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« Midas » : différence entre les versions

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réécriture sommaire de l'épisode "oreilles d'âne" avec sources d'après la version la plus courante (Ovide) ; étoffe un peu biblio pour compléter analyse origines légendes sur Midas ; à poursuivre
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Le mythe de Midas et de Dionysos illustre les effets négatifs d'un désir trop ardent, ainsi que la recherche du bonheur par l'accumulation des richesses, en contradiction avec la conception [[Aristote|aristotélicienne]] du bonheur : Midas a la faculté de combler ses désirs d'accumulation de richesses en vue du bonheur parfait, mais sa capacité à transformer tout ce qu'il touche en or le coupe totalement de la vie normale, l'empêchant aussi bien de manger que de boire, mais le forçant par là-même à transformer ses proches en statues d'or dès qu'il les touche. Cette légende est à comparer à celle de [[Tantale fils de Zeus|Tantale]]. À l'inverse de Midas qui a le pouvoir d'assouvir pleinement son désir, Tantale lui n'est aucunement et jamais en mesure d'assouvir le sien{{refnec}}. [[Platon]] fait référence aux [[Richesse|richesses]] de Midas dans ''[[Les Lois]]''<ref>{{PlaLoi}}, {{II}}, 660e.</ref> et ''[[La République]]''<ref>{{PlaRép}}, {{III}}, 408b.</ref>, à propos de la fortune des hommes de bien.
Le mythe de Midas et de Dionysos illustre les effets négatifs d'un désir trop ardent, ainsi que la recherche du bonheur par l'accumulation des richesses, en contradiction avec la conception [[Aristote|aristotélicienne]] du bonheur : Midas a la faculté de combler ses désirs d'accumulation de richesses en vue du bonheur parfait, mais sa capacité à transformer tout ce qu'il touche en or le coupe totalement de la vie normale, l'empêchant aussi bien de manger que de boire, mais le forçant par là-même à transformer ses proches en statues d'or dès qu'il les touche. Cette légende est à comparer à celle de [[Tantale fils de Zeus|Tantale]]. À l'inverse de Midas qui a le pouvoir d'assouvir pleinement son désir, Tantale lui n'est aucunement et jamais en mesure d'assouvir le sien{{refnec}}. [[Platon]] fait référence aux [[Richesse|richesses]] de Midas dans ''[[Les Lois]]''<ref>{{PlaLoi}}, {{II}}, 660e.</ref> et ''[[La République]]''<ref>{{PlaRép}}, {{III}}, 408b.</ref>, à propos de la fortune des hommes de bien.
=== Les oreilles d'âne ===
=== Les oreilles d'âne ===
À la suite de cet épisode, Ovide rapporte une autre mésaventure du roi phrygien dans laquelle il se voit affublé d'oreilles d'ânes. Cette légende, dont l'origine est mal attestée mais qui est déjà connue par [[Aristophane]] au {{-s-|V}}<ref>une fugace mention dans ''[[Ploutos (Aristophane)|Ploutos]]'', XVII : « Le Chœur ''': «''' Est-il bien possible que nous allions devenir riches ? », Carion ''': «''' Eh morbleu ! même des Midas, si vous prenez des oreilles d’âne ». »</ref> et dont la représentation de Midas avec de telles oreilles sur des amphores grecques attestent d'une origine plus ancienne encore, connait plusieurs variantes au fil des siècles<ref>{{Article|prénom1=Maya|nom1=Vassileva|titre=King Midas : between the Balkans and Asia Minor|périodique=Dialogues d'histoire ancienne|volume=23|numéro=2|pages=9–20|date=1997}}</ref>.
Dans un autre mythe, il est l'élève d'[[Orphée]] et ses talents de musicien sont requis lorsqu'il est appelé à être juge dans le concours entre le [[satyre]] [[Marsyas]], joueur de [[flûte]], et [[Apollon]], qui joue de la [[lyre]] ([[Ovide]], au {{nobr rom|livre XI}} de ses ''[[Métamorphoses (Ovide)|Métamorphoses]]'', situe le concours entre [[Pan (mythologie)|Pan]] et Apollon). Il donne Marsyas vainqueur, alors que les [[Muses]], qui jugent également, préfèrent Apollon au satyre. Apollon, pour se venger, lui donne des oreilles d'âne. Midas tente de les cacher sous un [[bonnet phrygien]], mais un serviteur découvre son secret en lui coupant les cheveux. Incapable de tenir le secret plus avant, le serviteur finit par creuser un trou dans le sable, y dit : « Le roi Midas a des oreilles d'âne » et rebouche le trou. Une touffe de [[roseau]]x se met à y pousser et répète à tout vent la phrase<ref>{{Lien web |titre=Mythologie grecque: Midas |url=https://mythologica.fr/grec/midas.htm |site=mythologica.fr |consulté le=2022-05-10}}.</ref>.

