Yaël Braun-Pivet

femme d"État française

Yaël Braun-Pivet, née le à Nancy (Meurthe-et-Moselle), est une avocate, militante associative et femme politique française.

Yaël Braun-Pivet
Illustration.
Yaël Braun-Pivet en 2023.
Fonctions
Présidente de l"Assemblée nationale
En fonction depuis le
(2 ans, 6 mois et 30 jours)
Élection
Réélection 18 juillet 2024
Législature XVIe et XVIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Richard Ferrand
Députée française
En fonction depuis le
(7 ans, 7 mois et 6 jours)
Élection 18 juin 2017
Réélection 19 juin 2022
7 juillet 2024
Circonscription 5e des Yvelines
Législature XVe, XVIe et XVIIe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017-2022)
RE (2022-2024)
EPR (depuis 2024)
Prédécesseur Jacques Myard
Ministre des Outre-mer

(1 mois et 5 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Élisabeth Borne
Gouvernement Borne
Prédécesseur Sébastien Lecornu
Successeur Élisabeth Borne (intérim)
Gérald Darmanin
Présidente de la commission des Lois de l"Assemblée nationale

(4 ans, 11 mois et 21 jours)
Élection
Législature XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Dominique Raimbourg
Successeur Sacha Houlié
Biographie
Nom de naissance Yaël Braun
Date de naissance (54 ans)
Lieu de naissance Nancy (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (années 2000)
EM/LREM/RE (depuis 2016)
Diplômée de Université Paris-Nanterre
EFB de Paris
Université Toulouse-Capitole
Profession Avocate
Résidence Hôtel de Lassay (Paris 7e)
Site web yaelbraunpivet.fr

Signature de Yaël Braun-Pivet

Yaël Braun-Pivet
Ministres français des Outre-mer
Présidents de l"Assemblée nationale

Adhérente du Parti socialiste (PS) à Tokyo, elle rejoint en 2016 La République en marche (LREM), puis est élue députée dans la cinquième circonscription des Yvelines lors des élections législatives de 2017. Elle est alors présidente de la commission des Lois de l"Assemblée nationale durant la XVe législature, de 2017 à 2022.

En , elle est nommée ministre des Outre-mer par Emmanuel Macron dans le gouvernement Élisabeth Borne. Quelques semaines plus tard, elle est réélue députée de la cinquième circonscription des Yvelines et quitte ses fonctions ministérielles avant d"être élue présidente de l"Assemblée nationale, devenant ainsi la première femme à se voir confier cette charge. À la suite des élections législatives anticipées de 2024, elle est réélue à cette fonction à la majorité relative.

Situation personnelle

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Origines

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Yaël Braun naît le à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Elle se présente comme descendante de « l"immigration slave, juive polonaise et juive allemande »[1], son grand-père, tailleur juif polonais s"étant réfugié à Nancy dans les années 30 pour fuir l"antisémitisme[2],[3]. Après la guerre, il est médaillé de la Résistance. Libération indique qu"elle n"est « ni pratiquante ni croyante », mais qu"elle « célèbre en famille les fêtes juives comme le faisait son père[2] »

Son père est cadre dans une entreprise publicitaire et sa mère, ancienne enfant placée en famille d"accueil par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS), est sténodactylographe[4].

Vie privée

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Elle est mariée à Vianney Pivet, cadre supérieur chez L"Oréal. Ils ont cinq enfants et, en 2017, résidaient au Vésinet[5].

En , elle déclare être prise en charge depuis plusieurs années pour un cancer du sein détecté lors d"un contrôle médical de routine et encourage les femmes à se faire dépister régulièrement[6],[7][pertinence contestée].

Carrière professionnelle

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Après des études à la faculté de droit de Nanterre, elle est d"abord avocate en droit pénal au barreau de Paris puis au barreau des Hauts-de-Seine jusqu"en 2003[5] . Elle exerce d"abord sept ans en droit pénal au sein du cabinet d"avocat d"Hervé Temime[8], puis dans son propre cabinet avec deux associés à Neuilly-sur-Seine[9].

De 2003 à 2012, elle s"expatrie avec son mari et ses enfants en Asie (Taïwan, Japon), puis au Portugal[10],[5].

