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Épître aux Galates

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Galates
Image illustrative de l’article Épître aux Galates
Copie grecque de la première page de l'épître de Paul aux Galates (150 à 250 ap.JC). Manuscrit 6238,158r. Université du Michigan.

Auteur traditionnel Paul
Datation traditionnelle vers 47-52 [1]
Nombre de chapitres 6
Canon biblique Épître pauliniennes

L'Épître aux Galates est un livre du Nouveau Testament. Il s'agit d'une lettre envoyée par l'apôtre Paul aux Églises de Galatie. La date de rédaction est estimée entre 47 et 52 de notre ère, mais la plupart des historiens s'accordent sur une datation autour de 50/51[1], soit quinze ou vingt ans après la crucifixion de Jésus. Paul se qualifie lui-même comme « apôtre, non de la part des hommes ni par l'intermédiaire d'un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père qui l'a ressuscité des morts ».

Authenticité

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Ce texte fait partie des épîtres « proto-pauliniennes », c'est-à-dire dont l'attribution à Paul est authentifiée[2].

Une crise dans la communauté des chrétiens de Galates est l'occasion pour Paul de développer le rapport entre l'ancienne et la nouvelle alliance[3].

Cette épître s'adresse en effet à des païens que Paul a convertis directement au christianisme, sans d'abord les rendre Juifs. Mais des chrétiens judaïsants leur ont rendu visite et les ont incités à suivre la Loi juive, notamment en se faisant circoncire. Par cette épître, l'apôtre des gentils veut les en dissuader[4]. Selon Paul, se faire circoncire reviendrait à annuler l'Evangile[5]. Il fonde son propos dans l'histoire du salut par l'opposition entre la foi au Christ et les oeuvres de la Loi.

Cette lettre marque bien la différence entre l'hétéronomie et l'appel à la liberté humaine inhérente au christianisme reçu dans la foi. Paul qualifie la soumission à la loi divine de l'AT de «malédiction» (Galates, chapitre 3). « La loi a été notre surveillant jusqu'à la venue du Christ. Maintenant que le temps de la foi est venu, nous ne dépendons plus de ce surveillant (Galates 3:24) ». Dans son appel à la liberté, Paul affirme que toute la loi se résume à ce seul commandement: «Tu dois aimer ton prochain comme toi-même».

Cette épître énonce le « fruit de l'esprit » à savoir les qualités (amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité) que le chrétien est en mesure de développer lorsqu'il a reçu le Saint-Esprit (Galates 5:22). Elle inscrit aussi la vie chrétienne comme une liberté vécue dans l'amour. Le thème de cette lettre est qu'on ne peut trouver la vraie liberté qu'en vivant l'Évangile de Jésus-Christ. Si les « saints » (soit les chrétiens disciples de Paul) adoptaient les enseignements des judéo-chrétiens qui tenaient à observer la loi de Moïse (à commencer par la circoncision), ils limiteraient ou anéantiraient la liberté qu'ils avaient trouvée dans le Christ. Dans l'épître, Paul se définit comme apôtre, expliquant la doctrine de la justification par la foi et affirme la valeur d'une religion spirituelle.

Paul affirme dans ce texte sa conviction que la « justification » de l'homme vis-à-vis de Dieu ne peut venir de ses œuvres, mais de sa foi en Jésus-Christ ressuscité. Il développera plus longuement ce thème dans l'Épître aux Romains.

Après avoir salué les Églises de Galatie et rendu grâce à Dieu (1,1-5), Paul leur fait part de son inquiétude de les voir s'éloigner de l'évangile qu'il leur a annoncé (1,6-12).

La foi en Jésus-Christ

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Il leur rappelle sa conversion, son action évangélisatrice (1,13-24); ainsi que le soutien qu'il reçut des apôtres pour évangéliser les athées et païens sans leur imposer l'application de la Loi juive (2,1-14). Car ce n'est pas l'application de la Loi qui sauve mais la foi en Jésus-Christ car cette foi permet de recevoir la grâce de Dieu qui rend ainsi la Loi inutile (2,15-21). Il leur rappelle que s'ils ont reçu l'Esprit-saint c'est grâce à la prédication de la foi et non par l'application de la loi (3,1-5). Il prend l'exemple d'Abraham, qui a cru en Dieu bien avant que la loi ne fût donnée à Israël, et qui fut béni de Dieu (3,6-18). La loi a été donnée aux hommes afin de les garder du péché et de les préparer à la révélation de la foi par le Christ (3,19-29). Par lui nous sommes maintenant héritiers de la grâce de Dieu et affranchis de la loi de la condamnation, car par la foi en Christ et par la nouvelle naissance nous ne sommes plus condamnés, nous ne sommes plus sous l'acte de condamnation du péché. Paul leur rappelle ainsi les circonstances de leur conversion et les met en garde contre ceux qui ne leur enseignent pas cela (4,11-20).

