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Jeanne Sisley

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Jeanne Sisley
Portrait de Jeanne Sisley par Auguste Renoir
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Activités
Père
Mère
Marie-Louise Adélaïde-Eugénie Lescouezec (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Fernand Diets (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres

Jeanne Sisley, aussi appelée Jeanne Sisley Diets, aussi écrit Dietsh (née le 29 janvier 1869 à Paris 17e et morte le 4 février 1919 à Paris 2e) est une graveuse, peintre, aquarelliste et collectionneuse, fille du peintre britannique né en France Alfred Sisley.

Jeanne Sisley, née le 29 janvier 1869 à Paris[1], au n° 27 de la Cité des Fleurs, aux Batignolles, un an et demi après la naissance de son frère Pierre Sisley, est la fille d'Alfred Sisley et de sa compagne Marie-Louise Adélaïde-Eugénie Lescouezec[2],[3].

Son père, un des fondateurs de l'impressionnisme, né à Paris, a centré son œuvre sur les paysages français de Paris, Louveciennes, Marly-le-Roi, Sèvres et Moret-sur-Loing[4]. Le 30 mai 1888, il tente d'obtenir la nationalité française, en vain[5].

Jeanne Sisley est l'élève de son père et étudie la gravure avec Félix Bracquemond, reproduisant des œuvres d'Alfred Sisley. Elle réalise une gravure en couleurs d'après L'Été de la Saint-Martin d'Alfred Sisley un temps dans la collection Roger Marx[6].

Vers 1875, Renoir peint le portrait de Jeanne Sisley, que son père conserve jusqu'à sa mort[7].

Gustave Geffroy rencontre Jeanne Sisley en 1894 quand il rend visite à Alfred Sisley[8] à Moret-sur-Loing accompagné de Désiré Louis[9], un journaliste de La Justice[10] et la décrit comme « dans tout l’éclat de la jeunesse et de la beauté »[11].

Alfred Sisley et sa fille Jeanne à la passerelle à Moret.

Une photographie publiée en 2024 figure Alfred Sisley et Jeanne Sisley dans un lieu identifié par Christophe Langlois comme situé à quelques centaines de mètres du centre de Moret-sur-Loing[12].

Vers 1895, Jeanne commence à peindre des œuvres qui comme les toiles de son père, portent la signature Sisley[13].

En 1897, Alfred Sisley et sa compagne se rendent au Royaume-Uni pour légitimer leurs enfants, ce qu'ils font le 3 août au consulat de France de Cardiff avant de se marier à l'hôtel de ville le 5 août. De retour à Moret-sur-Loing, en novembre 1897, il tente à nouveau de se faire naturaliser français, mais ses démarches n'aboutissent pas en raison de la perte de certains documents officiels. Il écrit le 13 janvier 1899 : « Je suis rompu par la douleur… Je n’ai plus l’énergie de combattre… ». Il fait appeler Claude Monet, lui recommande ses enfants et lui dit adieu. Il meurt le 29 janvier 1899 dans sa maison à Moret-sur-Loing sans avoir pu acquérir la nationalité française[14].

Le , une vente de toiles de Sisley et d'autres artistes au profit de ses enfants Jeanne et Pierre est réalisée à la galerie Georges Petit. La vente des tableaux de Sisley atteint plus de 100 000 francs, et celle des autres peintres dont Degas, Monet, Pissarro et Renoir atteint plus de 40 000 francs[15],[14].

La famille Monet-Hoschedé fête le mariage de Marthe Hoschedé et de Théodore Butler. Pierre Sisley est assis par terre à droite ; sa sœur Jeanne Sisley est debout derrière lui ; Monet est sur les marches à gauche. Paul Durand-Ruel est à l'extrême-gauche. Giverny, .

En 1904, trois toiles (Le Loing et le coteau de Saint-Nicaise, à Moret, 1890, Église de Moret au soleil, 1894, Marine à Penarth, Angleterre, 1897), dans la collection de Jeanne Sisley sont exposés à la Galerie Rosenberg lors d'une exposition d'une cinquantaine d'œuvres d'Alfred Sisley appartenant à des collectionneurs[16].