À son retour en France en 2012, elle obtient un master en « droit des affaires et juriste d"entreprise », puis crée une start-up de courts séjours en chambre d"hôtes avant de s"orienter vers l"engagement bénévole[5],[10].

Engagement associatif

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En 2014, elle s"investit dans Les Restaurants du Cœur des Yvelines, en dirige bénévolement l"antenne de Chanteloup-les-Vignes en 2015, puis crée le centre d"accueil de Sartrouville, y encadre une centaine de bénévoles[1]. Membre du conseil d"administration des Restos du Cœur des Yvelines, elle devient en septembre 2016 la responsable nationale du déploiement de l"activité « accès à la justice »[11],[5].

Elle démissionne de ses fonctions bénévoles lors de son élection de députée en 2017[12].

Parcours politique

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Débuts en politique

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Yaël Braun-Pivet est trésorière de la section du Parti socialiste à Tokyo dans les années 2000[9]. Après avoir « toujours voté PS »[13], elle adhère à l"automne 2016 à En marche[9], parti dans lequel elle dit avoir « retrouvé toutes [ses] idées profondes en termes de dépassement des clivages politiques et de pragmatisme »[12], convaincue par la position d"Emmanuel Macron contre le projet de réforme de la déchéance de nationalité[8].

Députée de la XVe législature

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Le , lors du second tour des élections législatives, elle est élue députée avec 58,99 % des voix, devançant le député sortant Jacques Myard[14].

Présidente de la commission des Lois

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Le , elle est élue présidente de la commission des Lois de la XVe législature, une des huit commissions de l"Assemblée nationale[15] face à l"ex-PRG Alain Tourret[16].

Le Monde affirme que « son parcours tranche quand l’usage voulait que la fonction soit réservée à des députés expérimentés » et que « la volonté de parité n’est pas étrangère » à son élection[13]. D"après Le Nouvel Obs, elle « n"avait pourtant pas les faveurs de l"Élysée »[9]. Elle déclare à ce sujet : « Je n"avais de relations spéciales avec personne, j"ai présenté mon parcours et été élue. Pour une fois, ce n"est ni un ami ni un « pressenti » et je trouve ça bien ! »[9]. Elle devient la première femme[17] à accéder à cette fonction après une première élection à l"Assemblée nationale[2] et la deuxième à accéder à la présidence de cette commission sous la Cinquième République, vingt ans après Catherine Tasca[13]. Elle souligne que cette dernière « était une ancienne ministre » et « avait donc déjà une stature politique », et juge ainsi « inédit d"avoir une inconnue à cette fonction-là »[18].

Présidence et méthode de travail

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Yaël Braun-Pivet sur les bancs de l"hémicycle de l"Assemblée, en 2017.

Alors que le début de sa présidence commence par une série de maladresses et de moqueries[19] et que l"opposition critique l"attitude du groupe La République en marche lors des débats de la commission[13],[20], son travail est finalement salué par l"ensemble des groupes parlementaires[21],[2]. Elle est notamment à l"origine de plusieurs visites de terrain (prisons, centres de rétention administrative) par les députés membres de la commission, simultanées et dans toute la France, qu"elle qualifie d"« emblématique d"une volonté nouvelle d"aborder les politiques publiques sur la base de contrôles exercés sur le terrain »[22]. En juin 2018, l"AFP estime qu"elle « incarne depuis un an le « renouvellement » à l"Assemblée par son style et son approche de terrain, mais son poids politique reste questionné »[1]. L"AFP comme Le Monde la présentent comme une présidente « atypique »[1],[23]. En janvier 2022, Libération estime qu"à l"Assemblée nationale, elle « a fini par convaincre de sa compétence, y compris dans l"opposition », et l"on salue son empathie et sa bienveillance[2]. Dans le même temps, Le Figaro évoque son « retour en grâce », estime qu"elle « s"est révélée une bûcheuse acharnée » et que « son engagement dans le suivi des textes anti-Covid lui a permis de se rendre incontournable à l"Assemblée nationale »[24].

