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Établissement thermal

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Un établissement thermal désigne une structure physique et juridique où sont dispensés des eaux minérales naturelles à des fins thérapeutiques (physiques et/ou mentales).

Définition

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Étymologie et termes connexes

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Le mot thermal vient du latin thermale (bains publics chauds), emprunté au grec thermos (chaud).

Un établissement thermal désigne une structure physique et juridique où sont dispensés des eaux minérales naturelles à des fins thérapeutiques (physiques et/ou mentales). Les thermes proposent généralement une variété de soins en plus des bains d’eau minérale, tels que des massages, de l’hydrothérapie et de la kinésithérapie[1].

En France, un établissement thermal doit recevoir l'autorisation du préfet, après avis de l'Académie de médecine, pour dispenser des soins aux assurés sociaux, conformément au décret du . De plus, il doit adhérer à la Convention nationale thermale, qui régit les rapports entre la caisse d'assurance maladie et les établissements thermaux, conformément à l'article L.162-39 du du Code de la sécurité sociale[2].

La station thermale est la ville où se trouve l'établissement thermal, où se déroulent les soins de la cure (et d'autres structures comme des hôtels ou des restaurants).

Contexte historique

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Photos des vestiges des thermes de Caracalla à Rome.
Photos des vestiges des thermes de Caracalla à Rome.

Les établissements thermaux ont une histoire riche et ancienne, remontant à l'Antiquité. En Grèce antique, les balaneia étaient des bains publics utilisés pour l'hygiène et la socialisation. Les Romains ont ensuite perfectionné ces pratiques avec les thermes romains, des complexes sophistiqués incluant diverses installations de bain, de sport et de détente. Après un déclin au Moyen Âge en Europe, les établissements thermaux ont connu un âge d'or à la Renaissance et sont devenus populaires aux XVIIIe et XIXe siècles. Des villes comme Bath, Baden-Baden et Vichy sont devenues des destinations prisées pour leurs sources thermales. En 2024, les établissements thermaux continuent d'évoluer, intégrant des pratiques modernes et écoresponsables pour le bien-être et la santé[3].

Nuance entre les appellations therme et établissement thermal

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Il n'existe pas de différence fondamentale entre les notions « therme » (plus communément utilisé dans le langage courant) et « établissement thermal » (plutôt utilisé dans un cadre technique ou réglementaire). Les « thermes » évoquent davantage un aspect historique, sans norme spécifique, contrairement aux « établissements thermaux » qui doivent respecter des normes actuelles. Techniquement, les établissements thermaux sont associés à des soins, des architectures et des technologies modernes de captation, de gestion et d'utilisation de l'eau. En revanche, les thermes suggèrent des pratiques moins modernes, plus traditionnelles et parfois obsolètes. Par conséquent, il est plus approprié de qualifier « d'établissement thermal » une structure qui utilise des médecines, des équipements ou une architecture modernes.

La notion de thermalisme varie d'un pays à l'autre. Notamment, en anglais, le terme possède plusieurs définitions différentes qui ne se recoupent pas toutes : hydrotherapy, crenotherapy, spa therapy, balneotherapy... Les deux premiers termes sont limitatifs quant aux ressources utilisées dans le traitement thermal. Le troisième semble plus acceptable, bien qu'il renvoie davantage à un lieu récréatif qu'à une source médicinale. Quant à l'adoption du terme thermalism, elle n'a pas pris dans de nombreux pays d'Europe centrale et de l'Est. Dans ces régions, l'adjectif « thermal » est entièrement défini par son étymologie et caractérise l'utilisation d'une eau chaude, sans nécessairement inclure une connotation médicinale. Par conséquent, les infrastructures, la composition et les objectifs des établissements thermaux varient également selon les pays[4].

Les établissements thermaux dans le monde

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Il y a des établissements thermaux dans de nombreux pays, parmi lesquels figurent les 42 pays membres de la World Federation of Hydrotherapy and Climatotherapy (FEMTEC)[5] à savoir : Algérie, Allemagne, Andorre, Arménie, Australie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Belgique, Brésil, Chine, Cuba, Tchéquie, Estonie, France, Géorgie, Jordanie, Grèce, Hongrie, Italie, Japon, Kazakhstan, Corée, Lettonie, Lituanie, Maroc, Nigeria, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie, Saint-Marin, Serbie, Slovénie, Espagne, Suisse, Tunisie, Turquie, Royaume-Uni, États-Unis, Ukraine, Ouzbékistan et Viêt Nam.

