Ferrari 499P
Équipe |
Ferrari AF Corse AF Corse |
---|---|
Constructeur | Ferrari |
Année du modèle | 2022- |
Concepteurs | Ferrari Attività Sportive GT |
Châssis | Monocoque carbone |
---|---|
Suspension avant | Double triangulation avec tirette |
Suspension arrière | Double triangulation avec tirette |
Nom du moteur | Ferrari F163 |
Cylindrée | 2992 cm3 |
Puissance | 680 ch (électrique : 200 kW) |
Configuration |
V6 Bi-Turbo à 120° Moteur électrique |
Position du moteur | Centrale arrière |
Boîte de vitesses | Séquentielle Xtrac à 7 rapports |
Type | Semi intégrale |
Système de carburant |
Essence Électrique (Hybride) |
Système de freinage | Carbone |
Cockpit | Fermé |
Carburant | Essence |
Pneumatiques | Michelin |
Pilotes | Voir liste |
---|---|
Début | 1 000 Miles de Sebring 2023 |
Courses | Victoires | Pole positions | Meilleurs tours |
---|---|---|---|
15 | 3 | 4 | 1 |
Championnat constructeurs | 0 |
---|---|
Championnat pilotes | 0 |
Chronologie des modèles
La Ferrari 499P (ou Ferrari 499 P avec une espace comme indiqué sur les plaques de châssis) est un prototype conçu par le constructeur automobile italien Ferrari dans le but de concourir dans le championnat du monde d'endurance FIA, y compris aux 24 Heures du Mans, dans la nouvelle catégorie reine Hypercar. Ses débuts en compétition ont lieu lors des 1 000 Miles de Sebring 2023. Le 11 juin 2023, avec l'équipage James Calado-Alessandro Pier Guidi-Antonio Giovinazzi, la 499P remporte l'édition du centenaire des 24 heures du Mans, 50 ans après que la Scuderia Ferrari a quitté cette compétition, et dont la dernière victoire remontait à 1965.
Genèse et développement
[modifier | modifier le code]Le retour de Ferrari dans la catégorie reine du Championnat du monde d'endurance a longtemps été une spéculation durant les années 2010. Le , Luca di Montezemolo, alors patron de Ferrari, donne le départ des 24 Heures du Mans, où sont engagées pas moins de dix Ferrari F430, et indique que la Formule 1 reste la priorité. À Noël 2013, lors du dîner de fin de saison à Maranello, toujours Luca di Montezemolo déclare : « Poursuivre le développement en GT du transfert de technologie aux voitures de route a toujours été partie intégrante de notre activité. Nous avons gagné avec la Ferrari 458 GTE, mais j’aime aussi l’idée de rouler au Mans dans la catégorie la plus élevée : qui sait, peut-être qu’un jour nous pourrons revenir et gagner, dire merci et revenir à la maison ? Nous devrions peut-être prendre cette option en considération de façon sérieuse. ». Luca di Montezemolo avait précisé ses propos dans la foulée : « Même si les 24 Heures du Mans représentent un défi passionnant, ce n’est pas un objectif immédiat pour nous. Peut-être que nous pourrons en parler de nouveau dans trois ou quatre ans ».
En juin 2014, Fernando Alonso, à l'époque pilote Ferrari dans le championnat du monde de Formule 1, est chargé de donner le départ des 24 Heures du Mans. Quelques mois plus tôt, il avait été pris en flagrant délit d'espionnage de l'Audi R18 e-tron quattro lors de la soirée FIA. Le couperet tombe le 13 juin avec une nouvelle déclaration de Luca di Montezemolo : « Bien sûr, nous ne pourrons pas être présent à la fois en Endurance et en Formule 1. Ce n’est pas possible ». Il évoque une possible arrivée en 2020, soit six ans plus tard[1],[2].
Le règlement concernant la nouvelle catégorie reine du Championnat du monde d'endurance, les Le Mans Hypercar, est dévoilé le , en marge des 24 Heures du Mans. Le , à l'occasion des 24 Heures de Daytona, lors d'une conférence de presse commune entre l'IMSA et l'ACO, la nouvelle catégorie Le Mans Daytona h est présentée[3]. Dans un esprit de convergence entre l'IMSA et l'ACO, ces deux catégories de voiture doivent être éligibles au Championnat du monde d'endurance à partir de 2022, ainsi qu'aux WeatherTech SportsCar Championship à partir de 2023[4].
À la suite de cela, Antonello Coletta, responsable du département GT chez Ferrari, indique en février 2020 que l'entreprise a un intérêt pour la catégorie LMDh, mais que la catégorie LMH a néanmoins les préférences de Ferrari car celle-ci permet de concevoir et de construire ses propres châssis[5]. Quelques mois plus tard, en juin 2020, Antonello Coletta indique que la décision sur un éventuel programme doit intervenir d’ici la fin de l’année[6],[7].
