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Études d'économie en France

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Études d'économie en France
Image illustrative de l’article Études d'économie en France
Certification du Ministère de l'Enseignement Supérieur garantissant son contrôle et l'authenticité du diplôme visé.
Lieu France
Établissement Écoles supérieures de commerce (ESC), Université, IAE, Écoles de gestion et de commerce (EGC)
Sélection
Niveau ou
grade requis
Baccalauréat ou licence
Diplôme
Durée de la formation 3 ans ou 2 ans
Diplôme délivré En école supérieure de commerce :

À l'université :

Niveau délivré Bac 3 (niveau 6) ou bac 5 (niveau 7)
Grade délivré Licence ou master
Reconnu Non
Débouchés
Diplômes accessibles Master ou doctorat

L'enseignement de l'économie en France est l'ensemble des institutions éducatives qui enseignent l'économie dans ce pays, ainsi que le contenu des cours eux-mêmes.

La première chaire d'économie en France est celle du Conservatoire national des arts et métiers, en 1820. Elle est occupée par l'économiste Jean-Baptiste Say. L'université ne commence à enseigner l'économie que dans les années 1860 et 1870. Le premier enseignement d'économie en faculté est donné à la faculté de droit de l'université de Paris en 1864[1]. Elle est alors considérée comme une « discipline auxiliaire du droit »[2].

Autonomisation

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L'économie en tant que discipline académique évolue dans les décennies qui suivent pour s'autonomiser, tout en affirmant son lien avec des disciplines connexes (mathématiques, histoire, etc.). Le développement de l'économie comme discipline à part entière dans les grands pays occidentaux influence le développement de l'enseignement de l'économie en France[3]. L'École des Annales, en donnant une place prépondérante à l'économie dans ses recherches, contribue à lui donner des lettres de noblesse. L'École libre des sciences politiques contribue à l'affermissement de l'enseignement de l'économie politique en proposant des cours régulièrement mis à jour[4].

Démocratisation

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La licence d'économie est créée en 1959, et l'économie est enseignée au lycée à partir de 1966[1]. L'École nationale d'administration en fait l'une de ses disciplines reines dans les années 1960 et 1970[5] ; les cursus d'économie et de gestion se multiplient dans les années 1980[6]. L'économie devient discipline obligatoire en seconde après la réforme du lycée de Jean-Michel Blanquer et Pierre Mathiot[7].

Enseignement

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Dans le système secondaire

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L'enseignement de l'économie au cours des trois années du lycée (obligatoire en classe de Seconde, et optionnel par la suite), répond à l'objectif, fixé par le ministère de l'Éducation nationale, d'apporter une connaissance minimale de l'économie aux futurs citoyens[8]. Le contenu des programmes fait l'objet de débats récurrents (voir #Débats et critiques).

Dans le système supérieur

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L'économie est enseignée dans les facultés d'économie et de gestion des universités. Elle est aussi enseignée dans les Grandes écoles, et notamment dans les Institut d'études politiques, dans certaines écoles d'ingénieur, dans certaines Écoles normales supérieures, et dans les écoles de la haute fonction publique (École nationale d'administration, École des hautes études en santé publique, ...). Plusieurs écoles dédiées à l'économie existent, telles que la Toulouse School of Economics ou la Paris School of Economics.

Les écoles d'ingénieur tendent à enseigner une économie plus mathématisée, tandis que les IEP enseignent l'économie sous le prisme des politiques publiques[1]. Cela est particulièrement le cas également à l'ENA[9].

Débats et critiques

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Impérialisme académique

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L'enseignement de l'économie dans le secondaire est critiqué à plusieurs titres. La première critique qui lui est adressé est que la discipline déborde sur un grand nombre de disciplines connexes à l'économie, comme la sociologie, la démographie, ou encore la science politique. L'économie serait donc coupable d'impérialisme économique[1].