Suivant le récit d'[[Ovide]], au {{nobr rom|livre XI}} de ses ''[[Métamorphoses (Ovide)|Métamorphoses]]''<ref>''Métamorphoses'', 11, 146-193</ref>, Midas, s'étant rapproché de la nature depuis l'épisode de l'or, suit le dieu [[Pan]] dans les montagnes où celui-ci attire et distrait les [[Nymphe|nymphes]] des environs par ses chants. Préférant son ses pipeaux à la [[lyre]] d'Apollon, Pan défie ce dernier en un concours musical auquel assiste Midas, en compagnie de nymphes et de bergers, et que [[Tmolos]], l'esprit du mont, est chargé d'arbitrer. Ce dernier tranche en faveur du dieu mais Midas, seul, conteste l'arbitrage, provoquant la colère d'Apollon qui affuble un si mauvais auditeur d'oreilles d'âne. Midas cache ses nouvelles oreilles sous « une [[Bonnet phrygien|tiare pourpre qui descend sur ses tempes]] », mais l'esclave en charge de le coiffer découvre le secret, qu'il ne peut retenir : il creuse alors un trou et divulgue son fardeau à la terre avant de le reboucher. Mais à cet endroit poussent bientôt des [[Roseau|roseaux]] qui, chaque fois que le vent les fait frémir. bruissent des mots confiés à la terre : « Le roi Midas a des oreilles d'âne », éventant le secret<ref>{{Lien web |auteur=Ovide |traducteur=A.-M. Boxus et J. Poucet |titre=Métamorphoses, 11, 1-193 |url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met11/Met11-001-193.htm |site=Bibliotheca Classica Selecta |date=2008 |consulté le=2024-02-25}}</ref>.

Dans une autre version, que l'on trouve par exemple succinctement chez [[Caius Julius Hyginus|Hyginus]], le concours oppose le [[satyre]] [[Marsyas]] et [[Apollon]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Vanda|nom1=Zajko|prénom2=Helena|nom2=Hoyle|titre=A Handbook to the Reception of Classical Mythology|éditeur=John Wiley & Sons|date=2017|passage=32|isbn=978-1-119-07210-2}}</ref>, et c'est Midas qui est directement chargé d'arbitrer le concours, avec le même résultat pour lui<ref>in ''Fabulæ'', 191</ref>. Une autre version encore le présente comme initié par Orphée et chargé à ce titre de l'arbitrage de la joute avec les [[Muses]].Tandis que les Muses préfèrent Apollon au satyre, Midas choisit ce dernier, suscitant là également le courroux du dieu. Selon une autre version encore, rapportée par au Moyen Âge par le [[Troisième Mythographe du Vatican]], c'est un berger qui fabrique une flûte de l'un de ces roseaux et c'est de l'instrument que sort la révélation<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Dain|titre=Mythographe du Vatican III|éditeur=Presses Universitaires de Franche-Comté|date=2005|passage=187|isbn=978-2-84627-080-9}}</ref>.


[[Ella Maillart]] rapporte, dans un récit de voyage, une version de la légende du roi Midas, attribuée aux [[Wusun]] (qu'elle orthographie ''Oussounes''). Le barbier ayant confié le secret des oreilles d'âne du roi à un puits, il oublia de refermer l'orifice : l'eau du puits déborda, noya le palais et engendra le lac actuel de l'[[Yssyk Koul]], au [[Kirghizistan]] actuel. Elle émet l'opinion que la légende est de fait d'origine asiatique<ref>{{ouvrage|auteur1=Ella Maillart|titre=Des monts Célestes aux sables Rouges|éditeur=Payot|année=1990, 1991, 2001|ISBN=2-228-89440-0}}.</ref>.
[[Ella Maillart]] rapporte, dans un récit de voyage, une version de la légende du roi Midas, attribuée aux [[Wusun]] (qu'elle orthographie ''Oussounes''). Le barbier ayant confié le secret des oreilles d'âne du roi à un puits, il oublia de refermer l'orifice : l'eau du puits déborda, noya le palais et engendra le lac actuel de l'[[Yssyk Koul]], au [[Kirghizistan]] actuel. Elle émet l'opinion que la légende est de fait d'origine asiatique<ref>{{ouvrage|auteur1=Ella Maillart|titre=Des monts Célestes aux sables Rouges|éditeur=Payot|année=1990, 1991, 2001|ISBN=2-228-89440-0}}.</ref>.
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== Annexes ==
== Notes et références ==