Tableau des établissements thermaux réputés, leur nombre et types de traitements par pays
Pays Nombre d'établissements 3 établissement les plus populaires et fréquentés Types de traitements proposés
Allemagne 350 Bad Fussing Baden-baden Bad Wideng Bains thermaux, saunas, massages
Brésil 198 Caldas Novas Araxa Termas Sao Lourenço Bains thermaux, bains de boue, soins de relaxation et santé
Espagne 60 Archena La Toja Caldes de Montbui Bains thermaux, thérapies de boue, soins de peau
France 110 Vichy Evian-les-bains Aix-les-bains Bains thermaux, soins de beauté, thérapies médicales
Hongrie 98 Szechenyi Gellert Szt Lukacs Bains thermaux, massages, soins médicaux
Italie 380 Montecatini Saturnia Sirmione Bains thermaux, thérapies de boue, soins de beauté
Japon 3088 Beppu Kusatsu Hakone Onsen (sources chaudes), bains de vapeur, thérapies
Roumanie 130 Băile Herculane Băile Felix Sovata Bains thermaux, traitements de boue, soins respiratoires
Serbie 37 Vrnjačka Banja Sokobanja Banja Koviljača Bains thermaux, thérapies respiratoires, massages
Slovenie 15 Portorož Rogaška Slatina Terme Čatež Bains thermaux, traitements de boue, soins de relaxation

Sources : European Spas Association (ESPA)[6], Global Wellness Institute (GWI)[7], World Federation of Hydrotherapy and Climatotherapy (FEMTEC)[5].

Leurs fonctionnement en France

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Public cible

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La fréquentation des établissements thermaux français est majoritairement âgée.

L’âge moyen des curistes est en effet de 63 ans (CNETh[8])[9]. Cela est une constante dans l’histoire récente du thermalisme français. Le senior à plus de temps à consacrer à sa santé, souvent plus libre, il s’implique d’autant mieux pour changer son mode de vie, pour appliquer de nouvelles règles hygiéno-diététiques afin d’essayer de garder la forme le plus longtemps possible[10].

En 1983, très peu de curistes avaient moins de 40 ans, ceux entre 40 et 60 ans constituaient entre le tiers et la moitié de la clientèle et les seniors entre un quart et trois-quarts selon les stations[9].

Un établissement thermal regroupe un certain nombre de métiers nécessaires au bon fonctionnement de la structure.

Métiers dans le domaine des soins

Agent thermal : L'agent thermal, également appelé hydrothérapeute, agent hydrothermal, auxiliaire de soins, de doucheur ou de baigneur, a connu certaines évolutions. Plus précisément, lors de la signature en septembre 1999 de la convention collective du thermalisme, l'amendement no 15 précisé à l'article 1, définit l'agent comme un salarié(e) qui prend en charge les curistes dans les unités de soins. Il est important de noter qu'il existe certaines exceptions à cette règle, puisque certaines pratiques doivent être administrées par des médecins ou des kinésithérapeutes conformément aux directives de l'établissement, notamment en matière d'accueil, d'hygiène et d'organisation globale des soins.

Les responsabilités de l'agent comprennent la préparation des équipements, la réalisation des soins thermaux dans le respect des protocoles (cure de boisson, bains, douches, applications de boue, étuves, etc.), le respect des bonnes conditions d’hygiène et l’échange avec les curistes[4].

Autres métiers dans le domaine des soins

Dans un établissement thermal, le personnel le plus nombreux est constitué par les agents thermaux, chargés de prodiguer les soins. Ils sont appuyés par du personnel paramédical, principalement des infirmiers et des kinésithérapeutes.

En France, la présence d'une infirmière thermale pendant les soins de cure est obligatoire dans tout établissement thermal, conformément au décret no 56-284 du . Celle-ci doit être titulaire d'un diplôme d'État. Leurs responsabilités englobent un large éventail de tâches, notamment la réalisation de soins, l’administration, la formation, la prévention, l'hygiène et la qualité.

En plus des infirmières, le personnel compte également un masseur-kinésithérapeute. Pour exercer dans un milieu thermal, il faut être titulaire d’un diplôme d'État. Leur rôle principal est de délivrer des soins de massage[4].

