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« Lavaux » : différence entre les versions

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'''Lavaux''' est une région viticole du [[canton de Vaud]] ([[Suisse]]), connue pour ses vignobles en [[Culture en terrasses|terrasses]] au bord du [[Léman]]. Le {{date|28|juin|2007}}, Lavaux entre au classement du [[Patrimoine mondial de l'UNESCO|patrimoine mondial de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{lien web
'''Lavaux''' est une région viticole du [[canton de Vaud]] ([[Suisse]]), connue pour ses vignobles en [[Culture en terrasses|terrasses]] au bord du [[Léman]]. Le {{date|28|juin|2007}}, Lavaux entre au classement du [[Patrimoine mondial de l'UNESCO|patrimoine mondial de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>{{lien web
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|titre=''Suisse - Lavaux''
|titre=''Suisse - Lavaux''
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|consulté le=30 juin 2007}}</ref>.
|consulté le=30 juin 2007}}.</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
On ne retrouve le terme de Lavaux qu'à partir du {{XIIe siècle}} ; une [[Bulle (diplomatique)|bulle]] d'[[Innocent II]] mentionne la ''vallis de Lustriaco'' qui en [[ancien français]] se traduit par « la Vaulx de Lustrie » (la Vallée de [[Lutry]]). Ce n'est qu'au {{XIVe siècle}} qu'[[Aran]], [[Riex]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]] sont considérées comme faisant partie de « la Vaulx de Lutry ». Il faut attendre le {{XVIe siècle}} pour que la graphie « Lavaux » se fasse jour. À cette époque, Lavaux appartient à l’[[Principauté épiscopale de Lausanne|évêque de Lausanne]] et est subdivisée en [[Quatre paroisses de Lavaux|quatre paroisses]], [[Corsier-sur-Vevey|Corsier]], [[Lutry]], [[Saint-Saphorin]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]]<ref name="Riex">{{lien web
On ne retrouve le terme de Lavaux qu'à partir du {{XIIe siècle}} ; une [[Bulle (diplomatique)|bulle]] d'[[Innocent II]] mentionne la ''vallis de Lustriaco'' qui en [[ancien français]] se traduit par « la Vaulx de Lustrie » (la Vallée de [[Lutry]]). Ce n'est qu'au {{XIVe siècle}} qu'[[Aran]], [[Riex]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]] sont considérées comme faisant partie de « la Vaulx de Lutry ». Il faut attendre le {{XVIe siècle}} pour que la graphie « Lavaux » se fasse jour. À cette époque, Lavaux appartient à l’[[Principauté épiscopale de Lausanne|évêque de Lausanne]] et est subdivisée en [[Quatre paroisses de Lavaux|quatre paroisses]], [[Corsier-sur-Vevey|Corsier]], [[Lutry]], [[Saint-Saphorin]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]]<ref name="Riex">{{lien web
|url=http://www.riex.ch/curieux/cur70_historique.html
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|titre=''Création de Riex - Historique de la région.''
|titre=''Création de Riex - Historique de la région.''
|éditeur=Commune de [[Riex]] en Lavaux
|éditeur=Commune de [[Riex]] en Lavaux
|consulté le=4 décembre 2007}}</ref>.
|consulté le=4 décembre 2007}}.</ref>.


Après la conquête [[Berne|bernoise]], Lavaux fait partie du [[bailliage de Lausanne]]. Après la révolution vaudoise, les bailliages sont remplacés par des districts. Lutry, Saint-Saphorin et Villette sont rattachées au [[district de Lavaux]], alors que Corsier rejoint celui de [[district de Vevey|Vevey]]<ref name="Riex" />.
Après la conquête [[Berne|bernoise]], Lavaux fait partie du [[bailliage de Lausanne]]. Après la révolution vaudoise, les bailliages sont remplacés par des districts. Lutry, Saint-Saphorin et Villette sont rattachées au [[district de Lavaux]], alors que Corsier rejoint celui de [[district de Vevey|Vevey]]<ref name="Riex"/>.


