Aller au contenu

Élections législatives finlandaises de 2019

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Élections législatives finlandaises de 2019
200 sièges du Parlement de Finlande
(majorité absolue : 101 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 510 040
Votants 3 097 515
68,68 % en augmentation 1,8
Blancs et nuls 19 023
Parti social-démocrate – Antti Rinne
Voix 546 471
17,73 %
en augmentation 1,2
Sièges obtenus 40 en augmentation 6
Parti des Finlandais – Jussi Halla-aho
Voix 538 805
17,48 %
en diminution 0,1
Sièges obtenus 39 en augmentation 1
Parti de la coalition nationale – Petteri Orpo
Voix 523 957
17,00 %
en diminution 1,2
Sièges obtenus 38 en stagnation
Parti du centre – Juha Sipilä
Voix 423 920
13,76 %
en diminution 7,3
Sièges obtenus 31 en diminution 18
Ligue verte – Pekka Haavisto
Voix 354 194
11,49 %
en augmentation 3
Sièges obtenus 20 en augmentation 5
Alliance de gauche – Li Andersson
Voix 211 702
8,17 %
en augmentation 1
Sièges obtenus 16 en augmentation 4
Résultats par circonscription
Carte
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Juha Sipilä
Kesk
Antti Rinne
SDP

Les élections législatives finlandaises de 2019 se tiennent le [1], afin d'élire les 200 députés de la 38e législature du Parlement de Finlande (Eduskunta)[2].

Le scrutin voit arriver au coude à coude le Parti social-démocrate, le Parti des Finlandais et le Parti de la coalition nationale avec respectivement 40, 39 et 38 sièges, tandis que le Parti du centre du Premier ministre sortant Juha Sipilä essuie un net recul et perd plus du tiers de ses sièges, avec son pire résultat électoral depuis 1917.

Le Parti social-démocrate (SDP) observe une légère progression de ses résultats, et parvient à arriver en tête pour la première fois depuis 1999. Aucun parti ne parvient cependant à remporter seul plus de 18 % des suffrages, nécessitant la formation d'une large coalition. Après plusieurs mois de négociations, le dirigeant du SDP, Antti Rinne, forme le un gouvernement réunissant son parti, le Parti du centre, la Ligue verte, l'Alliance de gauche et le Parti populaire suédois de Finlande.

Lors des dernières élections législatives, le Parti du centre arrive en tête du scrutin, et son président, Juha Sipilä, réussit à former un gouvernement avec le Parti de la coalition nationale et le Parti des Finlandais.

Crise gouvernementale de 2017

[modifier | modifier le code]

À la suite du départ annoncé de Timo Soini de la présidence du Parti des Finlandais, les membres élisent son remplaçant le . Jussi Halla-aho, dont la ligne opposée à l'immigration et au multiculturalisme l'emporte par 949 voix contre 629 à son principal concurrent, Sampo Terho, soutenu par le gouvernement.

Le Premier ministre Sipilä et ses partenaires mettent aussitôt fin à leur collaboration avec le parti[3]. La chute du gouvernement est cependant évitée par la scission le d'une vingtaine de députés – par la suite réduite à 19 députés dont un vers le parti de la coalition nationale – dont Soini et les membres alors ministres du cabinet Sipilä. Ceux ci fondent le parti Réforme bleue et réitèrent leur collaboration avec le gouvernement, qui conserve ainsi la majorité absolue[4].

Mode de scrutin

[modifier | modifier le code]
Siège du Parlement de Finlande, à Helsinki.

Le Parlement de Finlande compte 200 députés, dont 199 pourvus au scrutin proportionnel suivant la méthode de Hondt dans douze circonscriptions électorales de 7 à 36 députés selon leur population. Les électeurs ont également la possibilité d'exprimer un vote préférentiel pour un candidat sur la liste pour laquelle ils votent, les sièges obtenus par chaque liste étant par la suite d'abord attribués aux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages en leur nom. Le député restant est élu au scrutin uninominal majoritaire à un tour par les résidents des îles Åland[5].