Métiers dans les domaines entretien et technique

Toujours, selon l'avenant 15 de la convention collective du thermalisme, les métiers de la filière entretien et technique regroupent des métiers très diversifiés, allant de l'agent de nettoyage, au chauffeur de la navette en passant par les directeurs techniques. Certains de ces métiers ne nécessitent pas de compétences et de formations spécifiques au secteur thermal tandis que d'autres en imposent. En effet, le métier de technicien thermal ou responsable technique (connu sous l'appellation « ouvrier d'entretien et de maintenance » occupe une place très importante dans l'établissement thermal puisqu'il s'agit de la personne responsable et chargée de la maîtrise du risque sanitaire.

Il devra notamment veiller au respect des nouvelles réglementations sanitaires, gérer le fonctionnement et assurer la maintenance des installations techniques (réseaux d'eaux thermales et piscines thermales), le cas échéant participer ou mener la démarche qualité en vue d'obtenir la certification Aquacert HACCP Thermalisme[4].

Métiers de la gestion administrative

Les métiers de la gestion administrative en établissement thermal sont des métiers non spécifiques au secteur d'activité puisqu'ils sont représentés par les métiers de secrétariat, de comptabilité, d'informatique, regroupant des niveaux de responsabilités différents. Cependant, le métier de Spa manager ou assistant Spa manager a tendance à se développer et correspond à des formations de licence 3, où les diplômés occupent des fonctions très différentes à la fois dans le secteur thermal et le milieu de la remise en forme et du bien-être par l'eau[4].

L’espace Thermal

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Cet espace comprend toute la partie thermale dans laquelle les soins thermaux sont prodigués. Cela diffère en fonction des établissements et des orientations.

On y retrouve deux catégories de traitements par les eaux

  • L’hydrothérapie externe ;
  • L’hydrothérapie interne.

Selon le Code de la santé publique, un établissement thermal doit posséder un minimum d'équipements et d'installations de santé.

Il inclut entre autres

  • Un espace comprenant des salles pour la pratique des soins de kinésithérapie ;
  • Des salles avec une capacité adéquate pour garantir un repos de durée adéquate à chaque patient traité sur place ;
  • Une salle d'examen qui peut être utilisée comme salle de soins d'urgence et qui comprend au moins une table d'examen intégrant un espace de remise pour stocker les fauteuils roulants et les brancards utilisés pour le transport des patients[11].

En France, les soins thermaux sont conventionnés, c'est-à-dire pris en charge à hauteur de 65 % par la sécurité sociale.

Les espaces Bien-être

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Dans les établissements thermaux, Il y a non seulement des thermes, mais aussi des espaces de bien-être tels que des spa, des espaces aqualudiques et des salles de fitness. Ces soins complémentaires offrent aux curistes la possibilité de prolonger les effets positifs de la cure thermale pendant leur temps libre. Les espaces de détente sont également ouverts à toute personne extérieure désireuse de profiter d'un moment de relaxation et de découvrir les avantages de l'eau thermale. Néanmoins, certaines sources d'eau de ville sont utilisées dans leurs espaces aqualudiques.

Dans ces espaces, on retrouve souvent une ou plusieurs piscines, des bains à remous, un hammam, un sauna, des bains. Dans les espaces spas, tous types de soins pour le corps, le visage y sont réalisés mais également diverses prestations esthétiques. Chaque établissement est différent selon les cartes de prestations[12].

Il est important de notifier qu'en France tous les soins compris dans l’espace bien-être sont des soins non conventionnés c'est-à-dire non pris en charge par la sécurité sociale.  

Propriétés réglementaire et technique liés à l'exploitation

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Propriétés médicales des eaux thermales : reconnues et prise en charge

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En France, les eaux thermales utilisées dans les établissements thermaux sont des eaux minérales naturelles reconnues par la santé publique pour leurs propriétés thérapeutiques. Les eaux utilisées en thermalisme sont riche en minéraux et en oligo-éléments, contrairement aux eaux utilisées en thalassothérapie, qui proviennent de l'environnement marin, les eaux thermales sont puisées dans des sources souterraines.

Les soins thermaux peuvent être prescrits dans le cadre de diverses affections, telles que les maladies rhumatismales, les affections respiratoires, les troubles dermatologiques, les troubles digestifs ou encore les troubles urinaires.

Selon l'Académie nationale de médecine, la cure thermale est « une méthode thérapeutique qui consiste à utiliser les propriétés physiques et chimiques des eaux minérales naturelles, ainsi que les autres agents naturels présents dans l'environnement thermal, à des fins préventives ou curatives »[4]. Par conséquent, les établissements doivent préserver un certain état de l’eau.