Au {{XIXe siècle}}, les communes se divisent, Saint-Saphorin forme quatre nouvelles communes, [[Chexbres]], [[Puidoux]], [[Rivaz (Vaud)|Rivaz]] et Saint-Saphorin. Puis, c'est au tour de Lutry de donner naissance à [[Savigny (Vaud)|Savigny]] et enfin Villette est subdivisée en six communes, [[Cully (Vaud)|Cully]], [[Épesses]], [[Forel (Lavaux)|Forel]], [[Grandvaux (Vaud)|Grandvaux]], [[Riex]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]]<ref name="Riex"/>.
Au {{XIXe siècle}}, les communes se divisent, Saint-Saphorin forme quatre nouvelles communes, [[Chexbres]], [[Puidoux]], [[Rivaz (Vaud)|Rivaz]] et Saint-Saphorin. Puis, c'est au tour de Lutry de donner naissance à [[Savigny (Vaud)|Savigny]] et enfin Villette est subdivisée en six communes, [[Cully (Vaud)|Cully]], [[Épesses]], [[Forel (Lavaux)|Forel]], [[Grandvaux (Vaud)|Grandvaux]], [[Riex]] et [[Villette (Lavaux)|Villette]]<ref name="Riex"/>.
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| titre=Préfets et préfectures - Lavaux-Oron
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Le 29 août 2021, s'ouvre l'exposition « Maison Lavaux » à Grandvaux, dans la propriété historique Buttin-de-Loës, qui retrace l'histoire humaine et culturelle de cette région<ref>[https://www.lavaux-unesco.ch/maisonlavaux Exposition Lavaux vignoble en terrasses]</ref>.
Le 29 août 2021, s'ouvre l'exposition « Maison Lavaux » à Grandvaux, dans la propriété historique Buttin-de-Loës, qui retrace l'histoire humaine et culturelle de cette région<ref>[https://www.lavaux-unesco.ch/maisonlavaux Exposition Lavaux vignoble en terrasses]</ref>.


=== Origine du nom ===
=== Origine du nom ===
À noter que l'on dit Lavaux sans article et non {{citation|le}} Lavaux, que l'on parle {{citation|de}} Lavaux et non {{citation|du}} Lavaux, de même que l'on dira {{citation|en}} ou {{citation|à}} Lavaux et non {{citation|dans le}} Lavaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Lavaux, vignoble en terrasses - Lavaux Patrimoine mondial de l’UNESCO |url=https://www.lavaux-unesco.ch/ |site=lavaux-unesco |consulté le=2022-09-01}}</ref>. Ceci vient de l'étymologie de Lavaux. En effet, en [[Francoprovençal|arpitan]] {{citation|{{langue|frp|la vau}}}} signifie {{citation|la vallée}}. La lettre {{citation|[[x (lettre)|x]]}} a été rajoutée à la fin pour signifier que le dernier son voyelle, ici {{citation|au}}, doit être prononcé. Cette règle s'applique à tous les [[Toponymie|toponymes]] de langue arpitane<ref>Voir : [[Francoprovençal#Toponymes]]</ref>.
À noter que l'on dit Lavaux sans article et non {{citation|le}} Lavaux, que l'on parle {{citation|de}} Lavaux et non {{citation|du}} Lavaux, de même que l'on dira {{citation|en}} ou {{citation|à}} Lavaux et non {{citation|dans le}} Lavaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Lavaux, vignoble en terrasses - Lavaux Patrimoine mondial de l’UNESCO |url=https://www.lavaux-unesco.ch/ |site=lavaux-unesco |consulté le=2022-09-01}}.</ref>. Ceci vient de l'étymologie de Lavaux. En effet, en [[Francoprovençal|arpitan]] {{citation|{{langue|frp|la vau}}}} signifie {{citation|la vallée}}. La lettre {{citation|[[x (lettre)|x]]}} a été rajoutée à la fin pour signifier que le dernier son voyelle, ici {{citation|au}}, doit être prononcé. Cette règle s'applique à tous les [[Toponymie|toponymes]] de langue arpitane<ref>Voir : [[Francoprovençal#Toponymes]]</ref>.