=== Références ===
{{Références}}

{{Portail|Or|mythologie grecque}}

== Bibliographie ==
{{Autres projets
{{Autres projets
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| commons = Category:King Midas
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* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Xénophon]]|traducteur=Pierre Chambry|titre=Œuvres complètes|sous-titre=L’Anabase. Le Banquet|éditeur=[[Garnier-Flammarion]]|année=1965|pages totales=414|passage=23-250|isbn=978-2-501-00264-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Xénophon]]|traducteur=Pierre Chambry|titre=Œuvres complètes|sous-titre=L’Anabase. Le Banquet|éditeur=[[Garnier-Flammarion]]|année=1965|pages totales=414|passage=23-250|isbn=978-2-501-00264-6}}


=== Bibliographie ===
=== Recherche contemporaine ===
* {{Article|langue=de|prénom1=Rostislav|nom1=Oreshko|titre=The onager kings of Anatolia|sous-titre=Hartapus, Gordis, Muška and the steppe strand in early Phrygian culture|périodique=Kadmos|volume=59|numéro=1-2|pages=77–128|date=2020-12-01|issn=1613-0723}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Edith Hamilton]]|titre=La Mythologie|éditeur=Marabout|année=1978|pages totales=414|isbn=978-2-501-00264-6}}.
* {{Chapitre|langue=en|prénom1=Susanne|nom1=Berndt|titre chapitre=The King has Ass’s Ears!|sous-titre chapitre=The Myth of Midas’s Ears|auteurs ouvrage=E. Simpson (éd.)|titre ouvrage=The Adventure of the Illustrious Scholar|sous-titre ouvrage=Papers Presented to Oscar White Muscarella|lieu=Leiden–Boston|éditeur=Brill|année=2018|passage=49-66}}.
* {{Chapitre|prénom1=Maya|nom1=Vassileva|titre chapitre=King Midas in Southeastern Anatolia|auteurs ouvrage=Billie Jean Collins, Mary R. Bachvarova et Ian C. Rutherford (éds.)|titre ouvrage=Anatolian Interfaces|sous-titre ouvrage=Hittites, Greeks and their Neighbours|éditeur=Oxbow Books|année=2008|passage=165-171|isbn=978-1-84217-270-4}}.
* {{Article|prénom1=Maya|nom1=Vassileva|titre=King Midas|sous-titre=between the Balkans and Asia Minor|périodique=Dialogues d'histoire ancienne|volume=23|numéro=2|pages=9–20|date=1997}}.
* {{Article|prénom1=Lynn E.|nom1=Roller|titre=The Legend of Midas|périodique=Classical Antiquity|volume=2|numéro=2|pages=299–313|date=1983|issn=0278-6656}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Edith Hamilton|titre=La Mythologie|éditeur=Marabout|année=1978|pages totales=414|isbn=978-2-501-00264-6}}.

== Voir aussi ==


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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* [http://www.mediterranees.net/mythes/midas/index.html Le mythe de Midas sur ''mediterranees.net'']
* [http://www.mediterranees.net/mythes/midas/index.html Le mythe de Midas sur ''mediterranees.net'']
* [https://www.universalis.fr/encyclopedie/phrygie/1-le-royaume-de-midas/ ''Encyclopædia Universalis'']
* [https://www.universalis.fr/encyclopedie/phrygie/1-le-royaume-de-midas/ ''Encyclopædia Universalis'']

== Notes et références ==
=== Notes ===

=== Références ===
{{Références}}


{{Portail|Or|mythologie grecque}}
{{Portail|Or|mythologie grecque}}

Version du 25 février 2024 à 22:34

Midas
Fonction
Roi de Phrygie (d)
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
GordionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ΜίδαςVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Conjoint
Enfants
Lityersès
Anchuros (en)
Aegisteas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Midas (en grec ancien Μίδας / Mídas) est un roi de Phrygie, fils de Gordias. Il apparaît dans la mythologie grecque, notamment dans les transcriptions d'histoires populaires par Ovide ou Plutarque.

