Alphonse Darlu
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Alphonse Darlu (né à Libourne en , mort le en son domicile dans le 17e arrondissement de Paris[1]) est un professeur de philosophie français. Enseignant au lycée Condorcet à Paris, il est surtout connu pour avoir été le maître de Marcel Proust, mais il a eu également pour élèves Élie Halévy, Léon Brunschvicg, Louis Couturat ou Xavier Léon. Représentant de la tradition française du magistère philosophique, Darlu a peu publié mais son influence a été grande sur ses auditeurs. Son enseignement est caractéristique de la philosophie officielle de la Troisième République.
Biographie
[modifier | modifier le code]Alphonse Darlu est né à Libourne. Il se convertit à la philosophie en découvrant Platon dans les livres d’Alfred Fouillée. Agrégé de philosophie en 1871, il est nommé professeur de philosophie à Périgueux, à Angoulême et à Bordeaux. En 1882, il est professeur au lycée Saint-Louis à Paris puis au lycée Henri-IV. En 1885, il est nommé au lycée Condorcet. Il est ensuite professeur aux écoles normales supérieures de Fontenay et de Sèvres. En 1893, il fonde avec certains de ses élèves la Revue de métaphysique et de morale. Il est inspecteur général de l’Instruction publique de 1901, en remplacement de Jules Lachelier, jusqu’à sa retraite en 1919.
Darlu et Proust : Monsieur Beulier
[modifier | modifier le code]De tous ses professeurs à Condorcet, c'est Alphonse Darlu qui exerce la plus profonde influence sur le jeune Marcel, et pas seulement sur lui. Proust est son élève en 1888-1889 pour la classe de philosophie (correspond à la terminale aujourd'hui). Il écrira : « Sa parole inspirée, plus sûre de durer qu'un écrit, a, en moi comme en tant d'autres, engendré la pensée. »[2].
Marcel Proust prend Alphonse Darlu comme modèle pour le personnage de Monsieur Beulier dans son roman de jeunesse quasi-autobiographique Jean Santeuil. Jean est l'élève de Monsieur Beulier : « À la place où son maître avait semé un seul mot, Jean, qui le cultivait avec amour, trouvait au bout de quelque temps une idée florissante ! »[3].
Dans le Questionnaire de Proust, le nom de M. Darlu est donné par Proust comme réponse à la question " Mes héros dans la vie réelle".
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Archives de Paris 17e, acte de décès no 1430, année 1921 (page 28/31) », sur archives.paris.fr (consulté le )
- Pierre Clarac et André Ferré, Album Proust, édition Gallimard, 1965, page 73.
- Passage de Jean Santeuil cité par Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, biographie, tome I, Gallimard-Folio n°3213, 1996-2012.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Œuvres
[modifier | modifier le code]- En 1893, il crée la Revue de métaphysique et de morale où il publie quelques articles et conférences.
- Observation sur la thèse d'une origine exclusivement visuelle de l'idée d'étendue, Conférence à la Société française de philosophie, , sofrphilo.fr
- M. Brunetière et l'individualisme : à propos de l'article "Après le procès", A. Colin, 1898
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marcel Proust, Les Plaisirs et les Jours
- Marcel Proust, Jean Santeuil (roman inédit, 1895, publication en 1952)
- Philippe Chardin, « Aristoteles dixit : le recours aux autorités philosophiques dans la Correspondance de Marcel Proust » dans Cher ami... votre Marcel Proust, Jürgen Ritte et Rainer Speck (éds.), Cologne, Snoeck, 2009
- Henri Bonnet, Alphonse Darlu, le maître de philosophie de Marcel Proust, Liège, 1959 persee.fr
- Gustave Belot, « A Darlu. Le philosophe et l’éducateur », La revue pédagogique, t. 82, no 1, , p. 1-16 (lire en ligne, consulté le ).