Cependant, la prononciation {{citation|le Lavaux}} reste utilisée et est d'usage par certains acteurs locaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Balade printanière dans le Lavaux|url=https://www.illustre.ch/magazine/balade-printaniere-dans-le-lavaux|site=[[L'Illustré]] |consulté le=2024-07-17}}.</ref>.
Cependant, la prononciation {{citation|le Lavaux}} reste utilisée et est d'usage par certains acteurs locaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Balade printanière dans le Lavaux|url=https://www.illustre.ch/magazine/balade-printaniere-dans-le-lavaux|site=[[L'Illustré]] |consulté le=2024-07-17}}.</ref>.
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* [[Vevey]].
* [[Vevey]].


Le vignoble s'étend sur {{unité|806|[[hectare|ha]]}} en 2015 et représente {{formatnum:21.18}} % de la surface viticole du canton, en incluant le [[Calamin grand cru|Calamin]] et le [[Dézaley grand cru|Dézaley]]<ref>{{lien web|url=https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/economie_emploi/viticulture/fichiers_pdf/15_12_16_RCV_2015.pdf|titre=Registre Cantonal des Vignes 20 novembre 2015|consulté le=4 septembre 2018}}</ref>. Le soleil est réfléchi par le [[Léman]], et ses murs de pierre apportent chaleur et abri.
Le vignoble s'étend sur {{unité|806|[[hectare|ha]]}} en 2015 et représente {{formatnum:21.18}} % de la surface viticole du canton, en incluant le [[Calamin grand cru|Calamin]] et le [[Dézaley grand cru|Dézaley]]<ref>{{lien web|url=https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/economie_emploi/viticulture/fichiers_pdf/15_12_16_RCV_2015.pdf|titre=Registre Cantonal des Vignes 20 novembre 2015|consulté le=4 septembre 2018}}.</ref>. Le soleil est réfléchi par le [[Léman]], et ses murs de pierre apportent chaleur et abri.
Ce paysage caractéristique en terrasses est fortement structuré par ses murs (appelés localement charmurs, charmus, chermus, et variantes). Ils sont attestés en Lavaux en tout cas dès les années 1330, mais sont assurément plus anciens. La fragmentation et le cloisonnement des parcelles sont liés à la forte pente, qui exige de retenir les terres, mais sont aussi un héritage du bas moyen âge. Les premiers témoignages graphiques figurent sur des documents cadastraux de la fin du {{s|XVII|e}}. Une vue non cadastrale de [[Saint-Saphorin (Lavaux)|Saint-Saphorin]], de 1694, est le témoignage iconographique le plus ancien de la perception des murs de terrasse comme un élément marquant du paysage<ref name="Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère">{{Article |auteur1=Laurent Auberson|titre=Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère |périodique=Monuments vaudois |volume=14 |année=2024 |pages=54-64 |issn=1664-3011}}.</ref>.
Ce paysage caractéristique en terrasses est fortement structuré par ses murs (appelés localement charmurs, charmus, chermus, et variantes). Ils sont attestés en Lavaux en tout cas dès les années 1330, mais sont assurément plus anciens. La fragmentation et le cloisonnement des parcelles sont liés à la forte pente, qui exige de retenir les terres, mais sont aussi un héritage du bas moyen âge. Les premiers témoignages graphiques figurent sur des documents cadastraux de la fin du {{s|XVII|e}}. Une vue non cadastrale de [[Saint-Saphorin (Lavaux)|Saint-Saphorin]], de 1694, est le témoignage iconographique le plus ancien de la perception des murs de terrasse comme un élément marquant du paysage<ref name="Auberson">{{Article |auteur1=Laurent Auberson|titre=Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère |périodique=Monuments vaudois |volume=14 |année=2024 |pages=54-64 |issn=1664-3011}}.</ref>.


Au {{s|XVIII|e}}, ces murs sont attestés sur les plans relatifs à la reconstruction de la route de Lausanne à Vevey, de la route de Vevey à Moudon, et notamment dans le secteur des Faverges et au Dézaley. Ils participent aussi à une culture plus scientifique de la vigne, en marge des doctrines physiocratiques, dans un effort d’améliorer la qualité des vins<ref name="Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère" />.
Au {{s|XVIII|e}}, ces murs sont attestés sur les plans relatifs à la reconstruction de la route de Lausanne à Vevey, de la route de Vevey à Moudon, et notamment dans le secteur des Faverges et au Dézaley. Ils participent aussi à une culture plus scientifique de la vigne, en marge des doctrines physiocratiques, dans un effort d’améliorer la qualité des vins<ref name="Auberson"/>.


