Ambroise Boudin
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Surnoms |
Brésillon Pouly, Pouly II |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
Étienne Boudin (d) |
Mère |
Anna Boudin (d) |
Conjoint |
Marthe Boudin (d) |
Enfants |
Pierre Boudin Achille Boudin (d) Étienne Boudin (d) |
Ambroise Boudin (1874-1965) est un torero français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils du torero Étienne Boudin, Ambroise Boudin naît le [1] à Aimargues, près de la glacière, où ses parents séjournaient dans une roulotte[2].
Surnommé « Brésillon » ou « Pouly II », il fait ses débuts à l'âge de seize ans au sein du quadrille de son père[3]. Dès lors, il le suit dans ses tournées en Belgique, en Hollande, en Algérie et en Tunisie[3]. À Paris, il est remarqué par Lagartijo et Ángel Pastor, qui lui donnent des conseils[3]. En 1898, il succède à son père à la direction de sa troupe[3], et fait le choix de développer la course de quadrille que ce dernier avait conçue[4].
Réputé pour sa souplesse et remarqué pour ses sauts, il poursuit ses tournées à l'étranger où il fait connaître la tauromachie[3]. Il se rend aussi en Espagne dans le but de se familiariser avec les suertes du pays, et s'inscrit pour cela un temps à l'école taurine de Séville[3]. Une fois revenu en France, il choisit de se tourner vers les capeas et novilladas, donnant sa première estocade en 1902 à Perpignan[3].
Couru par les impresarios espagnols, il accepte de se produire en 1908 à Bilbao, où il est amené à toréer seul deux bêtes[3]. Il leur assène quatre banderilles et est ovationné par le public[5]. On le voit également à Barcelone et Saragosse[5].
Le à Arles, il finit par recevoir l'alternative, des mains d'Enrique Vargas[5]. Celle-ci n'est néanmoins pas reconnue à l'étranger[5].
Il reçoit par ailleurs plusieurs blessures, dont l'une, le à Lunel, le conduit à se retirer : ayant subi une fracture de la clavicule droite, il n'est pas remis lorsqu'éclate la Grande Guerre qui signe l'interruption des courses[5].
Pour Pierre Dupuy et Louis-Gilbert Lacroix, il reste « le premier Français à représenter l'image mythique du torero »[5].
Éleveur et entrepreneur
[modifier | modifier le code]En 1894, il achète la manade de Ferdinand Bancel, dont il fait se produire le bétail l'année suivante à Béziers dans le cadre d'une capea[5]. Un taureau, Paré, s'y illustre particulièrement et devient « le premier grand cocardier de l'histoire de la course libre », notamment dans le cadre de ses affrontements avec Léon Héraud[5].
En 1925, il reconstitue un cheptel de diverses provenances : Viret, Barbier, Jaubert-Barbaroux et Saurel, des vaches des Landes, et un étalon d'Alipio Pérez-Tabernero[5].
En 1928, il devient fermier du mas de l'Étourneau, à Mas-Thibert, « un des plus grands domaines de Camargue, et l'un des meilleurs pour le bétail »[6]. Après la Libération, elle est la source presque unique du bétail des corridas (cinq sur sept de celles données en 1946), du fait de la fermeture de la frontière espagnole[6].
En 1946 également, il acquiert le mas auprès de la Compagnie agricole de la Crau[6].
Dupuy et Lacroix soulignent qu'il se révèle alors « un homme d'affaires avisé », fournissant l'entièreté des services (notamment la fourniture du bétail et la location des arène) pour les capeas[7]. Il dirige des plazas d'importance, à Arles, Béziers ou Marseille[7]. Il propose également des locations « pour prises de vues cinématographiques »[7].
Il ouvre également, sur l'actuel site du jardin d'Hiver à Arles, une salle dénommée Les Folies arlésiennes, où on peut voir du music-hall et du cinéma[7].
Enfin il participe à la gestion des hospices civils arlésiens, et est administrateur du journal local L'Homme de bronze, ainsi que du socialiste La Liberté[7].
Il amasse une vaste fortune, laissée à ses fils[7].
Vie personnelle
[modifier | modifier le code]Une rumeur lui a prêté les faveurs d'Anne de Crussol[5].
Époux de Marthe Martin, il a trois fils : Étienne, devenu gérant de la jasse de la Demoiselle ; Pierre, devenu torero à son tour ; et Achille, retiré au mas des Bruns[7].
C'est lui qui initie son fils Pierre au métier de torero, et lance sa carrière dès 1910, alors que Pierre n'a que onze ans[7].
Fin et postérité
[modifier | modifier le code]Dans les années 1960, l'érudit local Jean-Paul Nourri demande à Boudin de mettre par écrit ses souvenirs ; sa mort l'empêche d'achever ce texte, et seul un article en sera publié dans la Gazette de l'Union des bibliophiles taurins de France, consacré à un voyage de Hongrie[8] en 1903[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Jean-Paul Brunel et Bernard Cazaux (ill. Michel Iturria), Guide des ferias, Paris, Calmann-Lévy, 1987, p. 214 (ISBN 2-7021-1569-1).
- Dupuy et Lacroix 2003, p. 38.
- Dupuy et Lacroix 2003, p. 32.
- Véronique Martin (d) et Marie-Pierre Maurin, Tauromachie camarguaise en terre d'Argence, musée Auguste-Jacquet, 2018, p. 106 (lire en ligne).
- Dupuy et Lacroix 2003, p. 34.
- Dupuy et Lacroix 2003, p. 35.
- Dupuy et Lacroix 2003, p. 36.
- Boudin 1988.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Boudin 1988] Ambroise Boudin (éd. Jean-Louis Rouyre), « Mon voyage à Budapest », Gazette de l'Union des bibliophiles taurins de France, no 23, , p. 8-12.
- [Dupuy et Lacroix 2003] Pierre Dupuy et Louis-Gilbert Lacroix, « Boudin Ambroise », dans Marc Thorel (dir.) (préf. Pierre Dupuy et Pierre Mialane), Dictionnaire biographique des toreros français, Montpellier, Union des bibliophiles taurins de France, (ISBN 2-909521-25-7), p. 32-36.