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Amanirenas

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Amanirenas
Illustration.
Stèle méroïtique trouvée à Hamadab.
Titre
Reine de Koush
v. 40 av. J.-C. – v. 10 av J.-C.
Prédécesseur Teriteqas
Successeur Amanishakhéto
Biographie
Dynastie Méroé
Date de naissance v. 60 av J.C.
Date de décès v. 10 av J.-C.
Sépulture Gebel Barkal
Enfants Amanishakhéto

Amanirenas (également orthographié Amanirena) est une reine candace du royaume de Koush.

Sa titulature complète était Amnirense qore li kdwe li (« Ameniras, Qore et Candace »)[1]. Son nom, lui, signifierait « Amon est son nom ».

Elle règne environ de 40 à 10 avant notre ère. Elle est l’une des plus célèbres candaces, en raison de son rôle dans la conduite des armées kouchites contre les Romains dans une guerre qui a duré cinq ans, de 27 à 22. Après une première victoire, lorsque les Kouchites attaquent l'Égypte romaine, ils sont chassés d'Égypte par Gaius Petronius et les Romains établissent une nouvelle frontière à Hiere Sycaminos (Maharraqa)[2],[3]. Amanirenas est décrite comme brave et aveugle d'un œil.

Les inscriptions méroïtiques donnent à Amanirenas le titre de qore ainsi que de kandake, suggérant qu’elle était une reine au pouvoir. Elle est généralement considérée comme la reine appelée « Candace » dans le récit de Strabon sur la guerre méroïtique contre l'Empire romain. Son nom est associé à ceux de Teriteqas et d'Akinidad, mais la relation précise entre ces trois individus n'est pas claire dans les archives historiques[4].

Conflit romain

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Les premières batailles

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Lorsque le préfet (ou premier magistrat) d'Égypte Aelius Gallus est absent lors d'une campagne en Arabie en 24 av. J.-C., les Koushites lancent une attaque sur l'Égypte. Amanirenas et Akinidad défient les forces romaines à Syène et Philae, et laissent les Juifs de l'île Éléphantine[3].

L'historien Neil MacGregor se réfère au récit de Strabon selon lequel « une féroce reine à un œil, Candace » s'empara d'une série de forts romains dans le sud de l’Égypte, en 25. Son armée serait revenue avec une représentation en bronze de la tête d'Auguste, extraite d'une statue de l'empereur romain. Elle fait ensuite « enterrer la tête coupée du glorieux Auguste sous les marches d'un temple dédié à la victoire ». La tête, trouvée à Méroé en 1910, se trouve maintenant au British Museum[5],[6],[7].

La campagne nubienne de Pétrone

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Les Koushites sont chassés de Syène plus tard dans l'année par Gaius Petronius, qui occupe alors le poste de préfet de Rome en Égypte. Selon un rapport détaillé rédigé par Strabon (17: 53-54), les troupes romaines avancent loin dans Koush et atteignent finalement Napata. Bien qu'ils se soient de nouveau retirés au nord, ils laissent une garnison à Qasr Ibrim (Primis), qui devient alors la frontière de l'Empire romain. Les Koushites tentent à nouveau de s'emparer de Primis, mais Pétrone les en empêche[réf. nécessaire].

À la suite de cet événement, des négociations commencent[2],[3]. Les Méroïtes envoient des médiateurs à Auguste, qui se trouve alors à Samos, et un traité de paix est conclu en l'an 21/20 av. J.-C. Il est remarquablement favorable aux Méroïtes, en ce que la partie sud de la bande des trente milles, y compris Primis, est évacuée par les Romains et que les Méroïtes sont dispensés de devoir rendre hommage à l'empereur. D'autre part, les Romains continuent d'occuper les Dodekashoinos (« Terres des douze milles ») en tant que zone frontalière militaire. La frontière se trouve donc près de Hiere Sycaminos (Maharraqa)[réf. nécessaire].

Cet arrangement dure jusqu'à la fin du troisième siècle de notre ère, les relations entre Méroé et l'Égypte romaine demeurent généralement pacifiques pendant cette période[8]. Cependant, le royaume de Koush commence à disparaître en tant que puissance, au premier ou au deuxième siècle de notre ère[9].

Voir également

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Notes et références

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  1. László Török, The Kingdom of Kush : Handbook of the Napatan-Meriotic Civilization, Brill, , 589 p. (ISBN 978-90-04-10448-8, lire en ligne)
  2. a et b (en) Tony Jaques, Dictionary of Battles and Sieges : a guide to 8500 battles from Antiquity through the twenty-first century, vol. F-O, Westport (Conn.), Greenwood, , 713– (ISBN 978-0-313-33538-9 et 0-313-33536-2, lire en ligne)
  3. a b et c Robinson, « The Arab Dynasty of Dar for (Darfur) Part II », African Affairs, vol. XXVIII, no CIX,‎ , p. 55–67 (ISSN 1468-2621, DOI 10.1093/oxfordjournals.afraf.a100377)CIX&rft.au=Robinson&rft.date=1928&rft.volume=XXVIII&rft.pages=55–67&rft.issn=1468-2621&rft_id=info:doi/10.1093/oxfordjournals.afraf.a100377&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Amanirenas">
  4. Desmond J. Clark, Roland Anthony Oliver, J. D. Fage, G. N . Sanderson, A. D . Roberts, Richard Gray, John Flint et Michael Crowder, The Cambridge History of Africa, Cambridge University Press, , 242–250 p.
  5. Neil MacGregor, A History of the World in 100 Objects, New York, Viking, , 221-226 p. (ISBN 978-0-670-02270-0)
  6. (en) Kevin Shillington, History of Africa, Londres, Palgrave, , 502 p. (ISBN 978-0-230-30847-3), p. 54
  7. Thorsten Opper, The Meroë Head of Augustus, British Museum Press, coll. « Object in focus », , 64 p. (ISBN 978-0-7141-5091-8), p. 9-17
  8. F. Hintze 1978: 100
  9. « The Story of Africa : Nubia », BBC World Service, n.d. (consulté le )

Bibliographie

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Liens externes

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