Le quotidien Libération relève qu"« elle n"hésite pas […] à s"écarter des positions du gouvernement : on l"a vue protester contre la « commission » d"experts censée procéder à la réécriture de l"article 24 de la loi sécurité globale et elle était à la manœuvre, avec l"opposition, pour exempter les 12-15 ans du passe vaccinal »[2].

En septembre 2018, après la nomination de François de Rugy au gouvernement, elle se porte candidate à la présidence de l"Assemblée nationale[25], mais se désiste pour soutenir Richard Ferrand qu"elle avait critiqué quelques heures avant[26]. Des proches de Richard Ferrand lui auraient signifié qu"elle serait « purgée » de la présidence de la commission des Lois si elle maintenait sa candidature[27].

En juillet 2019, lors de la remise en jeu des postes au sein du groupe LREM, elle est reconduite à la présidence de la commission des Lois contre Laetitia Avia[28].

Activité parlementaire

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Projet de loi organique rétablissant la confiance dans l"action publique

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Yaël Braun-Pivet est rapporteure du projet de loi organique pour la confiance dans la vie politique, « un texte qu"elle défendait ardemment avant même d"accéder » à la présidence de la commission[13]. À son initiative, la commission adopte, le , avec le soutien du gouvernement, un amendement au texte, visant à durcir le régime des sanctions applicable aux parlementaires touchant illégalement des indemnités dans des entreprises publiques ou des autorités administratives, alors que Mediapart relève de nombreuses situations de ce type[29]. Le Journal du dimanche la classe alors parmi « les 10 députés qui vont peser dans le quinquennat »[30].

Prisons

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Yaël Braun-Pivet choisit de faire de la question des prisons un axe important de son mandat[31]. Le , une trentaine de députés membres de la commission des Lois, issus de différents groupes politiques, se rendent, à son initiative, dans des établissements pénitentiaires dans toute la France[32], afin d"étudier de près la situation carcérale du pays. Dans le prolongement de ces visites, quatre groupes de travail sont créés au sein de la commission des Lois et confiés aux membres du bureau. Ces groupes ont émettent des recommandations sur la prise en charge des détenus présentant des troubles psychiatriques, la diversification des conditions de détention par le recours aux établissements ouverts, l"activité en détention et le lien avec le tissu économique local dans une perspective de réinsertion[33].

Présidant le groupe sur la diversification des conditions de détention, Yaël Braun-Pivet s"est personnellement investie pour le développement de centres pénitentiaires de réinsertion, modèle français de prisons à sécurité allégée (dites « ouvertes »), défendant l"idée qu"« on ne peut pas calquer tout le régime de détention sur les profils les plus dangereux »[34]. La députée s"est rendue à la prison ouverte de Horserod (en) au Danemark[35], ainsi qu"au centre de détention de Casabianda-Aléria en Corse[36], afin d"étudier le fonctionnement de ces établissements. Elle dit y avoir constaté de nombreux avantages : « coûts de construction et de fonctionnement moins élevés que pour une prison classique (sic) », « détenus davantage responsabilisés », « activité obligatoire », « rapports entre les détenus ou avec les surveillants apaisés », « conditions de détention infiniment meilleures que dans nos maisons d"arrêt surpeuplées »[34].

Le , Nicole Belloubet, garde des Sceaux et ministre de la Justice, a annoncé le souhait du gouvernement qu"une quinzaine d"établissements de ce type puissent être ouverts au cours du quinquennat, selon des modalités qui seront définies sur la base des recommandations faites par la commission des Lois[37]. Dans son rapport, Yaël Braun-Pivet propose de construire dix-huit « centres pénitentiaires de réinsertion » (CPR) de 150 places maximum chacun, soit 2 700 nouvelles places en milieu ouvert. Elle souhaite y ajouter les treize entités présentes sur le territoire aujourd"hui, destinées aux peines courtes ou aménagées, classées en QPS (quartier de préparation à la sortie), QPA (quartiers pour peines aménagées) ou QNC (quartiers nouveau concept). Au total, 3 300 places de prison en milieu ouvert pourraient être créées, à destination essentiellement des détenus qui purgent une courte peine de moins de deux ans, sauf les plus dangereux qui auraient, par exemple, commis des violences volontaires. Tous feraient l"objet d"une évaluation individuelle renforcée avant leur entrée dans un CPR[38].

