Youri Nossenko
Youri Ivanovitch Nossenko (en russe : Юрий Иванович Носенко), né le à Mykolaïv et mort le [1] aux États-Unis, est un officier du KGB qui a fait défection aux États-Unis en 1964. La CIA s'est divisée sur la réalité de sa défection et il a en conséquence été détenu au secret pendant plus de trois ans avant d'être finalement reconnu comme un véritable transfuge. Après sa libération, il s'est vu attribuer la citoyenneté américaine et a travaillé comme consultant pour la CIA.
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Nom dans la langue maternelle |
Юрий Иванович Носенко |
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Ivan Nosenko (en) |
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Biographie
modifierYouri Ivanovich Nossenko est né le à Nikolaïev, en Ukraine. Son père est le vice-amiral Ivan Nossenko (en), favori de Staline[2].
Il sort diplômé en 1950 du prestigieux Institut d'Etat des relations internationales (MGIMO) de Moscou[1].
Il entre au KGB trois ans plus tard et est affecté à la mission diplomatique soviétique de Genève où il prend contact pour la première fois en 1962 avec la CIA[1].
En , il demande à passer à l'Ouest, affirmant que sa trahison a été détectée. Surtout, il prétend avoir des révélations importantes à faire sur l'assassinat du président Kennedy quelques semaines plus tôt ()[1] dans la mesure où il avait été instruit du dossier de Lee Harvey Oswald lors du séjour de ce dernier en URSS[2]. Les éléments qu'il apporte permettent ainsi d'écarter l'hypothèse d'une implication de l'URSS dans un éventuel complot[1].
Compte tenu de la mise en garde d'un autre transfuge, Anatoli Golitsyne, selon lequel le KGB envoie de faux transfuges pour semer le doute au sein des services occidentaux, et de la paranoïa du chef du service de contre-espionnage à la CIA, James Angleton, la CIA est partagée sur la confiance à lui accorder[1]. Il est ainsi mis au secret pendant trois ans et interrogé sans relâche, voire torturé selon Nossenko. Mais rien de probant n'en sort en trois ans et demi[1],[2].
En 1967, le directeur de la CIA, Richard Helms, exige que son cas soit tranché. Nossenko est libéré et envoyé dans le sud des États-Unis sous un faux nom et 80 000 dollars. Il travaillera ensuite ponctuellement comme consultant au profit de la CIA[1].
En , il reçoit une lettre d'excuses signée du directeur de la CIA pour les mauvais traitements qu'il a subis dans les années 1960[1].
Notes et références
modifier- Daniel Vernet, « Iouri Nossenko, espion soviétique », Le Monde, (lire en ligne)
- Vladimir Fédorovski, Le roman vrai de la manipulation, Paris, Flammarion, , 254 p. (ISBN 978-2-08-140571-4)
Bibliographie
modifier- (en) Richards J. Heuer, Jr., « Nosenko: Five Paths to Judgment », Studies in Intelligence, vol. 31, no 3, , p. 71-101, reproduit dans (en) H. Bradford Westerfield (dir.), Inside CIA's Private World : Declassified Articles from the Agency's Internal Journal, New Haven, Connecticut, Yale University Press, (ISBN 0-300-06026-2, lire en ligne), p. 379-414.
- Tennent H. Bagley, Spy Wars : Moles, Mysteries, and Deadly Games, New Haven, Yale University Press, , 336 p. (ISBN 9780300121988).