Dans les années 1960, on enregistre dans toute la région un important recul de la vigne, celle-ci étant grignotée par les constructions. Lavaux devient dès lors un exemple emblématique. Le vignoble est progressivement considéré comme un paysage identitaire chargé d'histoire et de symbolique. En marge de l'organisation de l'[[Exposition nationale suisse de 1964|Expo 64]] qui a eu lieu à [[Lausanne]] en 1964, le nouvel architecte cantonal vaudois, [[Jean-Pierre Vouga]] élabore une nouvelle Loi cantonale sur les constructions et l'aménagement du territoire (LCAT), adoptée en {{date-|février 1964}}. Cette loi introduit la notion de zone agricole ou viticole, en principe inconstructible. L'institution d'une surface minimale de {{unité|4500|m|2}} comme condition pour toute nouvelle construction se révèle particulièrement efficace dans le vignoble, où des parchets de cette taille sont rarement mis en vente. Par ailleurs, un important sous-secteur de l'[[Exposition nationale suisse de 1964|Expo 64]], dans l'organisation duquel [[Jean-Pierre Vouga]] a été particulièrement impliqué, amorce et généralise la réflexion sur la sauvegarde du paysage typique de terrasses cernées de murs et parsemé de [[capite]]s<ref>Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », ''Monuments vaudois'' 3/2012, pp. 47-54.</ref>.
Dans les années 1960, on enregistre dans toute la région un important recul de la vigne, celle-ci étant grignotée par les constructions. Lavaux devient dès lors un exemple emblématique. Le vignoble est progressivement considéré comme un paysage identitaire chargé d'histoire et de symbolique. En marge de l'organisation de l'[[Exposition nationale suisse de 1964|Expo 64]] qui a eu lieu à [[Lausanne]] en 1964, le nouvel architecte cantonal vaudois, [[Jean-Pierre Vouga]] élabore une nouvelle Loi cantonale sur les constructions et l'aménagement du territoire (LCAT), adoptée en {{date-|février 1964}}. Cette loi introduit la notion de zone agricole ou viticole, en principe inconstructible. L'institution d'une surface minimale de {{unité|4500|m|2}} comme condition pour toute nouvelle construction se révèle particulièrement efficace dans le vignoble, où des parchets de cette taille sont rarement mis en vente. Par ailleurs, un important sous-secteur de l'[[Exposition nationale suisse de 1964|Expo 64]], dans l'organisation duquel [[Jean-Pierre Vouga]] a été particulièrement impliqué, amorce et généralise la réflexion sur la sauvegarde du paysage typique de terrasses cernées de murs et parsemé de [[capite]]s<ref>Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », ''Monuments vaudois'' 3/2012, pp. 47-54.</ref>.
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{mul|fr|de}} [http://www.lavaux.ch/ Site officiel]
* {{mul|fr|de}} [http://www.lavaux.ch/ Site du Lavaux].
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 1 novembre 2024 à 09:33

Lavaux, vignoble en terrasses *
Image illustrative de l’article Lavaux
Vue sur le village de Rivaz.
Coordonnées 46° 29′ 31″ nord, 6° 44′ 46″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Subdivision Canton de Vaud
Type Paysage culturel
Critères (iii) (iv) (v)
Superficie 898 ha
Numéro
d’identification
1243
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription (31e session)
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
(Voir situation sur carte : canton de Vaud)
Lavaux, vignoble en terrasses
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Lavaux, vignoble en terrasses
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Lavaux est une région viticole du canton de Vaud (Suisse), connue pour ses vignobles en terrasses au bord du Léman. Le , Lavaux entre au classement du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO[1].