Proposition de loi sur les mesures de sûreté

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En 2020, elle dépose, avec Raphaël Gauvain, une proposition de loi visant à instaurer des mesures de sûreté pour les terroristes sortant de prison[39]. Celle-ci prévoit une forme d"assignation à résidence pour des personnes sortant de prison après avoir purgé leur peine, à travers des mesures telles qu"un suivi par le service pénitentiaire d"insertion et de probation, des obligations de pointage dans un commissariat, le port de bracelet électronique, l"interdiction de quitter le territoire ou de paraître dans certaines communes ou catégories de lieux, l"obligation de déclarer son emploi et son domicile et de ne pouvoir en changer qu"avec l"autorisation préalable du juge ; ces mesures pouvant durer jusqu"à 10 ans au plan délictuel et 20 ans au plan criminel[40],[39],[41]. De telles mesures étaient réclamées de longue date par une partie de la droite et par le parquet national antiterroriste. Le texte est soutenu par le gouvernement[41], tandis que des défenseurs des libertés publiques et le Conseil national des barreaux contestent le texte, qui instaure selon eux une « peine après la peine » ; la Commission nationale consultative des droits de l"homme met en cause un dispositif disproportionné[40],[39],[41]. Consulté en amont, le Conseil d’État considère que ces mesures de restrictions de libertés n’apportent aucune garantie en matière de prévention de la récidive terroriste et préconise que leur durée ne puisse excéder cinq ans[41]. Le Conseil constitutionnel censure l"essentiel du texte[42] qui n"aboutit qu"à une modification mineure de l"article 421-8 du Code pénal. Il indique néanmoins que les mesures proposées relèvent bien de mesures de sûreté et ouvre la porte à un texte de remplacement en indiquant la voie à suivre[43].

Réforme des institutions

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Le , Yaël Braun-Pivet est nommée rapporteure du projet de loi constitutionnelle « pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace » aux côtés de Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l"Assemblée nationale. Elle est responsable du volet institutionnel du projet de loi (réforme du Conseil supérieur de la magistrature, suppression de la Cour de justice de la République, des membres de droit (anciens présidents de la République) du Conseil constitutionnel et baisse du nombre de députés pour la saisine du Conseil constitutionnel, inscription du climat dans la Constitution)[44].

Commission d"enquête parlementaire sur l"affaire Benalla

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À partir du 23 juillet 2018, Yaël Braun-Pivet assure la présidence de la commission d"enquête parlementaire sur l’affaire Benalla, du nom du chargé de mission d’Emmanuel Macron[45],[46],[47]. Elle est très critiquée par l"opposition et sur les réseaux sociaux pour son manque d"impartialité supposé[48],[49]. Dès le 28 juillet, elle estime ses travaux d"investigation terminés[48]. Pour Le Monde, elle est l"une des principaux « perdants » de la crise née de l"affaire Benalla : selon le quotidien, « en tant que corapporteur [de la commission d"enquête], elle a eu le plus mauvais rôle, celui de questionner l"action de l"exécutif alors que la Macronie vivait sa première crise politique ; pendant dix jours, elle a été la cible répétée des critiques de l"opposition qui lui ont reproché d"être aux ordres de l"Élysée ». Le journal indique qu"après avoir « gagné le respect des oppositions en cherchant le consensus lors des travaux de sa commission », elle a révélé « un autre visage […] parce qu"elle refusait d"auditionner Alexis Kohler, le secrétaire général de l"Élysée »[50].

Lors de l"affaire Benalla, elle reçoit des dizaines de messages injurieux ou menaçants sur les réseaux sociaux et porte plainte pour injures sexistes et menaces antisémites[51].

Le 1er janvier 2019, Yaël Braun-Pivet refuse la réouverture de la commission d"enquête suite à la révélation par les médias de la poursuite de l"utilisation par Alexandre Benalla de deux passeports diplomatiques et de supposés liens professionnels persistants entre ce dernier et le président de la République[52],[53].

Conseillère municipale du Vésinet

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Candidate lors des élections municipales de 2020, en 16e position sur la liste de Bruno Coradetti (investi par LREM) au Vésinet, elle est élue conseillère municipale[54],[55].