Paul illustre son propos par l'histoire de Sarah et d'Agar. La descendance d'Agar pouvant représenter la servitude de la loi ; celle de Sarah, la liberté de la foi (4,21-31). Paul fait une lecture symbolique de ces événements : « Il y a là une allégorie » (4, 24)[6].

Ainsi, ceux qui se font circoncire et appliquent les prescriptions religieuses anciennes dans le but d'être des justes devant Dieu renient la grâce et la liberté qu'ils ont reçues du Christ (5,1-12). Cette liberté, qui est fondée sur la vie de l'Esprit, nous attire vers la pureté, la perfection, l'amour de notre prochain et nous éloigne de nos passions et nos désirs charnels; c'est ainsi que la loi devient inutile (5,13-26).

Conclusion (6)

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Paul conclut son enseignement sur des conseils de charité entre chrétiens et un ultime avertissement contre ceux qui veulent les contraindre à la circoncision.

Notes et références

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  1. a et b (en) W. H. C. Frend, The Rise of Christianity, Darton, Longman and Todd, 1022 p. (ISBN 145141952X et 9781451419528)
  2. "Finally, there are seven letters that virtually all scholars agree were written by Paul himself: Romans, 1 and 2 Corinthians, Galatians, Philippians, 1 Thessalonians, and Philemon. These 'undisputed' epistles are similar in terms of writing style, vocabulary, and theology. In addition, the issues that they address can plausibly be situated in the early Christian movement of the 40s and 50s of the Common Era, when Paul was active as an apostle and missionary." Bart Ehrman (2000, 2nd ed.), The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings.
  3. La Bible: traduction oecuménique TOB comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament traduits sur les textes originaux, avec introductions, notes essentielles, glossaire, Bibli'O-Société biblique française les Éd. du Cerf, (ISBN 978-2-85300-316-2 et 978-2-204-09413-9) :

    « Cette épître a été écrite à l’occasion d’une crise. Les Galates subissaient une influence extérieure et se trouvaient placés devant un choix. Paul en saisit tout l’enjeu ; il perçoit qu’il ne s’agit pas d’une affaire marginale, mais bien de l’Evangile lui-même, de sa vérité.

    (...) Pour l’apôtre, le salut de ceux qu’il appelle ses enfants est en cause. Aussi met-il en relief le danger grave qu’ils courent. Du même coup, il conduit l’Eglise naissante à prendre conscience de la nouveauté de l’Evangile et à faire en conséquence un choix décisif.

    Ce qui est en cause, c’est l’unique Evangile, la liberté dont il est la proclamation, la croix du Christ qui est la source de cette liberté, et la vie nouvelle des enfants de Dieu que cette liberté caractérise. »

  4. David Nirenberg : Antijudaïsme : Un pilier de la pensée occidentale, chap. 2, 2023, Éd. Labor et Fides, (ISBN 978-2830917994)
  5. François Vouga, Introduction au Nouveau Testament: son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, coll. « Le monde de la Bible », , 489 p. (ISBN 978-2-8309-0941-8), p. 213-215
  6. Le terme « allégorie » figure dans la traduction œcuménique de la Bible

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Bibliographie

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  • Paul-Dominique Dognin, « La foi étant venue… » L'épître aux Galates, coll. Connaître la Bible, no 25, Bruxelles, Lumen Vitae, 2001, 80 p. (ISBN 2-87324-168-3).
  • Alain Gignac, « Introduction et notes de la Lettre aux Galates », dans Frédéric Boyer, Jean-Pierre Prévost et Marc Sévin (dir.), la Bible, Paris ; Montréal, Bayard ; Médiaspaul, 2001, p. 3052-3054.
  • Alain Gignac, « Une approche narratologique de Galates. État de la question et hypothèse générale de travail. », dans Science et Esprit, 58, 2006, p. 5-22.
  • Alain Gignac, « La gestion des personnages en Ga 1–2. Pour que les narrataires s’identifient au héros “Paul” », dans Pierre Létourneau et Michel Talbot (dir.), Et vous, qui dites-vous que je suis? La gestion des personnages dans les récits bibliques. Actes du 3e symposium du RRENAB - 62e congrès annuel de l'ACÉBAC, au , Montréal, Médiaspaul, 2006, p. 203-228.
  • Simon Légasse, L'Épître de Paul aux Galates, Cerf, 2000, 496 p.
  • Bernard Sesboüé, « L’exégèse patristique de l’épître aux Galates », dans Recherches de science religieuse, 2015, tome 103, no 4, p. 579 à 582 (lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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