Réglementation

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Les établissements thermaux sont soumis à une réglementation stricte visant à garantir la sécurité et la santé des curistes. Cette réglementation couvre plusieurs aspects, notamment le génie civil, les soins et la qualité des eaux utilisées.

Génie civil

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Les établissements thermaux doivent respecter les normes de construction et d'aménagement[13] en vigueur. Les bâtiments doivent être conçus de manière à garantir la sécurité et la santé des usagers, en particulier en ce qui concerne les installations sanitaires, les systèmes de ventilation et de chauffage, les équipements électriques et les dispositifs de lutte contre l'incendie[14]. Les établissements thermaux doivent également être accessibles aux personnes à mobilité réduite[15], conformément à la réglementation en vigueur.

De ce fait, un respect des normes ERP (établissement recevant du public) est exigé.

Les soins dispensés dans les établissements thermaux doivent être conformes aux bonnes pratiques médicales et paramédicales. Les professionnels de santé doivent être qualifiés et formés aux techniques spécifiques du thermalisme. Les protocoles de soins doivent être établis en fonction des pathologies des curistes et être adaptés à leur état de santé. Les établissements thermaux doivent également disposer d'un équipement médical adapté et d'un système de surveillance médicale[16].

Qualité des eaux

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Les eaux utilisées dans les établissements thermaux doivent être de qualité irréprochable. Elles doivent répondre aux normes sanitaires en vigueur et être régulièrement contrôlées. Les établissements thermaux doivent disposer d'un système de traitement et de distribution de l'eau conforme aux normes en vigueur. Les eaux thermales doivent être analysées régulièrement pour vérifier leur composition chimique et leur pureté bactériologique[17].

Qualité des eaux (spécificité liée aux établissements thermaux)

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Les établissements thermaux sont soumis à des exigences réglementaires spécifiques concernant la qualité de l'eau. Les arrêtés du [18] et du 30 novembre 2005[17] fixent les limites de température et de légionelles, ainsi que la fréquence à laquelle les prélèvements doivent être effectués. Les établissements thermaux sont considérés comme des établissements de santé, à ce titre, ils doivent prendre les mêmes précautions. Cependant, concernant les taux de légionelles, les établissements thermaux (ETh) doivent respecter des exigences plus strictes que les établissements de santé (ES). Soit une quantité de légionnelle de : 250 UFC/L pour ES, contre 0 UFC/L pour ETh (seuil de détection).

Hydraulique

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Dans un établissement thermal, l'eau thermale est captée à partir de sources souterraines naturelles via des captages ou des forages. Une fois captée, elle est acheminée vers l'intérieur de l'établissement pour son traitement et sa distribution. Des points de prélèvements sont placés en différents endroits du réseau, permettant d'effectuer un suivi régulier de la qualité de l'eau. Des protections contre les pollutions par retour d'eau, telles que des clapets anti-retour, sont également mises en place.

Chaufferie.
Chaufferie.

L'eau thermale est dirigée vers une chaufferie où elle est chauffée conformément aux réglementations en vigueur, en exploitant souvent les capacités géothermiques pour ce faire. Cette étape permet d'atteindre la température requise pour les diverses utilisations de l'eau thermale dans l'établissement. Après chauffage, l'eau est stockée puis distribuée vers les différents points d'usage (PU) à travers le réseau hydraulique de l'établissement. Des vannes d'arrêt sont installées sur le réseau, permettant la maintenance, la vérification et le changement d'équipement.

En plus du réseau principal d'eau thermale, plusieurs autres réseaux d'eaux sont présents dans un établissement thermal :

  • Le réseau d'Eau Froide Sanitaire (EFS), alimenté en eau potable de ville, qui se subdivise en différentes parties selon les besoins spécifiques de l'établissement (EFS, ECS, Eau Adoucie). Ce réseau alimente les robinets destinés à la consommation humaine, les installations de blanchisserie, les fontaines à eau, etc.
  • Le réseau d'eau chaude sanitaire (ECS), qui fournit de l'eau chaude pour la blanchisserie et d'autres équipements selon les besoins propres à chaque établissement thermal.
  • L'eau chaude thermale destinée spécifiquement aux curistes, utilisée dans les bains thermaux et autres installations de soins.
  • Le réseau d'eau thermale refroidie, qui permet de réguler la température de l'eau aux points d'usage afin de prévenir les risques de brûlures et de répondre aux préférences des curistes en matière de température.
  • L'eau de chauffage, exploitant les capacités géothermiques pour chauffer le bâtiment et fournir un environnement confortable aux visiteurs et au personnel.