Éphémère ministre des Outre-mer

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Présidente de la commission des Lois de l"Assemblée nationale, elle s"était déjà fréquemment déplacée en Outre-mer tout en ayant été rapporteure d"une mission d"information sur l"avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie[56],[57].

Le , elle est nommée ministre des Outre-mer par Emmanuel Macron dans le gouvernement d"Élisabeth Borne. Elle succède à Sébastien Lecornu[58]. Sa nomination surprend, un autre ministère étant pressenti[56]. D"après des journalistes de la rédaction d"Europe 1, Richard Ferrand aurait directement « poussé » le président de la République à la nommer ministre pour la dissuader de briguer ensuite le perchoir de l"Assemblée nationale, à l"approche des élections législatives[59].

Trois jours après sa nomination, lors d"une cérémonie d"hommage, elle s"engage à construire un mémorial en l"honneur des victimes de l"esclavage[60].

Le , après avoir été réélue députée, elle quitte le gouvernement pour présenter sa candidature à la présidence de l"Assemblée nationale. La Première ministre Élisabeth Borne récupère alors par intérim les fonctions de ministre des Outre-mer[61]. Plusieurs élus ultramarins déplorent une « attitude brutale » et font part de leur « déception » quant au faible intérêt que suscite ce portefeuille ministériel[62].

Élections législatives de 2022

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Yaël Braun-Pivet se représente aux élections législatives de 2022, dans la cinquième circonscription des Yvelines. L"Élysée annonce que les ministres battus dans leur circonscription devront quitter le gouvernement[63].

Après sa réélection avec 64,6 % des voix, elle explique être prête à travailler « avec tous ceux qui veulent avancer avec nous », y compris le Rassemblement national : « C"est cela la beauté de la démocratie. Au Parlement lorsque l"on vote des textes, nous ne sommes pas nécessairement tenus par nos groupes »[64].

Présidente de l"Assemblée nationale

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Élection au perchoir

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Quatre ans après sa première tentative, Yaël Braun-Pivet se porte à nouveau candidate à la présidence de l"Assemblée nationale dans les jours qui suivent les élections législatives de .

Ses chances de succès sont augmentées lorsque le président sortant, Richard Ferrand, est battu dans la sixième circonscription du Finistère.

Le , elle remporte le second tour de la primaire ouverte aux groupes de l"alliance présidentielle par 105 voix contre 85 voix à son collègue Roland Lescure[65]. Elle est élue présidente de l"Assemblée nationale à l"issue du second tour avec 242 voix sur 462. L"abstention des députés du Rassemblement national, après le retrait de leur candidat, est perçue comme un facteur de sa victoire[66]. Yaël Braun-Pivet devient ainsi la première femme à présider la chambre basse du Parlement français[67],[68].

Exercice de la fonction

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En , après ses premier mois au perchoir du palais Bourbon, France Télévisions, citant des sources proches de la majorité, affirme qu"elle entretiendrait des relations froides avec les proches du président de la République, mais qu"elle a gagné le respect des groupes d"opposition par sa conduite des débats[69].

En , après avoir refusé de convoquer un bureau de l"Assemblée nationale pour statuer sur la recevabilité de la proposition de loi d’abrogation de la retraite à 64 ans, elle décide finalement d"endosser seule la responsabilité d’utiliser l"article 40 de la Constitution. Sa décision est immédiatement dénoncée par une grande partie des oppositions qui lui reprochent d"avoir suivi les consignes de l"Élysée[70].

Le même mois, elle se fait épingler par la HATVP pour avoir omis plus de 40 000 euros d"actions dans des sociétés comme TotalEnergies, BNP Paribas ou encore LVMH dans sa déclaration d"intérêts effectuée en 2022[71].

 
Yaël Braun-Pivet (3e à gauche) parmi ses homologues du G7 lors d"un sommet à Tokyo, en .