Mythe

Midas est le nom porté par plusieurs rois de Phrygie dont le plus connu, qui règne dans la seconde moitié du VIIIe siècle av. J.-C., qualifié par Hérodote de « premier des Barbares », est l'objet de plusieurs légendes liées notamment à la richesse proverbiale de son royaume[1]. Ces légendes semblent apparaître à l'époque où l'influence des cités grecques gagne le royaume phrygien[1].

L'or de Midas

Midas et un comparse (ou deux comparses du roi Midas) tendant une embuscade à Silène, face A d'une amphore attique à figures noires.

Suivant une légende rapportés par Ovide dans ses Métamorphoses[2], le satyre Silène, père adoptif et précepteur du jeune Dionysos, ayant bu plus que de raison, s'égare jusque sur les terres de Midas, qui le recueille et lui offre l'hospitalité[1]. Dionysos, à sa recherche, le trouve là et remercie l'hôte de celui qui l'a élevé en lui accordant un vœu. Midas demande alors la faculté de transformer en or ce qu'il touche. Désormais incapable de manger et de boire — tout aliment qu'il veut porter à sa bouche se transformant dans le métal précieux —, il supplie le dieu de reprendre son présent[1]. Pour conjurer le sort, Dionysos lui enjoint alors de se laver les mains dans les eaux du Pactole, dont les alluvions sableuses se chargent d'or[1]. Cette légende entend expliquer l'origine de l'or alluvionnaire charrié par le Pactole, auquel la Phrygie doit, avec ses mines de cuivre et de fer, une bonne partie de sa richesse[1].

Le mythe de Midas et de Dionysos illustre les effets négatifs d'un désir trop ardent, ainsi que la recherche du bonheur par l'accumulation des richesses, en contradiction avec la conception aristotélicienne du bonheur : Midas a la faculté de combler ses désirs d'accumulation de richesses en vue du bonheur parfait, mais sa capacité à transformer tout ce qu'il touche en or le coupe totalement de la vie normale, l'empêchant aussi bien de manger que de boire, mais le forçant par là-même à transformer ses proches en statues d'or dès qu'il les touche. Cette légende est à comparer à celle de Tantale. À l'inverse de Midas qui a le pouvoir d'assouvir pleinement son désir, Tantale lui n'est aucunement et jamais en mesure d'assouvir le sien[réf. nécessaire]. Platon fait référence aux richesses de Midas dans Les Lois[3] et La République[4], à propos de la fortune des hommes de bien.

Les oreilles d'âne

À la suite de cet épisode, Ovide rapporte une autre mésaventure du roi phrygien dans laquelle il se voit affublé d'oreilles d'ânes. Cette légende, dont l'origine est mal attestée mais qui est déjà connue par Aristophane au Ve siècle av. J.-C.[5] et dont la représentation de Midas avec de telles oreilles sur des amphores grecques attestent d'une origine plus ancienne encore, connait plusieurs variantes au fil des siècles[6].

Suivant le récit d'Ovide, au livre XI de ses Métamorphoses[7], Midas, s'étant rapproché de la nature depuis l'épisode de l'or, suit le dieu Pan dans les montagnes où celui-ci attire et distrait les nymphes des environs par ses chants. Préférant son ses pipeaux à la lyre d'Apollon, Pan défie ce dernier en un concours musical auquel assiste Midas, en compagnie de nymphes et de bergers, et que Tmolos, l'esprit du mont, est chargé d'arbitrer. Ce dernier tranche en faveur du dieu mais Midas, seul, conteste l'arbitrage, provoquant la colère d'Apollon qui affuble un si mauvais auditeur d'oreilles d'âne. Midas cache ses nouvelles oreilles sous « une tiare pourpre qui descend sur ses tempes », mais l'esclave en charge de le coiffer découvre le secret, qu'il ne peut retenir : il creuse alors un trou et divulgue son fardeau à la terre avant de le reboucher. Mais à cet endroit poussent bientôt des roseaux qui, chaque fois que le vent les fait frémir. bruissent des mots confiés à la terre : « Le roi Midas a des oreilles d'âne », éventant le secret[8].