Pour garantir la sécurité sanitaire, notamment en prévenant le développement de bactéries pathogènes telles que les légionelles (Legionella pneumophila), les réseaux d'eau chaude destinée à la consommation humaine, y compris les réseaux d'eau chaude thermale, doivent être bouclés. Cela signifie que le réseau doit permettre une circulation permanente de l'eau entre la production d'eau chaude et la distribution, en aller-retour. Pour maintenir une pression d'eau adéquate et équilibrer les débits, des équipements tels que des vannes d'équilibrage et des surpresseurs sont utilisés. Les vannes d'équilibrage régulent le débit d'eau dans les différentes branches du réseau, tandis que les surpresseurs augmentent la pression d'eau dans les zones où elle est insuffisante.

Legionella pneumophilla

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Les légionnelles sont des bactéries récurrentes aux eaux chaudes comprise entre 50 et 25 °C, elles sont donc, souvent présentes dans les établissements thermaux. Ainsi, on recense chaque année des dépassements de seuils réglementaire tel que celui d'Evaux-les-bains[19] en 2023. Par conséquent, les normes exigées des établissements thermaux sont plus strict que celles exigées des autres ERP parce qu'ils ne peuvent utiliser aucun traitement. L'eau minérale naturelle utilisée au sein des établissements thermaux étant considérée comme un médicament ne peut être autorisée à modifier ses propriétés par des traitements (désinfection, filtration et autre).

Perspectives et enjeux socio-économiques

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Impact environnemental lié à l'exploitation

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Les établissements thermaux, bien que bénéfiques pour la santé et le bien-être, peuvent avoir un impact environnemental significatif. Les rejets d’eaux thermales dans les milieux naturels, notamment les cours d’eau, sont souvent contre nature et non durables. Ces rejets peuvent perturber les écosystèmes aquatiques en raison de leur température élevée et de leur forte teneur en minéraux, menaçant ainsi la faune et la flore locales. Pour atténuer ces impacts, plusieurs solutions sont envisagées. Le refroidissement des eaux avant rejet permet de réduire les effets thermiques, tandis que le traitement des eaux pour éliminer les minéraux en excès minimise les perturbations chimiques. De plus, des pratiques de réutilisation et de recyclage des eaux thermales, ainsi que l'intégration de technologies écologiques comme la géothermie, sont mises en place pour promouvoir une gestion durable des ressources. Par exemple, les Thermes de Vals-les-Bains[20] en France ont développé des systèmes de traitement et de refroidissement des rejets thermaux pour limiter leur impact environnemental. Des organismes comme l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME[21]) et l'Association française des établissements thermaux (AFRETh[22]) fournissent des recommandations et des études pour soutenir ces initiatives durables.

Un autre exemple notable de démarche écoresponsable dans ce secteur est celui des Grands thermes de Bagnères. En 2022, cet établissement a reçu le prix de l’innovation lors du Congrès national du Cneth (Conseil National des Établissements Thermaux) pour ses initiatives écoresponsables. Depuis 2014, Les Grands Thermes de Bagnères ont mis en place une série de mesures permettant de réduire leurs émissions de CO² de 500 tonnes par an[23].

Il est notamment, le premier établissement à recycler les boues thermales ce qui lui permet d'en diviser par trois sa consommation. Ce système trie les boues réutilisables et les pasteurise à 72 °C pendant un processus de 8 heures, réduisant ainsi par cinq les rejets de boues. Cette méthode a permis un amortissement des travaux en seulement trois ans, démontrant la viabilité économique et écologique de cette approche[23].

Ces initiatives s'inscrivent dans une tendance plus large de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), devenue de plus en plus importante dans la société actuelle. De nombreux autres établissements thermaux adoptent des pratiques similaires pour minimiser leur impact environnemental, comme l'utilisation de sources d'énergie renouvelable, l'amélioration de l'efficacité énergétique et la gestion durable de l'eau.

En conclusion, les démarches éco responsables des établissements thermaux, illustrer par Les Grands Thermes de Bagnères, montrent que la réduction de l'impact environnemental dans ce secteur est non seulement possible, mais également bénéfique à la fois sur le plan écologique et économique.