Début 2024, le site Médiapart publie un article notant son usage intensif des sanctions, l"opposition de gauche étant particulièrement ciblée. Elle détient ainsi le record de sanctions prises à l"encontre des députés de l"opposition, ayant, en son seul mandat, dépassé le cumul des sanctions décidées par ses prédécesseurs[72], son groupe parlementaire d"origine étant globalement épargné. Questionnée à ce sujet, Yaël Braun-Pivet affirme son intention de continuer à pratiquer les sanctions de manière intensive. L"opposition s"inquiète d"une pratique visant à « réduire la liberté d"expression des parlementaires », citant à l"appui des périodes de l"histoire où les débats étaient agités sans que la présidence ne prenne particulièrement de sanctions[72].

Le , elle est la première femme à présider un Congrès du Parlement français au Château de Versailles pour l"inscription du droit à l"IVG dans la Constitution[73].

Le , elle suspend les questions au gouvernement quand le député insoumis Sébastien Delogu brandit le drapeau palestinien. Elle demande contre lui la sanction « la plus sévère qui puisse être prononcée à l"encontre d"un ou d"une députée », une exclusion de deux semaines, invoquant les « manifestations troublant l"ordre ou une scène tumultueuse », cas prévus par l"article 70 du règlement intérieur [74].

Cette sanction est vivement critiquée et jugée disproportionnée par le groupe La France insoumise, mais aussi par Olivier Faure et Valérie Rabault, du Parti socialiste. Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée, juge également cette sanction trop sévère[75]. Le député saisit la Cour européenne des droits de l"homme deux jours plus tard[76].

Position à la suite de l"attaque du Hamas contre Israël en 2023

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Le , à la suite de l"attaque du Hamas contre Israël, elle prononce un discours dans lequel elle déclare : « Je veux redire ici qu’Israël est un pays ami à qui je veux réaffirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel[77]. » La formule est vivement critiquée par l’opposition de gauche qui y voit un appui au gouvernement de Benyamin Netanyahou. Le , Yaël Braun-Pivet assure qu’elle n’a, « en aucun cas, apporté [s]on soutien ou le soutien de l’Assemblée nationale au gouvernement israélien », mais « à l’existence d’Israël »[78], puis finit par expliquer le que « lorsque [elle a] apporté [s]on soutien inconditionnel à Israël, Israël n’avait pas riposté ». Certains députés au sein de son parti expriment leur malaise quant à la formule[79].

Lors de ce discours, Yaël Braun-Pivet arbore un pin"s figurant les drapeaux israélien et français entremêlés. Quand plus tard, elle prendra des sanctions à l’égard du député Sébastien Delogu, ayant brandi le drapeau palestinien, pour « manifestations troublant l’ordre ou provoquant une scène tumultueuse », laissant entendre que les seuls drapeaux autorisés dans l’hémicycle sont ceux de la France et de l’Europe, elle est renvoyée au port de ce pin"s par l"opposition de gauche qui y voit le signe de sa partialité sur le conflit au Proche-Orient[80],[81].

Une nouvelle polémique a lieu lorsqu’elle se rend[82] le dans les kibboutz en bordure de la bande de Gaza où ont eu lieu les massacres du 7 octobre[83] aux côtés du président de la Knesset et de l’armée israélienne, accompagnée des députés Éric Ciotti, Meyer Habib et Mathieu Lefèvre. Elle partage alors sur son compte X plusieurs photos avec ces députés et des soldats de l"armée israélienne. La composition de cette délégation et le format du déplacement sont vivement critiqués car ils semblent contredire la position officielle de la France pour une solution à deux États alors qu’Éric Ciotti et Meyer Habib se sont à plusieurs reprises prononcés contre. En outre, elle déclare sur place : « Il faut préserver les civils à Gaza, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre. » Alors que la riposte de Tsahal a déjà commencé et fait plusieurs morts, François Ruffin juge que « Yaël Braun-Pivet justifie des crimes de guerre, le meurtre de civils palestiniens à Gaza, quantité négligeable, dommages collatéraux »[84].

Élections législatives anticipées de 2024 et reconduction au perchoir

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Yaël Braun-Pivet se montre critique de la décision d"Emmanuel Macron de dissoudre l"Assemblée nationale le 9 juin 2024. Selon elle, l"Assemblée nationale fonctionnait malgré la majorité relative dont jouissait le gouvernement[85]. Yaël Braun-Pivet estime qu"un « autre chemin » était possible passant par plus de coopération « avec LR, avec les socialistes [ou] avec les écologistes »[86].