On ne retrouve le terme de Lavaux qu'à partir du XIIe siècle ; une bulle d'Innocent II mentionne la vallis de Lustriaco qui en ancien français se traduit par « la Vaulx de Lustrie » (la Vallée de Lutry). Ce n'est qu'au XIVe siècle qu'Aran, Riex et Villette sont considérées comme faisant partie de « la Vaulx de Lutry ». Il faut attendre le XVIe siècle pour que la graphie « Lavaux » se fasse jour. À cette époque, Lavaux appartient à l’évêque de Lausanne et est subdivisée en quatre paroisses, Corsier, Lutry, Saint-Saphorin et Villette[2].

Après la conquête bernoise, Lavaux fait partie du bailliage de Lausanne. Après la révolution vaudoise, les bailliages sont remplacés par des districts. Lutry, Saint-Saphorin et Villette sont rattachées au district de Lavaux, alors que Corsier rejoint celui de Vevey[2].

Au XIXe siècle, les communes se divisent, Saint-Saphorin forme quatre nouvelles communes, Chexbres, Puidoux, Rivaz et Saint-Saphorin. Puis, c'est au tour de Lutry de donner naissance à Savigny et enfin Villette est subdivisée en six communes, Cully, Épesses, Forel, Grandvaux, Riex et Villette[2].

Finalement, le à la suite de la réorganisation territoriale du canton de Vaud, la région se retrouve englobée dans le nouveau district de Lavaux-Oron qui englobe la totalité des communes de Lavaux[3].

Le 29 août 2021, s'ouvre l'exposition « Maison Lavaux » à Grandvaux, dans la propriété historique Buttin-de-Loës, qui retrace l'histoire humaine et culturelle de cette région[4].

Origine du nom

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À noter que l'on dit Lavaux sans article et non « le » Lavaux, que l'on parle « de » Lavaux et non « du » Lavaux, de même que l'on dira « en » ou « à » Lavaux et non « dans le » Lavaux[5]. Ceci vient de l'étymologie de Lavaux. En effet, en arpitan « la vau » signifie « la vallée ». La lettre « x » a été rajoutée à la fin pour signifier que le dernier son voyelle, ici « au », doit être prononcé. Cette règle s'applique à tous les toponymes de langue arpitane[6].

Cependant, la prononciation « le Lavaux » reste utilisée et est d'usage par certains acteurs locaux[7].

Les coteaux de Lavaux à Saint-Saphorin.

Cette région se situe entre Lutry et Vevey (Vaud) ; depuis le elle comprend en partie ou entièrement les communes suivantes :

Le vignoble s'étend sur 806 ha en 2015 et représente 21,18 % de la surface viticole du canton, en incluant le Calamin et le Dézaley[8]. Le soleil est réfléchi par le Léman, et ses murs de pierre apportent chaleur et abri. Ce paysage caractéristique en terrasses est fortement structuré par ses murs (appelés localement charmurs, charmus, chermus, et variantes). Ils sont attestés en Lavaux en tout cas dès les années 1330, mais sont assurément plus anciens. La fragmentation et le cloisonnement des parcelles sont liés à la forte pente, qui exige de retenir les terres, mais sont aussi un héritage du bas moyen âge. Les premiers témoignages graphiques figurent sur des documents cadastraux de la fin du XVIIe siècle. Une vue non cadastrale de Saint-Saphorin, de 1694, est le témoignage iconographique le plus ancien de la perception des murs de terrasse comme un élément marquant du paysage[9].

Au XVIIIe siècle, ces murs sont attestés sur les plans relatifs à la reconstruction de la route de Lausanne à Vevey, de la route de Vevey à Moudon, et notamment dans le secteur des Faverges et au Dézaley. Ils participent aussi à une culture plus scientifique de la vigne, en marge des doctrines physiocratiques, dans un effort d’améliorer la qualité des vins[9].