En 1907, elle vend La Leçon, une toile réalisée par son père vers 1874, la représentant au côté de son frère[17].

L'année suivante, elle épouse un joaillier parisien, Louis Georges Fernand Dietsh[18]. Le 19 mai 1909, Jeanne Sisley vend 14 tableaux de son père à Drouot[19].

Pour ériger le monument à Alfred Sisley commandé par le « Comité exécutif du monument Sisley »[20] et inauguré le 15 juillet 1911, et aujourd'hui à quelques mètres de la porte de Samois de Moret-sur-Loing, Jeanne Sisley demanda à Auguste Rodin de réaliser un buste représentant Alfred Sisley, ce que Rodin accepta, mais le comité fit appel au sculpteur Eugène Thivier[21],[22], si bien que Jeanne Sisley retire son soutien au monument le 13 juillet 1905[22].

Elle meurt le 4 février 1919, à l'âge de 50 ans, à Paris, à son domicile au 26 rue Vivienne[23]. Elle est suivie dans la mort par son époux le 17 février 1919.

À Paris, le nombre de morts liés à la grippe espagnole connaît un pic en février 1919[24].

Quatre mois après la mort de Jeanne Sisley et de son époux, des œuvres d'Alfred Sisley et d'elle-même sont vendues aux enchères à l'Hôtel Drouot le 3 juin 1919. Le lot 4, Le pont de Moret, effet d'orage d'Alfred Sisley sera vendu en 1940 et envoyé en Allemagne. Il se trouve au musée d'Art moderne André-Malraux du Havre (Musées nationaux récupération). Le lot 9, La maison rose, une autre toile de son père, est vendue chez Christie's à Londres le 24 juin 2015, Impressionist and modern day sale, lot 334[25].

Son frère Pierre est mort dix ans plus tard en 1929 à Levallois-Perret[26].

