de long. Ils sont accompagnés de nucléus Levallois, eux-mêmes très petits : près de 10% d'entre eux sont moins de 3 cm de longueur maximum, et les longueurs des négatifs d'enlèvement (voir « éclats ») font en moyenne 2 cm de long (les plus petits négatifs mesurant au moins 1,4 cm)[2].
Chronologie
[modifier | modifier le code]Sur la base des vestiges d'animaux et de la stratigraphie associée, François Bordes a daté l'Asinipodien du premier stade de la glaciation de Würm[2]. Des analyses récentes pour les deux couches d'Asinipodien (6A et 6B) donnent des âges de 74 000 ±4 000 ans et 70 000 ±4 000 ans respectivement (SIO 5a à 4)[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- F. Bordes 1975, p. 294, 298.
- McPherron 2007, p. 77.
- Jean-Patrick Loiseau, François Bordes (1919-1981) et la construction de la Préhistoire dans la seconde moitié du XXe siècle, Université de Bordeaux, , 699 p. (lire en ligne [PDF]), p. 177.
- F. Bordes 1975, p. 298.
- F. Bordes 1975, p. 79-80.
- Richter 2017.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (1975) François Bordes, « Le gisement du Pech de l'Azé IV. Note préliminaire », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 72, no 1, , p. 293-308 (lire en ligne, consulté le ).
- (1981) François Bordes, « Vingt-cinq ans après : le complexe moustérien revisité », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 78, no 31, , p. 77-87 (lire en ligne, consulté le ).
- (2007) (en) Shannon P. McPherron, Tools versus cores : alternative approaches to stone tool analysis, Cambridge Scholars Publishing, , 279 p. (ISBN 978-1-84718-117-6, lire en ligne).
- (2017) (en) Daniel Richter, Harold L. Dibble, Shannon P. McPherron, Dennis Sandgathe et Paul Goldberg, « Additional chronometric data for the small flake assemblages (‘Asinipodian’) from Pech de l’Azé IV (France) and a comparison with similar assemblages at the nearby site of Roc de Marsal », dans D. Wojtczak, M. Al Najiar, R. Jagher, H. Elsuede, F. Wegmüller et M. Otte, Vocation préhistoire. Hommage à Jean-Marie Le Tensorer, Études et Récherches archéologiques de l Université de Liège 148, (résumé), p. 323-335.