Dans les années 1960, on enregistre dans toute la région un important recul de la vigne, celle-ci étant grignotée par les constructions. Lavaux devient dès lors un exemple emblématique. Le vignoble est progressivement considéré comme un paysage identitaire chargé d'histoire et de symbolique. En marge de l'organisation de l'Expo 64 qui a eu lieu à Lausanne en 1964, le nouvel architecte cantonal vaudois, Jean-Pierre Vouga élabore une nouvelle Loi cantonale sur les constructions et l'aménagement du territoire (LCAT), adoptée en . Cette loi introduit la notion de zone agricole ou viticole, en principe inconstructible. L'institution d'une surface minimale de 4 500 m2 comme condition pour toute nouvelle construction se révèle particulièrement efficace dans le vignoble, où des parchets de cette taille sont rarement mis en vente. Par ailleurs, un important sous-secteur de l'Expo 64, dans l'organisation duquel Jean-Pierre Vouga a été particulièrement impliqué, amorce et généralise la réflexion sur la sauvegarde du paysage typique de terrasses cernées de murs et parsemé de capites[10].

En 1977 et 2005, en conséquence d'initiatives populaires (Sauver Lavaux) lancées par Franz Weber, les Vaudois sont amenés à s'exprimer sur la protection des vignes de Lavaux. Ces initiatives, acceptées, aboutissent à l'inscription, dans la constitution vaudoise, de la protection de ce vignoble. En 2007, le site est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO)[11].

Une grande diversité de sols et de micro-climats permettent au vigneron de jouer de son savoir-faire pour produire une riche gamme de vins.

Un parcours pédestre long de 32 km relie le musée Olympique à Ouchy au château de Chillon et peut être parcouru en huit heures et demie. Ce trajet permet de découvrir les huit appellations d'origine contrôlées de Lavaux ainsi que des thèmes viticoles.

Liste des appellations

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Photographies

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Bibliographie

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  • C. F. Ramuz, Lavaux, Lausanne, La Tramontane, 1954. (OCLC 28733681)
  • C. F. Ramuz et Michèle Duperrex, Merveilleux Lavaux, Lausanne, Éditions du Grand-Pont, 1973. (OCLC 28739320)
  • Ric Berger, Jean-Gabriel Linder et Jacques Christinat, Lavaux, Pully, Éditions du Château, 1985. (OCLC 15316841)
  • Dave Lüthi, « Lavaux-Palace », Revue historique vaudoise, vol. 114,‎ , p. 181-193 (ISSN 1013-6924).
  • Jean-Pierre Dresco, Corinne Chuard et coll., Lavaux, Vignoble en terrasses, Lausanne, Favre, 2007.
  • Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », Monuments vaudois 3/2012, p. 47-54.
  • Gilbert Coutaz, « Lavaux, une terre de convergences », Revue historique vaudoise, vol. 126,‎ , p. 31-44 (ISSN 1013-6924).
  • Bruno Corthésy, Les bâtisseurs de Lavaux, Éditions Presses Polytechniques Romandes, 2019. (ISBN 2889153029)[12]
  • Denyse Raymond, « L’habitat dispersé des Hauts de Lavaux, entre le vignoble et les bois du Jorat, une région et un patrimoine à ne pas oublier », Monuments vaudois, vol. 10,‎ , p. 39-46 (ISSN 1664-3011).

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. « Suisse - Lavaux », UNESCO (consulté le ).
  2. a b et c « Création de Riex - Historique de la région. », Commune de Riex en Lavaux (consulté le ).
  3. Canton de Vaud, « Préfets et préfectures - Lavaux-Oron » (consulté le ).
  4. Exposition Lavaux vignoble en terrasses
  5. « Lavaux, vignoble en terrasses - Lavaux Patrimoine mondial de l’UNESCO », sur lavaux-unesco (consulté le ).
  6. Voir : Francoprovençal#Toponymes
  7. « Balade printanière dans le Lavaux », sur L'Illustré (consulté le ).
  8. « Registre Cantonal des Vignes 20 novembre 2015 » (consulté le ).
  9. a et b Laurent Auberson, « Les murs de vigne en Lavaux. Éléments pour l’histoire d’une architecture paysagère », Monuments vaudois, vol. 14,‎ , p. 54-64 (ISSN 1664-3011).
  10. Alessandra Panigada, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga et la patrimonialisation du paysage vaudois », Monuments vaudois 3/2012, pp. 47-54.
  11. (en) « Lavaux-unesco-inscription.ch », sur lavaux-unesco-inscription.ch (consulté le ).
  12. Ils ont bâti Lavaux, Le Régional, 18 juillet 2019