Choix de thèmes traités

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La deuxième critique est celle de la neutralité axiologique des enseignements au lycée. Alain Lemasson soutient ainsi que les manuels de lycée se concentrent beaucoup sur l'économie de l'écologie et critiquent trop la finance, en oubliant de traiter de thèmes tels que l'économie digitale et les startups[10]. D'autres ont au contraire soutenu que les manuels présentaient l'entreprise de manière trop négative[11].

Biais doctrinaux

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Certains économistes, tels qu'André Orléan, se montrent critiques vis-à-vis de l'enseignement de l'économie en France. Orléan soutient que l'enseignement français passe par une approche néoclassique, et considère que certains économistes proches des pouvoirs publics essaient d'empêcher l'éclosion d'un projet d'enseignement d'autres formes d'approche économique[12].

André Orléan a reproché à Jean Tirole, tout juste couronné de son prix Nobel d'économie, d'avoir usé de son influence auprès du ministère pour empêcher un projet d'enseignement d'autres formes d'approche économique[12].

Adéquation avec les enjeux de l'économie

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L'objectif qui doit être assigné à l'enseignement de l'économie est lui-même débattu[13]. Durant les années 2000 émerge le Mouvement des étudiants pour la réforme de l'enseignement de l'économie, surnommé « Autisme-économie », qui critique ce qu'il considère être l'inadéquation de l'enseignement de l'économie face aux enjeux contemporains[14]. Ce mouvement incite l'exécutif à commander à Jean-Paul Fitoussi un rapport sur le sujet[15].

Notes et références

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  1. a b c et d Denis Clerc, « L'enseignement de l'économie en France », Nouvelles FondationS, vol. 2, no 2,‎ , p. 76 (ISSN 1951-9745 et 2101-0242, DOI 10.3917/nf.002.0076, lire en ligne, consulté le )
  2. Pascal Le Merrer, « Les S.E.S. : un aboutissement et une rupture dans l'essor de l'enseignement de l'économie et des sciences sociales en France », Revue française de pédagogie, vol. 112, no 1,‎ , p. 21–31 (DOI 10.3406/rfp.1995.1223, lire en ligne, consulté le )
  3. Henri Saint Marc, Etude sur l'enseignement de l'economie politique dans les universités d'Allegagne et d'Autriche, L. Larose et Forcet, Arman Colin et cie, (lire en ligne)
  4. François Leblond, Sciences Po et la question sociale : le progrès social dans une démocratie libérale: L’Ecole Libre des Sciences Politiques et le Musée Social à l'aube du XXe siècle, Librinova, (ISBN 979-10-262-0484-8, lire en ligne)
  5. Pierre-Emmanuel GUIGO, Michel Rocard, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-08554-4, lire en ligne)
  6. Loïc Vadelorge, De l’université de Paris aux universités d’Île-de-France, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-5602-7, lire en ligne)
  7. « Réforme du lycée : l'enseignement de l'économie fait débat », sur Les Echos, (consulté le )
  8. « Enseignement de l’économie au lycée : un diagnostic et de premières batailles », sur Les Echos, (consulté le )
  9. Serge Berstein et Pierre Milza, L'année 1947, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-0786-4, lire en ligne)
  10. Alain Lemasson, « Finance, entreprise… “l’enseignement de l’économie au lycée doit changer !” », sur Capital.fr, (consulté le )
  11. Cécile GARDIES et Nicolas HERVÉ, L'enseignement agricole entre savoirs professionnels et savoirs scolaires: Les disciplines en question, Educagri Editions, (ISBN 978-2-84444-995-5, lire en ligne)
  12. a et b Hubert Huertas et Laurent Mauduit, « André Orléan à Jean Tirole : « Avoir le Nobel, ce n'est pas disposer de la vérité » », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  13. Jacques Le Cacheux, « Enseigner l'économie », L Economie politique, vol. 9, no 1,‎ , p. 49 (ISSN 1293-6146 et 1965-0612, DOI 10.3917/leco.009.0049, lire en ligne, consulté le )
  14. Problèmes économiques, Documentation francaise, (lire en ligne)
  15. Richard Descoings, Sciences Po: de la Courneuve à Shanghai, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0990-5, lire en ligne)

Articles connexes

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