Le , Ferrari confirme son retour dans la catégorie Hypercar du Championnat du monde d'endurance en développant une voiture répondant à la réglementation LMH[8].
Lors des 24 Heures du Mans 2022, Ferrari dévoile un visuel de sa future arme qui laisse entrevoir une voiture munie d'optiques frontales reprenant les styles actuels de la firme au cheval cabré[9]. Quelques semaines plus tard, le sur le circuit de Fiorano, la nouvelle voiture fait ses premiers tours de roue, munie d'une livrée camouflage, aux mains du pilote italien Alessandro Pier Guidi et du pilote danois Nicklas Nielsen[10],[11].
Le , lors des Finali Mondiali, Ferrari présente officiellement la Ferrari 499P[12],[13].
Compétition
[modifier | modifier le code]2023
[modifier | modifier le code]L'exploitation de la Ferrari 499P est confiée à l'écurie italienne AF Corse pour la participation au Championnat du monde d'endurance FIA 2023[14].
1 000 Miles de Sebring
Lors des qualifications, Antonio Fuoco sur la voiture n°50, qu'il partage avec Miguel Molina et Nicklas Nielsen établit le meilleur temps[15]. Alessandro Pier Guidi, aux commandes de la n°51, assure la 4e[15] place sur la grille de départ derrière les Toyota n°7 et 8[16]. La Ferrari 499P n°50 prend rapidement les devants de la course, mais la décision de s'arrêter aux stands pendant une période précoce sous voiture de sécurité se révèle désavantageuse. En effet, elle reçoit une pénalité pour son passage par les stands au redémarrage, et une autre pénalité de 5 secondes pour ne pas avoir suivi la procédure correcte. La voiture sœur n°51, alors qu'il reste deux heures de course, heurte la Ferrari 488 GTE Am n°54 de Francesco Castellacci au virage 15, près de l'entrée des stands. Sa voiture endommagée, Alessandro Pier Guidi rentre difficilement aux stands et reste au garage pendant 20 minutes[17]. Cet incident prive l'équipage d'une chance d'atteindre le podium. Au final, la voiture n°51 termine à la 15e place du classement général[18]. La n°50 parvient, elle, à se hisser à la 3e place, et décroche le premier podium pour l'écurie[18].
6 Heures de Portimão
Les qualifications sur le circuit de Portimão voient les Toyota réaliser des temps de plus d'une seconde plus rapides que leurs concurrents directs[19], une différence qui étonne beaucoup le camp Toyota alors que Ferrari avait obtenu la pole position lors de la précédente qualification. En effet, les Ferrari 499P étaient réglées pour tenter de remporter la course plutôt que pour réaliser la pole position[20]. Les deux voitures se qualifient donc aux 3e et 4e places sur la grille de départ[21]. Lors du premier tour de la course, la Ferrari n°51 attaque la Toyota n°8. Elle arrive à prendre la deuxième place rapidement. En revanche, la voiture n°50 perd une place dès le départ au profit de la Porsche 963 n°6. Très rapidement, la Ferrari n°51 perd la seconde place au profit de la Toyota n°8. Après 40 minutes de course, l'écurie demande à la voiture n°50 de laisser passer la voiture n°51, une consigne d'écurie que la voiture n°50 accepte difficilement[22]. Pourtant, à la moitié de la course, c'est bien la voiture n°50 qui occupe la 2e place pendant que la voiture n°51 est à la 4e place. Alors qu'il reste moins d'une demi-heure de course, la voiture n°51 subit un problème de freins et est contrainte à l'abandon[22],[23]. La voiture n°50 finit à la 2e place[24]. C'est la deuxième fois en deux courses que la voiture n°50 se hisse sur le podium. L'écurie indique ne pas avoir poussé la voiture jusqu'à ses limites durant le week-end, mais plutôt souhaité récolter des données[23].
Technique
[modifier | modifier le code]Palmarès
[modifier | modifier le code]La 499P n°51 remporte le classement général des 24 Heures du Mans 2023, pilotée par Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi, après avoir réalisé le deuxième temps de qualifications qui voient la 499P numéro 50 d'Antonio Fuoco, Miguel Molina et Nicklas Nielsen réaliser la pole position.
Hormis les victoires en catégorie GT, il s'agit de la première victoire d'une Ferrari au Mans depuis 1965.