Dès le lancement de la campagne des législatives, elle rend public son souhait de conserver sa présidence de l"Assemblée nationale dans l"hypothèse d"une reconduction de la majorité sortante[87],[88]. Le 7 juillet 2024, elle est réélue au second tour des élections législatives anticipées avec 49,10 % des suffrages dans la 5e circonscription des Yvelines, devançant le candidat du Nouveau Front populaire, Yassine Benyettou, arrivé deuxième avec 28,16 % des voix[89],[90].

Le , elle est reconduite dans ses fonctions de présidente de l"Assemblée nationale. Sa réélection au perchoir se fait dans un contexte politique tendu[91], Yaël Braun-Pivet étant accusée d"avoir noué une « entente tacite » avec les députés du Rassemblement national, ce qu"elle conteste[92]. Elle est élue avec 220 voix, au 3e tour, devançant André Chassaigne (207 voix) et Sébastien Chenu (141 voix)[93]. Alors que son groupe politique n"est plus majoritaire, elle réussit une alliance avec les députés LR[94]. L"élection est remise en question par la gauche qui l"estime inconstitutionnelle dans la mesure où des députés siégeant encore au gouvernement ont pris part au scrutin[95], ce qui remet en question la séparation des pouvoirs entre le législatif et l"exécutif[96]. Le Conseil constitutionnel rejette un recours similaire déposé par La France insoumise[97], puis un autre déposé par Marine Le Pen[98].

Victime d"antisémitisme

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Elle est la cible d"injures et menaces sexistes et antisémites, notamment en 2018 lors de l"affaire Benalla[51],[99],[100] ou, en 2021, lors du débat sur la politique sanitaire française face au Covid[51]. « Twitter France refuse de coopérer avec les services de police judiciaire chargés de l’enquête » en 2018[101], mais elle reçoit le soutien unanime de la classe politique[2],[102]. Ces menaces se renouvellent lors du débat sur la réforme des retraites de 2023[103],[104], puis lors de la guerre entre Israël et le Hamas[105],[106].

Détail des mandats et fonctions

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Au gouvernement

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À l’Assemblée nationale

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Au niveau local

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Synthèse des résultats électoraux

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Présidence de l"Assemblée nationale

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Année Groupe 1er tour 2e tour 3e tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang Voix % Rang
[107] LREM 238 42,35 1re 242 52,38 1re Élue
[108] EPR 124 21,75 3e 210 36,90 1re 220 38,66 1re Élue[a]

Élections législatives

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Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
2017[109] LREM 5e des Yvelines 18 299 47,15 1re 19 684 58,99 1re Élue
2022[110] 14 483 36,59 1re 23 336 64,62 1re Élue
2024[111] RE 22 874 42,79 1re 25 400 49,10 1re Élue

Décorations

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Notes et références

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  1. À la majorité relative.

Références

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  1. a b c et d « Yaël Braun-Pivet, atypique présidente d"une commission phare à l"Assemblée », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  2. a b c d e f et g Alain Auffray, « Yaël Braun-Pivet, elle revient de lois », sur liberation.fr, (consulté le ).
  3. « Eric Zemmour est entouré de personnes "clairement antisémites", selon Yaël Braun-Pivet qui se dit "très inquiète" », sur France Info, (consulté le ).
  4. « Législatives 2022. De Nancy au perchoir, qui est Yaël Braun-Pivet première femme présidente de l’Assemblée nationale ? », sur www.estrepublicain.fr, (consulté le )
  5. a b c d et e David Goudey, « Yaël Braun-Pivet, des "Restos du Cœur" aux bancs de l"Assemblée nationale », sur 78actu.fr, (consulté le ).
  6. « Yaël Braun-Pivet révèle avoir eu un cancer du sein, et appelle les femmes à se faire dépister », sur TF1 INFO, (consulté le )
  7. Le Monde, « Cancer du sein : diagnostiquée il y a trois ans, Yaël Braun-Pivet appelle les femmes à se faire dépister », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Capucine Coquand, « Yaël Braun-Pivet : un itinéraire hors norme », Décideurs Magazine,‎ (lire en ligne).
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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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