Circonscriptions

[modifier | modifier le code]
Districts électoraux en 2018[6]
Districts Sièges File:Suomen vaalipiirit 2013.png
1 Helsinki 22
2 Uusimaa 36
3 Finlande-Propre 17
4 Satakunta 8
5 Åland 1
6 Häme 14
7 Pirkanmaa 19
8 Sud-Est 17
9 Savonie-Carélie 15
10 Vaasa 16
11 Finlande centrale 10
12 Oulu 18
13 Laponie 7

Forces en présence

[modifier | modifier le code]
Parti Idéologie Chef de file Résultats de 2015
Parti du centre
Suomen Keskusta
Centre
Agrarisme, libéralisme, fédéralisme européen
Juha Sipilä 21,1 % des voix
49 députés
Parti de la coalition nationale
Kansallinen Kokoomus
Centre droit
Libéral-conservatisme, conservatisme social
Petteri Orpo 18,2 % des voix
37 députés
Parti des Finlandais
Perussuomalaiset
Droite
Nationalisme, populisme, conservatisme, euroscepticisme
Jussi Halla-aho 17,6 % des voix
38 députés
Parti social-démocrate de Finlande
Suomen Sosialidemokraattinen Puolue
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, troisième voie
Antti Rinne 16,5 % des voix
34 députés
Alliance de gauche
Vasemmistoliitto
Gauche
Écosocialisme, socialisme démocratique, anticapitalisme
Li Andersson 7,1 % des voix
12 députés
Ligue verte
Vihreä liitto
Centre gauche
Écologie politique, fédéralisme européen
Pekka Haavisto 8,5 % des voix
15 députés
Parti populaire suédois de Finlande
Svenska folkpartiet i Finland
Centre
Social-libéralisme, Défense de la minorité suédoise
Anna-Maja Henriksson 4,9 % des voix
9 députés
Chrétiens-démocrates
Suomen Kristillisdemokraatit
Centre droit
Conservatisme social, démocratie chrétienne, fédéralisme européen
Sari Essayah 3,5 % des voix
5 députés
Réforme bleue
Sininen tulevaisuus
Droite
Conservatisme, euroscepticisme
Sampo Terho Nouveau parti
Moyenne lissée des sondages d'opinion depuis les précédentes élections en 2015

Le gouvernement fait face à un changement d'opinion quant à sa politique économique. Arrivé au pouvoir en 2015 alors que le taux de chômage atteignait 9 %, la coalition tripartite a mis en œuvre un programme commun d'austérité débouchant sur des réductions de la dépense publique pour financer une baisse des charges patronales. Mais ce programme couplé à une volonté de privatisation du secteur de la santé et à une baisse du sentiment d'urgence économique – le chômage étant redescendu à 6 % en 2019 – entraîne une importante désaffection de leur électorat[7]. Le maintien du modèle social, et notamment l'aide aux nouvelles générations, prend une place prépondérante dans les sujets de campagne en réaction à d'importantes coupes budgétaires effectuées par le gouvernement sortant dans le ministère de l'Éducation. L'ensemble des partis promettent ainsi de revenir sur ces baisses afin de maintenir le niveau du système éducatif[7].

Le , à peine un peu plus d'un mois avant le scrutin, le Premier ministre Sipilä présente sa démission en raison de l'échec d'un compromis avec ses partenaires de coalition sur une réforme controversée visant à privatiser le système de santé et des services sociaux, ce dernier concernant notamment celui des maisons de retraite[7]. Le jour même cependant, le président Niinistö le reconduit à la tête d'un gouvernement chargé des affaires courantes. Plusieurs analystes finlandais interprètent alors la démission de Sipilä comme une manœuvre destinée à repartir de zéro et donner davantage de liberté à son Parti du centre au cours de la campagne, celui-ci étant distancé par les sociaux-démocrates[8],[9].

Le Parti du centre, dont la réserve électorale se situe dans le monde rural, tente ainsi comme ses ex-partenaires de se donner une nouvelle image en se distançant de l'échec de leur réforme. Au cours du mois suivant, il met en avant l'égalité de traitement entre toutes les provinces, le soutien aux familles et la lutte contre le dérèglement climatique [9].

L'année précédant le scrutin est cependant marquée par la poussée des Sociaux-démocrates et du Parti des Finlandais. Les premiers, menés par l'ancien syndicaliste Antti Rinne, font campagne sur la nécessité d'augmenter les impôts pour renforcer l’État-providence et combattre les inégalités économiques, tandis que les seconds voient le discours nationaliste et anti-immigration de Jussi Halla-aho étayé par une série de crimes sexuels commis sur des mineurs par des ressortissants étrangers, demandeurs d'asile ou réfugiés[10],[11]. Le président finlandais, Sauli Niinistö, estime notamment dans un communiqué « Il est inacceptable que certains demandeurs d’asile et réfugiés aient introduit le mal et amené avec eux l’insécurité », ajoutant cependant que « chaque individu prêt à s’adapter à la vie dans notre société le mérite. »[12]. L'immigration serait ainsi un sujet d'inquiétude pour 38 % des Finlandais[7]. En réaction au scandale, le gouvernement finlandais introduit plusieurs projets de loi en , dont la déchéance de nationalité pour les étrangers naturalisés s'étant rendus coupables de crimes de cette nature. Les mesures sont remarquées par le soutien qu'elle obtiennent de la part de l'ensemble des groupes parlementaires finlandais[13]. Le même mois, la municipalité de Oulu, où a eu lieu l'affaire, interdit l'accès des écoles et garderies aux demandeurs d'asile[14], tandis que le problème des crimes commis par ceux-ci prend de l'importance sur la scène politique.

