Vive Henri IV !

chanson écrite en l'honneur d'Henri IV

Vive Henri IV ! est une chanson qui a été écrite en l'honneur d'Henri IV et qui a été durablement populaire en France.

Vive Henri IV !
Description de cette image, également commentée ci-après
Page de titre dans Chants et chansons populaires de la France, H. Plon (1857-1859).
Chanson

Histoire

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Charles Collé.
 
Henri IV.

Le thème musical du chant est emprunté à un noël populaire du XVIe siècle figurant dans le recueil de Christophe de Bordeaux (1581)[1],[2], mais dont une partie appartient à une danse plus ancienne également du XVIe siècle « Les Tricotets ». Il est réutilisé dans le « branle coupé Cassandre » de L'Orchésographie de Thoinot Arbeau (1588)[3],[2], datant d'avant l’avènement d'Henri IV (1589). Son premier couplet anonyme est composé du vivant du roi, vers 1600[4], sur le même thème, possiblement adapté pour l'occasion par le maître de la chapelle royale Eustache du Caurroy. Pour Claude Duneton, ce premier couplet ne dit « pas grand-chose qui vaille du monarque, sinon qu'il est un franc buveur, un bon baiseur et un redoutable bagarreur »[4]. L'air sert de timbre à une mazarinade de Barillon puis est cité dans le Ballet de Cassandre de Benserade (1651)[2]. L'air est adapté avec des « vers poissards » en 1717[2], et figure comme le timbre La Cassandre dans la Clé des chansonniers, ouvrage publié en 1725 par Ballard[4].

Vers 1770, pour les besoins de la comédie La Partie de chasse de Henri IV, Charles Collé imagine trois couplets supplémentaires[4]. La représentation ne sera autorisée dans les théâtres publics à Paris que quatre ans plus tard, après la mort de Louis XV en 1774. « La chansonnette de 1774 se répandit à la gloire d'un souverain bonhomme et sans souci, tel qu'on souhaitait trouver le jeune Louis XVI qui accédait alors au trône »[4]. La pièce restera au répertoire de la Comédie-Française jusqu'au début du XXe siècle, elle a depuis cessé d'être représentée. La chanson avec ses quatre couplets continuera à avoir beaucoup de succès.

La mélodie étant très populaire, les royalistes l'utilisent en 1814 pour une chanson célébrant le rétablissement de la monarchie en France : Le Retour des Princes français à Paris. Elle est chantée pour la première fois en public par François Lay le à l'Opéra.

Sous la Restauration, l'air Vive Henri IV ! est fréquemment chanté dans les cérémonies se déroulant hors de la présence du roi et de la famille royale à cause de son couplet « J'aimons les filles et j'aimons le bon vin », on évitait de le chanter devant les personnes royales. Pour accueillir le roi ou des membres de la famille royale, quand ils faisaient leurs entrées dans une cérémonie publique, on utilisait plutôt « Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille ? », air tiré de l'opéra-comique Lucile (Comédie en un acte mêlée d’ariettes, 1769) d'André-Modeste Grétry et dont les paroles sont de Jean-François Marmontel.

Le texte des premiers couplets consiste en[5],[6] :

1

Vive Henri IV !
Vive ce roi vaillant !
Vive Henri IV !
Vive ce roi vaillant !
Ce diable à quatre
A le triple talent
De boire et de battre
Et d'être un vert galant.

2

Au diable guerres,
Rancunes et partis !
Au diable guerres,
Rancunes et partis !
Comme nos pères
Chantons en vrais amis,
Au choc des verres
Les roses et les lys.

3

Chantons l'antienne
Qu'on chantera dans mille ans ;
Que Dieu maintienne
En paix ses descendants
Jusqu'à ce qu'on prenne
La Lune avec les dents.
Jusqu'à ce qu'on prenne
La Lune avec les dents.

4

Vive la France !
Vive le roi Henri !
Qu'à Reims[7] on danse,
En disant comme Paris :
Vive la France !
Vive le roi Henri !
Vive la France !
Vive le roi Henri !

5

Variante des derniers couplets, auteur inconnu[8] :

J'aimons[9] les filles,
Et j'aimons le bon vin
J'aimons les filles,
Et j'aimons le bon vin
De nos bons drilles
Voilà le gai refrain
J'aimons les filles
Et j'aimons le bon vin !

Moins de soudrilles[10]
Eussent troublé le sein
Moins de soudrilles
Eussent troublé le sein
De nos familles
Si l'ligueux[11] plus humain
Eût aimé les filles
Eût aimé le bon vin !


Variante des couplets pour les vœux de la nation:

Vive Louis Seize, ce bon roi citoyen (bis)
Son cœur est aise de faire notre bien
Vive Louis Seize, ce bon roi citoyen

Vivent sans cesse nos dignes députés ! (bis)
Dont la sagesse fait nos félicités
Vivent sans cesse nos dignes députés !

Vive la France, vive la liberté ! (bis)
Paix, abondance, justice, égalité
Vive la France, vive la liberté !

Vive le maire, le vertueux Bailly ! (bis)
Ce tendre père est notre bon ami
Vive le maire, le vertueux Bailly !

De La Fayette célébrons les succès (bis)
Que la trompette sonne pour les hauts faits
De La Fayette, le héros des Français

Réutilisation de l'air dans d'autres œuvres

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Harmonisation de l'air par Hippolyte Colet dans Chants et chansons populaires de la France, H. Plon (1857-1859).

Notes et références

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  1. NOËLZ NOUVEAVX, et devots Cantiques à l'honneur de la nativité de nostre Seigneur Iesus Christ, faicts & composez par Christophle de Bordeaux Parisien, pour l'annee mil cinq cens quatre vingts & vn. A Paris, par Nicolas Bonfons, ruë neuve nostre Dame, a l'enseigne S. Nicolas. — Fin. Christophle de Bordeaux. S. d. [1580], in-8 de 8 f. non chiffr., sign. A-B par 4, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet.) (lire en ligne)
  2. a b c d et e Robert 1992, p. 2200.
  3. Thoinot (1520-1595) Auteur du texte Arbeau, Orchesographie. Et traicte en forme de dialogue, par lequel toutes personnes peuvent facilement apprendre & practiquer l'honneste exercice des dances . Par Thoinot Arbeau demeurant a Lengres, (lire en ligne)
  4. a b c d et e Duneton 1998, p. 338.
  5. Duneton 1998, p. 338-339.
  6. Jean-Pierre Bouyer, « Vive Henri IV », sur mvmm.org (consulté le )
  7. C'est à Reims qu'avait lieu le sacre des rois de France. Le dernier roi de France sacré à Reims est Charles X.
  8. Citée par Prosper Tarbé, Vive Henry IV ! : chanson historique en six couplets, Éditeur : imprimerie de L. Jacquet, Reims 1850, page 7.
  9. Cette forme mixte de la première personne du singulier (j'aime) était courante parmi les patois de la paysannerie française.
  10. soudrille : terme vieilli, qui n'est aujourd'hui plus utilisé, synonyme de « soudard ».
  11. Allusion aux membres de la Ligue.

Bibliographie

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Liens externes

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