Année | Entrant | Classe | Pilotes | No. | Courses. | Courses | Pts. | Pos. | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | ||||||||
2023 | Ferrari AF Corse | Hypercar | Antonio Fuoco Miguel Molina Nicklas Nielsen |
50 | Toutes | SEB 3 |
POR 2 |
SPA Abd. |
LMN 5 |
MZA 2 |
FUJ 4 |
BHR 3 |
- | 161 | 2e |
James Calado Antonio Giovinazzi Alessandro Pier Guidi |
51 | Toutes | SEB 7 |
POR 6 |
SPA 3 |
LMN 1 |
MZA 5 |
FUJ 5 |
BHR 6 |
- | |||||
2024 | Ferrari AF Corse | Hypercar | Antonio Fuoco Miguel Molina Nicklas Nielsen |
50 | Toutes | ||||||||||
James Calado Antonio Giovinazzi Alessandro Pier Guidi |
51 | Toutes | |||||||||||||
AF Corse | Robert Kubica Robert Shwartzman Ye Yifei |
83 | Toutes |
Les courses en gras indiquent que la pole position a été réalisée. Les courses en italique indiquent que l'écurie a réalisé le meilleur tour en course.
Pilotes
[modifier | modifier le code]Le 10 janvier 2023, Ferrari annonce ses 6 pilotes qui participeront aux WEC avec les voitures N⁰ 50 & 51 :
- James Calado (2023-)
- Antonio Giovinazzi (2023-)
- Alessandro Pier Guidi (2023-)
- Antonio Fuoco (2023-)
- Miguel Molina (2023-)
- Nicklas Nielsen (2023-)
- Robert Kubica (2024-)
- Ye Yifei (2024-)
- Robert Shwartzman (2024-)
Ferrari 499P Modificata
[modifier | modifier le code]Le 28 octobre 2023, lors des Ferrari Finali Mondiali, le constructeur italien présente la Ferrari 499P Modificata[25], une déclinaison de la 499P destinée à un usage circuit pour des clients et qui ne peut être engagée en compétition. Ce modèle n'est pas affecté par la balance de performance et développe 870 chevaux, ainsi le déclenchement du moteur électrique sur l'essieu avant n'est pas soumis au seuil de 190 km/h comme c'est le cas en WEC. Ferrari ajoute également un système Push to Pass qui permet au pilote de bénéficier de 163 chevaux supplémentaires durant un certain laps de temps. De plus, la version Modificata est équipée de pneus Pirelli spécifiques contrairement aux pneus Michelin habituellement utilisés en WEC. Cette version modifiée de la 499P est disponible pour 5,1 millions d'euros.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Dan Neil, « Ferrari Chairman: We Could Leave Formula One », sur www.wsj.com, (consulté le )
- Laurent Mercier, « Douze ans qu'on parle du retour de Ferrari au Mans pour le scratch... », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- « La convergence ACO/IMSA, un nouveau chapitre pour l'endurance », sur 24h-lemans.com, (consulté le )
- Laurent Mercier, « Les LMH autorisées à rouler en IMSA dès 2023 », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- (en) Daniel Lloyd, « Ferrari Interested in LMDh; Would Prefer to Build Own Chassis », sur sportscar365.com, (consulté le )
- (en) Daniel Lloyd, « Ferrari Remains “Very Focused” on Prototype Evaluations », sur sportscar365.com, (consulté le )
- Laurent Mercier, « Antonello Coletta (Ferrari) : "Nous devons faire nos analyses avec calme" », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Laurent Mercier, « Ferrari confirme son arrivée en LMH ! », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Thibaut Villemant, « Ferrari donne un avant-goût de son Hypercar », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Thibaut Villemant, « Hypercar - WEC / Le Mans 2023 : La Ferrari LMH a roulé ! », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Thibaut Villemant, « Déverminage de la Ferrari LMH – Une journée inoubliable pour Pier Guidi et Nielsen », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- « Toutes les photos de la Ferrari 499P Hypercar », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Thibaut Villemant, « Les dessous de la Ferrari 499P LMH », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Laurent Mercier, « AF Corse rejoint Ferrari en LMH ! », sur www.endurance-info.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « WEC 2023 1000 Miles de Sebring : Grille de départ », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- (en) Jamie Klein, « WEC Sebring: Ferrari beats Toyota to first pole of 2023 », sur motorsport.com, (consulté le )
- (en) Charles Bradley, « WEC Sebring: Toyota dominates, Ferrari scores debut podium », sur motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « WEC 2023 1000 Miles de Sebring : Course », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- (en) Gary Watkins, « WEC Portimao: Hartley leads Toyota 1-2 in qualifying; Ferrari third », sur motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « Les raisons du gouffre entre Toyota et Ferrari en qualifications », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « WEC 2023 6 Heures de Portimão : Grille de départ », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « Toyota vainqueur à Portimão, Ferrari et Porsche sur le podium », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « Ferrari avait de la marge à Portimão : "On aurait pu attaquer plus" », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Basile Davoine, « WEC 2023 6 Heures de Portimão : Course », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- « 870 ch, non limitée par la BoP et avec un Push to Pass, voici la Ferrari 499P Modificata ! », sur Endurance Info (consulté le )