Enjeux socio-économiques

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Les établissements thermaux jouent un rôle crucial dans les économies locales et régionales, tout en offrant des bénéfices significatifs pour la santé et le bien-être des individus. Leur impact socio-économique peut être analysé à travers plusieurs dimensions :

Développement économique local

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Les établissements thermaux sont souvent situés dans les régions rurales ou de petites villes, où la représentent une source majeure de revenus et d’emploi. Ils attirent des visiteurs qui dépensent de l’argent non seulement pour les services thermaux, mais aussi dans les hôtels, restaurants, commerces et autres services locaux. Cet afflux de visiteurs stimule l’économie locale et peut conduire à la création de nouvelles entreprises et à l’amélioration des infrastructures.

En 2022[24], la majorité des curistes séjournent dans des hébergements situés dans ou à proximité des stations thermales. Environ la moitié d'entre eux logent dans des meublés, et les deux tiers des hébergements sont situés directement dans la station. De plus, neuf visiteurs sur dix consomment localement, et 89 % d'entre eux mangent au moins une fois dans un restaurant local. Par ailleurs, 47 % des curistes pratiquent la randonnée, illustrant ainsi l'impact positif des établissements thermaux sur le tourisme et les activités de loisirs locaux.

Les dépenses des curistes dans les stations (hébergement, restauration, loisirs) sont évaluées à 1,2 milliard d'euros, soit 47 euros par jour pour les curistes et 51 euros pour les accompagnants. Enfin, 60 % des dépenses des entités thermales sont faites auprès de fournisseurs locaux, dont un tiers sur leur commune d’implantation[25].

En 2019 le coût des cures thermales c'est élevé à 320 millions d'euros (0,19 % des dépenses de l'assurance maladie[26]).

Création d’emplois

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Les stations thermales créaient des emplois directs et indirects. Les emplois directs incluent le personnel médical, thérapeutique, administratif, et de maintenance. Les emplois indirects se trouvent dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du transport et des loisirs, soutenus par l’activité thermale. En France, par exemple, les établissements thermaux créent environ 25 000 emplois à temps plein directs, indirects. De plus, ces emplois sont souvent non délocalisables, offrant une stabilité économique aux communautés locales[27].

Impact sur la santé publique

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Les établissements thermaux contribuent significativement à la santé publique en offrant des traitements pour diverses affections chroniques, telles que les maladies rhumatismales, respiratoires et dermatologiques. En améliorant la santé et le bien-être des individus, les thermes peuvent réduire les coûts de santé à long terme, diminuer les jours de congé maladie et augmenter la productivité des travailleurs. Les bénéfices en termes de santé mentale, grâce à la détente et au soulagement du stress, sont également notables[28].

Tourisme et attractivité régionale

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Le thermalisme contribue à diversifier l’offre touristique et à allonger la saison touristiques, attirant des visiteurs en dehors des périodes de vacances traditionnelles. Les régions thermales deviennent des destinations attractives non seulement pour les curistes, mais aussi pour les touristes intéressés par le bien-être, la nature et les activités de plein air. Cette attractivité accrue peut encourager des investissements supplémentaires dans les infrastructures touristiques et culturelles[29].

Préservation du patrimoine naturel et culturel

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De nombreux établissements thermaux sont situés dans des zones de beauté naturelle et ont souvent une longue histoire culturelle. Le développement et l’exploitation durable des ressources thermales nécessitent une gestion attentive de l’environnement pour préserver ces atouts. Les stations thermales peuvent ainsi jouer un rôle dans la protection et la valorisation du patrimoine naturel et culturel, en sensibilisant les visiteurs à ces enjeux et en finançant des initiatives de conservation[29].

Innovation et recherche

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Les établissements thermaux peuvent être des centres d’innovation en matière de soins de santé et de bien-être. Ils collaborent souvent avec des institutions de recherche pour développer de nouvelles thérapies et améliorer les traitements existants. Ces collaborations peuvent conduire à des avancées médicales et à une reconnaissance accrue du thermalisme comme approche thérapeutique validée scientifiquement[29].

