Édith Moskovic
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Édith Moskovic, née le à Sevlusi (Tchécoslovaquie) et morte le à Castelnau-le-Lez[1], est une survivante de la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale[2]. Elle fut déléguée en Languedoc-Roussillon du Comité français pour Yad Vashem, et est nommée chevalière de la Légion d'honneur[3] en 2009.
Biographie
[modifier | modifier le code]Édith Moskovic est née le à Sevlusi (Hongrie). Elle est issue d’une famille hongroise juive ashkénaze, fille d’un père tailleur et d’une mère au foyer.
À cause des lois antisémites du régent Horthy, sa famille s'exile avant-guerre à Bruxelles en 1935, puis à His en Haute-Garonne, le , accueillie par une population bienveillante. Arrêtée fin 1941 par la gendarmerie française, avec ses sept frères et sœurs, Édith est internée au camp du Récebédou en Haute-Garonne[4], dans les conditions des déportés de l'Europe asservie[pas clair]. Aidée par des gardiens soudoyés, la famille s'évade et réussit à franchir la ligne de démarcation à Abbeville, en Picardie. De retour à Bruxelles, elle retrouve la maison familiale dévastée.
En , de nouvelles lois anti-juives d'exclusion totale poussent le père de famille à cacher ses huit enfants auprès de familles inconnues, le plus souvent dans la clandestinité. Âgée alors de neuf ans, Édith est confiée dans un premier temps à des voisins, dans le grenier desquels elle reste enfermée à clé, dans l'obscurité, sans pouvoir évaluer le nombre de jours passés. Elle est ensuite envoyée sous une nouvelle identité (Éliane Martin) à Ottignies, dans une institution catholique pour handicapés mentaux dirigée par Renée Jacqmotte.
À la Libération, elle retrouve toute sa famille saine et sauve. Devenue secrétaire médicale, mariée et mère de famille, elle se tait sur son enfance pendant 50 ans.
Établie à Montpellier, elle est déléguée en Languedoc-Roussillon du Comité français pour Yad Vashem, et à ce titre participe aux remises de médailles et de diplômes de Juste parmi les nations. Après un apprentissage à l’École internationale de la Shoah à Jérusalem[5], elle parle pour la première fois de son vécu d'enfant juive cachée[6], en à l'université du temps libre de Montpellier. Elle témoigne depuis sans relâche devant les élèves[7], et participe notamment chaque année à l'organisation du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
Elle meurt le [8].
Prix, hommages et distinctions
[modifier | modifier le code]- Chevalier de la Légion d'honneur, [9]
- Médaille d'honneur de Zakhor pour la Mémoire en 2007
Notes et références
[modifier | modifier le code]- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- Jean-Pierre Roland, « «Laurette 1942», un film d'espoir en mémoire du camp du Récébédou », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- « HONNEUR À MADAME EDITH MOSKOVIC », sur www.zakhor.fr, (consulté le )
- Réalisation : Philippe Perron, « Un DVD-Rom pédagogique consacré aux camps d'internement du Midi de la France », sur Fondation pour la Mémoire de la Shoah, (consulté le )
- École internationale de la Shoah.
- Danielle Bailly, Enfants cachés : analyses et débats actes de la journée d'étude du 18 novembre 2005 organisée à l'Université Paris VII-Denis Diderot, UFR d'études anglophones, l'Harmattan, coll. « Judaïsmes », (ISBN 9782296011809, lire en ligne)
- « Édith Moskovic : « J’ai connu le pire et le meilleur » », sur midilibre.fr, (consulté le )
- Nicolas Bonzom, « Edith Moskovic, enfant cachée pendant la Seconde Guerre mondiale, est morte », sur 20 minutes, (consulté le )
- Décret du 13 juillet 2009 portant promotion et nomination (lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Témoignage d’Édith Moskovic recueilli par Christophe Cordier, novembre 2007 » (2007) [vidéo]. Fonds : Collecte de témoignages sur la mémoire dans l'Hérault de la Résistance et de la Déportation; Cote : FR-AD34 2027 W 26-27. Montpellier : Archives départementales de l'Hérault (présentation en ligne).