Antoinette Spaak
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Antoinette Spaak, née le à Etterbeek et morte le , est une femme politique belge. Considérée comme une pionnière, elle est la première femme à accéder à la présidence d'un parti politique en Belgique, le FDF (Front démocratique des francophones)[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Généalogie et jeunesse
[modifier | modifier le code]Antoinette Spaak nait le 27 juin 1928 à Etterbeek à Bruxelles. Elle est la fille de Paul-Henri Spaak (1899-1972), ancien Premier ministre belge et secrétaire général de l'Otan. Sa grand mère est la première femme occupant un mandat de sénatrice en Belgique, Marie Janson. Elle est également la nièce du scénariste Charles Spaak[2].
Après la Libération elle a beaucoup voyagé au côté de son père pour des meetings politiques[2].
Elle s'est mariée et a eu un fils avec un professeur de médecine, raison pour laquelle elle a abrégé ses études de droit dans sa jeunesse[2].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Antoinette Spaak entre en politique au sein du FDF après le décès de son père en 1972. Elle est élue à la Chambre des représentants en 1974[2]. Elle obtient la présidence du FDF de 1977 à 1982, devenant ainsi la première femme belge présidente de parti[3]. Elle sera ensuite élue députée européenne puis présidente du conseil de la Communauté Française.
Dans les années 1990 elle va opérer pour aboutir en 1993 au rapprochement entre son parti et le PRL (devenu Mouvement Réformateur) avec l'aide de l'homme politique Jean Gol[3]. Les deux partis se sépareront à nouveau en 2011, à la suite de trop nombreux désaccords politiques[2]. Elle avait à l'époque exprimé son mécontentement quant à la manière dont cela a été mis en place[4].
Décès
[modifier | modifier le code]Antoinette Spaak est décédée chez elle le 28 août 2020, des suites d'une chute dont elle n'a pas pu se remettre. Elle avait alors 92 ans et était la compagne d'Étienne Davignon[3]. Elle avait souffert d'un cancer du sein quelques années auparavant[5].
De nombreuses personnalités se sont exprimées à la suite de son décès, à la fois dans sa propre famille politique et dans d'autres. Des réactions ont été partagées entre autres par Sophie Wilmès et Olivier Maingain[6].
Luttes et convictions politiques
[modifier | modifier le code]Europe
[modifier | modifier le code]Tout comme son père, Antoinette Spaak est une Européenne convaincue. Elle siégera comme députée européenne de 1979 à 1999[3]. Elle a ainsi exprimé publiquement sa déception et sa douleur face au Brexit en 2016[7].
Droit des francophones en Belgique
[modifier | modifier le code]Antoinette Spaak a lutté pour les droits des francophones de Belgique et plus particulièrement de Bruxelles. Elle a notamment milité pour faire de Bruxelles une région à part entière, se retrouvant plus d'une fois dans des manifestations violentes face à des nationalistes flamands[2].
Féminisme
[modifier | modifier le code]Du fait de sa position de pionnière et de ses nombreux rôles importants dans la politique belge, Antoinette Spaak a souvent été qualifiée de féministe. De nombreuses femmes politiques belges la citent comme modèle et affirment qu'elle leur a ouvert la voie vers la politique[8].
Du point de vue de ses actions politiques, elle a déposé en 1993 avec Laurette Onkelinx une proposition de décret, devenu un décret par la suite, sur la féminisation des noms de métiers et fonctions au sein de la Communauté française. Elle a également lutté pour les droits des femmes et notamment pour la dépénalisation de l'avortement en Belgique[8].
Dans sa vie privée également elle s'est voulue libre et indépendante et n'a ainsi jamais épousé son dernier compagnon[5].
Résumé de sa carrière politique
[modifier | modifier le code]Fonctions politiques
[modifier | modifier le code]- à partir de 1974 : députée à la Chambre des représentants
- 1977 - 1982 : présidente du FDF
- 1979 - 1999 : députée européenne
- 1988 - 1992 : présidente du conseil de la Communauté Française
- 1999-2001 : conseillère communale à Ixelles
- 2009 - 2009 : députée bruxelloise
Titres et prix
[modifier | modifier le code]- 1983 : le roi Baudouin lui octroie le titre honorifique de ministre d'État.
- 2007 : Trophée d'honneur de la 3e édition des Femmes de Cristal, récompensant des femmes méritantes de la Communauté Française.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- DH Les Sports , « Antoinette Spaak, première femme belge présidente de parti, est décédée », sur DH Les Sports , (consulté le )
- « Antoinette Spaak a tiré sa révérence », sur Le Soir Plus, (consulté le )
- « Antoinette Spaak, figure du FDF, est décédée à l’âge de 92 ans », Le Soir plus, (lire en ligne)
- « Antoinette Spaak (FDF): entre le FDF et le MR, "les ponts sont coupés" », sur RTBF Info, (consulté le )
- « Antoinette Spaak: une femme libre, avant tout », sur Le Soir Plus, (consulté le )
- « «Une grande dame de la politique»: les réactions à la suite du décès d’Antoinette Spaak », sur Le Soir Plus, (consulté le )
- « Antoinette Spaak sur le Brexit: "J'ai pleuré vendredi" », sur RTBF Info, (consulté le )
- « Antoinette Spaak: celle qui a ouvert la voie aux autres femmes politiques », sur RTBF Info, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Naissance en juin 1928
- Naissance à Etterbeek
- Étudiant de l'université libre de Bruxelles
- Femme politique belge
- Personnalité de DéFI
- Président de DéFI / du FDF
- Personnalité bruxelloise
- Personnalité politique liée à Bruxelles
- Député belge
- Député bruxellois
- Député européen élu en Belgique 1979-1984
- Député européen élu en Belgique 1994-1999
- Ministre d'État (Belgique)
- Grand officier de l'ordre de Léopold II
- Décès à Ixelles
- Décès à 92 ans
- Décès en août 2020