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Aristide Corre

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Aristide Corre
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
SuresnesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Membre de

Aristide Alphonse Corre, né le à Brest[n 1] et mort fusillé le à Suresnes[3], est un militant nationaliste français, cofondateur avec Eugène Deloncle de la Cagoule.

Titulaire d'une licence de littérature ancienne et d'une autre d'histoire, Aristide Corre subsiste dans le commerce du papier à Paris où il rencontre Jean Filiol qui sera durant la seconde guerre mondiale chef de la Milice pour le renseignement à Limoges ou leur leur tâche est lourde car la région du Limousin est en grande partie contrôlé par les FTP de Georges Guingouin.

Membre fondateur de la Cagoule sous le pseudonyme de Dagore et archiviste de ce mouvement, Corre est également l'un des responsables de son démantèlement, en laissant saisir involontairement par la police les listes d’adhérents, conduisant à l’arrestation ou à l’exil de ses dirigeants.

Malgré sa participation à des actions clandestines, Aristide Corre tient un journal intime qui fourmille de détails sur les affidés de la Cagoule, son organigramme et les trafics d'armes qu'il supervise, mais aussi sur ses propres amours (contrariées par sa mère qui le suivra en exil en Espagne franquiste) et ses rêveries érotiques.

L'écrivain et journaliste Christian Bernadac se verra remettre une partie de ce document par un ecclésiastique, congréganiste du Sacré Cœur, ex-membre de la cagoule, puis résistant et déporté à Dachau, le Révérend Joseph Fily, et en publiera les années les plus significatives (1936-1940) aux Éditions France-Empire[4].

Corre avait supervisé l'assassinat de Carlo Rosselli et de son frère Nello à Bagnoles-de-l'Orne, le . Il était également impliqué dans l'attentat de la rue de Presbourg.

En fuite en Espagne (initialement à Saint-Sébastien, villa Brisas de mar), il rejoint ensuite La Corogne, où il espionne les mouvements de bateaux allemands pour le compte des services de renseignement français. Il regagne ensuite la France, rejoint la Résistance, et est fusillé sous le nom de Claude Meunier comme otage le à la prison du Cherche-Midi[5].

Notes et références

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  1. Le journaliste Christian Bernadac présente Aristide Corre comme l'ami d'enfance d'Eugène Deloncle, lui-même d'origine brestoise[1].
    Toutefois, Mercédès Deloncle Corrèze nie cette relation précoce en rappelant la différence d'âge entre les deux futurs activistes : âgé de huit ans en 1898, le jeune Eugène Deloncle ne s'est probablement jamais préoccupé de devenir l'ami d'un enfant de quatre ans, selon la veuve du chef cagoulard. Celle-ci affirme de surcroît que la mère de Deloncle, déjà éprouvée par la perte récente d'un fils en bas âge, décide de quitter Brest avec sa famille « immédiatement » après le décès de son époux, le commandant Antoine Charles Louis Deloncle, disparu lors du naufrage du paquebot La Bourgogne survenu en 1898[2].

Références

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Sources primaires

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Bibliographie

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  • Philippe Bourdrel, La Cagoule : histoire d'une société secrète du Front populaire à la Ve République, Paris, Albin Michel, (1re éd. 1970), 404 p. (ISBN 978-2-226-06121-8, BNF 36660733)Ve République&rft.aulast=Bourdrel&rft.aufirst=Philippe&rft.date=1992&rft.tpages=404&rft.isbn=978-2-226-06121-8&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Aristide Corre">.
  • Philippe Bourdrel, Les Cagoulards dans la guerre, Paris, Albin Michel, , 282 p. (ISBN 978-2-226-19325-4, BNF 42093726).
  • Frédéric Freigneaux, Histoire d'un mouvement terroriste de l'entre-deux-guerres : « la Cagoule », , 435 p.
    Mémoire de maîtrise en histoire, Université Toulouse 2, le Mirail.
  • Frédéric Freigneaux, « La Cagoule : enquête sur une conspiration d'extrême droite », L'Histoire, no 159,‎ , p. 6-17.
  • Frédéric Monier, Le complot dans la République : stratégies du secret, de Boulanger à la Cagoule, Paris, La Découverte, coll. « L'espace de l'histoire », , 339 p. (ISBN 978-2-7071-2871-3, BNF 36994941, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne], [présentation en ligne].
  • Jean Philippet, « Ultima ratio regis. La « Cagoule » : un mouvement terroriste d’extrême droite », dans François Audigier et Pascal Girard (dir.), Se battre pour ses idées : la violence militante en France des années 1920 aux années 1970, Paris, Riveneuve éditions, coll. « Actes académiques », , 244 p. (ISBN 978-2-36013-076-4, présentation en ligne), p. 51-70.
  • Jean-Raymond Tournoux, L'Histoire secrète : la Cagoule, le Front populaire, Vichy, Londres, 2e bureau, l'Algérie française, l'O.A.S., Paris, Plon, , 384 p.2e bureau, l'Algérie française, l'O.A.S.&rft.aulast=Tournoux&rft.aufirst=Jean-Raymond&rft.date=1962&rft.tpages=384&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Aristide Corre">
  • Éric Vial, La Cagoule a encore frappé ! : l'assassinat des frères Rosselli, Paris, Larousse, coll. « L'histoire comme un roman », , 319 p. (ISBN 978-2-03-584595-5, BNF 42321895, présentation en ligne).

Articles connexes

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