L'élection intervient également à un moment clé pour les relations entre la Finlande et l'Union européenne, la première devant prendre pour six mois la présidence tournante du conseil des ministres de l’UE, du 1er juillet au . Cette présidence interviendra lors du renouvellement de la commission européenne et de la présidence du conseil européen à la suite des élections européennes de 2019. Le gouvernement sortant se fixe pour objectifs l’avancée des discussions sur le prochain cadre budgétaire européen, le respect des engagements de l’accord de Paris sur le climat, et la coopération en matière de défense européenne[7].

Résultats des législatives finlandaises de 2019[15]
Parti Voix % /- Sièges /-
Parti social-démocrate de Finlande (SDP) 546 471 17,73 en augmentation 1,22 40 en augmentation 6
Parti des Finlandais (PS) 538 805 17,48 en diminution 0,17 39 en augmentation 1
Parti de la coalition nationale (Kok) 523 957 17,00 en diminution 1,20 38 en augmentation 1
Parti du centre (Kesk) 423 920 13,76 en diminution 7,34 31 en diminution 18
Ligue verte (Vihr) 354 194 11,49 en augmentation 2,96 20 en augmentation 5
Alliance de gauche (Vas) 251 808 8,17 en augmentation 1,04 16 en augmentation 4
Parti populaire suédois de Finlande (SFP) 139 640 4,53 en diminution 0,35 9 en stagnation
Chrétiens-démocrates (KD) 120 144 3,90 en augmentation 0,36 5 en stagnation
Mouvement maintenant (LN) 69 427 2,25 Nv. 1 en augmentation 1
Réforme bleue (SIN) 29 943 0,97 Nv. 0 en stagnation
Parti pirate 19 032 0,62 en diminution 0,23 0 en stagnation
För Åland 11 640 0,38 en augmentation 0,01 1 en stagnation
Mouvement Sept Étoiles 11 366 0,37 Nv. 0 en stagnation
Autres partis 34 957 1,13 0 en stagnation
Indépendants 6 612 0,21 en augmentation 0,14 0 en stagnation
Votes valides 3 081 916 99,42
Votes blancs et nuls 17 844 0,58
Total 3 099 760 100 200 en stagnation
Abstention 1 410 280 31,27
Inscrits/Participation 4 510 040 68,73

Par circonscriptions

[modifier | modifier le code]
Parti 1
Hels.
2
Uusi.
3
Finl.
4
Sata.
5
Åland
6
Häme
7
Pirk.
8
Sud-
Est
9
Sav.-
Car.
10
Vaasa
11
Centr.
12
Oulu
13
Lapo.
Total
% S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S. % S.
SDP 13,6 3 17,8 7 17,8 3 25,2 3 24,0 4 22,1 5 24,4 5 17,3 3 13,4 2 18,9 2 10,3 2 13,5 1 17,73 40
PS 12,3 3 15,9 6 19,1 4 24,1 2 21,0 3 17,3 4 18,9 4 18,1 3 17,1 3 18,0 2 20,4 4 17,2 1 17,48 39
Kok 21,8 6 20,9 9 18,9 4 14,1 1 19,2 3 18,5 4 18,1 3 12,5 2 11,8 2 12,8 1 11,0 2 11,3 1 17,00 38
Kesk 2,9 0 6,5 2 10,8 2 16,7 1 10,2 1 8,9 2 16,6 3 22,8 4 19,9 4 19,8 3 30,3 6 29,2 3 13,76 31
Vihr 23,5 6 13,5 5 9,2 1 6,0 0 8,4 1 12,4 2 9,4 2 9,6 1 4,2 0 11,4 1 7,9 1 9,7 0 11,49 20
Vas 11,1 3 4,8 2 12,8 2 10,0 1 7,4 1 8,1 1 4,2 0 7,2 1 3,3 0 8,2 1 13,1 3 14,2 1 8,17 16
SFP 5,3 1 9,1 3 5,5 1 0,1 0 0,2 0 0,1 0 21,1 4 0,2 0 0,1 0 4,53 9
KD 1,9 0 2,7 1 1,9 0 2,7 0 5,7 1 5,7 1 4,4 0 7,8 1 6,7 1 5,7 0 2,2 0 1,1 0 3,90 5
LN 3,5 0 4,5 1 1,9 0 1,6 0 2,4 0 1,6 0 1,5 0 2,8 0 0,6 0 2,0 0 2,25 1
SIN 0,5 0 1,7 0 0,5 0 0,4 0 1,1 0 1,3 0 1,9 0 1,0 0 0,5 0 0,7 0 0,5 0 0,97 0
Åland 89,0 1 0,38 1
Autre 3,7 - 2,6 - 1,6 - 1,2 - 11,0 - 2,1 - 3,5 - 1,1 - 1,3 - 1,5 - 1,9 - 3,6 - 1,4 - 2,33 -
Total 100 22 100 35 100 17 100 8 100 1 100 14 100 19 100 17 100 16 100 16 100 10 100 18 100 7 100 200