Dans une autre version, que l'on trouve par exemple succinctement chez Hyginus, le concours oppose le satyre Marsyas et Apollon[9], et c'est Midas qui est directement chargé d'arbitrer le concours, avec le même résultat pour lui[10]. Une autre version encore le présente comme initié par Orphée et chargé à ce titre de l'arbitrage de la joute avec les Muses.Tandis que les Muses préfèrent Apollon au satyre, Midas choisit ce dernier, suscitant là également le courroux du dieu. Selon une autre version encore, rapportée par au Moyen Âge par le Troisième Mythographe du Vatican, c'est un berger qui fabrique une flûte de l'un de ces roseaux et c'est de l'instrument que sort la révélation[11].

Ella Maillart rapporte, dans un récit de voyage, une version de la légende du roi Midas, attribuée aux Wusun (qu'elle orthographie Oussounes). Le barbier ayant confié le secret des oreilles d'âne du roi à un puits, il oublia de refermer l'orifice : l'eau du puits déborda, noya le palais et engendra le lac actuel de l'Yssyk Koul, au Kirghizistan actuel. Elle émet l'opinion que la légende est de fait d'origine asiatique[12].

Autres

Xénophon, dans son Anabase nous rapporte qu'une fontaine, à Thymbrée, porte le nom de Midas depuis qu'il a mélangé du vin à sa source pour y surprendre un satyre qu'il poursuivait[13].

Historicité

Hérodote relate le suicide de Midas, en , lors de l'invasion de la Phrygie par les Cimmériens[réf. nécessaire].

Dans le Phèdre, Platon cite son épitaphe[14] :

« Je suis une vierge d’airain et repose sur le tombeau de Midas

Tant que l’eau coulera et que les arbres verdiront

Je resterai sur ce tombeau arrosé de larmes

Et j’annoncerai aux passants que Midas est ici enterré. »

Midas est probablement inspiré d'un personnage ayant réellement existé et ayant été roi de Phrygie entre la fin du VIIIe siècle av. J.-C. et le début du VIIe siècle av. J.-C. Ce roi aurait épousé la fille d'Agamemnon, roi de Cymé, une cité grecque d'Asie mineure. Midas serait mort au début du VIIe siècle av. J.-C. Il se serait suicidé à la suite de l'invasion cimmérienne et la destruction de Gordion, la capitale de la Phrygie, en Il a été suggéré que le « tombeau de Midas », sur le site archéologique de Gordion, soit sa sépulture. Cependant, il a été démontré que cette sépulture datait du siècle précédent. En effet, ce tombeau est daté des environs de à Il peut s'agir de l'un de ses prédécesseurs, peut-être son père[15].

Postérité

Alchimie

Les plus anciens alchimistes connus proposent des commentaires de récits mythologiques[16]. Le mythe de Midas faiseur d'or a attiré l'intérêt notamment de Bracesco[17], de Michaël Maïer[18], et du bénédictin Dom Pernety[19]. Plus récemment, le philosophe Emmanuel d'Hooghvorst commente au sens alchimique tout le récit de Midas proposé par Ovide dans ses Métamorphoses : « Nous voyons en effet dans ce récit, un traité complet de cette chimie cabalistique tant épiée et si peu expérimentée. C'est ce que nous allons nous efforcer de montrer. »[20].

Dans les arts et la culture

Dans la version du mythe de Midas de Nathaniel Hawthorne, sa fille se transforme en statue lorsqu'il la touche. Walter Crane, 1893.

Filmographie

Le mythe du Roi Midas est largement repris sur le petit et le grand écran.

Cinéma

Télévision

Série
  • 1995 : Noel Trevarthen joue Midas dans Hercule.
  • 2011 : Once Upon a Time, le roi Midas intervient dans la première saison.
  • 2018 : Trust : le mythe de l'or est temporairement transposé par le milliardaire J. Paul Getty pour une allégorie[21],[22].
Animation

Littérature

Une édition de 1922 de A Wonder-Book for Boys and Girls de Nathaniel Hawthorne, illustrée par Arthur Rackham.

Iconographie

Peinture

Musique et chanson

Astronomie

Jeux vidéo

  • 1996 : Tomb Raider (premier jeu vidéo de la série, et son remake Tomb Raider: Anniversary) : la main du roi Midas transforme les lingots de plomb en or.
  • 2010 : God of War (Ghost of Sparta) : Midas est l'un des personnages.
  • 2013 : Dota 2 : l'objet Hand of Midas permet à son possesseur de générer de l'or.
  • 2020 : Fortnite Battle Royale : Midas est l'un des personnages principaux.