Notes et références

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Références

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  1. Catherine Tinghérian, Les 101 mots du thermalisme, Paris, Archibooks, coll. « 101 mots », , 167 p. (ISBN 978-2-35733-495-3, BNF 45764112).
  2. « Article L.162-39 du Code de la sécurité sociale », sur Légifrance (consulté le ).
  3. Thierry Lefebvre et Cécile Raynal, Du thermalisme à la médecine thermale : aux sources du vrai made in France, Paris, le Square éditeur, coll. « Parole publique », , 157 p. (ISBN 979-10-92217-18-6, BNF 44247263).
  4. a b c d e et f Patrice Queneau et Christian Roques (coordinateurs), La médecine thermale : données scientifiques, Montrouge, John Libbey Eurotext, , 372 p. (ISBN 978-2-7420-1549-8, BNF 45500592).
  5. a et b (en) « FEMTEC World Federation of Hydrotherapy and Climatotherapy » (consulté le ), Fédération mondiale de l'hydrothérapie et de la climatologie.
  6. (en) « ESPA European Spas Association » (consulté le ), Association européenne des spas.
  7. (en) « GWI Global Wellness Institute » (consulté le ), sommet mondial sur le bien-être.
  8. « Qui sommes-nous », sur Conseil national des établissements thermaux (CNETh) (consulté le ).
  9. a et b Marie-Ève Férérol, « La représentation des sexes dans le milieu thermal », Mondes du tourisme, no 23,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Michel Jaltel, Thermalisme et bien-être : de la remise en forme aux soins curatifs, Magny-les-Hameaux, Éd. Chiron, coll. « Sport et santé », , 285 p. (ISBN 978-2-7027-1319-8, BNF 4238006).
  11. « 5 choses à savoir sur le fonctionnement d'un établissement thermal », Thermes & vous (magazine), éd. La médecine thermale (CNETh),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Lucie Lefebvre, « Les nouveaux espaces bien-être qui vous attendent en station thermale en 2022 », sur L'Officiel du Thermalisme, (consulté le ).
  13. « Sous-section 3 : Autorisation et prescriptions du Code de l'environnement », sur Légifrance (consulté le ).
  14. « Arrêté du 25 juin 1980 portant approbation des dispositions générales du règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public », sur Légifrance (consulté le ).
  15. « Arrêté du 20 avril 2017 relatif à l'accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public lors de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement », sur Légifrance (consulté le ).
  16. « Guide des bonnes pratiques thermale 2008 », Guide des bonnes pratiques thermale,‎ .
  17. a et b « Arrêté du 30 novembre 2005 relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine », sur Légifrance (consulté le ).
  18. « Arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, de stockage et de distribution d'eau chaude sanitaire », sur Légifrance (consulté le ).
  19. Léo Corcos , Marie-Jeanne Delepaul, « Creuse : plombées par les légionnelles, les thermes d'Evaux-les-Bains clôturent leur saison », sur France Bleu Creuse, (consulté le ).
  20. « Un projet exemplaire pour l’écologie ! 30% de gain d'énergie », sur SOC des thermes de Vals les Bains, 2023-2024 (consulté le ).
  21. ADEME.
  22. AFRETh.
  23. a et b Laura Dupuy, « Les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre fêtent leurs 200 ans. Un établissement innovant, engagé écologiquement et au service du curiste. », sur Les curistes (Bromaker), (consulté le ).
  24. « Observatoire national de l'Économie des stations thermales 2ème édition - novembre 2022 », sur Fédération thermale et climatique française, (consulté le ).
  25. « Tourisme de Bien-être ».
  26. « Les dépenses de santé en 2019 ».
  27. « Observatoire de l’Economie des Stations thermales (OESTh, 2021) ».
  28. « Thermalisme et santé publique : vers de nouvelles convergences ».
  29. a b et c « Observatoire national de l'Économie des stations thermales 3ème édition - Novembre 2022 ».

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Michel Jaltel, Thermalisme et bien-être : de la remise en forme aux soins curatifs, Magny-les-Hameaux, Éd. Chiron, coll. « Sport et santé », , 285 p. (ISBN 978-2-7027-1319-8, BNF 4238006) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Patrice Queneau et Christian Roques (coordinateurs), La médecine thermale : données scientifiques, Montrouge, John Libbey Eurotext, , 372 p. (ISBN 978-2-7420-1549-8, BNF 45500592) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • Marie-Ève Férérol, « La représentation des sexes dans le milieu thermal », Mondes du tourisme, no 23,‎ (lire en ligne, consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
  • « 5 choses à savoir sur le fonctionnement d'un établissement thermal », Thermes & vous (magazine), éd. La médecine thermale (CNETh),‎ (lire en ligne, consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article.

Articles connexes

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Liens externes

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