Notes et références

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  1. Acte de naissance à Paris 17e, n° 229, vue 17/32.
  2. François Daulte, Sisley : Les Saisons, éditions La Bibliothèque des Arts, 1992, (ISBN 2850471844 et 9782850471841), « Pierre Sisley Né le 19 juin 1867 à Paris, au n° 27 de la Cité-des-Fleurs, aux Batignolles. [...] 2. Jeanne Sisley Née le 30 janvier 1869 à Paris, au N° 27 de la Cité-des-Fleurs, aux Batignolles. Peintre et aquarelliste, Jeanne Sisley meurt le 4 février 1919, à l'âge de 49 ans, à Paris, en son domicile 26 rue Vivienne... Elle épouse le 23 juillet 1908 Louis-Georges-Fernand Diets Joaillier-bijoutier, Fernand Diets meurt le 17 février 1919, à Paris, en son domicile 26 rue Vivienne... Jacques Sisley né le 26 novembre 1871, 41 rue Nollet, à Paris. Décédé la même année. »
  3. Société de l'histoire du protestantisme français, Bulletin. Études, documents, chronique littéraire, 1974, p. 463 : « Alfred Sisley. Né à Paris, 19, rue des Trois-Bornes, 30-10-1839, et baptisé, 31-10-1840, par le pasteur Athanase Coquerel en l'église réformée de Paris (paroisse non précisée au registre, mais presque certainement l'Oratoire du Louvre). Demeuré de nationalité anglaise. Séjourne à Londres en 1857 pour s'initier au commerce. Commence à peindre autour de Paris. Ami du peintre protestant Frédéric Bazille qu'il a connu dans l'atelier de Gleyre et qui fit son portrait pendant l'hiver 1867-1868. Fuyant l'invasion, Sisley se réfugie à Londres en 1870 avec Monet et Pissaro ; il y retournera un peu en 1874 et en 1897. Il habite Sèvres de 1875 à 1879. Mort à Moret-sur-Loing, 19, rue Montmartre, 29-1-1899. Il épouse Marie-Louise Adélaïde-Eugénie Lescouezec, née à Toul vers 1840, morte à Moret, 19, rue Montmartre, 8-10-1898, (fille de Jean-Marie Lescouezec et de Colson). Renoir a peint en 1869 le couple Sisley (Wallraf Richartz Museum, Cologne). Marie Braquemond a peint en 1880 « La promenade en bateau. Sisley et sa femme » ; on lui doit aussi « Sous la Lampe » (Sisley et sa femme dînant chez les Braquemond à Sèvres). Les Sisley ont eu deux enfants : 1 Pierre Sisley. Né vers 1868. Décorateur en 1899, à Paris, 24, rue Popincourt. 2 Jeanne Sisley. Vit en 1899. Sisley a peint ses deux enfants, dans un salon, en 1871, seul portrait connu peint par lui. »
  4. Jean-François Lasnier, « Dans les pas de Sisley, l’impressionniste oublié », dans Connaissance des arts, 29 janvier 2020.
  5. Alfred Sisley, Sisley l'impressionniste, Hazan Eds, 2017 (ISBN 2754109846), p. 186.
  6. Sophie Monneret, L'impressionnisme et son époque: M à T, 1978, p. 271.
  7. (en) Portrait de Jeanne Sisley, sur le site de Christie's.
  8. (en) Benezit Dictionary of British Graphic Artists and Illustrators, Volume 1, p. 371.
  9. François Daulte, Alfred Sisley, Fratelli Fabbri Editori, , p. 6.
  10. Correspondance Generale, éd. L'Âge d'homme, p. 268.
  11. Gustave Geffroy, Sisley, p. 8.
  12. Christophe Langlois, « Sisley et Jeanne à la passerelle. Découverte d’une photographie inédite d’Alfred Sisley », Revue de l'art, 2024, vol. 1, no 223, p. 76-77.
  13. François Daulte, op. cit., p. 82-83.
  14. a et b Alfred Sisley, Sisley l'impressionniste, Hazan Eds, 2017 (ISBN 2754109846), p. 187.
  15. « Catalogue de tableaux, études, pastels par Alfred Sisley et de tableaux, aquarelles, pastels et dessins offerts à ses enfants par les artistes », sur Gallica, (consulté le ).
  16. Exposition d'une cinquantaine d'oeuvres de Sisley faisant toutes partie de collections particulières Galerie Rosenberg, 7-24 novembre 1904, sur Gallica.
  17. (en) Richard Shone, Sisley, Phaidon Press, 1998 (ISBN 0714830518 et 9780714830513), p. 19.
  18. Archives de Paris Acte de mariage no 890 dressé au 16e arrondissement le 23/07/1908, vue 20 / 31.
  19. « Catalogue de 14 tableaux par Alfred Sisley, appartenant à M. D. S... », sur Gallica, (consulté le ).
  20. Alfred Vallette (dir.), « Le Monument Sisley », Mercure de France : série moderne, Paris, Mercure de France,‎ , p. 637 (lire en ligne).
  21. Moret-sur-Loing, la Porte de Samois, le Monument à Sisley et Mardi Poésie, 17 novembre 2020.
  22. a et b Hadrien Viraben, Le savant et le profane : documenter l’impressionnisme en France, 1900-1939, 24 juin 2024, p. 131-134
  23. Acte de décès (avec date de naissance erronée) à Paris 2e, n° 139, vue 26/31.
  24. Freddy Vinet, « La gestion de l’épidémie de grippe espagnole (1918-1919) : préfets et municipalités en première ligne », Revue française d'administration publique, vol. 4, no 176,‎ , p. 857 à 873 (lire en ligne).
  25. « Catalogue des tableaux, pastels et dessins par Alfred Sisley [...] : [vente du… », Bibliothèque numérique, collections Jacques Doucet, sur inha.fr, Institut national d'histoire de l'art (consulté le ).
  26. L'Art vivant, 1929, p. 587 : « On a récemment annoncé la mort dans une très modeste chambre d'un immeuble de Levallois-Perret, de Pierre Sisley, le fils du célèbre peintre impressionniste. Petit dessinateur industriel, Pierre Sisley vécut simplement... ».

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