Divers

Notes et références

Références

  1. a b c d e et f Philippe Bouysse et François Girault, Gemmes, pierres, métaux, substances utiles : Florilège, de l'Antiquité aux Temps modernes, Saint-Denis, Connaissance et Savoir, (ISBN 978-2-342-16409-1), p. 347-348
  2. Livre XI, 85-193
  3. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], II, 660e.
  4. Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne], III, 408b.
  5. une fugace mention dans Ploutos, XVII : « Le Chœur : « Est-il bien possible que nous allions devenir riches ? », Carion : « Eh morbleu ! même des Midas, si vous prenez des oreilles d’âne ». »
  6. Maya Vassileva, « King Midas : between the Balkans and Asia Minor », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 23, no 2,‎ , p. 9–20
  7. Métamorphoses, 11, 146-193
  8. Ovide (trad. A.-M. Boxus et J. Poucet), « Métamorphoses, 11, 1-193 », sur Bibliotheca Classica Selecta, (consulté le )
  9. (en) Vanda Zajko et Helena Hoyle, A Handbook to the Reception of Classical Mythology, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-119-07210-2), p. 32
  10. in Fabulæ, 191
  11. Philippe Dain, Mythographe du Vatican III, Presses Universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-84627-080-9), p. 187
  12. Ella Maillart, Des monts Célestes aux sables Rouges, Payot, 1990, 1991, 2001 (ISBN 2-228-89440-0).
  13. Xénophon, Anabase, Livre I, 1.2.14.
  14. Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne], II, 264c.
  15. http://docnum.univ-lorraine.fr/public/DDOC_T_2013_0304_SETTIPANI.pdf
  16. M. Mertens, Les Alchimistes grecs, Paris, Les Belles Lettres, , 302 p., p. 3 et ss.
  17. (la) G. Bracesco, De Alchemia Dialogus, in : J.-J. Manget, Bibliotheca chemica curiosa, t. I, Genève, , 938 p., p. 565 et ss.
  18. (la) M. Maïer, Arcana arcanissima (Les Arcanes très secrets), S.l., s.d., 285 p., p. 90-91 ; 257-258 ; 267.
  19. A.-J. Pernety, Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées, tome I, Paris, Delalain, , 580 p., p. 551-563.
  20. E. d'Hooghvorst, Le Roi Midas, in : Ces Hommes qui ont fait l'alchimie au XXe siècle, Grenoble, Geneviève Dubois éditions, , 112 p., p. 20.
  21. (en) « ‘Trust’ Season Finale Captures Oil Tycoon Increasingly Alone With His Midas Touch », sur Entertainment Voice,
  22. (en) « ‘Trust’ Season Finale: A King Is Deposed », sur The New York Times,
  23. (en) « Gold - Imagine Dragons », (consulté le ).
  24. « Taylor Swift - champagne problems (Traduction française) », sur Genius (consulté le ).

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources antiques

Recherche contemporaine

  • (de) Rostislav Oreshko, « The onager kings of Anatolia : Hartapus, Gordis, Muška and the steppe strand in early Phrygian culture », Kadmos, vol. 59, nos 1-2,‎ , p. 77–128 (ISSN 1613-0723).
  • (en) Susanne Berndt, « The King has Ass’s Ears! : The Myth of Midas’s Ears », dans E. Simpson (éd.), The Adventure of the Illustrious Scholar : Papers Presented to Oscar White Muscarella, Leiden–Boston, Brill, , p. 49-66.
  • Maya Vassileva, « King Midas in Southeastern Anatolia », dans Billie Jean Collins, Mary R. Bachvarova et Ian C. Rutherford (éds.), Anatolian Interfaces : Hittites, Greeks and their Neighbours, Oxbow Books, (ISBN 978-1-84217-270-4), p. 165-171.
  • Maya Vassileva, « King Midas : between the Balkans and Asia Minor », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 23, no 2,‎ , p. 9–20.
  • Lynn E. Roller, « The Legend of Midas », Classical Antiquity, vol. 2, no 2,‎ , p. 299–313 (ISSN 0278-6656).
  • Edith Hamilton, La Mythologie, Marabout, , 414 p. (ISBN 978-2-501-00264-6).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes