Aller au contenu

2e division coloniale d'Extrême-Orient

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

2e division coloniale d'Extrême-Orient
Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Division coloniale d'Extrême-Orient
Rôle Infanterie
Effectif 4 000 (environ, vers mai 1945)
Garnison Bordeaux
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Pointe de Grave (éléments)

La 2e division coloniale d'Extrême-Orient (2e DCEO), parfois 2e division d'infanterie coloniale d'Extrême-Orient (2e DICEO), est une grande unité de l'Armée de terre française créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Destinée à faire partie du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, la division est dissoute en juin 1945 sans avoir achevé sa formation.

La création de la division est décidée en septembre 1944 et la 2e DCEO est officiellement créée le . Elle doit, avec la 1re division coloniale d'Extrême-Orient, former l'ossature d'un corps expéditionnaire français initialement destiné à combattre contre les Japonais[1].

Le quartier général est à Bordeaux, avec des unités stationnées principalement en Gironde et à Toulouse, mais aussi à Caylus, Montauban, Agen ou Pau[2].

Elle est commandée jusqu'à sa dissolution par le général Astier de Villatte[2].

Composition

[modifier | modifier le code]

La division doit être organisée sur le modèle d'une division sud-africaine de l'époque, c'est-à-dire à trois brigades, dont une brigade de fusiliers marins[2]. Elle doit inclure des tirailleurs sénégalais des troupes coloniales mais seul l'encadrement français est d'abord prévu[3].

Les unités sont les suivantes :

Mise sur pied

[modifier | modifier le code]

La division devrait compter de 22 125 à 26 000 militaires mais n'en a en mars que 1 600[9]. En mai, la division ne regroupe que l'équivalent d'une brigade coloniale dans les Landes (3 000 hommes) et un bataillon de Légion à Sidi Bel Abbès (600 hommes)[10],[11] . La brigade légère de fusiliers marins, formée à Arcachon et destinée à opérer au sein de la division[2], ne compte que 500 hommes[9].

Du point de vue de l'équipement, la division a, parmi les unités de l'Armée française de la Libération, l'ordre de priorité le plus faible pour recevoir du matériel d'origine alliée ou de récupération. Les soldats souffrent donc de graves carences en matériel[3].

Opérations

[modifier | modifier le code]

Soutien des forces françaises du Médoc

[modifier | modifier le code]

La division fournit en avril des renforts aux forces du détachement d'armée de l'Atlantique qui doivent attaquer la poche de résistance allemande de la pointe de Grave (Médoc). Cinquante-six cavaliers du 8e chasseurs, dont six officiers, rejoignent le 38e régiment d'infanterie pour en former la section de commandement (le chef d'escadron Gauthier du 8e chasseurs prenant le commandement du régiment d'infanterie). Parallèlement, vingt-sept officiers et douze sous-officiers de la 2e DCEO rejoignent les services de la brigade Médoc[3].

La plupart de ces hommes regagnent la DCEO avant la fin du mois[3].

Bataillon de marche d'Extrême-Orient (BMEO)

[modifier | modifier le code]

La division forme, le [4], un bataillon de marche (BMEO) également destiné à opérer devant la pointe de Grave. Ce bataillon est formé à partir du centre d'instruction divisionnaire et compte quatre compagnies regroupant avec sept sections d'élèves gradés[12] fantassins, quatre sections d'élèves gradés cavaliers, trois sections d'élèves gradés artilleurs et deux sections de fantassins non élèves[3].

L'unité reçoit des armes neuves et des mitrailleuses pour lui permettre d'appuyer depuis l'arrière l'assaut du bataillon de marche somali. Le BMEO est également chargé des canots et barques qui doivent être utilisés par le bataillon somali pour traverser le marais du Gua[3],[13], ainsi que de l'évacuation des blessés. Principalement engagé les 15 et 16 avril, le BMEO déplore neuf tués et dix-sept blessés, dont cinq tués et cinq blessés dans l'explosion d'une mine hors de la zone de combat[3].

Dissolution

[modifier | modifier le code]

La division, restée à l'état d'unité cadre, est dissoute le . La plupart de ses éléments renforcent la 1re division coloniale d'Extrême-Orient, qui devient le la 3e division d'infanterie coloniale (3e DIC) avant de débarquer à partir de novembre en Indochine[3].

La constitution de la 3e brigade d'Extrême-Orient a été rapidement abandonnée mais donne naissance au régiment de marche de la Légion étrangère d'Extrême-Orient (RMLEEO), renommé 2e régiment étranger d'infanterie le [5] et rattaché à la 3e DIC en Indochine.

La brigade de fusiliers marins devient la brigade marine d'Extrême-Orient[2], qui est envoyée en Indochine, directement subordonnée au CEFEO.

La division a fait fabriqué en insigne par la maison Drago, présentant un soleil chargé d'une nef voguant sur la mer, le tout sur l'ancre des troupes coloniales[14].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. J. Vernet, « L'armée de Terre en 1945-1946 », Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, vol. 28, no 110,‎ , p. 45–78 (ISSN 0035-2314, lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e François Magne de la Croix, « La brigade marine d'Extrême-Orient à Arcachon », Bulletin de la société historique et archéologique d'Arcachon et du Pays de Buch,‎ , p. 40-52 (lire en ligne)
  3. a b c d e f g h i j k l et m Stephane Weiss, "Le jour d'après" : organisations et projets militaires dans la France libérée : août 1944 - mars 1946, Université Lumière-Lyon-II, (HAL tel-01419407), p. 174 & 590-863
  4. a b c d e et f Archives petites unités 12P, Service historique de la Défense (lire en ligne), p. 107, 172 & 312
  5. a et b André-Paul Comor, Histoire du 1er Régiment Étranger de Parachutistes 1948-1961 : Des rizières d'Indochine au putsch d'Alger, Éditions Perrin, (ISBN 978-2-262-08127-0, lire en ligne), chap. 1 (« La Légion face à l'afflux des volontaires étrangers »)
  6. a b et c (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45, Osprey Publishing, coll. « Men-at-arms » (no 318), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 36
  7. Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 247
  8. Jacques Sicard, « L'artillerie antiaérienne et ses insignes », Militaria Magazine, no 144,‎ , p. 51-58
  9. a et b Stéphane Weiss, Le réarmement français de 1944-1945: Faire flèche de tout bois, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-8746-5, lire en ligne), p. 129
  10. Michel Bodin, La France et ses soldats, Indochine, 1945-1954, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7384-4092-1, lire en ligne), p. 14
  11. Ivan Cadeau, La guerre d'Indochine : De l’Indochine française aux adieux à Saigon. 1940-1956, Paris, Tallandier, (lire en ligne), « Entre négociations et opérations : la guerre larvée », p. 125-178
  12. Futurs sous-officiers.
  13. Roger Lamy, « Le bataillon de marche Somali », Revue de la France Libre, no 47,‎ (lire en ligne)
  14. Christian Blondieau, Insignes de l'armée française (1). L'Indochine, SOGICO, (ISBN 978-2-307-55563-6, lire en ligne), Planche no 2no 2&rft.isbn=978-2-307-55563-6&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:2e division coloniale d'Extrême-Orient">