[16]

Formation du gouvernement

[modifier | modifier le code]

Au vu des résultats, une large coalition regroupant un grand nombre de partis est nécessaire pour former un gouvernement, augurant de difficiles négociations. Au cours des débats électoraux, les sociaux-démocrates, le Parti de la coalition nationale, la Ligue verte, l'Alliance de gauche et le Parti populaire suédois ont déclaré qu'ils souhaitaient rejoindre une coalition ne comprenant pas le Parti des Finlandais[17]. Malgré la décision de ces cinq formations, le président du parti, Jussi Halla-aho, déclare que tous les partis doivent faire preuve de responsabilité lors de la formation d'une coalition, et que le moyen le plus responsable d'y arriver est d'inclure son parti[17].

Deux semaines après, le président du SDP, Antti Rinne, pressenti pour diriger le gouvernement, envoie un questionnaire à chacun des autres partis pour évaluer leurs positions sur divers sujets tels que le revenu de base, la négociation collective, le changement climatique ou la réforme sur la santé[18]. Il a l'intention de mener les pourparlers pour former une coalition jusqu'à début [18].

À l'issue de ces pourparlers, Antti Rinne annonce qu'il négociera la formation d'une coalition avec le Parti du Centre, la Ligue verte, l'Alliance de gauche et le Parti populaire suédois[19].

Le , le nouveau gouvernement finlandais Rinne est formé, et inclus les sociaux démocrates, le Parti du centre, la Ligue verte, l'Alliance de gauche et le Parti populaire suédois de Finlande, soit 117 députés sur 200[20].

Antti Rinne démissionne le , le Parti du centre lui ayant retiré sa confiance à cause de sa mauvaise gestion d'une grève postale. Sanna Marin (social-démocrate) lui succède en reconduisant la coalition de Rinne, devenant à 34 ans la plus jeune chef de gouvernement en exercice. Les cinq partis de la coalition sont alors chacun dirigé par une femme[21].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (fi) « Élections législatives de 2019 », sur vaalit.fi (consulté le )
  2. Julien Rilliet, « Cette année, on vote ! Mais pas qu’en Suisse », sur blogs.letemps.ch, Le Temps, (consulté le )
  3. Anne-Françoise Hivert, « En Finlande, la coalition au pouvoir se sépare de l’extrême droite », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Finns Party splinters, new group makes bid for Sipilä government », sur yle.fi, .
  5. « Système électoral de l'Eduskunta – Riksdagen », sur ipu.org (consulté le )
  6. districts
  7. a b c d et e Les Finlandais votent, inquiets pour leur modèle social
  8. Anne-Françoise Hivert, « En Finlande, le système de santé au cœur des élections législatives », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Finland’s Sipilä hopes to turn crisis into election reboot
  10. Finlande: Les sociaux-démocrates veulent renouer avec la victoire
  11. Finlande. Les sociaux-démocrates entament leur reconquête par les législatives
  12. Immigration : la Finlande secouée par des viols sur mineures
  13. (en) « Finnish Parliament affirms support for three proposals to prevent sex crimes », sur helsinkitimes.fi (consulté le )
  14. (en) « Oulu bans asylum seeker visits to schools », sur yle.fi, (consulté le )
  15. Parliamentary Elections 2019 Ministry of Justice
  16. Résultats par circonscriptions - Législatives 2019 - Ministère finlandais de la Justice
  17. a et b « Five party leaders reject idea of forming ruling coalition with Finns Party », sur helsinkitimes.fi,
  18. a et b (en) « SDP highlights economy, equality and education in search for govt partners », sur Yle Uutiset (consulté le )
  19. (fi) « Näin syntyi hallitusohjelmasta neuvotteleva uusi punamulta », Yle,
  20. « Le retour des sociaux-démocrates à la tête du gouvernement finlandais », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Le Point, magazine, « Finlande : la plus jeune Premier ministre de l'histoire nommée », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).

Liens internes

[modifier | modifier le code]